Oui ! Il y a une Alternative
Déclaration d’Alexis Tsipras après son vote au référendum
« La Grèce va rendre l’Europe aux peuples » (VOSTFR)
Le 5 juillet 2015 – Source tlaxcala
Aujourd’hui est un jour de fête, parce que la démocratie est fête,
elle est joie. Et quand la démocratie vainc la peur et le chantage,
alors elle est aussi rédemption, elle est aussi voie de sortie.
Le peuple grec envoie aujourd’hui un message très puissant. Un
message de dignité, de détermination. Un message qu’il prend ses choix
en main. Beaucoup peuvent ignorer la volonté d’un gouvernement. Mais
personne ne peut ignorer la volonté de vivre d’un peuple, de vivre avec
détermination, de prendre sa vie en main.
Aujourd’hui, la démocratie gagne sur la peur. La détermination de
notre peuple l’emporte, de toute évidence, sur la propagande de la peur.
Je suis confiant que demain, nous allons frayer un chemin à tous les
peuples de l’Europe. Un chemin de retour aux valeurs fondatrices de la
démocratie et de la solidarité en Europe, en envoyant un message fort de
notre volonté non seulement de rester dans l’Europe mais d’y vivre avec
dignité. De prospérer, de travailler d’égaux à égaux.
Faisons donc de cet acte de volonté, de cet acte festif de la
démocratie, un acte décisif vers un avenir meilleur pour nous tous en
Grèce et en Europe.
Je suis très optimiste.
Bonsoir.
Le gazoduc Turkish Stream
Suite aux spéculations sur la dette grecque par les fonds vautours anglo-sionistes, la sinistre
troïka a imposé au peuple hellène les pires régressions. On a entendu des chroniqueurs et des « experts » déverser des tombereaux de
mensonges et de calomnies. Au-delà des lieux communs sur le côté
fainéant et tricheur de ces "cueilleurs d’olives", les saillies portaient
sur des affirmations scandaleuses : « La Grèce est un pays du tiers
monde et il doit être traité comme tel », « C’est pays sous développé et
la population doit être contrôlée… ».
Mais la Grèce
est prête à coopérer avec le projet russe « Turkish Steam » afin de se
procurer des sources de revenu conséquentes. Le vendredi 19 juin, le
ministre russe de l’Énergie, Alexandre Novak, et son homologue grec,
Panagiotis Lafazanis, ont signé un mémorandum sur la coopération en
matière de construction et d'exploitation d'un gazoduc connecté à
Turkish Stream.
La visite du premier ministre grec Alexis Tsipras
au Forum économique international de Saint-Pétersbourg, qui s'est tenu
les 19 et 20 juin, a confirmé les solides relations politiques entre le
président russe Vladimir Poutine et le gouvernement grec. Elle fait
suite à la visite de Tsipras à Moscou le 8 avril 2015 où des bases
solides avaient été évoquées lors de la conférence de presse commune
entre les deux présidents. Il était alors question de faire une avance
sur les bénéfices à venir à la Grèce. Ce qui aurait pour fonction de
faire un prêt sous une forme détournée. Gageons qu’à Saint
Pétersbourg les deux présidents ont à nouveau travaillé sur cette
question. Il se
joue, en plus de la dette et de l’intransigeance de l’Eurogroupe, une
question géopolitique de première importance.
Il
faut examiner avec attention les autres foyers de tension que la CIA
sous fausse bannière humanitaire va mettre en place pour faire capoter
ce projet. Troubles en Macédoine, troubles en Voïvodine (Serbie). Le
Gazoduc pour desservir l’Europe passera par ces deux pays pas,
entièrement soumis aux intérêts étasuniens. Une autre source de
friction, en plus, se trouve en Transnistrie où les étasuniens veulent
entrainer la Russie dans une guerre directe.
Les risques géopolitiques d’un « Grexit »
Ce n’est pas par amour de Platon et Aristote que le président
américain Barack Obama, dès le début de la crise grecque, s’est inquiété
d’un éventuel « Grexit », jugé dangereux non seulement pour la
stabilité financière mondiale ou la cohésion de l’Union européenne, mais
aussi – surtout ? – pour la sécurité du commandement militaire de
l’OTAN en Méditerranée orientale.
Certes, les bases américaines installées sur le sol grec du temps de
la guerre froide ont été démantelées. Mais pas la plus importante :
celle de Souda, en Crète, base de la VIe flotte américaine
qui reste en pleine activité : située à quelques encablures des côtes de
Syrie, de Jordanie, du Liban et d’Israël, les bâtiments et porte-avions
américains qui peuvent s’y ravitailler sont à pied d’œuvre en cas de
conflit. Lors de l’intervention en Libye visant à renverser le colonel
Kadhafi, entre mars et octobre 2011, c’est de là que décollaient les F16
américains. Près de 400 marines, débarquant tout droit de Caroline du
Nord, avaient alors investi le joli petit port touristique voisin de La
Canée.
Pas question pour le président américain de voir ce site
stratégique menacé.
Or, le premier ministre grec, Alexis Tsipras,
l’affirme : dans son intransigeance économique, l’Europe sous-estimerait
le risque de déstabilisation régionale qu’entraînerait une sortie de la
Grèce de la zone euro.
Poussées migratoires
La Grèce a toujours été un lieu de passage. Les Anciens avaient à juste titre donné le nom de pontos,
qui signifie passage, à la mer qui baigne les 15.000 kilomètres de
côtes grecques. Une mer tachée d’îles comme une peau de léopard,
disaient encore les Anciens… Des îles qu’on aborde facilement au départ
de la côte turque. C’est ainsi que, depuis cinq ans, la Grèce est
devenue l’une des principales portes d’entrée de migrants en Europe.
