Un défaut russe sur ses 700 milliards de dollars de dette extérieure
enverrait des ondes de choc dans le système financier occidental.
Imaginez
la Russie faire défaut sur toute sa dette extérieure – plus de 700
milliards $ – à partir de laquelle les sanctions occidentales ont
engendré des coûts punitifs supplémentaires en termes de remboursement.
Commençons
par quelques classiques de la politique russe. Le ministre des Finances
Anton Siluanov est en train d’élaborer la stratégie économique de la
Russie pour 2016, y compris le budget du gouvernement. Siluanov –
essentiellement un libéral, en faveur de l’investissement étranger –
présentera ses propositions au Kremlin à la fin de ce mois.
Jusqu’ici,
rien de spectaculaire. Mais ensuite, il y a quelques jours, Kommersant a
révélé que le Conseil de sécurité de la Russie a demandé à l’assistant
du président Sergueï Glaziev de venir avec une stratégie économique
distincte, qui sera présentée au Conseil cette semaine. Ce n’est pas
tout à fait une nouveauté, puisque le Conseil de sécurité russe a, par
le passé, demandé à de petits groupes de stratégie leur évaluation
économique.
Le Conseil de sécurité est dirigé par Nikolai
Patrushev, l’ancien chef du Service fédéral de sécurité. Lui et Siluanov
ne sont pas tout à fait sur la même ligne. Et voici où l’intrigue
s’épaissit. Glaziev, un économiste brillant, est un nationaliste russe –
sanctionné personnellement par les États-Unis.
Glaziev ne va sans
doute pas prendre de gants. Il est en faveur de l’interdiction aux
sociétés russes d’utiliser des devises étrangères (ce qui est logique) ;
taxer la conversion de roubles en devises étrangères (idem) ;
interdiction des prêts étrangers aux entreprises russes (si elles ne
sont pas en dollars américains ou en euros) ; et – nous y sommes –
exigeant des entreprises russes qui ont des prêts occidentaux de faire
défaut.
Comme on pouvait s’y attendre, certains secteurs du «
Think Tankland » américain sont devenus cinglés, déclarant avec la plus
grande certitude que « le secteur énergétique russe ne serait pas en
mesure de trouver beaucoup de financement sans connexions vers l’Ouest. »
Non-sens. Les entreprises russes pourraient facilement trouver des
financements auprès des sources chinoises, japonaises ou sud coréennes.
Quel
que soit le niveau de l’intérêt que Glaziev suscitera à l’intérieur du
Kremlin, tout l’épisode signifie déjà que Moscou ne se fait aucune
illusion dans un proche avenir en ce qui concerne les exceptionnalistes
(il suffit de regarder les candidats à la présidentielle, de ‘El
Trumpissimo’ à « The Hillarator ») ; le Vice-ministre des affaires
étrangères russe Sergei Ryabkov a déclaré récemment: « [nous] devons
nous attendre à un durcissement de la pression de sanctions ».
On peut absolument être certain d’au moins une chose : Moscou ne se pliera pas en quatre pour « pacifier » Washington.
On peut absolument être certain d’au moins une chose : Moscou ne se pliera pas en quatre pour « pacifier » Washington.
On
pourrait être tenté de voir Glazyev, élaborant un plan pour revenir à
une sorte d’autosuffisance tsariste tout en coupant des liens avec
l’Occident. En supposant que quelque version de son travail soit
approuvée par le Kremlin, ce qui est certain c’est que cela peut se
transformer en un coup terrible dont l’UE ne pourrait pas se relever.
Imaginez
la Russie faire défaut sur toute sa dette extérieure – plus de 700
milliards $ – à partir de laquelle les sanctions occidentales ont
engendré des coûts punitifs supplémentaires en termes de remboursement.
Le
défaut créera un processus inverse pour ce qui concerne la double
manipulation occidentale du prix du pétrole et le rouble. La
manipulation consistait à lâcher sur le marché du pétrole, plus de cinq
millions barils par jour de production de réserve excédentaire qui
avaient été stockés par les quelques suspects habituels, associé à la
manipulation des dérivés sur le NYMEX, et ainsi faire briser les prix.
Ensuite,
la manipulation des dérivés du rouble ont entrainé son effondrement.
