Lucy Pawle de
CNN international explique qu’elle sortait du travail lorsqu’elle s’est
retrouvée face à la marche annuelle de la Gay Pride à Londres
samedi après-midi. Elle a alors remarqué un homme «très distinct»
ressortant de la foule colorée. Il aurait en effet eu le malheur de
s’habiller en noir et blanc, d’après la présentatrice de CNN Suzanne
Malveaux. Il aurait agité ce qu’elle appelle «une mauvaise copie d’un
drapeau de Daesh».
Reconnaissez-vous Ali Laraïdh dans la foule ? |
Mais attention ! Si l’on regarde le drapeau de plus près ce
n’est clairement pas de l’arabe… Choc dans la foule. Le texte ne ferait
finalement aucun sens, les caractères utilisés des godemichets et autre
sextoys disposés de façons à ressembler dans la forme au texte original.
Personne ne semblait s’en inquiéter, explique le créateur du drapeau
Paul Coombs dans le Guardian. Ce dernier est un artiste qui utilise les
godemichets et autres sextoys dans ses œuvres.
Il avoue que l’idée du drapeau de Daech lui est venue en observant
l’avancée outrageuse de l’EI à travers l’Afrique de Nord, la Libye, la
Syrie et l’Irak. Il s’attendait à recevoir des remarques des
participants à la marche mais c’était sans compter sur l’ouverture
d’esprit et le sens de l’humour des gens.
Lucy Pawle, elle, n’a visiblement pas relevé la supercherie et
semblait être la «seule» à avoir remarqué ce drapeau infamant. Face à
«l’incrédulité» des gens présents, cette dernière a décidé pour le bien
commun de signaler l’offense à la police et au organisateurs.
Elle explique que le drapeau livrait un message politique, ce qui est vrai concède Paul Coombs au Guardian.
Peter Bergen, un analyste de sécurité nationale invité à réagir à
l’événement dans le sujet de CCN, trouve étrange de rencontrer un
drapeau de Daesh dans ce type de rassemblement, une des pratiques de
l’Etat Islamique constituant à tuer les homosexuels en les jetant du
haut d’immeubles, a-t-il déclaré.
Il est vrai que l’évènement se déroulait le lendemain de trois
attaques différentes dans le monde causant la mort de 63 personnes.
Trois policiers sont donc apparus calmement autour de Coombs (surement
alertés par les déclarations de Pawle). Ils ont inspecté le drapeau,
souri puis demandé de le dissimuler. L’artiste a alors déclaré ne jamais
imaginer que son drapeau puisse être confondu avec un vrai.
Mais c’est quand il a découvert l’ampleur qu’ont pris les choses sur
CNN qu’il s’est montré choqué, choqué de réaliser qu’une chaine
«réputée» puisse ainsi extrapoler les faits. Il s’interroge ainsi dans
le Guardian : «Qu’est-ce que cela dit des autres reportages
qu’ils produisent ? Et pourquoi n’ont-ils rien mentionné depuis ? Ils
doivent penser que si personne ne mentionne cet incident alors tout cela
n’a jamais existé».
Depuis, la vidéo a été supprimée du site de CNN mais revit sur le web
et bien sûr.