ʺLa guerre est une arnaque.
La guerre est une escroquerie. Elle l'a toujours été.
C'est probablement la plus ancienne, la plus
facilement rentable. Sûrement la plus vicieuse. Elle est la seule à prendre une
envergure internationale. Et elle est la seule dont les bénéfices se comptent
en dollars; les pertes, en vies humaines.
Je crois que la meilleure description d'une arnaque
correspond à un phénomène qui n'est pas ce que s'imagine la majorité des gens. Seul
un petit groupe d'initiés sait de quoi il s'agit en réalité. Cette
arnaque est menée au profit du petit nombre, au détriment du grand nombre, car
en dehors du racket de la guerre, peu de gens peuvent amasser des fortunes
colossales.ʺ
Tiré de: La
guerre est un Racket du Major Général Smedly Butler.
Ce qui suit
est l’un des articles les plus importants que j’aurai écrits cette année.
Les
étatistes viennent pour vos enfants, et le conditionnement mental a déjà
commencé.
La nuit
dernière, je suis tombé sur l’un des billets les plus horribles que j’ai jamais
lus, et c’est peu de le dire. Avant de poursuive, jetez donc un œil au
titre et au sous-titre :
COMMENT METTRE EN ÉCHEC ÉTAT ISLAMIQUE PAR
L’ESPRIT ET LE SERVICE DE LA GÉNÉRATION DU MILLÉNAIRE
Le
terrorisme et les autres défis du XXIème siècle nécessitent un
sacrifice partagé par tous les Américains.
Si vous
pensez que le titre est malsain, attendez de lire la suite. Il devient évident
que ce concept grotesque de Service national obligatoire est activement
débattu dans les hautes sphères de Washington. Ce que fait Ron Fournier dans
son article du National Journal, est de conditionner le public à
accepter l’inacceptable.
Mais avant
d’analyser cet article, qui est Ron Fournier?
Ce type qui suivi Bill Clinton depuis ses débuts dans l’Arkansas ; il l’a
ensuite suivi comme nouveau Président dans le District des Criminels (c’est
ainsi qu’on surnomme les hautes instances de Washington), il veut maintenant
convaincre les Américains d’envoyer leurs enfants innocents accomplir un
service national obligatoire, pour une Amérique dirigée par des criminels
avérés et des oligarques corrompus.
Fournier y
évoque cette notion tordue de sacrifice partagé. Partagé de telle sorte
que ce sont surtout ceux qui n’ont rien à voir avec les choix désastreux de
l’oligarchie qui subissent les conséquences délétères du partage.
A présent,
décortiquons, pièce par pièce, ce bijou de propagande nazie du National Journal:
Je sais quelle est la meilleure façon de lutter contre
État islamique. Elle passe par un concept qui devrait à la fois ravir faucons
et colombes : le service national pour tous les jeunes de 18 à 28
ans.
[NdT: ici, il est important de souligner que dans
l'imagerie populaire américaine, les faucons incarnent les partisans
d'une politique extérieure agressive basée sur une forte puissance militaire,
en opposition aux colombes qui prônent une politique plus mesurée en
refusant le recours à la force. De même que État Islamique est exprimé aux USA
par l'acronyme mnémotechnique ISIS, pour État islamique en Irak et au Levant.]
Cela nécessite virtuellement que chaque jeune Américain issu de la génération du nouveau
millénaire, accomplisse un service national et civique en rejoignant
les programmes du Teach For America, de l'AmeriaCorps, du PeaceCorps ou de
l'Armée américaine ; et ces deux objectifs vont se réaliser.
En guise de
préambule, Fournier déclare avec assurance que ce programme réunira des
courants de pensée antagonistes (faucons militaristes et colombes
antimilitaristes).
Ron Fournier
s’appuie-t-il sur des preuves ?
Permettez-moi
d’apporter quelques éléments pour démonter son argumentaire en me basant sur un
récent sondage Rasmussen, qui rapporte que 45% de l’électorat américain s’inquiète du déploiement de
manœuvres militaires dans les États Fédéraux pour garantir
l’aptitude à mener un coup de force. Voici un extrait des conclusions de
Rasmussen :
D'abord, 20% seulement des électeurs considèrent le
gouvernement fédéral comme garant des libertés individuelles. Ensuite, 60% voient plutôt le gouvernement fédéral comme une
menace envers ces libertés. Au final, 19% seulement pensent que le
gouvernement fédéral fait bien les choses la plupart du temps.
Ainsi, il en
ressort que le public américain n’a pas confiance dans le gouvernement… Et,
d’une manière ou d’une autre, le peuple s’alignerait gentiment pour servir
l’oligarchie corrompue ? Bien sûr que non ! Et c’est bien pourquoi
les Ron Fournier veulent rendre obligatoire un service national. Maintenant,
revenons à son billet …
1. Pratiquement toutes les familles américaines se
verront intimement sensibilisées aux plus grands défis à relever par la
nation : lutte contre la pauvreté, développement de l'éducation, réduction
de l'inégalité des revenus, et la place de l'Amérique dans ce monde embrasé.
2. Le service militaire permettra aux Américains de se
rendre compte des menaces liées à État Islamique et autres réseaux terroristes,
en impliquant plus de chair à canon dans la réalité d'un jeu dangereux.
Cette proposition semble être une solution radicale
jusqu'à ce que vous la compariez à cette alternative : le statu quo, qui
clairement ne fonctionne pas, ou un projet militaire qui pourrait être le moyen
le plus audacieux et le plus équitable pour mener une guerre d'usure contre les
extrémistes islamiques.
