L’Occident,
indifférent depuis 70 ans au sort des Palestiniens, mais dédié à la
préservation d’Israël, s’est ému épidermiquement de cet acte
ignominieux, puis, comme un soufflé, tout est retombé. Il ne faut pas se
nourrir de sentiments antisémites, n’est-ce pas ? D’ailleurs, Tel-Aviv sur Plage [1] est venu remettre tout cela en ordre !
Une famille syrienne passant le « mur anti-migrants » de la frontière serbo-hongroise |
Aujourd’hui,
même sursaut épidermique de cette même opinion publique, et même
retombée dans quelques jours, devant la photo d’un tout petit enfant
syrien, mort sur une plage de Turquie, venu avec les siens, cherché
refuge loin des bruits et des horreurs de la guerre chez eux et du chaos
engendré. E
tait-il migrant ou réfugié ou économiquement défavorisé par l’exploitation impérialiste des ressources de son pays ?
tait-il migrant ou réfugié ou économiquement défavorisé par l’exploitation impérialiste des ressources de son pays ?
Revenons à ce terme de « migrant »
qui, de par sa connotation péjorative et son appel d’air à la haine et
au racisme, n’a décemment plus sa place, dans la presse britannique et Al Jazeera, tout comme le mot «terroriste » qui n’a jamais reçu de définition par les instances internationales, y compris l’ONU. « Migrant »
fait penser à la migration des oiseaux- cigognes, canards sauvages,
oies, etc - qui, l’hiver, partent vers les régions chaudes et retournent
en été dans leur région de départ. Et, qui ne se posent,
définitivement, nulle part.
Comme ceux que nous voulons tenir loin de nos côtes et que nous voulons priver du préfixe « im » qui veut « dans ».
Ceux - Polonais, Italiens, Espagnols, Arabes, Africains, selon les
vagues qui, en immigrant, en France, pour ne parler que d’elle, ont
contribué- et continuent- à sa croissance, à son expansion, à
sa grandeur comme on disait auparavant et obtenaient par leur travail,
droits et devoirs. On établit un distinguo juridique entre « réfugiés avec droit d’asile » couverts par les conventions internationales, ou « réfugiés » et «migrants » tout court ou « migrants économiques » sous-entendu, le plus souvent, en « maraude », donc sans droits, pour n’accueillir qu’un nombre restreint des premiers – un quota-.
Le reste de ces errants sera rejeté, l’automatisation à outrance, dans
les années à venir, des moyens de production entraînant une
surabondance, inutile, de main d’œuvre.
Mais pourquoi ces « déplacés »,
toutes origines confondues, s’exilent-ils ? Les chiffres sont si
vertigineux qu’ils ne peuvent être la seule recherche d’une meilleure
vie économique. 300.000 l’an dernier, 350.000 depuis le début 2015 dont
170.000 Syriens. Et « cette crise » (sic) a commencé dès la
première guerre du Golfe en Irak et l’embargo, avec le départ massif des
Chrétiens, principalement, aidés en cela par les organisations
caritatives chrétiennes. Pas de passeurs. Puis, la guerre en
Afghanistan, ensuite, l’invasion militaire de 2003 en Irak, toutes deux
concoctées par les États-Unis, déclenchant la fuite en avant des
Irakiens et des Palestiniens en Syrie et en Jordanie ou en Irak même.
Il
y a, à l’heure actuelle, 30% de la population syrienne en Turquie, en
Jordanie, au Liban soit quelque 5 millions de personnes. La Syrie
avait-t-elle vu un tel exode de la part de sa population sous Bachar
al-Assad lorsque le pays était en paix? L’Europe avait-elle été
confrontée à une arrivée massive de Syriens dans les décennies précédant
la guerre. La dictature avait-elle vidé le pays de son peuple ou
avait-elle réussi d’une manière ou d’une autre à lui offrir ce qu’il
cherchait, même si tout était loin d’être parfait comme ailleurs ? La
riche Libye n’offrait-elle pas une ouverture économique aux populations
subsahariennes comme on l’a vu lorsque la guerre occidentale, menée par
la France et la Grande-Bretagne et soutenue en sous-main par les
Etats-Unis, en a chassé les travailleurs africains, victimes ensuite des
mauvais traitements des « vainqueurs » du changement de
régime. Car, il s’est bien agi, dans les trois cas, de changements de
régime voulu par les Occidentaux, causant misère et horreurs pour les
peuples de la région. Et, cet Occident voudrait s’exonérer de toute
responsabilité, verser des larmes de crocodiles sur les « victimes des passeurs » et pointer du doigt la responsabilité de ces derniers.
Si les « passeurs »
ne sont, certes, pas des anges gardiens ou des dames de charité, ils ne
font que mettre à profit le système hérité des guerres des puissances
occidentales en Irak, en Libye, en Afghanistan, au Mali, ou de
l’aggravation d’une situation politique très mal gérée en Syrie, par
l’introduction des djihadistes, résultant du chaos en Libye pour
accélérer la chute d’Assad. De la même manière que certains ont accusé
la SNCF d’avoir participé au génocide des juifs pendant la période de l’État français. Il est tellement facile de se défausser sur les autres.
Il ne faut pas se voiler la face : l’Occident est à l’origine de cette crise qui est plus véritablement une « crise de guerres »
de toutes natures, pour la protection de ses intérêts. Et si ces
ingérences armées et leurs dommages collatéraux, pour reprendre
l’expression préférée des Américains, dans le développement des peuples
ne tombent pas dans un cadre légal de crimes contre l’humanité, ils n’en
demeurent pas moins tels en morale, et non seulement sur le plan de ces
droits de l’homme sans cesse brandis et sans cesse bafoués ou remis à
l’ordre du jour selon l’agenda politique. A moins que « ces migrants », ainsi désignés, ne trahissent la pérennité « d’une vision du monde dépassée directement reliée à l’idéologie suprémaciste » comme l’écrit le Guardian.
Xaviere Jardez
Plus
de 4.000 combattants de l'organisation terroriste Etat islamique (EI)
ont pénétré en Europe en tant que réfugiés, annonce le journal Sunday
Express citant une source de l'EI.
Les
combattants s'intègrent aux flux de réfugiés dans les ports turcs
d'Izmir et de Mersin pour arriver en Italie via la mer Méditerranée.
Ensuite, ils se dirigent vers d'autres pays européens notamment la Suède
et l'Allemagne.
Deux passeurs ont confirmé cette information. L'un d'eux a confié
avoir aidé une dizaine de terroristes à pénétrer en Europe. Certains
prétendaient vouloir rendre visite à leurs familles, d'autres voulaient
juste y aller pour "se tenir prêt".
L'envoi de combattants est le début d'une action de représailles pour
les frappes aériennes de la coalition internationale en Irak et en
Syrie dirigée par les États-Unis, selon la source du Sunday Express au
sein de l'EI.
"Nous voulons établir le califat non seulement en Syrie mais aussi dans le monde entier", a-t-elle souligné.