Quelque
chose se préparerait-il en Syrie ? Pas impossible si l'on en croit certains
mouvements récents...Mais
d'abord, une carte sur la situation actuelle n'est pas superflue afin de
rafraîchir les mémoires (en rouge : le gouvernement - en ocre : les Kurdo-US -
en noir : Daech - en vert : les barbus non-Daech - en bleu : les Turcs).
Ce qui était
prévu depuis fort longtemps par votre serviteur s'est réalisé : Assad a gagné
la guerre. Il lui reste maintenant, selon une phraséologie très en vogue et
pourtant bien réelle, à "gagner la paix". Là, les choses ne seront
peut-être pas aussi simples...
Dans la partie
du territoire retombée aux mains du gouvernement, qui contrôle environ les
deux-tiers du pays, la vie reprend son cours. Ce n'est certes pas nouveau, mais le rythme s'accélère. Depuis le début de
l'année, plus de 20 000 constructions (écoles, hôpitaux, usines,
centrales électriques etc.) ont été retapées ou rebâties tandis que près de 300.000 réfugiés sont revenus vivre en Syrie. Ne vous attendez évidemment pas à en
trouver un seul mot dans l'imMonde.
Dans la
Syrie multiconfessionnelle d'Assad, les chrétiens se préparent à fêter Noël et
Homs ou Alep voient fleurir les sapins et autres crèches, chose
apparemment devenue impossible en Europe même afin de ne pas "heurter la
sensibilité des minorités". D'où il est, Audiard doit vraiment se dire que
si les cons volaient, il y aurait un paquet de chefs d'escadrille...
Cette partie
de la Syrie tenue par le gouvernement est de loin la mieux lotie. C'est
ailleurs que le bât blesse, car s'y jouent les éternels bras de fer régionaux :
Turcs vs Kurdes, Américano-israéliens vs arc chiite.
Au nord,
c'étaient les corons, et le charbonnier Erdogan va à la mine en menaçant une nouvelle fois d'attaquer les territoires
tenus par les Kurdo-US à l'est de l'Euphrate.
Mais qui peut croire encore aux menaces de ce derviche tourneur ?
Cette fois, c'est la bonne ? Ou est-ce un nouveau ballon d'essai, peut-être en vue des élections municipales de mars ? Les avis sont partagés. Ça n'amuse en tout cas pas du tout Washington et les deux compères de l'OTAN semblent repartis pour un tour de Je t'aime, moi non plus.
Mais qui peut croire encore aux menaces de ce derviche tourneur ?
Cette fois, c'est la bonne ? Ou est-ce un nouveau ballon d'essai, peut-être en vue des élections municipales de mars ? Les avis sont partagés. Ça n'amuse en tout cas pas du tout Washington et les deux compères de l'OTAN semblent repartis pour un tour de Je t'aime, moi non plus.
Car les
Américains ont bien autre chose en tête et leur obsession est celle de leur
client israoudien : l'Iran. Le fidèle lecteur ne sera pas surpris, nous avons expliqué à de très nombreuses reprises que le facteur
premier de la guerre est la (re)constitution ou non de l'arc chiite :
Dans notre grand jeu "Qui mettra la main sur le
territoire califal ?" - question qui sous-tend à vrai dire tout le conflit
syrien -, les loyalistes ont marqué plusieurs dizaines de points depuis un
mois, pour le plus grand malheur de l'axe israélo-saoudien. Le blitz royal vers la frontière syro-irakienne a évidemment
fait sonner toutes les alarmes à Riyad et Tel-Aviv, permettant l'accès à la Méditerranée pour l'Iran (et même, dans le
futur, pour les routes de la Soie chinoises).
Un nouvel
envoi de G.I. passant très mal dans l'opinion publique américaine, Washington a
utilisé comme chair à canon ses chers mercenaires kurdes, qui ont depuis
longtemps abandonné leur rêve de Rojava afin de se battre et mourir pour les
intérêts de Riyad et Tel-Aviv.
L'Empire a
placé petit à petit ses pions.
