Les deux tweets ci-dessous sont une mise à jour du récent article
sur les problèmes de la Turquie et sur la manière dont ils vont changer
la dynamique dans le gouvernorat d’Idleb infesté de Djihad en Syrie.
Les
États-Unis menacent de ne pas livrer les avions de combat F-35 commandés
par la Turquie, parce que celle-ci a également acquis le système de
défense antiaérien S-400 de fabrication russe.
Nous avons dit que cela aurait
pour conséquence une nouvelle victoire pour la Russie :
La Russie
sera ravie de fournir à
la Turquie des avions de combat Su-35. Ils sont indiscutablement mieux que le
F-35 et seront probablement moins chers. Mais ils viendront avec un prix
politique.
Les chances pour
que cela se produise se sont accrues après le court échange d’hier entre les
vice-présidents des États-Unis et la Turquie. Le vice-président Pence a parlé
devant le Conseil Atlantique, lors du 70ème
anniversaire de l’OTAN, et a déclaré que la Turquie risquait son avenir de
membre de l’OTAN en raison de l’achat de S-400.
Pence a aussi tweeté :agrandir
La réponse ne s’est pas fait attendre :
agrandir
Les forces kurdes du PKK/YPG, que les États-Unis utilisent comme force de substitution pour occuper le nord-est de la Syrie, sont en fait des terroristes légaux dès qu’elles franchissent la frontière avec la Turquie. Quelle est la valeur de l’OTAN lorsqu’elle protège les ennemis de la Turquie ? La menace de Pence est également stupide car il n’existe aucun mécanisme pour expulser un membre de l’OTAN, il ne peut partir que volontairement.
Autour du Kremlin, on pouvait entendre sauter les bouchons de champagne.
Le comportement non professionnel et menaçant de Pence et d’autres responsables de l’administration américaine va coûter cher aux États-Unis.
Comme Andrei Martyanov l’a récemment écrit :
Je peux tout à fait
comprendre l'irritation ressentie par Washington à propos de toute cette
situation. Après tout, la Turquie est un membre clé de l'OTAN, doté d'une armée
réelle, et voyant un membre de l'OTAN se tourner vers un système d'armes de
l'ennemi juré de Washington - c'est non et non. Vient ensuite la
question : donc, les États-Unis arrêteront (vraiment?) les livraisons de
F-35 et des technologies associées en Turquie, et alors ? Voulons-nous
vraiment ouvrir cette boîte de Pandore ? Les Turcs ne sont pas des idiots,
loin de là - ils savent compter, et bien qu'Erdogan puisse encore effectuer une
manœuvre rapide à 180 degrés, il ne peut pas non plus ne pas tenir compte du
fait qu'au lieu des F-35, la Turquie pourrait mettre la main sur une version décente
de SU-35. Possible ? Oui ! Probable ? Je ne sais pas.
Mais Obama aurait dû réfléchir
à deux fois avant de déclencher - ou prétendre qu'il ne connaissait pas - le
coup d'État contre Erdogan en 2016. Ou, d'ailleurs, un renversement sanglant du
gouvernement en Ukraine en 2014. Mais les élites américaines actuelles n'ont
aucune idée que leur actions ont des conséquences.
Moon of Alabama
Traduit par jj, relu par Wayan pour
le Saker Francophone
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