Téhéran
a catégoriquement rejeté le très étrange appel du vice-chancelier allemand Sigmar Gabriel, lui enjoignant de reconnaître l’entité sioniste
d’Israël.
Sentiment de culpabilisation porté à son paroxysme en
raison de l’histoire récente et sélective de l’Allemagne , lobbying très
opportuniste et intérêt personnel motivé par l’ambition personnelle,
Sigmar Gabriel croit-il réellement à ce qu’il est en train
d’entreprendre ou s’agit-il d’une énième et interminable génuflexion de l’État fédéral Allemand à l’endroit des puissants lobbies sionistes et
autres « Maîtres chanteurs de Nüremberg » (Die Meistersinger von
Nürnberg)?
En attendant, le nouveau chantage est exercé par
l’Allemagne. Lors de la visite du vice-chancelier Allemand à Téhéran en
date du 19 juillet 2015, Sigmar Gabriel qui détient également le
porte-feuille de l’économie a affirmé que si la République Islamique
d’Iran veut avoir des relations économiques et commerciales plus
importantes avec l’Allemagne et d’autres pays de l’Union Européenne (à
croire que c’est l’Allemagne qui domine politiquement cette union),
Téhéran n’a qu’a améliorer ses relations avec Tel-Aviv!
Cette
visite qui s’inscrit dans la foulée de l’Accord conclu sur le nucléaire
iranien et qui ne vise qu’à gagner du temps de part et d’autres et à
servir de casus belli le cas échéant, a plus servi les intérêts
israéliens que ceux du patronat allemand qui s’est toujours intéressé au
plus haut point à l’Est et entre autres le marché iranien « lorsque ou
si les sanctions seront un jour levées ».
Un vice-chancelier
Allemand en VRP pour le compte du produit « Israël ». Décidément
l’Allemagne de Mme Merkel est très loin de celle de Gerhard Shröder et
ce n’est pas un hasard si le mandat de ce dernier a tellement affolé les
milieux sionistes que ces derniers ont commencé à halluciner sur le
procès de Nuremberg à l’envers…!
Le patronat Allemand peut
maugréer. On le prive du fabuleux marché russe et on lui interdit
l’accès à l’Iran sauf si ce dernier reconnaît officiellement Israël…Il y
a quelque chose qui cloche dans cette logique pas très teutonne. Il
faut croire que les révolutions colorées version 2.0 et autres «
printemps arabes » ont lamentablement échoué pour en arriver à de telles
extrémités.
Publié le 22 juillet 2015 par Strategika51
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Les gagnants : Chine, Russie, Inde et Iran. Les perdants : UE, Israël, USA, CCG (Fainéants-du-Golfe).
L'accord nucléaire Iran/(5+1) aura des impacts sécuritaires très
importants pour le Moyen Orient. Mais ces impacts iront au delà de la
seule région du Moyen-Orient. L'une des conséquences les plus directes,
évoquées par Lavrov, avant l'annonce du 14 juillet, a été la
suivante : l'OTAN n'aura plus besoin de déployer son bouclier
anti-missile, en Europe.
Du côté des relations Iran-Russie.
Les relations commerciales sont appelées à se développer, en particulier
dans les nanotechnologies, la construction mécanique et l’agriculture.
Sur le front plus vaste de l’énergie, l’Iran sera en effet en
concurrence avec la Russie sur de grands marchés tels que la Turquie et,
bientôt, l’Europe occidentale.
Cependant, Gazprom comme la société nationale iranienne du pétrole (NIOC, National Iranian Oil Company) auront alors les coudées franches pour coordonner leurs parts de marché. Un cadre de la NIOC, Mohsen Qansari, avance que l’Iran privilégiera les exportations vers l’Asie et tentera de reconquérir au moins les 42% de parts du marché européen qu’il détenait avant les sanctions.
L'accord permettra, aussi, à l'Inde, d'investir, à hauteur de quelques milliards de dollars, dans le port stratégique iranien de Tchabahar. Il pourra faire avancer le projet de gazoduc Iran/Pakistan, tout en boostant les exportations gazières iraniennes, en direction de l'Europe.
Cependant, Gazprom comme la société nationale iranienne du pétrole (NIOC, National Iranian Oil Company) auront alors les coudées franches pour coordonner leurs parts de marché. Un cadre de la NIOC, Mohsen Qansari, avance que l’Iran privilégiera les exportations vers l’Asie et tentera de reconquérir au moins les 42% de parts du marché européen qu’il détenait avant les sanctions.
L'accord permettra, aussi, à l'Inde, d'investir, à hauteur de quelques milliards de dollars, dans le port stratégique iranien de Tchabahar. Il pourra faire avancer le projet de gazoduc Iran/Pakistan, tout en boostant les exportations gazières iraniennes, en direction de l'Europe.
