Dans le grand Moyen-Orient, un
nouveau bloc est en cours d’émergence. Son objectif déclaré est de dominer le
monde arabe en entier, d’affronter et de contenir les États-Unis et leurs
alliés, et aussi de tirer les bénéfices de toute l’économie des hydrocarbures
en la contrôlant de la production au transport.
Les principaux dirigeants du nouveau
bloc sont la Turquie, l’Iran et le Qatar.
L’Irak, la Syrie, le Liban et la Jordanie
s’y soumettent.
Les experts russes nomment ce
nouveau bloc « l’Entente moyenne-orientale ».
Le succès de ce bloc s’explique par
la convergence émergente de l’influence des grandes puissances au lendemain des
guerres en Syrie et en Irak. La Russie et la République populaire de Chine
s’apprêtent à faire des compromis avec les puissances régionales afin de
sécuriser leurs intérêts vitaux et mondiaux, alors que les États-Unis, l’Arabie
saoudite et, dans une moindre mesure, Israël, sont les opposants du bloc.
L’« Entente
moyenne-orientale » prend ses racines à Doha. À l’été 2017, le Qatar
a lancé une myriade de discussions bilatérales et trilatérales avec l’Iran et
la Turquie après que l’Arabie saoudite et les pays du CCG (Conseil de coopération du Golfe) aient imposé un blocus au
Qatar en juin de la même année. Mais ce n’est pas avant le second semestre de
2018, alors que l’impact initial des mesures de blocus avait été grandement
amélioré, que le
remodelage du grand Moyen-Orient d’après-guerre sur le long terme est devenu
une priorité majeure.
C’est alors que Doha, Téhéran et
Ankara ont commencé à envisager de former un bloc stratégique cohérent.
Selon Iman Zayat, rédacteur
en chef de The Arab Weekly, à la fin de novembre 2018, à Téhéran,
les trois pays sont parvenus à un accord créant un « groupe de
coopération pour faciliter le transit des marchandises entre les trois
pays ». Ce fut le signal d’un réalignement en profondeur des trois
puissances régionales. « Le Qatar a irrévocablement rejoint Ankara
et Téhéran contre ses anciens alliés arabes. Il s’est définitivement positionné
dans une alliance régionale qui poursuit des buts de domination géopolitique en
provoquant l’instabilité », ajoute Zayat.
Ces trois puissances n’ont pas mis
longtemps à réaliser que pour réussir, un tel bloc doit se concentrer sur les questions de sécurité en
plus des questions économiques.
De fiévreuses négociations ont
suivi. À la mi-décembre 2018, les trois ministres des affaires étrangères,
Muhammad bin Ab-dulrahman al-Thani, Mohammad Javad Zarif, et Mevlut Çavusoglu
ont signé les protocoles et les accords fondant le nouveau bloc en marge du
XVIIIème Forum de Doha. Pendant le Forum, Doha avait officiellement
appelé à « une nouvelle alliance pour remplacer un CCG vieux de quatre
décennies ». Depuis lors, des négociations spécifiques et concrètes
sur la consolidation du bloc ont eu lieu. Les modalités finales et les actions
conjointes et les priorités communes, en particulier l’intégration des pays
arabes, ont été formulées début mars 2019.
Au cours de cette phase, l’Iran a
été la puissance dominante.
La dernière impulsion pour
l‘intégration arabe a eu lieu pendant la visite de Bachar el-Assad à Téhéran le
25 février 2019. A cette occasion, il s’est soumis aux demandes des mollahs
iraniens et à l’étroite surveillance de Téhéran. De manière significative,
pendant son séjour à Téhéran, Assad fut escorté en permanence par Qassem
Soleimani, Mahmoud Alavi, et Ali Akbar Velayati, qui assistèrent à toutes ses
rencontres avec les dirigeants politiques iraniens. À Téhéran, el-Assad s’est engagé à soutenir
le nouveau bloc et à donner son appui au grand Moyen-Orient que les
membres tentaient de créer.
