Un
document confidentiel de l’US Defense Intelligence Agency (DIA) rédigé
en août 2012 vient d’être déclassifié, document qui a fait le tour de
tous les organes gouvernementaux dont le CENTCOM, la CIA et le FBI. On
peut y lire dans les dernières pages que la situation militaire devrait
permettre l’établissement d’un sanctuaire ("un État islamique") dans la
zone allant de Ramadi en Irak jusqu’à l’est de la Syrie et les zones
allant d’Assaka à Deir-Ez-Zor.
Après s’être servi de l’EI pour déstabiliser le monde chiite, l’Occident pourrait bientôt s’en servir pour déstabiliser la Russie et la Chine.
Rappel : à l’origine, les
Américains ont fondé al-Qaïda pour faire la guerre à l’URSS en
Afghanistan. Puis, ils ont utilisé des mercenaires islamistes pour faire
la guerre à la Russie en Tchétchénie. Les Amerloques feront à nouveau
la même chose partout où ça pourra les servir.
Beaucoup de
théories ont circulé sur la toile concernant tant les origines de l’État
islamique (EI) que ses liens supposés, directs ou indirects, avec des
puissances de l’OTAN, Etats-Unis et Turquie en tête.
Née en 2003
en Irak et affiliée à Al-Qaïda, la nébuleuse prend le nom d’État
islamique d’Irak (EII) en 2006 puis devient l’État islamique en Irak et
au Levant (EIIL/ Daech) en 2013, s’affranchissant la même année d’Al-Qaïda.
Au cours de l’année 2013, cette nébuleuse a commencé sa forte expansion militaire en Syrie et en Irak.
Sa
prise de contrôle du territoire syrien s’est accélérée au cours des 18
mois derniers mois (elle contrôle maintenant près de 50% du territoire)
et ce malgré le lancement d’une campagne internationale de bombardement
durant l’automne 2014, qui aurait couté la vie à près de 10.000 ses
membres, tandis que le groupe aurait perdu selon certaines estimations
autant d’hommes face à l’armée syrienne depuis le début de sa campagne.
A
la prise de contrôle de larges pans du territoire syrien, notamment à
l’est du pays, Daech s’est au cours du mois de mai emparé de zones
énergétiques au centre du désert syrien, notamment dans la région de
Palmyre et dans le même temps de la ville de Ramadi, en Irak. La prise
de ces villes a suscité beaucoup de questions quant à la motivation
réelle de la coalition à freiner l’expansion de Daech puisque des
milliers de combattants de cette organisation ont pu traverser les
déserts syriens et irakiens avec des colonnes de véhicules blindés à
découvert, pour attaquer les forces loyalistes sans que la coalition ne
les bombarde.
Semant encore plus le doute, un document confidentiel de
l’US Defense Intelligence Agency (DIA) rédigé en août 2012 vient d’être
déclassifié, document qui a fait le tour de tous les organes
gouvernementaux dont le CENTCOM,
la CIA et le FBI. On peut y lire dans les dernières pages que la
situation militaire devrait permettre l’établissement d’un sanctuaire
("un Etat islamique") dans la zone allant de Ramadi en Irak jusqu’à
l’est de la Syrie et les zones allant d’Assaka à Deir-Ez-Zor.
Ce
plan, nous dit le document, aurait le soutien des puissances étrangères
hostiles au pouvoir syrien car il permettrait d’isoler le régime syrien
vers la cote et ainsi, de couper toute liaison terrestre entre l’Iran et
le Hezbollah. En clair : les puissances radicales qui pourraient
émerger du chaos créé par les Américains en Irak devraient naturellement
se déverser en Syrie pour affaiblir l’état syrien.
Le laisser
faire américain, des monarchies du golfe et de la Turquie, face à la
montée en puissance de Daech, est aussi une traduction de leur incapacité
à contrecarrer militairement l’armée syrienne et ses soutiens au sol,
tout autant que ne l’est le soutien logistique direct de la CIA à armer des factions rebelles, dont un grand nombre ont depuis 2012 rejoint Daech ou, au mieux, la branche locale d’Al-Qaïda, le front Al-Nosra.
Cela
explique peut-être pourquoi certains analystes n’hésitent pas à accuser
la coalition et notamment les États-Unis d’Amérique d’avoir
(volontairement ?) en permanence un coup de retard sur Daech.
Par
contre en appuyant lourdement les forces kurdes dans le nord du pays,
la coalition a atteint plusieurs objectifs qui, bon gré mal gré,
satisfont ses principaux alliés actuels dans la région :
—
L’établissement de l’EI permet l’avènement d’un Kurdistan au nord du
pays tout autant que l’apparition d’un Sunnistan très intégriste,
regroupant une nébuleuse allant de l’EI à Al-Qaïda, contraignant le
régime à se replier vers les côtes et accentuant ainsi la dynamique de
désintégration territoriale en Syrie.
— Cette désintégration
territoriale et l’affaiblissement de l’autorité de l’État satisfont les
monarchies du Golfe, Arabie Saoudite et Qatar en tête, qui sont dans une
lutte totale contre l’Iran dans la région, Téhéran étant le grand
soutien et allié du régime syrien et sur une logique dynamique très
forte suite à l’accord sur le nucléaire que le pays vient d’arracher aux États occidentaux.