Mais l'acquis le plus grand de la
signature de cet accord, c'est la Chine qui l'obtiendra. La Chine n'a
cessé, tout au long de ces dernières années, de réclamer une levée des
sanctions américaines contre l'Iran, sanctions, qui ont visé, non
seulement, l'industrie nucléaire, mais aussi, d'armements de la Chine.
Ces sanctions ont visé, aussi, les banques chinoises et les géants
pétroliers de ce pays. Certes, Pékin avait voté, en faveur des
sanctions, mais il a trouvé les ressorts, pour maintenir ses relations
étroites avec l'Iran, en lui servant, des fois, de rempart. L'accord
nucléaire aidera l'Iran et la Chine à élargir leurs relations, sans
encombre. Les sanctions américaines, européennes, onusiennes, seront
suspendues ou annulées. Celles qui frappent le secteur balistique et
d'armement iranien disparaîtront, aussi, et l'Iran fera tout, pour
trouver des partenaires, à travers le monde, avec, en toile de fond, sa
montée en puissance diplomatique et économique. Toutes ces bonnes choses
tombent à point nommé, pour l'actuel président chinois : son plan dit
"une ceinture, une route" (ou Routes de la Soie) projette, en effet, de créer une ceinture
énergétique, des infrastructures et des voies maritimes reliant l'Est de
l'Asie à l'Europe, via l'Asie centrale et le Moyen-Orient.
La situation
ultra-stratégqiue de l'Iran, situé à la croisée des chemins, et au cœur de cette route, rend nécessaire la présence iranienne, dans ce
projet. Pékin souhaite investir, dans des infrastructures iraniennes,
avec, évidemment, une nette préférence, pour l'énergie. L'un des
responsables chinois a annoncé l'intention chinoise d'investir 52
milliards de dollars, dans les infrastructures iraniennes. La Chine
veut, surtout, s'impliquer, dans des secteurs énergétiques de base , en vue
de s'offrir une sécurité énergétique, qu'il n'a pas, à présent. L'Iran
est, de loin, le seul pays au monde, qui, de part sa situation
géographique, permet à la Chine de se lier, énergétiquement, à la région
pétro-gazophère du golfe Persique. Le potentiel stratégique, qui
pourrait être exploré, pour renforcer les liens entre l'Iran et la
Chine, est, encore, plus important. L'Iran fait face à de nombreux défis
et cherche, sans cesse, à élargir son influence, d'où son besoin
pressant d'avoir des alliés de poids. La Chine et la Russie se sont,
déjà, portés candidates. Or, les potentialités chinoises sont,
largement, plus importantes. Un récent rapport de l'Institut d'études
maritimes des États-Unis souligne l'intention de Pékin de sécuriser ses
intérêts, dans différentes régions du monde. L'Iran est le seul pays
grand et puissant de la région, qui n'est pas l'allié des États-Unis.
Les voies maritimes et terrestres, qui traversent l'Iran, sont d'une
importance vitale, pour la Chine. Et ce n'est guère étonnant, si les
autorités militaires chinoises expriment leur volonté de coopérer avec
l'Iran. La consolidation des liens commerciaux et sécuritaires entre
Pékin et Téhéran sera, à n'en pas douter, un grand défi, pour les États-Unis, car les deux États entendent, très clairement, affaiblir l'Ordre anglo-sioniste, qui est axé sur la puissance américaine et le pillage des pays arabes du Golfe (CCG). La Chine et la Russie ont fondé des
institutions économiques et sécuritaires régionales, institutions, qui
rivalisent avec celles fondées par les États-Unis. Quant à l'Iran, le
pays a défié l'omnipotence du Conseil de sécurité, l'hégémonie des États-Unis et d'Israël au Moyen-Orient.
De plus, la Chine et l'Iran entretiennent, tous deux, des relations stratégiques avec le rival des Etats-Unis, à savoir, la Russie. Une coopération plus profonde irano-chinoise pourrait, dans le même temps, accélérer la montée en puissance de l'Iran, comme puissance régionale. Et puis, une aide chinoise à l'Iran renforcera les alliés régionaux de Téhéran, comme la Syrie ou l'Irak. Si Pékin veut défier davantage Washington, il pourra créer une base militaire en Iran. Cette perspective n'intéressera, évidemment, pas Riyad et Tel-Aviv. mais que fera Washington ? Il mettra toute son énergie pour diaboliser le partenariat sino-iranien....Mais l'Iran, la Chine, la Russie et l'Inde n'ont pas peur des USA ou d'Israël. Ces nations sont différentes des émirats factices et de pacotille, qui, à la moindre occasion, courent se jeter aux pieds des États-Unis et d'Israël.