Les objectifs géo-stratégiques et
géo-économiques de ce bloc sont immenses et largement à portée de main, telles
que les choses se présentent à la fin du mois de mars 2019.
Le premier des objectifs de l’«
Entente moyenne-orientale » était de consolider
rapidement une influence forte, pour ne pas dire une hégémonie, sur l’Irak, la
Syrie, le Liban et la Jordanie avant que le Croissant fertile des
minorités puisse renaître comme une entité géostratégique et politique viable.
Le rôle premier d’un Croissant fertile des minorités revitalisé était de
constituer un tampon pour contenir
le regain de l’ensemble arabe sunnite qui bloquait l’accès de l’Iran et de la
Turquie au cœur d’al-Jazira [= la péninsule arabique, NdT].
La plus grande crainte des membres
du bloc, cependant, était la possible ascension des Kurdes comme puissance régionale. Une
fois acceptée la trahison américaine, ils pourraient être prêts à conclure des
accords avec Moscou et Damas. La susceptibilité absolue des quatre pays arabes
envers le nouveau remodelage régional était prouvée par leur mépris flagrant
des sanctions américaines contre l’Iran. À la suite de quoi, cette région
pourrait bientôt devenir la clé de voûte d’une nouvelle distribution
stratégique et économique d’ensemble du grand Moyen-Orient.
Téhéran a émergé comme une
puissance dominante dans la répartition des rôles de sécurité.
L’accélération du processus s’est
faite sous le commandement du major-général Qassem Soleimani, commandant
de la Force Al-Qods du Corps des gardiens de la révolution iranienne (dits
aussi Pasdarans). Le 11 mars 2019, l’ayatollah Ali Khamenei, chef
suprême de l’État, a décerné à Soleimani l’Ordre de Zolfaghar, une distinction
unique et élevée de l’État. (De manière significative, cette distinction
honorifique, établie en 1856 et nommée Décoration du commandeur des fidèles par
l’empereur Naser al-Din Shah, fut décernée jusqu’en 1925 où elle fut rebaptisée
Ordre de Zolfaghar par l’empereur Reza Shah I. Elle n’avait plus été remise
depuis la chute du Shah en 1979 jusqu’à ce qu’elle soit décernée, probablement
dans la plus haute des trois classes de l’Ordre, au major-général Soleimani).
Le ministre des Affaires étrangères
Mohammad Javad Zarif a déclaré à l’agence de presse Mehr que Soleimani
avait reçu la distinction pour son leadership « dans la lutte contre le
terrorisme et l’extrémisme dans la région ». M. Zarif a souligné que les
décisions de M. Soleimani « ont posé les bases d’une région forte et stable,
exempte de violence et de radicalisation ».
Le 18 mars 2019, les
commandants militaires de l’Iran, de la Syrie et de l’Irak se sont réunis à
Damas pour discuter de la coopération stratégique et opérationnelle à long
terme. Les délégations étaient dirigées par Mohammad Bagheri (chef d’état-major
des forces armées iraniennes), Ali Abdullah Ayyoub (ministre syrien de la
Défense), et Othman al-Ghanmi (chef d’état-major de l’armée irakienne).
Officiellement, le sommet portait sur la coordination des opérations
antiterroristes, la sécurisation et l’ouverture communes des frontières ainsi
que le rétablissement du contrôle de Damas sur l’ensemble du territoire syrien.
En réalité, le sommet tripartite a
discuté de la nouvelle distribution régionale, maintenant que la guerre en
Syrie et en Irak touche à sa fin. Bachar al-Assad y a fait un discours et a
insisté sur les questions de sécurité à long terme et de politique.
Bagheri a expliqué que l’objectif du
« sommet tripartite entre l’Iran, la Syrie et l’Irak associant leurs
responsables militaires [était] de coordonner les efforts de lutte
antiterroriste dans la région. […] Ces dernières années, une excellente coordination
s’est instaurée entre l’Iran, la Syrie, la Russie et l’Irak, et cette
solidarité avec l’Axe de la Résistance a permis de remporter des victoires
décisives dans le contre-terrorisme, et aujourd’hui, en se fondant sur ces
victoires, le renforcement de la souveraineté et les progrès pour libérer le
reste de la Syrie sont en cours. »
En même temps, on peut déjà observer
les signes des événements à venir.
