L’appel soudain du président
Trump au retrait des troupes américaines de Syrie et d’Afghanistan a laissé de
nombreux observateurs en train de se gratter la tête. Cependant, Trump se
présentant comme le « candidat de la paix » est un peu difficile à avaler, même pour les Trumpistes.
En général, il faut se
féliciter que les forces américaines quittent la Syrie. Elles y sont
illégalement, en violation de la souveraineté de la Syrie, depuis quatre ans.
Les troupes américaines quittant ce pays pourraient permettre la conclusion
d'un règlement politique après huit ans de guerre.
En ce qui concerne
l’Afghanistan, les troupes américaines sont sur le terrain depuis près de 18
ans pour une mission douteuse de «lutte contre le terrorisme». Encore une fois,
le retrait de soldats américains de ce pays d'Asie centrale pourrait
potentiellement conduire à moins de guerre et à plus de stabilité politique.
La Russie a salué en principe
la décision de Trump de retirer ses forces de la Syrie. Cependant, comme l'a
noté le ministère russe des Affaires étrangères cette semaine, il n'est pas
clair «en quoi consiste la stratégie américaine». La méfiance de Moscou est
bien placée.
Il semble y avoir beaucoup de
politisation américaine derrière la prise de décision abrupte de Trump. Son
appel à «nos garçons à rentrer à la maison» a surpris le Pentagone et de
nombreux faucons (et vrais) républicains et démocrates. Ils ont été pris de
court par l'ordre de Trump. Cette décision pourrait être motivée, en partie, par
le fait que Trump envisage l’élection présidentielle de 2020 et se présente
comme le «candidat de la paix» qui tient, superficiellement, sa promesse
électorale passée de mettre fin aux guerres américaines à l’étranger.
Cependant, Trump se
présentant comme le « candidat de la paix » est un peu difficile à
accepter [1]. Quelques jours après
son ordre de rappel des troupes de Syrie et d'Afghanistan, il s'est rendu cette
semaine de manière inattendue en Irak, où il a rencontré les troupes
américaines stationnées sur place ; près de 16 ans après l'invasion
illégale par son prédécesseur GW Bush, plongeant ce pays dans le chaos durant cette occupation
illégale et criminelle.
Pour les troupes américaines
en Irak, Trump avait fait preuve d’un chauvinisme guerrier, affirmant avoir
vaincu les terroristes. «Nous aimons gagner, c’est bien», a-t-il déclaré, comme
s'il soulevait, à la mi-temps, une foule de supporters lors d'un match de
football.
Trump a annoncé qu'il n'avait
aucune intention de retirer les quelque 6.000 soldats américains d'Irak. En
fait, il a déclaré que ce pays servirait désormais de base à partir de laquelle
de futures attaques pourraient être lancées contre la Syrie et
vraisemblablement contre d'autres pays du Moyen-Orient. Apparemment, le
gouvernement irakien n’a même pas été consulté sur ce nouveau plan de
projection de forces, autrement dit, d’agressions.
Donc, Trump ne fait pas
baisser le militarisme américain à l’étranger, comme le pensent, manière
craintive ou plutôt effrayante, certains experts. Il ne fait que rationaliser
l'impérialisme américain comme une force plus ramassée et plus méchante.
Le mensonge sur les supposées
ouvertures de paix de Trump est évident aussi lorsqu’il se vante en disant que
la Turquie a pour tâche d’achever «l’État islamique et d’autres groupes
terroristes en Syrie». Des groupes terroristes que Washington a secrètement
armés pendant huit ans.
Ce qui est attrayant pour cet
homme d’affaires devenu président, c’est que l’impérialisme américain est
sous-traité à des régimes clients du Moyen-Orient, ce qui évite à Washington
d’avoir à déployer des forces américaines dans la région.
Trump ne retire pas ses
forces de la Syrie ou de l’Afghanistan pour des raisons de droit international
ou de souveraineté. Son retrait est simplement dû à une analyse coûts-avantages,
superficielle et sordide, pour l'impérialisme américain.
