«Ces
conversations sur les réseaux sociaux donnent des informations sur
l’endroit et dans quelles conditions des femmes sont détenues, leur prix
et même l’existence d’un possible trafic d’organes», lit-on dans le
rapport de l’Institut de recherche des médias du Moyen-Orient, une
organisation d’observation et d’analyse basée à Washington.
Des esclaves sexuelles Yazidis à vendre |
Les chercheurs du think tank antiterroriste
ont analysé plusieurs conversations sur Internet entre des membres de
Daech et leurs supporteurs. L’un d’eux a abordé le sujet «du prix et du
traitement des femmes-esclaves».
«La
continuation de cet échange peut aussi confirmer les spéculations selon
lesquelles Daech se livre au trafic d’organes humains», dénonce le
groupe, en ajoutant que les djihadistes peuvent «parfois discuter des
prix et de la vente des esclaves».
On
sait qu’un terroriste ou l’un des partisans de Daesh a demandé quel
était le prix des organes, qualifiant ces derniers de «pièces détachées»
car il se renseignait sur la possibilité d’obtenir des foies ou des
reins à partir d’esclaves sexuels. Cette conversation aurait eu lieu en
septembre 2014.
Capture d'écran de memri.org
En
février, l’ambassadeur irakien auprès des Nations unies Mohamed Alhakim
a déclaré que Daech avait prélevé des organes humains pour financer son
califat. Il a appelé l’ONU à enquêter sur des cas de corps découverts
avec des incisions chirurgicales ou sur le fait que des corps sans reins
ont été retrouvés dans des fosses communes.
«Nous
avons des corps. Allez-y et examinez-les. Il est clair qu’il manque
certaines parties», a déclaré Mohamed Alhakim, ajoutant qu’une dizaine
de médecins auraient été exécutés dans le nord de l’Irak après avoir
refusé de prélever les organes des victimes de Daech.
Des
milliers des femmes irakiennes ont déjà été contraintes de se
transformer en esclaves sexuelles alors qu’au sein de la seule tribu
Yazidi en Irak, 3.000 femmes et filles ont été capturées lors de
l’offensive de l’EI dans la région. Les combattants ont aussi réussi à
capturer et à réduire en esclavage d’autres minorités sur le territoire
qu’ils contrôlent.
Capture d'écran de memri.org
A
la fin de l’année passée, Daech avait publié une brochure à l’intention
de ses combattants pour leur indiquer comment les femmes esclaves, les
femmes et les enfants devaient être traités.
Les
djihadistes disent que l’esclavage des femmes se justifie en raison de
leur infidélité aux règles de l’islam. Selon la brochure, les membres de
Daech peuvent avoir des relations sexuelles avec des femmes après leur
capture si elles sont vierges. Pour celles qui ne sont pas vierges,
«l’utérus doit être purifié» avant le rapport sexuel, affirme la
brochure.
Hannibal GENSERIC