Les
États-Unis ont affirmé que le gouvernement russe avait tenté d’influencer
l’élection de 2016 par le biais de Facebook et de Twitter.
La Russie
l’aurait fait par l’intermédiaire de personnes qui travaillaient pour Internet
Research Agency (IRA) à Saint-Pétersbourg (ex Leningrad), en Russie. L’IRA
aurait exploité des personnalités virtuelles sur des réseaux sociaux américains
prétendant avoir certaines opinions politiques. Il aurait également payé
pour des publicités censées influencer l’élection. Les services de
renseignements américains ont affirmé que la prétendue campagne d’influence
russe visait à « semer la discorde » aux États-Unis.
Mais l’IRA n’a rien à voir avec le
gouvernement russe. Il n’avait aucun intérêt en politique. Et une
nouvelle étude confirme que l’idée que cela « sème la discorde »
est un non-sens flagrant.
Influenceur de l’IRA pris en flagrant délit |
L’enquête de
Mueller a inculpé treize Russes et trois personnes morales russes pour
leur prétendue campagne d’influence. Mais, comme nous l’avons écrit
à ce moment-là, il y avait plus que ce que les médias ont rapporté :
L’acte
d’accusation publié confirme notre conviction
de longue date qu’il n’y a pas eu de campagne "d’influence russe"
lors des élections américaines. Ce qui
est décrit et dénoncé en tant que tel est plutôt un système de marketing
commercial qui exploite des sites Web hameçonneurs pour générer des
revenus publicitaires au click et ameuter des foules en ligne, autour de
personnalités virtuelles, afin de promouvoir tout ce que leurs clients
marchands souhaitent vendre. La taille de l'opération était minime comparée aux
centaines de millions de dollars de dépenses de campagne. Cela n’a eu aucune influence sur
le résultat des élections.
L’IRA a
embauché des personnes à Leningrad pour un peu d’argent et leur a demandé
d’ouvrir des comptes sur les médias sociaux américains. Le personnage virtuel
qu’ils ont créé et exploité devait attirer autant de personnes que possible sur
ces comptes. Ils l’ont fait en postant des drôles de photos de chiens ou en
adoptant des positions politiques fortes. Ils étaient des «influenceurs»
qui vendaient les produits de leurs clients aux personnes qu’ils attiraient.
Le seul but
était le même que dans n’importe quel média commercial. Créer du contenu pour attirer l’attention des gogos,
puis vendre ceux-ci aux annonceurs.
Comme le dit
le point 95 de l’acte d’accusation Mueller :
Les accusés et leurs complices ont également utilisé les comptes [financiers] pour recevoir de
l'argent de vrais citoyens américains en échange de la publication de
promotions et d'annonces sur les pages de médias sociaux contrôlées par leur
ORGANISATION. Les accusés et leurs co-conspirateurs ont généralement
fait payer, à certains marchands et sites de médias sociaux américains, entre
25 et 50 dollars par publication pour publier des contenus promotionnels sur
leurs faux comptes personnels américains, tels que Being Patriotic, Defend
the 2nd et Blacktivist.
Il n’y avait pas de campagne du gouvernement russe
pour influencer l’élection de 2016. Seulement une entreprise de médias commerciaux en Russie
utilisait des chaussettes-marionnettes avec un contenu original pour
attirer les internautes et pour vendre de la publicité à des sociétés
américaines.
L’IRA a
également acheté de la publicité pour attirer davantage de personnes vers ses
comptes. Mais le montant dépensé était minime. Le coût
final de l’élection de 2016 était de 6,5 milliards de dollars
pour les élections présidentielle, et celles du Congrès, réunies. L’IRA a
dépensé un total de 100.000 dollars pour promouvoir ses propres comptes. Mais
seuls 45.000 dollars de cette somme ont été dépensés avant les élections. C’était 0,000007% de chaque dollar dépensé pendant
cette période pour l’élection. Il est statistiquement impossible que les
dépenses d’IRA, essentiellement apolitiques, aient eu un effet sur les
élections.