À la mi-mars 2019, le Premier
ministre turc Muhterem Ince et son homologue iranien, Hussein Zulfiqari, ont
trouvé un « accord pour lancer une opération simultanée contre les
groupes terroristes qui menacent la sécurité des deux pays » pendant une
rencontre à Ankara. En cas de réussite, ce serait la première d’une longue
série. La première opération commune a été menée du 18 au 23 mars 2019,
principalement dans le nord de l’Irak. En plus des bombardements à grande
échelle par l’aviation et l’artillerie, environ 600 militaires des Forces
spéciales turques et iraniennes ont lancé des opérations de raid conjointes
contre les « camps terroristes » kurdes. Dans les derniers
jours de l’offensive, des bombardements aériens ont été menés contre tous les
opposants kurdes en Syrie, Irak, Turquie et Iran. Le 24 mars 2019, Ankara et
Téhéran ont annoncé « leur détermination à poursuivre de telles
opérations de contre-terrorisme ».
Dans le même temps, le Qatar a émergé comme la
puissance dominante pour ce qui concerne les questions liées à l’économie
régionale.
La première des
priorités était de construire le nouveau pipe-line qatarien pour transporter
pétrole et gaz vers la Méditerranée à travers l’Iran, l’Irak et la Syrie et de
le connecter avec les pipe-lines en Turquie.
Ces pipe-lines remplaceraient les « pipe-lines
sunnites » initialement planifiés pour traverser le Qatar, l’Arabie
saoudite, l’Irak et la Syrie, et qui avaient au début poussé le Qatar a
soutenir le Djihad en Syrie. Les nouveaux pipe-lines transféreraient le gaz
et le pétrole du Qatar et de l’Iran vers les côtes de la Méditerranée,
principalement le port syrien de Lattaquié. Ils suivraient des lignes
électriques et une infrastructure de transport intégrée à l’échelle régionale.
Cette infrastructure stratégique à
long terme qui est la vision de l’« Entente moyenne-orientale »
reflète les aspirations stratégiques à grande échelle de l’Iran et de la
Turquie.
Les artères principales courraient
d’Iran aux côtes méditerranéennes, et de l’ouest de la Turquie à la Mer rouge
et au Hedjaz. La dernière étape serait de remplacer les routes par des voies
ferrées. L’Iran et l’Irak ont déjà commencé à construire la ligne ferroviaire
entre le village frontalier de Shalamcheh et Bassora en Irak [1]. C’est le premier segment d’une ligne qui
aboutirait à Lattaquié. Téhéran négocie en ce moment avec Damas pour gérer le
port civil de Lattaquié (les Russes contrôlent les installations militaires)
dans les prochains mois comme un débouché majeur pour le commerce international
de l’Iran.
L’ensemble des nouvelles voies
ferrées offriraient un accès à la Nouvelle route de la soie vers la
Méditerranée orientale et la mer Rouge, relieraient la route nord-sud entre la
Russie et l’Iran et la Méditerranée et enfin constituerait une extension de la
ligne Europe-Turquie. Elle ressemble beaucoup à l’ancien projet de ligne
Berlin-Bagdad couplée au chemin de fer trans-iranien. Enfin, le réseau
ferroviaire iranien actuel relie la voie ferrée nord-sud à la frontière
pakistanaise et, par conséquent, à la Chine occidentale.
Beijing et Moscou sont très intéressés par l’achèvement rapide de ces
lignes de chemin de fer pour étendre l’initiative Une ceinture, une route.