Presque toutes les importations vers la Russie ont été pratiquement
bloquées – étant donné que les exportations de pétrole et de gaz naturel
n’avaient pas bougé. Sur le long terme cependant, cela aurait créé un
excédent important de la balance commerciale pour la Russie ; un facteur
très positif pour la croissance à long terme de l’industrie nationale
de la Russie.
Vladimir Yakunin, l’ancien chef des chemins de fer
russes, maintenant sur la touche en raison d’un remaniement, a récemment
déclaré à l’AP en termes sans équivoque comment les sanctions
américaines avaient pour but de couper la Russie sur le plan économique
de l’Europe.
Les sanctions, couplées avec la spéculation sur le
pétrole et le rouble, ont poussé l’économie russe dans la récession en
2015. Yakunin, comme la plupart des élites économiques et commerciales,
s’attendent à ce que les problèmes économiques de la Russie durent au
moins jusqu’en 2017.
Actuellement, les seuls produits dont
l’Occident a besoin de la Russie sont le pétrole et le gaz naturel. Un
possible défaut russe sur sa dette n’aurait aucun effet sur cette
demande à court terme ; et très probablement à long terme non plus, à
moins que cela ne contribue à une nouvelle crise financière en Occident,
quelque chose qui ressemblerait à ce qui s’est passé en 1998.
Nous
nous souvenons tous d’août 1998, quand un défaut russe a secoué tout le
système financier occidental jusqu’à la moelle. Si un défaut russe est
maintenant l’objet d’un examen sérieux par les plus hauts pouvoirs en
place – et cela comprend, bien sûr, le FSB, le SVR, le GRU – alors le
spectre de la Mère de Toutes les Crises Financières en Occident est de
retour. Et pour l’UE, ce serait fatal.
L’Iran entre en scène. La
levée des sanctions contre l’Iran, sans doute en début 2016 – n’a
finalement rien à voir avec le dossier nucléaire. C’est un grand jeu de «
Pipelineistan », du fait qu’il a tout à voir avec le pétrole et le gaz
naturel.
Le fantasme des États-Unis – et l’Union Européenne – est
toujours de remplacer la Russie par l’Iran pour les importations de gaz
naturel et de pétrole vers l’UE. Tout analyste sérieux sait que cela
pourrait prendre au moins une décennie et plus de $ 200 milliards en
investissement ; sans parler de Gazprom qui se battrait avec les armes –
commerciales – redoutables de son arsenal.
En même temps, les
puissances financières occidentales de l’axe Londres-New York n’avait
pas prévu que Moscou ne fléchirait pas et que Poutine accepterait leurs
revendications de laisser tomber l’Ukraine – afin qu’ils puissent piller
les terres agricoles de l’Ukraine à volonté. Ils n’ont évidemment rien
appris de l’histoire ; Poutine non plus n’a pas reculé lorsqu’il arrêta
le pillage de la Russie.
Donc, tout le triste épisode de Kiev,
ainsi que le jeu d’expansion infini de l’OTAN, n’était que des
tentatives pour faire en sorte que Poutine ne puisse pas empêcher le
pillage occidental de l’Ukraine.
Ce qui en a résulté fut un
déplacement de la tectonique géopolitique ; la reconfiguration de
l’équilibre des pouvoirs du monde entier, étant donné que la Russie et
la Chine sont en train d’approfondir leur partenariat stratégique – basé
sur une menace extérieure mutuelle venant principalement des
Etats-Unis, avec l’UE en tant qu’accessoire. Les renseignements russes
savent très bien maintenant que l’alliance rend la Russie et la Chine
invulnérables, alors que séparément, ils pourraient facilement être
victimes de la loi « diviser pour mieux régner ».
Quant à la lutte
contre l’OTAN, la Russie a eu beaucoup de temps pour se remilitariser,
en se concentrant sur les missiles défensifs et offensifs : la clé de la
prochaine guerre de grande ampleur, et non les porte-avions américains
devenus obsolètes. Des missiles défensifs russes tels que le dernier cri
S-500, et offensifs comme le Topol-M – chacun avec dix MIRV (Multiple
Independent Reentry Vehicle : vecteurs à têtes multiples indépendamment
guidées) – peuvent facilement neutraliser tout ce que le Pentagone
pourrait avoir en stock.
