La Russie s'est affirmée comme un acteur
déterminant dans le chaos libyen. Allié du maréchal Haftar, le Kremlin
maintient un contact avec toutes les principales parties impliquées dans le
conflit - y compris Seif al-Islam Kadhafi, qui vient d'annoncer son retour sur
la scène politique via Moscou.
Jamais
réapparu depuis sa libération en 2017, encore sous le coup d’une procédure de
la Cour pénale internationale (CPI) qui réclame son arrestation pour crimes
contre l’humanité, le
fils de l’ancien guide de la Jamahiriya libyenne Seif el-Islam Kadhafi
a annoncé son retour sur la scène politique dans une lettre adressée à Vladimir
Poutine.
La Russie réagit à la lettre adressée par Saïf al-Islam Kadhafi à Vladimir Poutine
Le 19 mars 2018, Saïf al-Islam Kadhafi a
annoncé, à travers l’un de ses porte-paroles, Aymen Bourass, sa
candidature aux prochaines élections présidentielles libyenne sous la bannière
du Front populaire pour la libération de la Libye (FPLL).
Toujours menacé par un mandat d’arrêt émis par la
Cour pénale internationale (CPI) pour crimes contre l'humanité [1], Saïf al-Islam Kadhafi avait
été libéré dans le cadre d'une amnistie générale décidée par le
Parlement installé à Tobrouk (reconnu par la communauté internationale), après
avoir été détenu environ six ans par la brigade Abou Bakr al-Sadiq,
l'un des groupes armés contrôlant le nord-ouest de la Libye. Depuis, il se
serait réfugié, selon plusieurs médias, dans la capitale tunisienne. Il n'est
pas apparu en public depuis sa sortie en juin 2017.
L’élection présidentielle libyenne a été reportée
jusqu’au printemps 2019, au lieu du 10 décembre dernier. La tenue d’une
conférence nationale en début d’année prochaine est censée mettre un terme aux
crises politique et sécuritaire qui ravagent le pays depuis 2011.
Un rapport parlementaire britannique accable Sarkozy et Cameron
Cinq ans après l’intervention militaire qui a plongé la Libye dans
le chaos, les parlementaires britanniques étrillent les principaux responsables
de l’opération: David Cameron et Nicolas Sarkozy.
Quelles étaient les motivations de la France et du Royaume-Uni pour
intervenir militairement en Libye? En 2011, il s’agit (selon Sarkozy et
Cameron) d’éviter que Benghazi, ville rebelle du nord du pays, ne subisse le
martyre que lui réserverait Mouammar Kadhafi. Pour les parlementaires
britanniques qui
ont enquêté sur la question, ni David
Cameron, ni Nicolas Sarkozy n’ont agi par souci humanitaire.
Une méconnaissance totale du pays
Le
premier à subir les foudres des parlementaires britanniques est David
Cameron, Premier ministre au moment de l’intervention militaire. En creux,
les membres de la commission d’enquête l’accusent d’avoir agi en amateur en
Libye. Le rapport parlementaire dénonce ainsi “une compréhension très limitée
des événements” et des responsables “qui ne se sont pas vraiment souciés de
surveiller de près ce qu’il se passait”.
Plus
loin dans leur rapport, les parlementaires mettent en doute la raison même pour
laquelle la France et le Royaume-Uni sont intervenus en Libye: le possible
massacre de Benghazi. Mais pour les auteurs du rapport, l’histoire de Kadhafi
aurait pu pousser les dirigeants franco-britanniques à réfléchir autrement:
“Plusieurs
exemples dans le passé auraient pu indiquer la manière dont Kadhafi allait se
comporter. (…) En 1980, Kadhafi a passé six mois à pacifier les rapports entre
les tribus de la Cyrénaïque. Il y a fort à parier que sa réponse (au
soulèvement de Benghazi, Ndlr) aurait été très prudente… La peur d’un massacre
de civils a été largement exagérée” note le rapport.
Les motivations françaises en question
Plus
troublant encore, le rapport retranscrit une conversation avec un membre des
services secrets américains, expliquant avoir discuté avec l’un de ses
homologues français à propos de l’engagement français en Libye. Pour les
Britanniques, la France n’est pas
intervenue pour sauver Benghazi, mais pour cinq autres raisons, bien
différentes:
–
S’emparer d’une partie de la production de pétrole libyenne
–
Augmenter l’influence française en Afrique du Nord
–
Améliorer la popularité de Nicolas Sarkozy en France
–
Replacer l’armée française au centre de l’échiquier stratégique mondial
–
Répliquer à la volonté de Kadhafi de remplacer la France comme puissance dominante
en Afrique francophone
Cinq ans
plus tard, note le rapport, la Libye est au bord du gouffre. Reprenant un
rapport d’Human Rights Watch, les parlementaires notent que plus de deux
millions de personnes nécessitent une aide humanitaire, que 400.000 Libyens ont
été déplacés de force, et que les forces militaires en présence continuent de
se livrer à de multiples exactions contre les populations civiles et
combattantes.
Ce que le rapport oublie de rappeler, c'est que la principale motivation de Sarkozy-le-truand, c'est de s'emparer de l'or libyen (plusieurs dizaines de milliards de dollars) , ce qui lui permet d'assurer son impunité devant les Justices française et internationale (corrompues) et d'assurer un avenir confortable pour plusieurs générations de sa descendance. Voir :Sarkozy,
l’OTAN et l’or de Kadhafi
"Selon les informations sensibles disponibles auprès
de cette source, le gouvernement de Kadhafi détient 143 tonnes d’or, et
une quantité similaire en argent … Cet or a été accumulé avant l’actuel
soulèvement et était destiné à être utilisé pour créer une monnaie
panafricaine basée sur le Dinar-or libyen. " Voir : Emails
Clintoniens. Ben Ali, Kadhafi et Moubarak ont été "dégagés" par
Washington parce qu’ils voulaient remplacer le dollar par le Dinar-or !
[1]
Mis en examen pour le financement illicite de sa campagne de 2007, Nicolas
Sarkozy avait déclaré la guerre à
Mouammar Kadhafi pour réduire au silence celui qui l’a aidé à accéder à
l’Élysée. Les véritables motivations d’une intervention soutenue par Londres,
Washington, le Qatar et l’Arabie saoudite, et dont l’onde de choc continue
d’empoisonner le climat sécuritaire dans le Sahel et l’Afrique subsaharienne,
sont pourtant ailleurs. La destruction de la Libye a détruit la région et causé
des centaines de milliers de victimes. C’est Sarkozy qui devrait être poursuivi
pour crimes de guerre et crimes contre l’Humanité. Voir :
La
chute de Sarkozy : la vengeance de Kadhafi et de la Libye
Hannibal GENSERIC
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