Pris dans sa globalité, l’accord de
coopération sur les transports entre les trois pays membres du bloc (le Qatar,
l’Iran et la Turquie) et l’accord sur les transports entre l’Iran, l’Irak et la
Syrie prévoient un réseau routier et ferroviaire reliant tous ces États. Cela
fait de l’Iran la plaque tournante des réseaux de transport régionaux et, par
conséquent, un débouché crucial pour la République populaire de Chine. En effet, les hauts fonctionnaires de
chinois considèrent l’Iran comme « une clé de voûte de l’initiative
chinoise Une ceinture, une route dans la région ».
Le 19 mars 2019, le
ministre du Commerce de la RPC, Zhong Shan, a souligné le rôle de l’Iran comme « partenaire
stratégique » dans le grand Moyen-orient pour « développer des
liens économiques et commerciaux supplémentaires » avec l’ensemble de la
région. « L’Iran est le partenaire stratégique de la Chine au
Moyen-Orient et la Chine est le principal partenaire commercial et importateur
de pétrole iranien », a déclaré M. Zhong. En fin de compte, cela
assurerait à l’Iran une place centrale dans les calculs stratégiques et
économiques globaux de la RPC.
Le deuxième objectif de l’« Entente
moyenne-orientale » était d’utiliser le bloc arabe, en particulier ses
éléments sunnites, en conjonction avec l’escalade du conflit au Yémen et
l’hostilité croissante d’Oman (non-sunnite, mais ibadite) afin d’étouffer puis de
soumettre l’Arabie saoudite. Comme l’Arabie saoudite est déjà proche
de l’implosion en raison du règne erratique du prince héritier Mohammed bin
Salman al-Saud, les dirigeants à Doha, Téhéran, et Ankara semblent convaincus
qu’il suffirait d’une pression minimale pour provoquer l’éclatement et le
démembrement de l’Arabie saoudite.
La clé du succès probable du bloc
consiste à tirer parti des tendances profondes qui se développent dans toute
l’Arabie saoudite. L’impact cumulé de la subversion turco-jordanienne et islamiste-djihadiste
dans le Hedjaz, l’influence croissante des mouvements tribaux et
djihadistes anti-al-Saoud qui s’organisent dans les hauts-plateaux du Nejd, la
radicalisation et le militantisme des communautés chiites facilitée par l’Iran
dans l’est de l’Arabie saoudite, tout cela finirait par accélérer le
démembrement de l’Arabie saoudite traditionnelle. Et même si la maison des
Saouds conservait encore le pouvoir, la myriade de problèmes internes
empêcherait l’Arabie saoudite de jouer un rôle régional contre le nouveau bloc
et ses alliés.
Or, un grand nombre de responsables
du renseignement et d’experts du Moyen-Orient soutiennent cette analyse.
La Russie a été placée devant un
dilemme par l’émergence de l’« Entente moyen-orientale ».
À la fin de décembre 2018,
les experts russes ont expliqué que « la Turquie, l’Iran et le Qatar se
dirigent explicitement vers la création d’une alliance à part entière au
Moyen-Orient, menaçant de modifier sérieusement l’équilibre régional ».
Et même si le sommet tripartite de Damas ainsi que d’autres forums régionaux
ont salué leur amitié avec la Russie, le Kremlin craint l’ascension du bloc.
Les nombreux sommets tripartites et groupes de travail de la Russie ont révélé
à de nombreuses reprises la profonde méfiance de l’Iran et de la Turquie. Les
énormes ventes d’armes russes aux deux pays ne doivent pas nous tromper, car
elles constituent principalement des instruments pour maintenir les deux pays
redevables à la Russie et les mettre sur une trajectoire de collision avec les
États-Unis.
De même, la Russie a un litige de longue date avec le Qatar
en raison de son appui aux djihadistes du Nord-Caucase (à la fois au
Qatar et en Syrie-Irak).