Après la Russie, les financiers
occidentaux « Maitres de l’Univers » s’en sont pris à la Chine à cause
de son alliance avec la Russie. Les financiers suspects habituels
truquèrent le marché boursier chinois pour tenter de bloquer l’économie,
en utilisant les proxies pour manipuler le mécanisme des règlements en
espèces pour, dans un premier temps, relever le prix des actions A
chinoises, créant un boom géant et, dans un second temps, inverser la
plateforme de règlement en espèces afin de provoquer un crash du marché.
Pas
étonnant que Beijing, tout à fait conscients de ce qui se passait soit
intervenu massivement : en étudiant activement les mouvements des
paiements cash ; et en examinant attentivement les comptes des grands
opérateurs boursiers en Chine.
Les gars du Kremlin ont quelque chose à faire au sujet de la Banque centrale russe.
La
Banque centrale russe a maintenu des taux d’intérêt élevés, forçant
producteurs de pétrole et de gaz naturel russes à financer leurs
opérations à partir de sources occidentales, plongeant ainsi l’économie
russe dans le piège de la dette.
Ces prêts à la Russie faisaient
partie du mécanisme de contrôle de l’axe financier New York-Londres. Si
Moscou « désobéissait » à l’Occident, les Occidentaux rappelleraient
leurs prêts après avoir fait plonger le rouble, rendant le remboursement
presque impossible, comme ils l’avaient fait avec l’Iran.
C’est
le mécanisme par lequel l’Occident – et ses institutions, FMI, Banque
mondiale, BRI, toute la bande – gouverne le monde. Beijing est en train
de travailler pour, soit combler les lacunes de ce système soit le
remplacer par de nouvelles institutions internationales plus
démocratiques.
Si la Banque centrale russe avait opéré en
s’appuyant sur des bases saines, elle aurait prêté de l’argent à des
taux d’intérêt inférieurs à ceux de l’Occident et lié chaque prêt aux
investissements productifs. Un modus operandi totalement différent ce
qui se passe aux Etats-Unis – où une grande partie du crédit de la
Banque centrale va aux banques et aux financiers pour leurs escroqueries
spéculatives.
Michael Hudson, entre autres, a déjà décrit ce cas,
où l’ensemble de la Fed ne sert que l’intérêt de ses dirigeants
financiers et ne donne pas un sou pour les infrastructures industrielles
américaines, qui ont été progressivement déplacées aux colonies ou chez
les vassaux, et même en Chine.
Donc les « Maîtres de l’Univers »
avaient pensé qu’une forte pression à la fois sur la Russie et la Chine
fonctionnerait. Ça n’a pas été le cas. Il y a des raisons de s’inquiéter
; les « Maîtres de l’Univers » vont continuer à placer la barre de plus
en plus haut.
Le scénario ci-dessus explique pourquoi la Russie
s’est tournée plus tard vers l’est, tout en travaillant simultanément à
se dégager de l’architecture institutionnelle de l’Occident.
La fusion de la Nouvelle Route de la Soie dirigée par la Chine, alias une Ceinture, une Route, et l’Union Economique Eurasiatique, conduite par la Russie, bien que lente et semée d’embûches, est irréversible. C’est dans leur intérêt mutuel d’investir et de développer un emporium de pan-Eurasiatique.
La fusion de la Nouvelle Route de la Soie dirigée par la Chine, alias une Ceinture, une Route, et l’Union Economique Eurasiatique, conduite par la Russie, bien que lente et semée d’embûches, est irréversible. C’est dans leur intérêt mutuel d’investir et de développer un emporium de pan-Eurasiatique.
Le gaz naturel iranien ira principalement à
la partie asiatique de l’Eurasie et non à l’UE. Et l’économie chinoise
va au moins tripler au cours des quinze prochaines années pendant que
les États-Unis continueront à désindustrialiser.
Quel que soit le
sujet de discussion de Poutine et d’Obama lors de leur possible réunion à
la fin du mois à New York, la pression exceptionnaliste sur l’ours ne
faiblira pas. Il est donc avantageux pour l’ours de garder une arme
fatale financière en stock.
Pepe Escobar
(RT)
Traduction Avic – Réseau International
http://russia-insider.com/en/politics/weaponized-default-russias-ultimate-answer-western-aggression/ri9830
En observateur averti, nous considérons donc que la Russie dispose d’une arme fatale.
