Les
marches populaires pacifiques contre le 5e mandat de Bouteflika n’ont toujours
pas abouti depuis deux semaines de leur existence à un manifeste de
revendications politiques à même de donner une assise, un socle à leur
mouvement de protestation au-delà de la spontanéité et du phénomène de
« rue ».
Tous les mouvements insurrectionnels de l’Algérie de
la post indépendance, armé ( FFS de 63) Printemps berbère ( 1980),
soulèvement estudiantin pour la démocratie (Octobre 1988) le Printemps
noir ( 2001) ont pu s’imposer face aux manœuvres et répressions du pouvoir, non
pas seulement par leur capacité physique de mobilisation, mais surtout au fait
que leurs revendications sont passées du stade de la spontanéité, de la
grégarité de la « aassabiya » à la formulation idéelle de leurs
revendications et à la mise en forme de celles-ci sur le terrain
politique comme force de proposition de sortie de crise.
Mais pour ce faire, ce mouvement populaire,
estudiantin de 2019, qui a l’honneur et le privilège d’être actuellement le
détonateur du refus catégorique, véhément du 5e mandat de Bouteflika, a
certainement besoin, que de ses rangs, aussi déterminés, serrés soient-ils,
émergent des têtes, des élites capables de traduire les slogans de la protesta
en revendications programmatiques au-delà du 5e mandat qui reste, pour le
moment, une scansion obsessionnelle, plutôt qu’une revendication de longue
portée.
A défaut de cette plateforme politique, et en raison
aussi de l’euphorie condescendante liée au caractère « bon enfant »
de ces marches de vendredi qui n’ont d’ailleurs pas manquées d’être saluées par
toutes les parties en conflit ( les pour et contre le 5e mandat et son
prétendant lui-même), une béance s’est déjà créée, laissant le champ libre au
pouvoir d’avancer ses pions, à commencer par Bouteflika lui-même et ses relais
y compris par ceux qui se sont retirés de la campagne électorale
présidentielle. De nombreuses réactions médiatiques écrites, à la marge
du mouvement protestataire, ont comme pollué le champ de la rébellion,
convoquant les fantômes du passé et versant dans des polémiques bavardes et
déroutantes.
Ce phénomène n’est pas nouveau. Il a été déjà observé.
Prenons un exemple parmi les plus récents des protestas
algériennes : celui du Printemps noir. Que n’a-t-il fallu au mouvement de
batailles internes pour formuler la plateforme d’El Kseur qui, à ce jour, reste
inaboutie, dans la mesure où Bouteflika lui a opposé un niet catégorique.
Pis : il a dépêché ses gendarmes pour tuer 132 jeunes manifestants
porteurs de cette plateforme. En ce temps-là, il n’y a pas si longtemps au
regard de l’Histoire, peu de textes de la part de l’élite intellectuelle
algérienne ont accompagné ce texte plateforme, âme du mouvement protestataire.
La rédaction d’un manifeste qui soit, sans détours,
l’expression des revendications politiques du mouvement né, initialement contre
le 5e mandat de Bouteflika, est urgente, d’autant plus urgente que, à mesure
que se rapprochent les échéances des présidentielles d’Avril, ce mot d’ordre
« Non au 5e mandat » est de plus en plus abscons, désuet, vide
de sens. S’il n’est pas inscrit dans une matrice revendicative plus
large, plus ambitieuse, hors des logiques pro et anti 5e mandat, dans une
projection de la naissance inédite d’un projet de société d’une Algérie, alors,
il n’aura servi, qu’à exorciser un traumatisme obsessionnel autour d’un 5
mandat de Bouteflika qui est sur le trépas.
Cette urgence s’impose aussi par les impératifs
de l’Histoire contemporaine de l’Algérie. L’expression protestataire de la
jeunesse algérienne n’est pas née ce 2019 et n’est surtout pas
«légitimée » par un petit 5è mandat d’un « petit » Bouteflika et
elle n’est pas «miraculeuse », comme si elle n’était qu’une
génération spontanée, née de la dernière pluie, comme si elle n’avait rien
héritée de la jeunesse d’Octobre, des Printemps jaune et noir et des luttes patriotiques
durant la décennie noire.
Elle est porteuse d’une longue et épique historicité
de combats démocratiques, républicains et laïcs dans l’Algérie de la
post indépendance, et ses « héritages» actifs constituent, aujourd’hui
et présentement, le tuf de ces marches populaires qui n’ont rien
d’extraordinaire et de miraculeux, au sens littéral des termes.
Les revendications portées par le mouvement
estudiantin et la protesta populaire dans son ensemble, si elles ne se
focalisent que sur le traumatisme anti-5e mandat de Bouteflika, comme si
le pays était suspendu à l’agonie de son prétendant, et si elles tardent à
rester dans une oralité de « rue », sans un texte fondateur de son
identité politique, il n’aura été qu’un épiphénomène.