Plus important encore, le grand
projet du Kremlin pour l’avenir du grand Moyen-orient repose sur l’ascension du
Croissant fertile des minorités – où ils ont attribué un rôle-clé aux
Kurdes – en tant que zone tampon permettant de contenir le regain du
mouvement arabe sunnite, et de bloquer l’accès de l’Iran et de la Turquie aux
terres centrales d’al-Jazira. La Russie est consciente que l’Iran et la Turquie
sont des ennemis implacables des Kurdes et qu’ils ne permettraient jamais aux
Kurdes de constituer une entité viable à leur frontière, malgré le soutien de
la Russie. Les opérations conjointes turco-iraniennes contre les Kurdes dans le
nord de l’Irak annoncent l’escalade anti-kurde à venir, une escalade que la
Russie ne pourra empêcher.
En même temps, la Russie reste la
principale puissance dans la région et le facilitateur des projets d’accès et
de développement de la RPC.
Pour préserver ses intérêts vitaux
dans le contexte de l’ascension du bloc, la Russie pourrait avoir à affronter
des compromis substantiels. Les experts et les responsables russes
reconnaissent l’existence d’un scénario du pire qui mettrait l’accent sur
l’enclavement des Russes le long des côtes orientales de la Méditerranée,
au-delà de l’autoroute Alep-Damas, pendant qu’ils sont occupés à bloquer
l’intrusion américaine et occidentale. Pour s’en préserver, la Russie devrait
resserrer son alliance avec les Alaouites, les Druzes et les élites urbaines de
Syrie, et aussi protéger Israël et son immense population d’origine russe
[2] de l’Iran et de la Turquie. Cela
dit, s’accrocher aux rives de la Méditerranée signifierait également bloquer
les artères vitales du transport que l’Iran et la Turquie sont déterminés à
établir.
Parce qu’alors, comme le Kremlin le
concède, la confrontation serait inévitable.
C’est pourquoi, le 19 mars 2019,
alors que le sommet militaire tripartite se réunissait à Damas, le président
russe Vladimir Poutine y a envoyé le ministre de la Défense Sergei Shoigu.
L’objectif premier de sa visite était de garantir les intérêts russes dans
le cadre de la nouvelle distribution régionale.
Il a d’abord rencontré le président
Bachar al-Assad et lui a transmis un message spécial de Poutine. Le ministre
Shoigu a tenu des pourparlers avec Assad, l’ensemble des dirigeants de la
défense syrienne, et des généraux russes. Assad et ses généraux ont reconnu
qu’il n’y avait pas d’autre solution que l’aide militaire russe, et que sans la
Russie, il serait impossible d’en finir avec les djihadistes et de libérer le
territoire syrien.
Shoigu a répondu que la Russie « continuerait
à soutenir les efforts du régime syrien pour reprendre le contrôle sur tout le
pays » à la condition d’une véritable
alliance. « Avec le soutien de la Russie, la Syrie a
sans aucun doute obtenu un succès substantiel dans la lutte contre le
terrorisme international », a rappelé M. Shoigu à ses interlocuteurs.
Il a aussi expliqué que le Kremlin s’intéressait surtout aux « questions
liées à la lutte contre le terrorisme international ainsi qu’aux divers aspects
de la sécurité au Moyen-Orient et du règlement post-conflit ».
Assad a été excessivement élogieux
envers Poutine et l’aide russe, mais Shoigu n’a pas été convaincu.
Dans le même temps, les Qataris et
leurs alliés ont clairement fait savoir qu’ils ne craignent pas une réaction
des États-Unis à l’émergence de l’« Entente moyen-orientale ».
Les hauts fonctionnaires qataris
appuient leur position sur les menaces répétées de Doha : si les
États-Unis s’opposaient au nouveau bloc et son ambition à accéder au premier
plan, Doha ordonnerait la fermeture immédiate de
l’immense base américaine d’Al-Udeid au Qatar, et cesserait
également d’intercéder auprès de Téhéran pour empêcher les djihadistes chiites
commandités par l’Iran d’attaquer la base maritime américaine à Bahreïn. De
même, la communauté américaine du renseignement est de plus en plus dépendante
des services d’intelligence turcs (Millî İstihbarat Teşkilatı ou MIT) pour
organiser les opérations clandestines en Asie centrale et soutenir les
communautés sécessionnistes musulmanes de Russie et de Chine. Cela explique
la faible réaction des États-Unis à l’égard de l’abandon turc de l’OTAN.
