Une guerre US contre le Venezuela est-elle promise au succès alors
que les commandos américains commencent à rencontrer de graves problèmes
sur les frontières colombiennes et que la Russie pourrait déployer un
de ses boucliers anti-missiles balistiques au Venezuela ?
Depuis que Juan Guaido a annoncé le 4 mars son intention de
retourner à Caracas, les médias mainstream ne cessent de parler des
"menaces" qu'il risquerait de connaître dans son pays. Washington a
prévenu que s'il arrivait quelque chose à Juan Guaido, "il y aurait des
conséquences".
Le vice-président américain Mike Pence a promis depuis Washington une
"réaction rapide" en cas de "menaces, violences ou intimidations"
contre Guaido. "Les États-Unis attachent la plus grande importance au
retour au Venezuela de Juan Guaido en toute sécurité", a-t-il averti sur
Twitter.
Or, selon les analystes, ce retour constitue une première défaite
pour les États-Unis et leur pion Guaido qui peut être remplacé à tout
moment.
Un changement de stratégie US
Les États-Unis parrainent depuis longtemps des campagnes de
"changement de régime" dans divers pays. En 2002, l’ancien président
vénézuélien Hugo Chavez avait été évincé pendant deux jours à la suite
d’un coup d’État soutenu par les États-Unis, qui a finalement échoué.
Pour certains observateurs, Juan Guaido est un mauvais choix des
États-Unis pour le Venezuela, en l’absence d’un dirigeant authentique.
En un ou deux mois, Guaido a réussi la contre-performance de passer du
président du peuple vénézuélien, où Washington et Bruxelles l’avaient
élevé, à celui de banal chef de l’opposition. Même le président Jair
Bolsonaro, le plus grand partisan de Guaido, ne lui a pas accordé le
protocole réservé à un chef d’État lors de sa visite au Brésil. En
outre, il n’accepte plus une intervention militaire au Venezuela, qui se
déroulerait à partir du territoire brésilien.
Certains commentateurs évoquent même l’hypothèse d’un possible assassinat de Guaido pour passer à la seconde étape.
Il devient de plus en plus clair que les États-Unis sont sur le point
d’abandonner Guaido pour le remplacer par quelqu’un d’autre: par
exemple par un personnage plus disposé à exécuter les plans de la CIA,
conçus pour secouer émotionnellement la population vénézuélienne et
donner aux manifestations une forme extrêmement violente.
Mais une
guerre contre le Venezuela est-elle promise au succès ?
D'ores et déjà les commandos américains commencent à rencontrer de
graves problèmes aux frontières de la Colombie. D'autant plus que selon
des experts, l'invasion étrangère par le Brésil et la Colombie, deux États voisins du Venezuela, n'est pas possible.
À cela s'ajoute l’éventualité d’un déploiement d’un bouclier
anti-missiles balistiques russe au Venezuela, comme l'ont
évoqué certaines sources informées.
La Russie a déjà fait savoir qu’elle ferait tout ce qui est en son
pouvoir pour empêcher une éventuelle intervention militaire des
États-Unis au Venezuela. "Nous sommes très inquiets des provocations des
États-Unis afin de justifier une intervention militaire au Venezuela", a
déclaré, dimanche 3 mars, la présidente du Conseil de la Fédération de
Russie, Valentina Ivanovna Matvienko, soulignant que Moscou "fera tout
pour l'en empêcher".
"Nous pensons que c’est particulièrement cynique de la part des pays
qui se présentent comme des partisans de la démocratie dans le monde
d’essayer de renverser le président au pouvoir et son gouvernement et de
nommer une personnalité de l’opposition à la tête du pays", a souligné
Mme Matvienko.
La Russie arme le Venezuela
Il est vrai que la Russie a assisté, pendant 30 ans, à l’extension de
l’OTAN jusqu’à ses frontières sans pouvoir rien faire. L’ONU étant
subordonnée aux États-Unis, la Russie, considérée comme une puissance
régionale, ne pouvait empêcher les Américains de détruire des États
prospères et riches en pétrole, en prenant leur démocratisation comme
prétexte. La conséquence en a été la perte par la Russie de 80% de son
propre marché de produits de base, indiquent certains analystes.
Or, la Russie a décidé de trouver une issue qu’elle a trouvée dans la
création d’armes impossibles à contrer par les États-Unis. Ces armes
peuvent frapper des cibles stratégiques et économiques aux États-Unis.
La Russie a soigneusement analysé le jeu des Américains dans
l’ex-zone communiste d’Europe au cours des 30 dernières années et est
prête à agir en miroir. Une priorité serait de remplacer les États-Unis
sur le marché traditionnel sud-américain. Et cette opportunité est
fournie par le Venezuela.
Si la Russie aide le Venezuela, plus encore que la Syrie, les
marchandises russes auront un libre accès en Amérique du Sud et en
Amérique centrale. Comme ceinture de protection pour ce nouveau marché,
la Russie pourra installer ses propres boucliers anti-missiles
balistiques, tout comme le Mk-41 américain en Roumanie et en Pologne.
Comme le Mk-41, les lanceurs russes verticaux UKSK peuvent également
être armés de missiles de croisière Kalibr. Ces missiles peuvent toucher
n’importe quelle cible américaine sur la côte atlantique, estiment les
analystes.
Source : Press TV
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