Un
article récent du New York Times révèle que l’agitateur et arnaqueur
britannique anti-islam Tommy Robinson a été financé par des milliardaires juifs
américains qui promeuvent le colonialisme sioniste en Palestine.
Pendant
plusieurs années, Robert
J. Shillman, fondateur et président de Cognex Corporation, et Nina Rosenwald,
héritière de la fortune de Sears Roebuck, ont versé un chèque mensuel à
Robinson par l’intermédiaire de l’extrémiste Forum du Moyen-Orient, dirigé par
le célèbre Daniel Pipes.
Shillman siège aux conseils d’administration de The Friends of the Israel
Defense Forces, de la Jewish Foundation for the Righteous et du David Horowitz
Freedom Center. Rosenwald a siégé au conseil d’administration de nombreuses
organisations pro-israéliennes et a été vice-présidente du Jewish Institute for
National Security Affairs (JINSA). Un autre donateur impliqué est le
gestionnaire de fonds spéculatifs juif Robert Mercer, qui contribue
financièrement à de nombreuses causes d’extrême droite.
Comme le résume le Times :
La connexion américaine de M. Robinson est plus profonde que l'on ne le savait. Des entretiens et des documents internes récemment publiés au tribunal montrent comment l'institut de recherche américain, le Middle East Forum, lui a fourni un soutien financier pendant trois ans, en utilisant l'argent d'un milliardaire américain de la technologie et donateur de Trump, tandis que son président a contribué à façonner le message.
Les détails sont assez intrigants et le reportage sur les liens financiers est bien fait.
Mais pour le Times, le fait que des milliardaires sionistes américains de droite financent des mouvements proto-fascistes anti-islam en Europe n’est pas la préoccupation centrale.
Il va plutôt utiliser une courte visite que Robinson a effectuée en Russie, il y a un an, pour salir et dénigrer ce pays et son gouvernement.
Cet aspect de l’histoire, qui n’est justifié par aucun fait comme nous le montrerons ci-dessous, commence par un titre trompeur :
L’extrême droite britannique, encouragée par Trump, se tourne maintenant vers la Russie
L'agitateur anti-islam Tommy Robinson a trouvé de l'or en Amérique. Pour le conserver, il pourrait avoir besoin de l'aide de Moscou, où d'autres militants d'extrême droite britanniques trouvent également des amis.
La première
partie de l’article présente Robinson et énumère ses profondes connexions
américaines. Il est ensuite question de son court voyage en Russie :
Maintenant
que M. Trump n'est plus au pouvoir et que l'argent américain semble se tarir,
M. Robinson et d'autres personnalités d'extrême droite se tournent vers Moscou.
M. Robinson, qui se débat cette semaine à Londres dans un procès en diffamation
potentiellement coûteux, a fait une tournée médiatique en Russie l'année
dernière, mais trois associés ont déclaré au New York Times qu'une partie de
son programme était gardée secrète – ouvrir des comptes dans des banques
russes.
Andrew Edge, une ancienne figure de la Ligue de défense anglaise et d'un autre
groupe d'extrême droite, Britain First, a déclaré qu'il avait discuté du
transfert d'argent vers des banques russes avec M. Robinson et le leader de
Britain First, Paul Golding.
À bien des égards, M. Robinson est désormais utile au Kremlin - qui a souvent
encouragé les personnalités politiques marginales susceptibles de déstabiliser
les démocraties occidentales - pour les mêmes raisons qu'il était le bienvenu
dans le Washington de M. Trump.
En quoi une
discussion sur l’ouverture d’un compte bancaire russe, pour transférer de
l’argent de Grande-Bretagne parce qu’il est sous le coup d’une saisie, est-elle
liée au fait d’être « utile au Kremlin » ?
Indice : ce n’est pas le cas.
