Dans une série d’articles l’écrivain Michel Collon s’apprête à examiner les
implications d’un étonnant discours d’Obama, prononcé le 5 août et curieusement
passé sous silence par les médias alors qu’il met en garde contre de possibles
catastrophes.
L’irrésistible déclin des USA
« La diplomatie ou la guerre. Bientôt. » Obama alerte :
certains aux USA veulent attaquer l’Iran. D’où risque de conflit mondial
impliquant Russie, Chine et Europe. Ceci déstabiliserait le système
financier occidental. Que fera le prochain président ?
« Un rejet par le Congrès de l’Accord avec l’Iran ne laisserait à
l’administration US (…) qu’une seule option : une nouvelle guerre au
Moyen-Orient. » « L’Iran est un pays quatre fois plus grand que l’Irak,
et trois fois plus peuplé. » « Le choix auquel nous faisons face est
finalement entre la diplomatie et une certaine forme de guerre.
Peut-être pas demain, ni dans trois mois, mais bientôt. » « Le système
financier US serait forcé de rompre avec la Chine, principal acheteur de notre Dette. »
Au Congrès, le 8 septembre, les républicains bloqueront l’accord avec
l’Iran. Mais Obama peine même à rallier certains démocrates. L’élite
des Etats-Unis apparaît très divisée sur la stratégie à adopter. Est-ce
nouveau ?
Pas du tout. Cette division est apparue vers 2000. Au départ, un
constat commun aux démocrates et aux néoconservateurs : les Etats-Unis
sont en déclin. Dans son livre sur la stratégie impériale des Etats-Unis
The Grand Chessboard, probablement le plus influent des
cinquante dernières années, Zbigniew Brzezinski, ancien responsable de
la politique internationale sous Carter, se montrait pessimiste : « A
long terme, la politique globale sera de moins en moins propice à la
concentration d'un pouvoir hégémonique dans les mains d'un seul Etat.
L'Amérique n'est donc pas seulement la première superpuissance globale,
ce sera très probablement la dernière. » (p. 267)
La raison ? « Le pouvoir économique risque aussi de se disperser.
Dans les prochaines années, aucun pays ne sera susceptible d'atteindre
30 % environ du PIB mondial, chiffre que les Etats-Unis ont maintenu
pendant la plus grande partie du 20ème siècle, sans parler de la barre
des 50 % qu'ils ont atteinte en 1945. Selon certaines estimations,
l'Amérique (…) retomberait à 10-15 % d'ici l'an 2020. » (p.
267-8) Pour rester la seule superpuissance, Brzezinski proposait donc un
« impérialisme intelligent » : diviser les puissances rivales et les
empêcher de former un front commun.
Très opposés aux stratégies de Brzezinski, les néocons
guidant George W. Bush proposaient par contre une stratégie de guerre
généralisée (qui utilisera le 11 septembre comme justification).
Cependant, leur plate-forme du Project for a New American Century (PNAC), élaborée entre 1997 et 2000, n’était guère plus optimiste : « Actuellement,
les Etats-Unis ne rencontrent aucun rival mondial. La grande stratégie
de l'Amérique doit viser à préserver et étendre cette position
avantageuse aussi longtemps que possible (...) Préserver cette situation
stratégique désirable dans laquelle les Etats-Unis se trouvent
maintenant exige des capacités militaires prédominantes au niveau
mondial. ».
Analysant ces deux options à la veille de la présidence Obama, nous écrivions en 2008 : « De
toute façon, cet Empire ne deviendra pas pacifique. Tôt ou tard, il
relancera des guerres à la Bush. Parce qu'en fait, l'élite US pratique
un cycle d'alternance entre les deux options... » Huit
ans plus tard, allons-nous assister à une nouvelle alternance ? Pour
comprendre la situation, nous allons examiner les différentes pièces du
puzzle : Chine, Iran, Russie, Europe…
Quelle était la clé pour que les Etats-Unis parviennent à se
maintenir comme unique superpuissance globale ? Contrôler l’Eurasie est
la seule solution, affirma le stratège US Brzezinski dans son ouvrage Le Grand Echiquier (1997).
Washington considère que toutes ces richesses doivent être sous son contrôle.
«L’Eurasie (Europe + Asie) demeure l’échiquier sur lequel se
déroule le combat pour la primauté globale. (…) La façon dont les
Etats-Unis “gèrent“ l’Eurasie est d’une importance cruciale. Le plus
grand continent à la surface du globe en est aussi l’axe géopolitique.
Toute puissance qui le contrôle, contrôle par là même deux des trois
régions les plus développées et les plus productives. 75% de la
population mondiale, la plus grande partie des richesses physiques, sous
forme d’entreprises ou de gisements de matières premières, quelque 60%
du total mondial.» «Toute puissance qui le contrôle» : au
lieu de laisser les autres nations décider librement de leurs relations
commerciales et de l’usage de leurs richesses, Washington considère que
toutes ces richesses doivent être sous son contrôle. Logique proprement
impérialiste.
Ayant terminé leur carrière, Brzezinski et Kissinger peuvent se permettre un langage brutal, au contraire des responsables actuellement en fonctions.