C’est donc la même logique qui
neutraliserait la résistance des États-Unis à l’ascension du bloc. De même,
l’empressement des États-Unis pour un sommet Trump-Rouhani (sur même modèle que
le sommet Trump-Kim), où le Qatar et Oman étaient les principaux médiateurs
limiterait également la sévérité d’une réaction au rôle régional croissant de
l’Iran.
L’administration Trump est
consciente des limites américaines au Moyen-Orient.
Dans le même temps, les
États-Unis demeurent déterminés à empêcher la RPC et la Russie de consolider
leur influence dans le grand Moyen-Orient et d’introduire la Nouvelle route de
la soie dans la région. Des hauts responsables américains, principalement
le conseiller à la sécurité nationale John Bolton et le secrétaire d’État Mike
Pompeo, ont maintes fois averti qu’il ne pourrait y avoir ni compromis avec la
RPC, ni tolérance de l’ascension de la RPC, où que ce soit. « C’est un
grand problème, comment se comporter envers la Chine dans ce siècle,
probablement le plus grand problème international que nous ayons à
affronter », a déclaré Bolton le 21 mars 2019.
Puisque l’influence des États-Unis
au Moyen-Orient arabe s’est rapprochée de zéro en 2019, malgré la présence des
forces américaines en Syrie-Irak-Jordanie et les relations spéciales avec
l’Arabie saoudite, les
États-Unis consacrent maintenant leurs efforts à bloquer les artères
principales nord-sud et est-ouest entre la Russie, la RPC, et le grand
Moyen-orient en frappant le maillon le plus faible : l’Azerbaïdjan.
Washington est convaincu qu’en
exerçant une grande pression, Bakou couperait les artères vitales de transport
qui passent par l’Azerbaïdjan et s’y connectent, au détriment de la Nouvelle
route de la soie et du bloc qui la promeut. Mais cela ne ferait que galvaniser
la Turquie et l’Iran pour d’autres actions anti-américaines au Moyen-Orient et
dans les environs, ce qui propulserait davantage l’« Entente
moyenne-orientale ».
En outre, la logique de Washington
semble oublier le fait que si l’Azerbaïdjan se conformait à sa demande, il
serait complètement isolé et perdrait ainsi tout moyen que ses exportations
atteignent ses marchés.
Par Yossef
Bodansky – Le 28 mars 2019 – Source oilprice.com
Traduit par Michel pour le Saker
Francophone
La Russie et Poutine est préoccupée par la lutte contre le terrorisme international!
RépondreSupprimerCe ne sont que des mots...
Pour dire en fait que la Russie lutte contre "le nouvel ordre mondial" satanique! Ici... surtout de l'extérieur...
Comme Trump... de la même façon lutte contre ce même "nouvel ordre mondial" de l'intérieur, où il doit sans cesse mettre en échec cet "état profond" franc maçon, satanique et luciférien!
En France, le grand satan se déchaîne contre le Peuple de France, en s'attaquant à la mémoire de Marie et du Christ!
L'empire de prédation mondial se voit acculé au pied du mur et voit sa fin arrivée; tel une bête blessée, elle devient très dangereuse et incontrôlable, et prête à tous les abus et aberrations contre l'Homme d'où qu'il vienne, et contre l'Humanité dans son ensemble!
Le moribond ne peut qu'exécuter quelques réflexes de survie, avant d'expirer son dernier souffle!
L’intelligence de la Lumière, le Feu de l'Esprit vaincra toujours, face aux ténèbres de l'ignorance et de l'aveuglement!
La bête immonde a l'air de rendre ses derniers souffles. Mais comme aux Ardennes,avec les nazis en 44, acculée et dos au mur, elle peut encore faire mal... Donc il vaut mieux s'en éloigner et ignorer ses provocations, comme de donner ce qui ne lui appartient pas... A bon entendeur
RépondreSupprimer