Malgré
les démentis formels de Moscou, les troupes aéroportées russes se
préparent à débarquer en Syrie pour combattre les forces de l’État
islamique. L’attaque
surprise des forces ISIS/EI/DAECH sur le quartier Al-Qadam, au sud de Damas le 31
août où ils ont pris des positions clefs, a fait d’ISIS le groupe
anti Assad le plus proche, géographiquement, de la capitale syrienne. C’est pourquoi cet évènement a accéléré l’intervention militaire russe.
La Russie court-circuite l’US Central Command
Les
sources militaires de Debkafile (site israélien, donc méfiance contre la manipulation !!) rapportent que les discussions de la
Commission militaire russo-syrienne ont accéléré au cours des derniers
jours car Moscou veut coordonner son intervention. Nos
sources de renseignement indiquent que les plans stratégiques russes
sont avancés alors que la centrale de commande de l’avant-poste
américain en Jordanie (CCFJ) est en pleine paralysie suite aux attaques
des rebelles syriens dans le sud, y compris sur les positions du Golan
tenu par Israël.
La
plupart des opérations de la CCFJ ont été interrompues en raison d’un
débat qui a éclaté entre les rebelles syriens et l’US Central Command,
la CENTCOM. L’armée
américaine est opposée à tous rebelles qui coopèrent avec des groupes
d’Al-Qaeda, comme le Front Al-Nusra, alors que les rebelles affirment
que cela ne peut pas être évitée si l’on veut vaincre les forces de
Bachar al-Assad et du Hezbollah.
La paralysie de la CCFJ a ainsi stimulé les Russes a établir leur «commandement central» sans aucune difficulté.
La paralysie de la CCFJ a ainsi stimulé les Russes a établir leur «commandement central» sans aucune difficulté.
Les quatre étapes militaires russes en Syrie
1. Le 18 août dernier, six Mikoyan-Gourevitch MiG-31 Foxhound
qui sont des avions d’interception russe dernière version ont atterri
sur la base aérienne de Mezze tenue par les Forces aériennes syriennes,
c’est la section militaire de l’aéroport international de Damas. Après
que les avions d’attaque aient débarqué, ils ont été immédiatement
suivis par les avions-cargos géants Antonov AN-124 Condor qui les ont
ravitaillés avec 1.000 missiles antichars 9M133 Kornet.
Intérêt stratégique: Ces
jets de combat avancés sont destinés à servir de support aérien pour
les unités terrestres russes qui arrivent sur le sol syrien.
2. Moscou a conclu un accord avec Washington pour qu’elle enlève ses batteries de missiles MIM-104 Patriot postées en Turquie par l’OTAN. Cette suppression a été réalisée progressivement durant tout le mois d’août.
Intérêt stratégique:
empêcher la possibilité que des missiles Patriot frappent les
chasseurs russes effectuant des opérations dans l’espace aérien syrien.
3. Au cours de la dernière semaine d’août, un grand nombre de troupes russes, pour la plupart des équipes logistiques sont arrivées en Syrie. Ces troupes ont été vues à Damas et dans le district de la province de Lattaquié, leur travail est de préparer le terrain pour l’arrivée des unités de combat.
Intérêt stratégique: Les forces russes sont en train de construire une base militaire.
4.
Nos sources de renseignement indiquent aussi que Moscou a commencé à
fournir à Damas toutes leurs compétences en matière d’imagerie
satellite.
Intérêt stratégique: visualiser la situation sur le terrain sur les différents fronts syriens, une étape préparatoire pour l’introduction des forces terrestres.
Moscou n’est certainement pas prêt à mettre en danger le fief du président Bachar Al Assad à Damas car il le considère comme une ligne rouge qui ne peut être franchie. Si la Russie intervient militairement de cette façon, la Russie sera le premier pays extérieur au Moyen-Orient qui enverra des forces terrestres dans la guerre civile syrienne.
Source : http://coolamnews.com/la-russie-1ere-puissance-mondiale-a-envoyer-ses-forces-terrestres-contre-isis/
La Russie accentue la pression pour mettre fin à la guerre en Syrie
Des sources israéliennes accusent
Erdogan de provoquer intentionnellement une vague de migration vers l’Europe du
Nord.
Dans un premier temps, la Turquie a tout fait pour
bloquer les routes maritimes de l’immigration clandestine vers l’Europe. Mais
ensuite, du fait que l’Otan a refusé de prendre des mesures pour renverser
Assad et que État islamique n’a pas réussi écraser le dirigeant alaouite comme
l’espérait Erdogan, la Turquie a décidé de rendre les choses difficiles à
l’Europe en y transférant une partie de la pression. Au cours des derniers
mois, la Turquie a cessé de bloquer le mouvement des réfugiés vers l’Ouest.
Selon la source israélienne, il est tout à fait possible que les mêmes forces
de sécurité turques qui ont soutenu EI aident maintenant les passeurs.
Le 11 septembre, le ministre français des Affaires
étrangères, Laurent Fabius, a suspendu la consul honoraire de son pays à Bodrum
après avoir appris qu’elle avait aidé les réfugiés à partir illégalement pour
l’Europe. Dans une conversation filmée en caméra cachée pour France
2, la consul, qui vend aux réfugiés des
canots pneumatiques destinés à être utilisés dans une piscine et non en haute
mer pour rejoindre l’île grecque de Kos, a déclaré : «La municipalité collabore au trafic [des réfugiés
par mer]. La capitainerie collabore au trafic. Le gouverneur du district
collabore au trafic.»
La source
israélienne accuse également Erdogan de financer État islamique.