Remarquez comme
il ne nous propose que trois options, comme si elles étaient la limite ultime à
l’imagination et du bon sens humain :
- Le service national civique obligatoire
- Le statu quo
- Le service militaire obligatoire
A aucun moment,
il ne propose l’alternative logique consistant à stopper l’invasion préventive
et la destruction de pays sans raison (l’Irak, la Libye pour ne citer qu’eux).
Tout en faisant abstraction du fait que, pour commencer, si elles n’avaient pas
été ratifiées, ces décisions de politique étrangère ineptes n’auraient pas créé
l’émergence de État islamique.
Voilà donc
une leçon importante pour appréhender la façon dont fonctionnent les
étatistes : ils ne vous offrent que… des choix étatistes. Un peu comme si
nous étions contraints de choisir entre un Clinton et un Bush comme président.
Il est très
peu probable que le projet de loi soit voté, en raison des résistances
post-Vietnam au service militaire obligatoire et du succès relatif d’une armée
de bénévoles. C’est ce qui me conduit à l’année de service national
civique : on est encore loin d’un projet s’appuyant sur la philosophie du
sacrifice commun.
Avez-vous
remarqué comment Ron Fournier est habilement entré en lice en mentionnant le
PeaceCorps, Teach for America, etc. et comment il a seulement énuméré les
militaires à la fin ? Un magnifique écran de fumée, un miroir aux
alouettes !
Son seul
objectif est d’inciter au service militaire obligatoire car personne ne veut se
battre pour des guerres inutiles afin d’augmenter les profits des
multinationales. Et tout bon étatiste sait très bien que la conscription
obligatoire sera incontournable pour maintenir, à l’avenir, le statut quo
actuel de pouvoir et de richesse.
Enfin, juste
au cas où vous penseriez que mon article n’est que l’œuvre d’un journaliste
fouille-merde, M. Fournier nous fait bien comprendre que ce projet est en
cours de discussion au plus haut niveau du gouvernement :
J'évoquais le concept du service national obligatoire
avec le général à la retraite Stanley McChrystal (ancien commandant des forces
en Afghanistan/Irak ; affilié à l'Institut Aspen qui tente d'instaurer une
année de service à plein temps ; présidant le Franklin Project):
«Le service national d'un an, d'un point de vue
culturel est une expérience commune et un rite de passage civique pour chaque
jeune Américain». Nos philosophies se rejoignent.
Deuxièmement, si ce président ou son successeur prend
à bras le corps la menace de État islamique, McChrystal dit que l'effort
exigerait alors une coalition internationale et plus de troupes
américaines : «Même si nous n'avions pas besoin d'un projet de loi pour
lever les troupes nécessaire, je dirais qu'il nous faut quand-même un projet de
loi, parce qu'il oblige à l'engagement national.»
Personne ne
croit en un engagement national forcé au service d’un gouvernement. Je ne peux
pas attendre pour voir comment cela fonctionne.
«Un des problèmes en Amérique est que nous avons laissé
se réduire le concept de citoyenneté en le vidant de sa substance, m'a dit McChrystal. Une des méthodes pour
réhabiliter le sens du devoir, le sens du devoir partagé comme concept, passe
par l'expérience, et je crois que chaque jeune mérite de servir une cause plus
importante que lui. Je ne pense pas que ce soit une expérience pénible.»
Non, général
Mc Chrystal, nous avons juste laissé le concept de la démocratie se réduire à
la corruption, au bénéfice des exactions des oligarques. Si vous avez besoin de
preuves, le nouveau rapport conjoint des universités de Princeton et
du Northwestern le certifie : les États-Unis sont une oligarchie.
De plus, on
ne «réhabilite pas le sens du bien commun» en forçant les citoyens à
servir une oligarchie qu’ils détestent, on le restaure par le démantèlement de
l’oligarchie.
Cédant aux réalités politiques au risque de rebuter
Washington, le projet Franklin vise à faire de cette année de service une
attente sociale plutôt qu'une obligation légale.
Je voudrais le rendre obligatoire, comme Mc Chrystal
si j'en avais les moyens.
Les étatistes sont à l’œuvre.
Mc Chrystal dit que pendant que État islamique et les
autres réseaux terroristes recrutent sans souci des kamikazes, les Américains
ont du mal à redéfinir leur identité nationale pour le XXIe siècle.
Il ajoute: «Une année de service pour les jeunes Américains serait une
étape. [...] Pas la panacée, mais une étape.»
Ce
paragraphe en dit beaucoup, involontairement. Vous voulez combattre une armée
de volontaires radicaux (créée par votre politique étrangère criminelle), et il
faudrait forcer à s’enrôler dans l’armée des gens qui n’ont pas confiance en
leur gouvernement ? C’est une idée tellement stupide et destructrice que
seul un étatiste enragé pouvait la concevoir !
Avant de
conclure, je tiens à souligner combien ce courant d’idées est
dangereux. C’est précisément parce que je vois venir de loin ce genre de
dérives, que je fais ce que je fais avec ce site. La seule façon d’enrayer
pareils plans étatistes est de gagner cette guerre idéologique avant qu’ils
aient une chance de vous éblouir avec leur prochain brûlot de propagande.
Restez
vigilants et continuez la lutte.
Michael
Krieger
Source : Le Saker francophone
Titre original : Le dieu Moloch veut vos enfants
Liens
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