De plus, la Chine et l'Iran entretiennent, tous deux, des relations stratégiques avec le rival des Etats-Unis, à savoir, la Russie. Une coopération plus profonde irano-chinoise pourrait, dans le même temps, accélérer la montée en puissance de l'Iran, comme puissance régionale. Et puis, une aide chinoise à l'Iran renforcera les alliés régionaux de Téhéran, comme la Syrie ou l'Irak. Si Pékin veut défier davantage Washington, il pourra créer une base militaire en Iran. Cette perspective n'intéressera, évidemment, pas Riyad et Tel-Aviv. mais que fera Washington ? Il mettra toute son énergie pour diaboliser le partenariat sino-iranien....Mais l'Iran, la Chine, la Russie et l'Inde n'ont pas peur des USA ou d'Israël. Ces nations sont différentes des émirats factices et de pacotille, qui, à la moindre occasion, courent se jeter aux pieds des États-Unis et d'Israël.
Ce qui est certain, c’est que l’Iran attirera alors les investisseurs
étrangers. La plupart des sociétés multinationales occidentales et
asiatiques sont d’ores et déjà dans les starting blocks, prêtes
à s’emparer de ce marché quasiment vierge de plus de soixante-dix
millions d’habitants, dont la classe moyenne possède un très bon niveau
d’instruction. On y prévoit un boom dans des secteurs tels que
l’électronique grand public, l’automobile, l’hôtellerie et les loisirs.
Et
puis, bien sûr, il reste le pétrole.
L’Iran dispose d’une réserve
considérable de cinquante millions de barils de pétrole stockés en mer,
prête à déferler sur le marché mondial. Inévitablement, l’acheteur
privilégié sera la Chine, l’Occident restant englué dans la récession.
La première tâche de l’Iran consiste à récupérer sa part de marché parmi
les producteurs du golfe Persique.
Toutefois, les prix du pétrole
étant à la baisse, l’Iran ne doit pas s’attendre à en tirer grand
profit dans le court à moyen terme.
Enfin, une vraie guerre contre la terreur ?
L’embargo
sur les armes conventionnelles à destination de l’Iran reste pour
l’essentiel en vigueur pour une durée de cinq ans. C’est absurde quand
on sait que, les grands perdants, Israël et l’Arabie saoudite, s’arment jusqu’aux dents, autant dire qu'ils se ruinent en dépenses faramineuses tout en enrichissant le complexe militaro-industriel étatsunien.
En
mai dernier, le Congrès des États-Unis a approuvé une vente d’armes à
Israël d’un montant de $1,9 Milliards de dollars. Parmi ces armes figurent cinquante
bombes anti-bunker BLU-113 – pour quoi faire ? Bombarder Natanz ? – et
trois mille missiles Hellfire. Quant à l’Arabie saoudite, elle aurait dépensé l’année dernière pas moins de $80 Milliards pour
l’achat d’armes, dépassant des puissances nucléaires telles que la
France ou la Grande-Bretagne. L’Arabie saoudite est actuellement –
illégalement – en guerre contre le Yémen.
Le Qatar n’est pas loin
derrière. Il a signé un contrat de $11 Mds pour l’achat d’hélicoptères
Apache et de systèmes de défense aérienne Javalin et Patriot. Il est
également sur le point d’acheter un grand nombre de chasseurs F-15.
Trita Parsi, président du Conseil national américano-iranien, n’a pas mâché ses mots : «L’Arabie
saoudite dépense treize fois plus que l’Iran pour sa défense. Pourtant,
c’est l’Iran, et non l’Arabie saoudite, que les États-Unis considèrent
comme l’agresseur potentiel.»
Donc, quoi qu’il arrive,
l’avenir ne s’annonce pas sous les meilleurs auspices.
M. Zarif, ministre iranien des Affaires étrangères, a déclaré apprécier l’idée russe que, une
fois un accord conclu, le moment sera venu de former une vraie coalition
antiterroriste regroupant Américains, Iraniens, Russes, Chinois et
Européens. Poutine et Obama sont d’ailleurs convenus de collaborer sur
des questions régionales. En outre, la diplomatie iranienne
laissait entendre que l’administration Obama avait enfin compris que
l’alternative à Assad en Syrie était ISIS/ISIL/Daech, et non l’armée
syrienne libre.
Reste à voir si une telle collaboration verra le jour lorsque le Mur de la Méfiance sera tombé. Ce n’est qu’à ce moment-là qu’il sera possible d’évaluer clairement si l’administration Obama a pris une décision stratégique majeure et si la normalisation de ses relations avec l’Iran n’est pas simplement de la poudre aux yeux.
Reste à voir si une telle collaboration verra le jour lorsque le Mur de la Méfiance sera tombé. Ce n’est qu’à ce moment-là qu’il sera possible d’évaluer clairement si l’administration Obama a pris une décision stratégique majeure et si la normalisation de ses relations avec l’Iran n’est pas simplement de la poudre aux yeux.
Hannibal Genséric