Il refuse de quitter la poche d'Al-Tanf, à la jonction des frontières syrienne, irakienne et jordanienne, ce qui commence à peser sur les nerfs de Moscou, peut-être trop encline dans le passé à croire aux promesses américaines. Quant au grand Est, occupé par des Kurdes à mille lieues de leur zone de peuplement, il voit émerger des bases US. L'administration Trump boltonisée ne s'en cache plus : Nous quitterons la Syrie quand l'Iran le fera.
Il refuse de quitter la poche d'Al-Tanf, à la jonction des frontières syrienne, irakienne et jordanienne, ce qui commence à peser sur les nerfs de Moscou, peut-être trop encline dans le passé à croire aux promesses américaines. Quant au grand Est, occupé par des Kurdes à mille lieues de leur zone de peuplement, il voit émerger des bases US. L'administration Trump boltonisée ne s'en cache plus : Nous quitterons la Syrie quand l'Iran le fera.
Cela
n'empêche évidemment pas Téhéran de ravitailler le Hezbollah par voie aérienne,
profitant de ce que la chasse israélienne est clouée au sol suite à l'incident de l'Iliouchine. Les vols sont réguliers entre l'aéroport Khomeini et Beyrouth et
livrent sans doute autre chose que des tapis persans... Chose intéressante, le
dernier vol a fait escale au Qatar sur le chemin du retour. Et l'on se remémore
bien sûr la crise toujours d'actualité entre Doha et Riyad, les
Qataris se tournant vers l'Iran.
Mais la
présence américaine à Al Tanaf et dans l'Est syrien réduit l'arc chiite
terrestre et remet en question le rêve de Téhéran d'accéder à la Méditerranée.
A Washington, on roule des épaules et déclare que l'option militaire contre
Téhéran est sur la table. Ça vaut ce que ça vaut et l'on sait que les
menaces américaines d'intervention contre l'Iran sont presque aussi nombreuses
que celles d'Erdogan contre les Kurdes. De son côté, Rouhani avertit que la
première conséquence d'une guerre sera le blocage du fameux détroit d'Ormuz,
par où transite l'essentiel du pétrole moyen-oriental. On le voit, les
chamailleries continuent autour de l'arc chiite...
Dans ce
contexte, une nouvelle intéressante est tombée.
Les Russes auraient (le conditionnel reste de mise) transporté une partie de leurs S300 livrés à la Syrie plus à l'est, près de l'Euphrate, c'est-à-dire près des Kurdo-US et de la zone de vol des jets américains. Le Kremlin s'attend-il à des dérapages près de la frontière syro-irakienne ? Est-ce un coup de pression vis-à-vis de Washington ? L'avenir nous le dira.
Les Russes auraient (le conditionnel reste de mise) transporté une partie de leurs S300 livrés à la Syrie plus à l'est, près de l'Euphrate, c'est-à-dire près des Kurdo-US et de la zone de vol des jets américains. Le Kremlin s'attend-il à des dérapages près de la frontière syro-irakienne ? Est-ce un coup de pression vis-à-vis de Washington ? L'avenir nous le dira.
Terminons
enfin sur l'Idlibistan.
La deadline donnée à Erdogan pour se débarrasser des djihadistes semble dépassée ou arrive à expiration - précisons que la date n'avait jamais été officiellement divulguée (octobre, décembre etc.) L'armée syrienne amasse les troupes près de la zone de désescalade que refuse de quitter Al-Qaïda. Là encore, l'offensive tant de fois reportée est-elle sur les rails ou s'agit-il d'un énième coup d'intox. Les prochains jours pourraient nous éclairer.
La deadline donnée à Erdogan pour se débarrasser des djihadistes semble dépassée ou arrive à expiration - précisons que la date n'avait jamais été officiellement divulguée (octobre, décembre etc.) L'armée syrienne amasse les troupes près de la zone de désescalade que refuse de quitter Al-Qaïda. Là encore, l'offensive tant de fois reportée est-elle sur les rails ou s'agit-il d'un énième coup d'intox. Les prochains jours pourraient nous éclairer.
Publié le 12 Décembre 2018 par Observatus geopoliticus
Espérons que tous les imperialos-terroriste quittent immédiatement la Syrie. s'ils ne veulent pas partir la queue entre les jambes avec des pertes humaines de leur armées et dure à justifier à leur opinion publique.
RépondreSupprimerLe temps des colonies est révolu.