Démocrates ou républicains, les stratèges US savaient depuis
longtemps que la bataille décisive allait se jouer en Asie. Il fallait
donc tout mettre en œuvre pour diviser et isoler les puissances de ce
continent. Et Brzezinski pointait Pékin comme danger principal : «La Chine pourrait être le pilier d’une alliance anti-hégémonique Chine – Russie – Iran» De
même, l’ancien ministre US des Affaires étrangères Henry
Kissinger justifiait ainsi les bombardements contre l’Afghanistan en
2001 : «Il existe des tendances, soutenues par la Chine et le Japon,
à créer une zone de libre échange en Asie. Un bloc asiatique hostile
combinant les nations les plus peuplées du monde avec de grandes
ressources et certains des pays industriels les plus importants serait
incompatible avec l’intérêt national américain. Pour ces raisons,
l’Amérique doit maintenir une présence en Asie…» La vérité sort de
la bouche des vieux ! Ayant terminé leur carrière, Brzezinski et
Kissinger peuvent se permettre un langage brutal, au contraire des
responsables actuellement en fonctions. Eux doivent donc enrober leurs
stratégies d’un habillage diplomatique.
Washington veut avoir la capacité de bloquer l’accès de la Chine au pétrole du Moyen-Orient, au gaz de l’Asie centrale, aux minerais et aux ressources agricoles de l’Afrique.
Ce n’était donc pas une surprise de voir l’administration Obama
déplacer le centre de gravité de sa politique internationale vers
l’Asie, dans une tentative, assez désespérée, pour isoler et affaiblir
la Chine. Le politologue Mohamed Hassan a expliqué un des terrains de
cette confrontation : «La Chine a un besoin vital de ressources
énergétiques. Donc Washington cherche à contrôler ces ressources pour
empêcher qu’elles atteignent la Chine.» Aujourd’hui, la bataille
pour contrôler les routes de l’Océan indien et les routes terrestres du
continent asiatique est décisive : Washington veut avoir la capacité de
bloquer l’accès de la Chine au pétrole du Moyen-Orient, au gaz de l’Asie
centrale, aux minerais et aux ressources agricoles de l’Afrique.
L’Océan Indien est la clé.
Les Etats-Unis seraient exclus du principal foyer économique et commercial mondial.
Mais aujourd’hui, en 2015, la perspective qui donnait des cauchemars
aux stratèges US est en train de se réaliser, et même à grands pas. Avec
un solide axe Pékin – Moscou – Téhéran, l’Asie formerait cette grande
puissance économique d’un attrait irrésistible pour le Japon, l’Inde, et
même l’Europe. Les Etats-Unis seraient exclus du principal foyer
économique et commercial mondial.
La Chine redeviendra-t-elle le centre du monde ? Ce serait le déclin
définitif pour l’Empire US. Beaucoup dépendra de la construction de la
« Nouvelle Route de la Soie ».
Commentaire d'Hannibal Genséric
Dans nos articles :
Bombe spatiale : Les USA bombardent Tianjin pour punir la Chine
nous avons montré que ces attaques contre les usines chimiques chinoises sont les prémisses de la guerre que livre l'Impérialisme à la Chine et à la Russie, afin de provoquer, de proche en proche, une guerre mondiale. L'Impérialisme est certain que, sur les décombres de cette guerre, il va encore gagner des milliards de milliards de dollars, tout en exterminant des milliards de "bouches inutiles" : Noirs, Chinois, Musulmans et Russes, considérés comme des sous hommes.
La série des explosions d’usines chimiques dans le monde – le hasard n’est plus possible.
Mois d’Août 2015 :
Le 8 – explosion d’une usine chimique en Allemagne, blessant 12 personnes.
Le 11 – explosion de l’usine chimique à Tianjin.
Le 14 – une usine chimique au Texas a explosé.
Le 18 – une usine a explosé en Afrique du Sud, blessant 3 personnes gravement.
Le 23 – une autre usine chimique en Chine a explosé, tuant et blessant de nombreuses personnes.
Le 23 – plusieurs explosions se sont produites dans une base militaire américaine au Japon.
Le 31 – il y a quelques heures une usine de feux d’artifice a explosé dans de l’Espagne, tuant plusieurs personnes.
Le 31 – nous avons une fois de plus une explosion d’usine chimique en Chine.
Le 8 – explosion d’une usine chimique en Allemagne, blessant 12 personnes.
Le 11 – explosion de l’usine chimique à Tianjin.
Le 14 – une usine chimique au Texas a explosé.
Le 18 – une usine a explosé en Afrique du Sud, blessant 3 personnes gravement.
Le 23 – une autre usine chimique en Chine a explosé, tuant et blessant de nombreuses personnes.
Le 23 – plusieurs explosions se sont produites dans une base militaire américaine au Japon.
Le 31 – il y a quelques heures une usine de feux d’artifice a explosé dans de l’Espagne, tuant plusieurs personnes.
Le 31 – nous avons une fois de plus une explosion d’usine chimique en Chine.
Je veux bien que 2 explosions soient une coïncidence, mais 8 dans le même mois, certainement pas.
Pour le moment, Russes et Chinois maîtrisent leurs nerfs afin de ne pas embraser la planète, mais il est certain qu'ils ne vont pas éternellement rester les bras croisés devant ces provocations destructrices.
Il y aura probablement d’autres attaques durant septembre, et la
crise économique mondiale s'aggrave de jour en jour.
Hannibal Genséric