Un tel calcul grossier est
forcément aussi déstabilisant que dans le cas d'une intervention militaire
américaine directe. Les troupes turques se préparent déjà à une nouvelle invasion
de la Syrie. La décision turque a peu à voir avec l'éradication présumée des
groupes terroristes islamistes. Elle a pour but d'écraser les séparatistes
kurdes dans le nord-est de la Syrie, parrainés jusqu'à présent par Washington.
Les Kurdes sont abandonnés par Trump dans son calcul basé sur le dollar, ce qui
pourrait entraîner un conflit plus intense entre la Turquie et les forces
gouvernementales syriennes.
Malheureusement, quelques
jours après le retrait déclaré des troupes par Trump de la Syrie, Israël a
lancé des frappes aériennes à Damas cette semaine [2].
Le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahou, avait prévenu que son pays
"comblerait le vide" laissé par le départ des forces américaines en
Syrie. Criminellement, les dernières frappes aériennes israéliennes ont
apparemment mis deux avions civils en danger en les utilisant comme couverture
pour leur attaque sournoise, selon la surveillance militaire russe. Cette
violation flagrante rappelle la façon dont le subterfuge israélien a entraîné
la destruction d'un avion de reconnaissance russe en septembre au large de la
côte syrienne avec la perte de 15 aviateurs.
Les forces américaines
n'auraient jamais dû être présentes en Syrie. La prétendue mission de «lutte
contre le terrorisme» a toujours été un simulacre, une couverture cynique de
l’objectif réel de Washington consistant à déstabiliser la Syrie et à changer son
régime, comme cela a été fait, plus ou moins violemment, en Tunisie, en Égypte, en
Irak et en Libye. Seuls le Yémen et la Syrie résistent, à des conditions absolument inimaginables.
Il devient évident que Trump
rappelle les troupes américaines sans aucune raison de principe liée au
rétablissement de la paix, mais davantage à la rationalisation de la projection
de la puissance impérialiste de son pays au Moyen-Orient. Le corollaire de ce
calcul sordide est la manière dont la Syrie et la région sont et seront encore
déstabilisées par les manœuvres américaines.
Trump n’annonce pas la paix. Au
contraire, il annonce de nouveaux moyens de l'action criminelle impérialiste
américaine qui a saccagé le Moyen-Orient éclairé pendant des décennies. Il n'a pas touché et ne touchera pas aux dictatures les plus sinistres sur terre : Arabie, EAU, Oman,...mais qui rapportent gros à l'ogre insatiable américain. C'est comme cela que Trump et l'Occident aiment l'Arabe, le bon Arabe, avec ses chamelles et ses esclaves, ses Mercedes et ses Rolls-Royce dans le désert.
Le capitalisme américain est « physiquement »
câblé pour la guerre. Cela a toujours été ainsi, cela restera toujours. Aucun président d’un pays aussi
dérangé, surtout pas un ancien magnat de l’hôtellerie, ne pourrait se divertir
autrement que par la guerre, jusqu'à ce que la guerre détruise les États-Unis..
Hannibal GENSERIC
Effectivement la guerre finira par détruire l'ogre. Qui vit par l'épée périt par l'épée. L'ogre ne serait pas vaincu par les armes , mais par sa propre qui deviendrait une monnaie de singe , plus tôt qu'on ne le pense. Lui qui prend l'habitude de dénoncer les accords conclus par ses prédécesseurs, il serait bien gêné quand le accord de "Bretten Woods" seraient dénoncés. Trump annonce à se soldats en Irak qu'il visitait:" j'ai laissé le soin à Israël de faire du bon travail". Le lendemain même les voyous sionistes attaquent la Syrie , perdant 14 missiles sur les 16 lancés. Une bonne leçon qui annonce d'autres plus coriaces quand seront utilisés les S300...
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