Plus de 40.000 déjà sont arrivés depuis janvier 2015 sur les îles de Kos,
Lesbos ou Chios.
Aujourd’hui la Grèce, parce qu’elle appartient à
la zone euro et à l’Europe, reçoit un soutien logistique et financier de
l’agence Frontex, pour surveiller les frontières. Elle veille notamment
à repérer dans le flux de réfugiés syriens, qui fuient par millions
leur pays déchiré depuis quatre ans par la guerre civile, les éventuels
djihadistes de l’État islamique.
Rôle plus périphérique
Et
la Chine ? Pourrait-elle tenter de profiter d’une situation chaotique
en Grèce pour investir un pays européen tel un cheval de Troie ? Elle a
fait de la Grèce une tête de pont de sa « nouvelle route de la soie »,
censée favoriser les échanges et les transports entre la Chine, l’Europe
et l’Afrique. Depuis plus de six ans, le géant maritime chinois Cosco
gère ainsi les principaux terminaux conteneurs du port du Pirée.
Toutefois, « la Chine est davantage intéressée par la géoéconomie
que par la géostratégie et, prudente, elle ne sera pas attirée par un
pays en grande difficulté », indique François Heisbourg, conseiller spécial à la Fondation pour la recherche stratégique, à Paris.
La Grèce peut devenir le premier producteur d’or européen. Ce qui excite les convoitises de sociétés étrangères.
498 kilos
d’or. Telle était la production annuelle en Grèce en 2011. L’an prochain, en 2016, ce
chiffre pourrait théoriquement dépasser les 13 tonnes.
Car le
sous-sol de la Grèce est riche : le pays est déjà le premier en Europe pour la
bauxite, minerai qui entre dans la fabrication de l’aluminium, et de perlite,
sable siliceux utilisé en agriculture et en horticulture.
250 tonnes d'or rien qu'en Chalcidique
Dans un pays
où le taux de chômage frôle les 26% - il a pratiquement triplé depuis le début
de la crise économique en 2008 -, et qui aligne six années consécutives de
récession économique, ces ressources naturelles sont une bonne nouvelle. Du
moins en théorie.
Les
importantes réserves d’or présent dans le sous-sol grec – certains experts
parlent de plus de 250 tonnes rien que dans la péninsule de Chalcidique (nord)
- risquent en effet de profiter à des compagnies étrangères.
Future Reine du pétrole et du gaz
La Grèce est en passe de pouvoir exploiter des réserves
colossales de pétrole et de gaz. Ce n’est pas Tsipras qui le dit, ce sont des
compagnies étrangères qui ont mené des études depuis plusieurs années.
Athènes espère 150 milliards d’euros de rentrées fiscales sur
30 ans. 300 millions de barils de pétrole. Des accords signés à Athènes
concernent la cession de terrains pour des explorations en mer Ionienne et dans
la région d’Epire.
La Grèce est
la Norvège de demain.
Une
prospection effectuée par la société norvégienne Petroleum Geo-Services montre
que la Grèce dispose de réserves de gaz naturel qui lui suffiraient à régler
non seulement ses problèmes énergétiques, mais aussi financiers. Face à ce
péril, les dirigeants du FMI et de l’UE, et notamment d’Allemagne, demandent
que la Grèce vende ses ports et ses entreprises publiques, parmi lesquelles
bien sûr les compagnies pétrolières d’État, afin de réduire sa dette. Les États-Unis ont intérêt à ce que les compagnies gazières grecques se retrouvent
entre les mains d’entreprises amies, et voient d’un mauvais œil la vente de la
compagnie gazière grecque DEPA et de sa filiale de transport de gaz DESFA au
russe Gazprom. Washington est prêt à mener une véritable bataille économique
contre la politique énergétique russe.
Ces
découvertes majeures d’hydrocarbures pourraient bouleverser les équilibres
géopolitiques de toute la région, les premières estimations de réserve de
pétrole et de gaz de la Méditerranée orientale (comprenant le bassin Egéen au
large des côtes grecques, turques et chypriotes, le bassin du Levant au large
des côtes du Liban, d’Israël et de la Syrie, et le bassin du Nil au large des
côtes égyptiennes), sont évaluées à 9.700 milliards de mètres cubes de gaz et à
3,4 milliards de barils de pétrole.
Le gaz
naturel en mer pourrait changer le destin de la Grèce si les premières
estimations qui révèlent 464 milliards d’euros de réserves de gaz sont
confirmées, révèle une étude. Elle met en évidence des réserves stratégiquement
importantes dans les eaux grecques au sud de la Crète, de l’ordre d’environ 3,5
mille milliards de mètres cubes (Tcm). Cette quantité serait suffisante pour
répondre à la demande de gaz de l’UE pendant six ans et équivaudrait à environ
1,5 milliard de barils de pétrole.
En
présentant leurs découvertes, les auteurs de l’étude, Antonis Foscolos, Elias
Konofagos et Nikos Lygeros, ont déclaré qu’ils s’attendaient à ce que les
réserves rapportent 464 milliards d’euros à l’État sur 25 ans. « Nous pensons
que ce chiffre est deçà de la réalité », a déclaré à Reuters M. Konofagos, dont
l’entreprise Flow Energy, basée à Athènes, conseille officieusement le
gouvernement sur sa stratégie énergétique.
De paria de l’Europe, la Grèce est en fait la
plateforme gazière européenne. Belle revanche de l’histoire alors qu’on croit
qu’ils ne sont bons qu’à produire des olives, du fromage féta, réparer les
bateaux et accueillir les touristes. Il ne me semble pas que l’Allemagne ou la France aient du
gaz. Comme quoi les donneurs de leçons
pourraient en être pour leur frais.
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