Elle
nest pas militaire, mais financière : si la Russie cessait
d’honorer sa dette, il y aurait quelques surprises au plan mondial et
des répercussions dramatiques sur les places financières.
Comme ce fut le cas après la révolution de 1917.
La
chute du rouble ne semble nullement inquiéter la banque centrale russe
qui tourne ses regards vers d’autres sources de financement : Chine, Japon, Corée, etc.
La
Russie et ses alliés travaillent depuis un bon bout de temps à la
création de systèmes monétaires non assujettis au dollar ou à l’euro,
monnaies de référence hautement cotées sans que l’on sache vraiment jusqu’à quel point elles méritent de tenir le haut du pavé.
Les économies occidentales sont-elles si solides ?
L’économie
russe a incontestablement repris du poil de la bête, nonobstant les
tribulations entraînées par les sanctions à son endroit.
D’où la question : faut-il la réorienter et, si oui, comment ?
Le
dilemme serait : ou bien une solution de plus en plus libérale ou bien
la mise en place d’un dirigisme de plus en plus fort concernant certains
pans de l’économie ?
La question ainsi posée en forme d’alternative n’apparaît pas comme s’inscrivant dans la logique russe.
N’oublions
pas que la Russie soviétique a, durant sa courte histoire, expérimenté
très tôt une nouvelle politique économique –la NEP- qui devait permettre
le développement des PME mieux en capacité de satisfaire les besoins
d’une population en détresse tout en gâtant les nouveaux riches qui
avaient saisi l’occasion de faire leur beurre.
Dans le
même temps, l’économie planifiée faisait la preuve de sa redoutable
efficacité en matière de développement du complexe militaro-industriel
hissant le pays à marches forcées au rang de seconde puissance mondiale
tout en laissant béantes les carences dans la consommation des ménages.
Staline
lui-même, quand il comprit qu’il serait l’un des principaux vainqueurs
de la Seconde guerre mondiale, convoqua ses meilleurs économistes pour
introduire des changements radicaux dans l’économie soviétique et,
notamment, de restaurer des pans entiers de l’économie de marché.
Si
ces réformes restèrent dans les cartons, c’est que la situation
politique risquait d’être déstabilisée alors même que la guerre froide
pointait son nez.
Les réformes suivantes proposées par
Kossyguine connurent un sort quasi analogue bien que les tentatives
d’autogestion furent mises en œuvre, mais dans le seul cadre étatique.
Le
tout libéral a été expérimenté sous Eltsine qui mit fin à l’idée d’une
économie mixte et, comme en Russie, on fait toujours les choses en grand
–sans doute à l’image de cet immense continent- l’on est tombé dans ce
que Marx appelait l’accumulation primitive du capital, bref la création
d’un capitalisme sauvage sans foi ni loi s’appropriant sans vergogne les
moyens de production, oubliant de reverser quoi que ce soit à l’Etat et
s’appuyant sur un florilège de banques mafieuses.
Il faudra attendre Poutine pour que celui-ci commence à mettre un terme à ce pillage généralisé de la nation.
C’était
d’autant plus nécessaire que l’ultra libéralisme heurtait de plein
fouet l’héritage collectiviste et social de 70 ans de socialisme.
Les
populations démunies, privées de leurs maigres économies, chassées de
leurs logements sociaux commençaient à ruer dans les brancards (tout n’a
pas encore était dit sur les insurrections de cette période et les
répressions qui s’en suivirent).
Les forces de sécurité,
elles mêmes partie prenante de ces bouleversements, qui sondent les
esprits mieux que tous les sondages, firent comprendre que ce nouveau
système était intolérable aux yeux des ex-Soviétiques qui, même s’ils
étaient satisfaits de voir les pénuries reléguées au passé,
n’acceptaient pas le pillage des biens nationaux, la régression de tous
les acquis sociaux que les privatisations étaient loin de couvrir.
Ce
qui explique la venue de Poutine, la chasse aux oligarques pour ceux
qui n’avaient rien vu venir et avaient constitué leur petit Etat autour
de leur grande personne, et une tolérance pour ceux qui surent s’adapter
et faire allégeance à un nouvel Etat qui se fortifiait de jour en jour.
Dans
le contexte de la plus grande crise mondiale depuis le siècle dernier
avec les conséquences économiques, militaires et sociétales que l’on
subit, le nettoyage ne peut que s’accélérer dans un pays qui a décidé de
retrouver sa grandeur : d’où l’idée d’un nouveau gosplan et d’un
recadrage du secteur libéral.
