La justice marocaine a confirmé à
Casablanca les peines de prison allant jusqu'à 20 ans pour les meneurs du
Hirak, mouvement de protestation qui a agité en 2016-2017 la région marocaine
du Rif, dans le nord du royaume.
Une cour d'appel marocaine a confirmé
vendredi 5 avril à Casablanca les peines de prison allant jusqu'à 20 ans pour
les meneurs du Hirak, mouvement de protestation qui a enflammé l'an dernier la
région du Rif.
Les proches des 42 prévenus ont
accueilli par des cris de colère et des larmes le jugement de la Cour d'appel
de Casablanca, prononcé après cinq heures de délibéré, au terme d'un procès
ouvert en novembre.
Jugé pour «complot visant à porter
atteinte à la sécurité de l'Etat», Nasser Zefzafi, le leader du Hirak
(mouvance, nom donné localement au mouvement portant des revendications
sociales et économiques), devra donc purger une peine de 20 ans de prison
ferme, comme trois autres militants du noyau dur de la contestation. Les autres
peines vont de 1 à 15 ans de réclusion.
Le journaliste Hamid el-Mahdaoui qui
avait souhaité vendredi dans son ultime plaidoyer ne pas être puni pour un
«crime imaginaire» a vu confirmée sa condamnation à trois ans de prison pour ne
pas avoir alerté la police des appels d'un inconnu lui proposant des armes.
De son côté, Nasser Zefzafi, qui
s'était imposé comme le visage de la contestation avec ses discours virulents
contre l'Etat «corrompu» ou «l'arbitraire» du pouvoir, a boycotté son procès en
appel, comme 37 autres prévenus en détention, après avoir dénoncé en première
instance un procès «politique».
Un procès fleuve
L'accusation avait requis d'alourdir
en appel toutes les peines qui ne correspondaient pas au maximum prévu par le
code pénal. Comme en première instance, les avocats de la défense ont refusé de
plaider en réclamant un procès «équitable».
Les 42 militants du Hirak, un
mouvement accusé de visées séparatistes par le pouvoir, avaient été condamnés
en première instance à Casablanca en juin dernier, au terme d'un procès-fleuve
impliquant au total 53 accusés.
Les peines prononcées avaient à
l'époque suscité des réactions d'incompréhension et d'indignation dans le
royaume, des manifestations appelant à leur amnistie ou à leur libération, mais
aussi des critiques de plusieurs organisations de défense des droits humains,
comme Amnesty International ou Human Rights Watch.
Onze des condamnés de Casablanca
avaient été graciés en août par le roi du Maroc Mohammed VI.
En réponse aux critiques, les
autorités marocaines ont toujours assuré que le processus judiciaire était en
tout point «conforme aux normes internationales», en soulignant que la justice
était «indépendante».
Ce mouvement de protestation a
commencé en octobre 2016 après la mort de Mouhcine Fikri, un vendeur de poisson
qui a péri broyé dans une benne à ordures où il tentait de récupérer sa
marchandise confisquée et jetée par la police.
le Maroc est gouverné par la pire espèce (les j)
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