Car, faut-il le répéter, les causes profondes qui ont
fait que Bouteflika ait pu, en toute impunité briguer quatre mandats, ait
gouverné avec toute l’arrogance démoniaque et vampirique au moyen d’une
corruption systémique par la « aassabiya » du clan familial et vassaux
étrangers, ces causes là lui sont antérieures et sans doute seront
postérieures à sa fin de règne absolutiste car le noyau dur d’un tel engrenage
a des capacités inouïes d’absorption de larges pans de la société, de forces
politiques antagoniques qu’il a gangréné jusqu’à la moelle.
Le « Non au 5e mandat », à défaut de cette
plateforme politique des jeunes à l’initiative du mouvement protestataire voit,
à contrario une floraison de textes mineurs, subsidiaires qui renforcent l’idée
de la nécessité du départ salvateur de Bouteflika pour sa santé, son passé de
Moudjahid, l’honorabilité de ses précédents mandats et qu’ainsi, même avec le
report des présidentielles, le système est prêt à « lâcher »
comme il l’a ramené, cet ex dauphin de Boumediene, avec les honneurs, pourvu
que le système rentier, dont les louveteaux promettent, aujourd’hui, de
nouveaux gisements de pierres précieuses.
Le système est rompu à ce genre de crise dont il a
l’expérience. Il affûte à l’heure qu’il est ses couteaux, engage déjà à travers
le pays ses opérations de charme dans la distribution de logements sociaux
(campagnes d’attributions largement couvertes dans le JT du 20h de la
télévision nationale algérienne du 5 mars 2019), renouvelle ses pions
dans les postes clé du « gouvernement » (qui n’en a jamais été un
pour de vrai, ne servant que de paravent), lance des ballons sondes dans les
rands étoilés de la Grande muette qui parle beaucoup ces derniers jours.
Paradoxalement, il n’est pas aux abois. Car, pour le
faire trembler, il faut plus que des marches pacifiques ou pacifistes. Surtout
si celles-ci tardent à formuler une plateforme de revendication politique qui
légitimise au-delà de ce « Non au 5e mandat » dont n’a plus besoin
Bouteflika, l’expression singulière et inédite d’une nouvelle Algérie
« jdida »…
Rachid Mokhtari, écrivain journaliste
Honni
par le peuple, le Premier ministre Ahmed Ouyahia aurait été "démis de ses
fonctions par le président Bouteflika" à partir de Genève.
Ahmed Ouyahia aurait été débarqué
L'information circule en pleine dissidence citoyenne
du peuple algérien. Ahmed Ouyahia va servir de premier fusible au clan
Bouteflika. Un "envoyé spécial" de la fratrie des Bouteflika a
signifié au nom de leur aîné Abdelaziz Bouteflika, toujours hospitalisé à
Genève, sa fin de fonctions à Ahmed Ouyahia. D'ailleurs depuis
samedi au moins, on ne lui connaît aucune activité publique.
Cependant, pour des raisons de légalité, le décret de
mise de fin de fonction d'Ahmed Ouyahia ne peut être rendu public tant que le
président est en Suisse. Le nom d'Ahmed Ouyahia avec celui des Bouteflika
(Abdelaziz et Saïd) sont largement revenus dans les slogans particulièrement
violents des centaines de milliers.
Serait-ce suffisant pour calmer la colère populaire
qui exige le départ de tout le système Bouteflika ? Peu sûr. Car si Ahmed
Ouyahia est le symbole de cette incurie nommée Bouteflika, son limogeage ne
suffira certainement pas pour que la dissidence s'arrête.
Depuis plusieurs jours, l'Algérie fonctionne en pilote automatique, sans
président. Quant à l'Exécutif, seuls Noureddine Bedoui et Tayeb Louh
sont encore actifs sur le terrain pour maintenir un semblant de continuité des
affaires. "Ils gèrent les affaires courantes et suivent les dossiers sensibles",
indique une source proche de l'Exécutif.
Le vice-ministre de la Défense, lui aussi, se fait
entendre et continue ses réunions et rencontres au sein de l’état-major
pour maintenir la sécurité du pays.
Hannibal GENSERIC
Les, USA nous ont berné en 1962 en culpabilisant la France et au nom d une prétendue liberté politique fait désormais main basse sur Gaz et pétrole au sud du pays sous base américaine au Sahara en créant sa dépendance technologique numérique et économique et les apparatchik pillent leur peuples avec manne planqué en Helvetie Genève Lausanne Zug Zurich Lugano Neuchâtel Fribourg Interlaken Bernina THURINGE Milan Vaduz et Singapore is
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