Les sanctions occidentales
auront finalement rendu un énorme service aux dirigeants russes qui ont
compris tout le parti qu’ils pouvaient en tirer pour relancer une
économie nationale qui deviendrait de moins en moins tributaire de ses
fournisseurs étrangers.
La baisse des cours du pétrole et
du gaz, si elle prive la Russie de rentrées de devises « faciles » a
également l’avantage de lui faire rechercher d’autres débouchés en lui
montrant qu’une économie agricole et industrielle solides pouvaient en
faire une vraie grande puissance exportatrice dans des secteurs où elle
avait régressé même par rapport à l’ancienne Union soviétique
(automobiles, matériel agricole, conserves alimentaires notamment).
Le
virage à l’Est, le retour des ex-républiques musulmanes autorisent la
reconstruction d’une vaste communauté politique et économique, une sorte
de nouvel « empire du Milieu » entre l’Asie et l’Europe occidentale.
Bien
entendu, ces réorientations vont faire que Poutine et son équipe vont
se trouver confrontés à de très violentes résistances intérieures,
résistances qui bénéficient déjà d’un soutien occidental farouche aussi
bien en Russie que dans les ex-républiques qui se tourneraient de
nouveau vers leur allié historique naturel.
En se
réinstallant militairement au Moyen-Orient et en décidant des opérations
en Syrie notamment en traitant avec l’Iran et d’autres pays arabes qui
commencent à se souvenir du bon vieux temps, la Russie revient sur des
théâtres dont l’Union soviétique fur chassée par les moyens les plus
odieux : la création du terrorisme international et d’un totalitarisme
fondé sur un islam dévoyé relevant de manipulations directement
empruntées aux méthodes nazies.
Poutine dispose
dorénavant des moyens de justifier des choix politiques et économiques
relevant du « Salut public » tant il sait que les peuples qui composent
la Russie d’aujourd’hui accepteront les sacrifices inhérents à ces
crises sans précédent, convaincus qu’ils sont que ce sera la prix à
payer pour redevenir enfin la nation avec laquelle le monde doit
compter.
Mais le nationalisme, s’il est une corde
sensible, se double d’un autre sentiment d’ouverture au monde qu’il
s’agit de sauver dans ses civilisations les plus riches aujourd’hui
menacées de mort.
Exit l’internationalisme prolétarien, bonjour l’internationalisme chrétien.
La
principale leçon que devrait en tirer un homme politique soucieux du
devenir de son pays, c’est qu’il n’est nul besoin de recourir à une
idéologie d’Etat pour développer un pays.
Par contre la
réaffirmation du rôle de l’Etat, assumant ses devoirs régaliens, passe
par des priorités incontournables dans les domaines de la santé, de
l’éducation nationale, de l’armée, des forces de sécurité, de la liberté
de conscience.
Ces 5 chapitres assurent à ceux qui veillent à leur bon fonctionnement un avenir politique mérité.
Poutine
l’a parfaitement compris et, même si 4 de ces domaines ont été mal
lotis pour des raisons budgétaires suite à la gabegie eltsinienne.
Le
redressement spectaculaire que l’on observer en Russie, tout
particulièrement en cette année 2015 montre que rien ne l’arrêtera.
En
associant initiative privée et étatique dans tous les domaines, Poutine
pilote le continent russe avec deux leviers qui le rende encore plus
inclassable et imprévisible que jamais.
Non seulement la
Russie est de retour, mais elle va très vite s’imposer vomme la plus
grande force diplomatique, politique, culturelle et militaire mondiale.
Il ne suffit pas en effet d’être la puissance économique N°1 pour s’imaginer pouvoir mener le monde à la baguette.
Au jeu d’échecs, les pions valent bien des pièces autrement plus nobles.
N’en
déplaisent à nos amis américains ; nos voisins russes ont démontré dans
l’histoire qu’ils savaient rebondir et s’en tirer avec brio, sans doute
grâce à ce supplément d’âme que beaucoup leur envient quand ils ne le
partagent pas intuitivement comme nous, Français, l’avons toujours fait
en sachant que finalement, Bourru était un fidèle.
PIERRE LE NORMAND