Suit une autre longue section décrivant en détail les liens de Robinson avec les milliardaires sionistes américains et ses différents crimes. Il parle d’une émeute lors d’un rassemblement pro-Robinson / anti-Islam à Londres :
Pour les autorités britanniques, cela a été considéré
comme un alarmant spasme de violence à quelques pas du Parlement. Pour le
Middle East Forum, le rassemblement a été un succès sans faille. Plus tard,
l'organisation a fièrement déclaré qu'elle avait parrainé l'événement dans un "dangereux
moment" pour M. Robinson. M. Pipes, le président de l'organisation, a
déclaré que son groupe était "justifié".
Dans une interview, M. Pipes a reconnu que Robert Shillman, un riche partisan
de Trump, était un donateur du Middle East Forum, mais il a refusé de révéler
qui avait payé pour le rassemblement. ...
M. Shillman, qui a déjà été identifié publiquement comme finançant un autre
projet avec M. Robinson, n'a pas répondu aux demandes de commentaires. M.
Robinson a déclaré qu'il n'avait jamais parlé à M. Shillman mais qu'il aurait
souhaité pouvoir le remercier pour "tous ses shekels", une référence
à la monnaie israélienne qui est aussi une tournure de phrase parfois favorisée
par les théoriciens du complot antisémite.
Une autre
douzaine de paragraphes supplémentaires approfondissent le financement de
Robinson.
Puis
l’histoire revient soudainement à la Russie :
M.
Robinson avait déjà été banni de nombreuses plateformes de médias sociaux
lorsque, en février 2020, il a posté une nouvelle vidéo sur YouTube. Vêtu d'un
costume trois pièces gris, on y voit M. Robinson se promener dans Moscou.
"La place Rouge est magnifique", dit-il. "J'ai été surpris de
voir à quel point c'est beau."
"Il se pourrait que je déménage en Russie", a-t-il ajouté.
La semaine de M. Robinson en Russie a été une véritable tournée médiatique,
comprenant une interview de 30 minutes avec RT, la chaîne de propagande
anglophone du Kremlin, ainsi qu'une apparition dans un auditorium bondé à
Saint-Pétersbourg, où il a donné une conférence intitulée "Le viol de la
Grande-Bretagne".
Dans une interview avec un militant libertaire et critique du Kremlin, Mikhail
Svetov, M. Robinson a expliqué qu'il s'était envolé pour la Russie parce qu'il
se sentait "réduit au silence au Royaume-Uni".
"Je suis venu chercher une plateforme", a-t-il dit.
En se précipitant à Moscou, M. Robinson perpétuait un mythe de l'extrême droite
occidentale qui dépeint la Russie comme un défenseur des valeurs chrétiennes
conservatrices blanches et son président, Vladimir V. Poutine, comme un
parangon de bravoure. La Russie offre également une plateforme aux extrémistes
occidentaux bloqués sur les médias sociaux.
"En utilisant Tommy Robinson, le Kremlin sème manifestement le chaos",
a déclaré M. Svetov dans une interview. "Mais cela ne se produit que parce
que Tommy est acculé".
La dernière citation de Mikhaïl Svetov, un critique libertaire du Kremlin comme le note le Times, est intéressante car c’est Mikhaïl Svetov, et non le Kremlin, qui avait invité Robinson en Russie pour tenir son discours sur le « viol de la Grande-Bretagne » au congrès du parti de Svetov :
M. Robinson a posté sur sa chaîne Telegram des photos de son "discours" à la conférence du Parti libertarien à Saint-Pétersbourg, avec les mots "Merci la Russie". Le parti lui-même a également tweeté des photos de son discours devant une salle comble. Il s'agit d'un choix étrange d'invité pour un parti dont le chef, Mikhail Svetov, était l'un des organisateurs des manifestations anti-Poutine à Moscou l'été dernier. Mais si les marginaux sont susceptibles de se réunir quelque part, ce sera en Russie.