Personnellement, je ne le crois pas. Mais l’accusation d’avoir causé la vague
de migrants est probablement justifiée. Cependant, Erdogan agit-il seul ou
est-ce une action organisée par l’Otan pour persuader les populations européennes
de soutenir une guerre de changement de régime en Syrie?
Adam Johnson
fait une liste
(incomplète) de ceux qui utilisent la crise des migrants pour appeler à
bombarder la Syrie :
- Nick Kristof, NYT
- Anne Marie Slaughter
- Save the children
- Linda Sarsour
- Guardian
- La puissante ONG humanitaire Avaaz
- Le Conseil de l’Atlantique nord
Certaines de ces
personnes ou institutions, comme l’officine de propagande de l’Otan, le Conseil
de l’Atlantique nord, font également du lobbying
pour les Saoudiens.
Plusieurs hommes
politiques européens défendent maintenant l’idée saugrenue que davantage de
bombardements en Syrie créeront moins de réfugiés. L’ONU dit que la moitié de
la population syrienne a fui en raison du conflit. Cela fait environ 11
millions de personnes. Mais seulement 3 à 4 millions d’entre eux ont fui vers
les pays étrangers – essentiellement la Turquie, la Jordanie et le Liban.
Environ 7 millions de personnes se sont réfugiées dans les zones, comme Damas,
qui sont tenues par le gouvernement. Le bombardement du gouvernement de la
Syrie et de ces personnes, et la conquête de Damas par État islamique ou
al-Qaïda ne peuvent que créer une beaucoup plus grande vague de réfugiés.
Pendant ce
temps, Obama blâme
les autres pour ses décisions stupides concernant la Syrie :
[L]a Maison Blanche dit que ce n’est pas de sa faute.
Le responsable n’est pas M. Obama mais ceux qui l’ont pressé de former les
rebelles syriens – à savoir un groupe qui, en plus de Républicains du Congrès,
se trouve inclure l’ancienne secrétaire d’État, Hillary Rodham Clinton.
C’est absolument
consternant
:
Si des membres du Congrès et certains membres de
l’administration Obama, l’ont pressé de faire quelque chose qu’il savait être inutile, il mérite encore plus de reproches car faire quelque chose quand on sait pertinemment que ça
ne servira à rien est encore plus grave que de le faire de bonne foi.
Obama est le
Commandant en chef des États-Unis. Accuser les autres de ses décisions est
d’une lâcheté sans nom. Et qui a ordonné
à ces 10 000 djihadistes formés, équipés et payés par la CIA d’aller en
Syrie, si ce n’est Obama? Cela est-il aussi de la faute des autres ? Et
pourquoi le NYT ne les
mentionne-t-il pas du tout?
Après avoir
faussement accusé le gouvernement syrien d’utiliser des armes chimiques à
Goutha, les États-Unis et le Royaume-Uni voulaient bombarder la Syrie, mais ils
en ont été empêchés par une décision du Parlement en Angleterre, et la menace
d’une procédure de destitution aux États-Unis. C’est alors que la Fédération de
Russie leur a permis de sauver la face avec son plan d’élimination des armes
chimiques syriennes.
Maintenant, la
Russie s’offre à nouveau pour sauver la mise à Obama. Sa combine de formation
des rebelles avec le Pentagone ayant échoué et État islamique n’ayant
enregistré aucun succès, Obama est à nouveau sous pression pour bombarder la
Syrie. Mais la menace d’un déploiement de l’armée de l’air et d’une éventuelle
force terrestre russe d’ampleur en Syrie l’en empêche. La Syrie n’est pas assez
importante pour déclencher un grave conflit avec une puissance nucléaire. Obama
a besoin d’une excuse pour sortir de la situation en sauvant la face. Cesser de
mettre de l’huile sur le feu du conflit en Syrie et négocier avec la Russie est
la seule porte de sortie.
Aujourd’hui, la
Russie a
augmenté la pression:
Répondant à la
question de savoir si la Russie serait
d’accord pour envoyer des troupes participer à des opérations militaires avec
l’armée syrienne, [le
porte-parole du Kremlin Dmitri] Peskov a déclaré : «Si on nous demande d’engager des contacts
bilatéraux, un dialogue bilatéral, nous prendrons la demande en considération
et nous en discuterons. Pour l’instant, ce n’est qu’une hypothèse, et, à ce
titre, il est difficile d’en parler.»
Le vice-premier
ministre et ministre des Affaires étrangères syrien, Walid Mouallem, a déclaré
jeudi que la Syrie demanderait à la Russie d’envoyer des troupes combattre aux
côtés de l’armée syrienne si le besoin
s’en faisait sentir. Selon lui, la Syrie n’hésitera pas à
demander de l’aide de la Russie.
Instaurer une zone de sécurité de l’Otan administrée
par la Turquie ou une zone d’exclusion
aérienne en Syrie, alors que l’Armée russe est sur le terrain,
soutenue par l’armée de l’air et la marine, est tout simplement hors de
question.
Obama et les
pays européens de l’Otan ont l’opportunité d’échapper à la pagaille qu’ils
ont créée en Syrie et aux problèmes engendrés par la vague de migrants qui ne
cesse de grossir. Il leur faut parler à la Russie et pas seulement de tactique militaire, comme le voudrait
Obama, mais de stratégie. Remballer, faire porter la responsabilité à Erdogan
et aux Saoudiens et raccourcir leur laisse. Laisser la Syrie et ses alliés
faire le nettoyage sans intervenir davantage. Il y aura, bien sûr, des
pressions des faucons et des lobbyistes habituels contre une telle ligne
d’action, mais, pour une fois, Obama pourrait prendre une décision sensée et
s’y tenir.
Le 18 septembre – Source Moon of Alabama
VOIR AUSSI :
Vladimir Poutine expédie un sous-marin nucléaire vers les cotes syriennes