— Pour Israël, l’effondrement du régime syrien
signifie l’affaissement du Hezbollah (jugé menace prioritaire) qui se
concentre désormais sur le front syrien et devrait sortir très affaibli
des années de guerre en Syrie. Pour cette raison sans doute, l’État
hébreu apporte un soutien médical direct
aux djihado-sionistes dont ceux qui sont proches du front al
Nosra et donc d’Al-Qaïda, soutien qui a donné lieu récemment a des émeutes de protestation de la part de minorités syriennes (Druzes…) directement menacées par l’organisation terroriste.
—
L’évolution de la situation via la création au nord du pays de ce grand
Kurdistan longeant la frontière avec la Turquie va par contre à l’encontre des
intérêts d’Ankara. Au cours de la guerre syrienne, la Turquie a
largement soutenu et continue de soutenir tous les groupes radicaux qui
réduisent l’autorité d’Assad dans l’ancienne zone d’influence de
l’empire Ottoman allant de Kassab à Alep en passant par Idlib. Ce
soutien s’est traduit par un appui militaire direct,
l’envoi de troupes d’élites turques sur place ou encore le rapatriement
des blessés pour traitement dans des hôpitaux turcs (ici et là). Ankara a même coopéré avec l’EI (via
notamment des fournitures d’électricité) lorsque ce dernier affrontait
et affaiblissait les mouvances kurdes à sa frontière mais considère
l’établissement de ce Kurdistan syrien comme le plus grand danger pour
la Turquie actuellement, car réduisant son pouvoir de projection
potentiel sur le territoire syrien et pouvant surtout menacer à terme sa
stabilité intérieure.
Les militaires israéliens reconnaissent leur soutien aux djihadistes syriens
Pendant
des mois, les médias alternatifs ont évoqué le soutien d'Israël envers
les djihado-sionistes en Syrie. Mais Israël a toujours nié ces allégations ...
jusqu'à présent.
Il y a trois semaines The Times of Israël a rapporté que :
"Le Ministre de la Défense Moshe Ya'alon y a déclaré qu'Israël a fourni une aide aux rebelles syriens, préservant ainsi les Druzes en Syrie de tout danger immédiat. Les responsables israéliens ont déjà hésité à confirmer que le pays a contribué à aider les forces qui se battent pour renverser le président syrien Bachar al-Assad."
"Nous les avons aidés à deux conditions", a déclaré Yaalon au sujet de l'aide médicale israélienne aux rebelles syriens, dont certains sont sans doute des combattants d'Al-Nosra affiliés à Al-Quaïda visant à renverser le président syrien Bachar al-Assad. "qu'ils ne s'approchent pas trop près de la frontière, et qu'ils ne touchent pas les Druzes."
Al Nosra est lié à Al-Qaïda, et étroitement lié à l'Etat islamique (EI). Et rappelez-vous, il n'y a jamais eu de "rebelles syriens modérés" ... mais uniquement des djihado-sionistes "sunnites islamiques", comme l'a admis le vice-président US, Joseph Biden :
"Le fait est qu'il n'y avait pas de groupes modérés ... Nos alliés dans la région ont été notre plus grand problème en Syrie ... Ils ont versé des centaines de millions de dollars et. . . des milliers de tonnes d'armes à tous ceux qui se battraient contre Assad, sauf que les personnes qui les ont reçues étaient les groupes Al Nosra et al-Qaïda et les éléments extrémistes djihadistes."
Il y a trois semaines The Times of Israël a rapporté que :
"Le Ministre de la Défense Moshe Ya'alon y a déclaré qu'Israël a fourni une aide aux rebelles syriens, préservant ainsi les Druzes en Syrie de tout danger immédiat. Les responsables israéliens ont déjà hésité à confirmer que le pays a contribué à aider les forces qui se battent pour renverser le président syrien Bachar al-Assad."
"Nous les avons aidés à deux conditions", a déclaré Yaalon au sujet de l'aide médicale israélienne aux rebelles syriens, dont certains sont sans doute des combattants d'Al-Nosra affiliés à Al-Quaïda visant à renverser le président syrien Bachar al-Assad. "qu'ils ne s'approchent pas trop près de la frontière, et qu'ils ne touchent pas les Druzes."
Al Nosra est lié à Al-Qaïda, et étroitement lié à l'Etat islamique (EI). Et rappelez-vous, il n'y a jamais eu de "rebelles syriens modérés" ... mais uniquement des djihado-sionistes "sunnites islamiques", comme l'a admis le vice-président US, Joseph Biden :
"Le fait est qu'il n'y avait pas de groupes modérés ... Nos alliés dans la région ont été notre plus grand problème en Syrie ... Ils ont versé des centaines de millions de dollars et. . . des milliers de tonnes d'armes à tous ceux qui se battraient contre Assad, sauf que les personnes qui les ont reçues étaient les groupes Al Nosra et al-Qaïda et les éléments extrémistes djihadistes."