Le fait que
l’IRA faisait fonctionner une machine marketing, et non une campagne
politique, était également évident lorsque l’on analysait le contenu affiché
par ces comptes de marionnettes. La plupart étaient apolitiques. Là où c’était
politique, cela couvrait les deux côtés. Certains comptes de l’IRA ont publié
du contenu pro-Trump, d’autres anti-Trump. Certains étaient pro-Clinton,
d’autres contre elle.
Les services
de renseignements américains ont tenté d’expliquer cela en affirmant que les
Russes voulaient « semer la discorde ». Il n’y a aucune
preuve que ce fut vraiment le cas. C’est simplement une explication qui a été
inventée parce qu’ils n’ont pas réussi à en trouver une meilleure.
La vraie
réponse à la question de savoir pourquoi différents comptes de l’IRA
s’affichaient sur différents côtés du spectre politique est que l’IRA voulait
maximiser ses revenus. Il faut couvrir les deux côtés si on veut augmenter le
nombre de globes oculaires attirés.
FOX News n’est pas pro-Trump car il veut
semer la discorde. CNN n’est pas non plus anti-Trump pour servir cet
objectif. Tous deux ont pour objectif d’attirer les téléspectateurs vers
leurs annonces publicitaires. Les gens affluent vers la chaîne de
télévision qui correspond à l’opinion qu’ils ont déjà formée. Les deux côtés
font la promotion de produits similaires.
Les
personnages virtuels de l’IRA ont fonctionné de la même manière. Ils ont
pris des positions politiques pour attirer des personnes qui avaient déjà une
opinion correspondant à la leur. Une personne l’a fait pour la gauche, une
autre pour la droite. Aucun n’ a changé les opinions politiques de
ses « suiveurs ».
Une étude
récemment publiée sur les utilisateurs de Twitter qui ont suivi les
comptes marionnettes de l’IRA, et leur contenu le
confirme. Elle a constaté que ces comptes n’avaient eu aucune
influence sur les opinions de leurs « suiveurs ».
Une étude,
réalisée par des chercheurs américains et danois, intitulée
« Évaluation de l’impact de l’Agence russe de recherche sur
Internet au sujet des attitudes et comportements politiques des
utilisateurs américains de Twitter à la fin de 2017″, a
révélé :
En utilisant des modèles d’arbre de régression
bayésiens, nous n’avons trouvé aucune preuve que
l’interaction avec les comptes de l’IRA ait eu un impact significatif sur la
mesure des attitudes et comportements politiques sur une période
d’un mois. Nous avons également constaté que la connexion
avec les comptes IRA était plus fréquente chez les internautes ayant une forte
homophilie idéologique au sein de leur réseau Twitter, un
intérêt marqué pour la politique et une fréquence élevée d’utilisation de
Twitter. Ensemble, ces résultats suggèrent que les
trolls russes pourraient avoir échoué à semer la discorde, car ils
interagissaient principalement avec ceux qui étaient déjà fortement polarisés.
La plupart
des républicains purs et durs regardent FOX New, les
démocrates du même acabit regardent CNN. Aucune des chaînes de télévision ne change les
opinions fondamentales de ses téléspectateurs. Elle les renforce.
Les « trolls
russes » étaient des personnages virtuels créés pour couvrir, au
total, un large spectre. Certains personnages jouaient le rôle d’un républicain
inflexible, d’autres celui d’un démocrate inconditionnel. Ils ont créé et
publié du contenu qui correspond au rôle qu’ils ont joué. Chacun attirait des
adeptes avec des opinions similaires à celles que la personne virtuelle
prétendait avoir. Aucune opinion n’a changé suite à ces contacts. Aucune
discorde n’a été semée.
L’IRA a
ensuite vendu des espaces publicitaires aux marchands pour monétiser tous les
internautes que ses personnages virtuels attiraient.
Les services
de renseignement américains ont prétendu que l’entreprise commerciale IRA était
un organisme politique. Cela les a aidés à répandre l’animosité contre la
Russie et à prétendre que Trump était de connivence avec Poutine.
Mais
tout cela n’a jamais eu aucun sens.
Par Moon
of Alabama – Le 27 novembre 2019
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Hannibal GENSÉRIC
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