mardi 14 juillet 2015

En Tunisie, Hollande doit réparer les fautes de Sarkozy

Depuis la tragédie de Sousse (38 morts), le 26 juin, et celle du musée du Bardo (22 morts), trois mois auparavant, on découvre tous les jours de nouvelles failles dans le système sécuritaire tunisien.
Dresser le constat des innombrables carences et dysfonctionnements de l’exécutif, de la police, de l’armée, des services de renseignements et même des hôteliers revient, hélas, à ressasser l’évidence. La situation est grave, et la Tunisie paraît totalement démunie face à une menace dont elle a insuffisamment pris la mesure. Elle n’y parviendra pas seule.


Or que voit-on ? Pour l’instant, rien. En dehors de vagues promesses de soutien dont on voit mal pourquoi elles seraient mieux tenues que toutes celles que lui ont faites la communauté internationale et les institutions financières depuis la révolution, personne, mis à part l’Algérie, ne se porte à son secours. Et pas davantage à celui d’une Libye qui, entre les mains de l’État islamique, s’enfonce chaque jour un peu plus dans le chaos. C’est d’ailleurs là le fond du problème : la gestion calamiteuse des suites de l’intervention occidentale dans l’ex-Jamahiriya, il y a quatre ans, a, de Bamako à Rabat, déstabilisé tout le nord-ouest de l’Afrique. Et la Tunisie plus que d’autres, qui a dû accueillir sur son sol des centaines de milliers de « réfugiés » libyens.

C’est le devoir de la France. Mais si, d’aventure, elle continuait de s’y soustraire, il faudrait lui rappeler que c’est aussi son intérêt

Les États-Unis, qui n’étaient pourtant pas le fer de lance de l’aventureuse opération destinée à liquider Mouammar Kadhafi, et l’Algérie, qui y était opposée, sont aujourd’hui les deux nations qui prennent le plus nettement leurs responsabilités, tandis que l’Europe, et la France en premier lieu, s’évertue à les fuir. Pour autant que l’on sache, ce sont Nicolas Sarkozy et Bernard-Henri Lévy – à l’époque son quasi-ministre des Affaires étrangères – qui sont en grande partie responsables de l’effroyable fiasco libyen. François Hollande ne peut l’ignorer et se contenter de belles déclarations ou de chaleureuses étreintes à l’adresse de Béji Caïd Essebsi. La France doit à tout prix réparer sa faute morale et politique. En fournissant du matériel, des armes, des moyens financiers, des conseils et de la formation. En soutenant l’économie tunisienne et en contribuant concrètement à la sécurisation de la frontière tuniso-libyenne. C’est son devoir. Mais si, d’aventure, elle continuait de s’y soustraire, il faudrait lui rappeler que c’est aussi son intérêt : laisser le cancer libyen proliférer aura, tôt ou tard, des conséquences dramatiques sur l’Europe elle-même.


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Nicolas Sarkozy attendu à Tunis

Selon ‘‘Nice Matin’’, Nicolas Sarkozy, Christian Estrosi et Eric Ciotti se rendront en  Tunisie dans les jours à venir.
Christian Estrosi, le député-maire de Nice se rendra à Sousse (jumelée avec Nice), quelques semaines après l’attentat du 26 juin, et à Tunis, vendredi et samedi prochains.
Quant au député Eric Ciotti (Alpes-Maritimes, région également jumelée à Sousse), qui préside la commission djihad à l’Assemblée nationale française, il accompagnera l’ancien président Nicolas Sarkozy, qui sera en Tunisie, lui aussi, du dimanche 19 au mardi 21 juillet.
A noter aussi que beaucoup de Tunisiens considèrent que l’ex-président Sarkozy est en partie responsables de la montée du terrorisme en Tunisie. Et pour cause : en lançant l’offensive contre le régime de Kadhafi et en armant les milices islamistes en Libye, il a créé les conditions du chaos actuel dans ce pays, devenu un sanctuaire pour les groupes jihadistes qui multiplient les attaques contre la Tunisie.