La France (aussi) admet avoir armé DAECH
Le
président français François Hollande a demandé, lors d’une
allocution officielle, que les rebelles syriens ayant rejoint l’État
Islamique rendent les armes livrées par la France en 2012. Il reconnaît donc explicitement, que la France a armé Daech. Il
s’agit de plusieurs milliers d’armes offertes aux rebelles syriens
entre 2012 et 2013 pour les aider dans leur lutte contre
Bashar-al-Assad. En effet,
depuis que l’État Islamique s’est étendu, de nombreuses armes
françaises circulent dans les rangs de l’organisation terroriste. Alors
que les pays de l’Union Européenne s’insurgent contre la livraison
d’armes par la Turquie aux rebelles syriens, ceux-ci semblent oublier
qu’ils en ont également livré précédemment. Actuellement,
l’État Islamique n’a pas souhaité donné de réponse à la requête de
François Hollande, mais celle-ci ne saurait être positive. A moins bien
sûr qu’il ne s’agisse d’explosifs, auquel cas ils rêvent de pouvoir en
donner à la France un certain goût de leurs effets.
Des Daechiens « israéliens » capturés !!
Les commandos du Hezbollah d’Irak ont capturé quatre « conseillers militaires » de Daech ayant en leur possession des passeports américains et
israéliens !! Selon une source sécuritaire irakienne, ces quatre
conseillers, dont trois sont de nationalité israélo-américaine, et un
quatrième, originaire de l’un des pays arabes du golfe Persique, ont été
arrêtés, après qu’un centre de commandement de Daech eut été pris pour
cible, à Mossoul. " Après avoir reçu des informations sur la présence
d’un centre de commandement bien équipé de Daech et diligenté par des
conseillers américains et israéliens, les unités des forces spéciales
ont lancé cette offensive. Ce Centcom se situait, dans le désert de Tal
Abat, dans la province de Mossoul, et il vient de tomber, au terme d’une
opération baptisée « Dard du scorpion ». Le Centcom, une fois, tombé
entre les mains de la Résistance, a été dynamité et détruit. Les
conseillers militaires de Daech ont été transférés, dans un centre de
sécurité, à Bagdad. Daech est une création israélo-américaine destinée à
provoquer l’effondrement des Etats- nations du Moyen-Orient."
Que devrait-il se passer ?
Cette
opposition inattendue intra-OTAN entre Ankara et Washington devrait sans
doute s’accentuer avec les récentes décisions d’Erdogan de se
rapprocher de l’OCS (Organisation de Coopération de Shaghaï) et de la Russie avec laquelle elle partage des
ambitions régionales.
L’EI devrait, lui, continuer son expansion en
Syrie avec le soutien implicite des grandes puissances régionales mais
aussi avec le soutien plus ou moins direct de la Turquie et des États-Unis, chacun y trouvant pour l’instant des intérêts indirects
prioritaires même s‘ils sont contradictoires. On peut imaginer que ce
soutien cessera lorsque l’EI deviendra un allié trop encombrant qui
menacera les intérêts de certaines puissances voisines telles que la
Jordanie, Israël ou certains États voyous du Golfe.
Cette
yougoslavisation de la Syrie et de l’Irak aura aussi des conséquences
directes sur la Russie et la Chine qui ont chacun des intérêts
historiques, politiques et économiques dans ces deux pays. Elle
porterait atteinte au projet de route de la soie que
Pékin compte redévelopper, car historiquement, les tracés des routes de
la soie qui reliaient la Chine à l’ouest de l’Europe passaient par
l’Iran et la Syrie et il n’existe" que
deux options possibles, soit par Deir ez-Zor et Alep, soit par Palmyre
et Damas. Le premier chemin est coupé depuis début 2013, le second vient
de l’être après la chute de Palmyre".
Le grand nombre de candidats russophones et sinophones (il y a même un quartier chinois à
Raqqa, la capitale de l’Etat islamique en Syrie) qui se sont enrôlés au
sein de l’EI, peuvent laisser imaginer que le prochain front de l’EI se
situera entre le Caucase et le Xinjiang, visant Pékin et Moscou.
Daech/EI, après avoir déstabilisé le monde chiite, pourrait devenir un outil de déstabilisation de l’Eurasie.
Des drones américains sur la SyriePar ailleurs, une télévision américaine a révélé que des drones américains surveillent les événements en Syrie. Un "bon nombre" de drones militaires et des services de renseignement américains opèrent au-dessus de la Syrie pour suivre les attaques des militaires syriens contre l'opposition et les civils, a rapporté samedi la chaîne américaine NBC. Ce n'est donc pas pour surveiller Daech !Rappelons que les USA, au grand dam du voisin algérien, sont en train d'installer une base de drones en Tunisie, officiellement afin de "surveiller" Daech en Libye, mais, en réalité, afin d'espionner l'Algérie. Les autorités tunisiennes actuelles continuent donc la politique collaborationniste des Islamistes, politique favorable à l'Impérialisme et au Sionisme. Le peuple tunisien s'en souviendra très certainement. Le peuple algérien aussi.
Hannibal GENSERIC
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