Le fait que ce soit Svetov, critique du Kremlin, et non le Kremlin, qui ait fait venir Robinson en Russie n’est pas mentionné dans le rapport du Times. Il est évident que cela ne correspond pas à l’orientation du Times, qui prétend, sans l’étayer, que le Kremlin parraine les extrémistes de droite européens.
Comment le Times a-t-il pu laisser passer la citation de Svetov « En utilisant Tommy Robinson, le Kremlin sème manifestement le chaos », alors qu’elle est manifestement fausse ?
Pendant son
séjour à Moscou, Robinson a fait le tour des médias. Mais, sans être mentionnée
par le Times,
son interview de 30 minutes avec RT a été hostile et l’animatrice, Oksana
Boyko de RT, elle-même mariée à un musulman, a sans arrêt attaqué les positions
anti-islam de Robinson:
Oksana
Boyko s'est opposée à l'idée que l'Islam est à blâmer pour les "grooming
gangs" qui sont apparu au Royaume-Uni, arguant que les hommes impliqués
sont simplement des criminels qui ont déformé l'Islam. Elle a déclaré qu'il
était dangereux de faire des généralisations sur l'islam, notant par exemple
qu'il serait erroné de qualifier tous les citoyens britanniques de violeurs et
de pillards, bien que l'Empire britannique ait commis des crimes inadmissibles
contre les populations autochtones dans le passé.
RT est « liée au Kremlin » car elle est financée par le gouvernement russe.
Mais la tournée médiatique de Robinson à Moscou a été organisée par Edvard Chesnokov, rédacteur en chef adjoint pour les affaires étrangères de Komsomolskaya Pravda, qui est le plus grand tabloïd russe et appartient à des intérêts privés. Il tend, comme la plupart des tabloïds, vers la droite et aime ceux qui hurlent, comme Robinson, car cela génère des titres à sensation. Il est autant « lié au Kremlin » que le New York Times est « lié à la Maison Blanche ».
Vers la fin de l’article, le point de vue anti russe du Times s’effondre complètement.
Deux personnes qui ont parlé avec Robinson avant qu’il ne se rende à Moscou
disent qu’il pensait ouvrir un compte bancaire russe. Une personne qui était
avec Robinson à Moscou et une autre qui a longuement parlé avec lui par la
suite disent qu’il n’a pas ouvert de compte. Robinson lui-même le
confirme :
Dans
une interview téléphonique qu'il a filmée, M. Robinson a dit en plaisantant
qu'il est allé à Moscou pour trouver une épouse russe, mais il a nié avoir
ouvert ou discuté de l'ouverture d'un compte bancaire en Russie, ou détenir des
actifs hors de Grande-Bretagne.
Il a déclaré qu'il avait simplement accepté une invitation à s’exprimer dans un
pays qui l'accueillait plus chaleureusement que le sien.
"Je voulais aller voir comment était la Russie et essayer de comprendre
comment est la liberté là-bas parce que nos politiciens et nos journalistes ne
cessent de dire que les Russes n'ont pas de liberté d'expression, que les
Russes n'ont pas de liberté", a-t-il déclaré.
"Mais je voulais juste leur faire savoir que ce n'est pas le cas ici, nous
n'en avons que la façade".
C'est un message que les réseaux de propagande du Kremlin ont
consciencieusement transmis.
L’histoire du New York Times est une composition étrange. Son cœur est une enquête solide sur le financement par des milliardaires juifs de l’anti-islam en Europe.
Mais elle est artificiellement étayée par une histoire très faible, tirée de rien et pleine de calomnies, de manque de contexte et de désinformation. Elle tente, sans succès, de relier un protagoniste de droite financé par les États-Unis à une volonté supposée du gouvernement russe, sans fournir la moindre preuve à cet égard.
Cette partie est, jusqu’à la dernière ligne, de la propagande sans aucun fondement. Elle dévalorise l’enquête originale.
Par Moon of Alabama – Le 24 avril 2021
Via le Saker Francophone
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