samedi 7 novembre 2015

Ahmed Chalabi, le «félon» de l’Irak, est mort comme un chien galeux

Ahmed Chalabi avait quitté l’Irak en 1956 pour la Grande-Bretagne et les Etats-Unis, où il a milité, à la tête du Congrès national irakien (CNI), contre Saddam Hussein. Des spécialistes de l’Irak soutiennent que le CNI était coaché d’abord par la CIA, puis par le Pentagone.

 Ahmed ChalabiLes partisans de l’ancien dirigeant irakien, Saddam Hussein, doivent certainement être en train de faire la fête. La raison ? Ahmed Chalabi, l’un des principaux instigateurs de l’invasion de l’Irak par les Etats-Unis en 2003, est décédé hier d’une crise cardiaque à l’âge de 71 ans. Ce docteur en mathématiques chiite avait présenté à l’Administration américaine des preuves factices sur les présumées armes de destruction massive de Saddam Hussein qui avaient permis de justifier l’intervention.
Il faut dire qu’à l’époque, l’Administration Bush n’avait pas trop cherché à vérifier le bien-fondé de ces «preuves». Au contraire, les néo-conservateurs américains, poussés par les milieux d’affaires étasuniens, y ont vu une occasion en or pour régler son compte à Saddam Hussein et envahir l’Irak afin de mettre la main sur son pétrole.
Selon des révélations de l’ancien secrétaire au Trésor, Paul O’Neill, reprises par le journaliste Ronald Suskind (The Price of Loyalty), le Conseil national de sécurité de la Maison-Blanche discutait un plan pour l’Irak après Saddam dès février 2001, soit quelques semaines après l’arrivée à la présidence de George Walker Bush, et bien avant l’attentat du 11 Septembre. Selon ce témoin, «Bush voulait chasser Saddam Hussein à n’importe quel prix». Ahmed Chalabi lui offrit donc sur un plateau l’occasion de réaliser son plan machiavélique. Ahmed Chalabi était tellement précieux pour les néo-conservateurs américains qu’il était devenu un protégé de l’Administration Bush, en particulier du Pentagone.
Aujourd’hui, la suite tout le monde la connaît. Non seulement il se révéla que l’Irak n’entretenait aucun lien avec Al Qaîda, mais aussi que Saddam Hussein n’avait pas d’arme nucléaire. Tout le monde atteste aussi que Baghdad n’avait aucun lien avec les attentats du 11 Septembre 2001. Les accusations portées par l’Administration Bush à l’encontre de l’Irak ont été démontrées comme non fondées,
y compris par le Sénat américain, Saddam Hussein considérant l’extrémisme islamiste comme une menace pour son régime.
Trahisons et escroqueries
Quid de l’argument des missiles de longue portée et des armes de destruction massive fourni par Washington pour envahir l’Irak ? L’Iraq Survey Group (ISG) chargé par le gouvernement américain de trouver ces armes déclara, en septembre 2004, qu’«il n’y avait plus aucune production d’arme chimique depuis 1991, ni aucun programme en cours en vue d’en obtenir de nouvelles, et que seules ont été alors collectées dans tout le pays 500 munitions abandonnées ou oubliées et dans un état dégradé, datant de la guerre Iran-Irak». Comme souligné plus haut, en réalité ce conflit devait surtout servir aux Etats-Unis à placer des troupes et des bases en permanence sur le sol irakien pour avoir un contrôle sur le golfe Persique.
Il permettait également à beaucoup d’entreprises occidentales de prendre le contrôle des puits de pétrole irakien. Il s’agissait donc bien d’une raison motivée par les analystes de la géopolitique du pétrole. Revenu à Baghdad dans la foulée de la chute de Saddam Hussein, Ahmed Chalabi — qui est connu pour avoir roulé pour de nombreux services de renseignement occidentaux et moyen-orientaux hostiles à Saddam Hussein — avait été nommé vice-Premier ministre, entre avril 2005 et mai 2006, et (comme par hasard) ministre du Pétrole… pour services rendus.
Mais cela n’a pas duré. Il est tombé en disgrâce à Washington quand il était devenu évident que lui et son groupe avaient menti sur l’Irak. Pis encore, soupçonné d’avoir trahi aussi les Etats-Unis en révélant certains de leurs secrets à l’Iran, Ahmed Chalabi était même devenu persona non grata jusque dans l’ambassade américaine à Baghdad. A cela s’ajoute une accusation pour détournement de plusieurs centaines de millions de dollars de la deuxième plus grande banque de Jordanie. Il fut même visé par un mandat d’arrêt. Honni des Irakiens, il vécut par la suite comme un paria. Comme tous les félons et les traîtres, il a eu la fin que tout le monde lui prédisait.


Source : El Watan (Algérie)

 Commentaire D'H. Genséric

" L'humanité se compose de deux minuscules minorités : celle des brutes féroces, des traîtres, des sadiques systématiques d'une part, et de l'autre celle des hommes de grand courage et de grand désintéressement qui mettent leur pouvoir, s'ils en ont, au service du bien.
Germaine tillion, 1944, 
 
Comme Chalabi, Marzouki et Ghannouchi ont vécu en Angleterre  et en France sous la protection des services secrets occidentaux et financés par les "démocraties" des roitelets fainéants du Qatar et de l'Arabie. Après les émeutes téléguidées du sinistre "Printemps Arabe", ces tristes sires furent rapatriés dans les bagages du MI6, du Mossad et de la CIA. Ils ont été mis aux commandes de la Tunisie afin de la dépecer, et de la vendre par morceaux aux valets du sionisme et de l'impérialisme, à l'exemple de Chalabi en Irak. Actuellement, les banques "islamiques" saoudiennes et qataries achètent les stades, les autoroutes, les grandes sociétés nationales, etc...en démantelant le tissus industriel que Bourguiba et Ben Ali ont mis des décennies à construire. Ces deux présidents n'étaient pas des démocrates, mais au moins, ils aimaient et défendaient leur pays contre les vendus et les traîtres, dont, justement, Ghannouchi et Marzouki étaient des chefs de file.
Les chiens galeux et les traîtres  finissent toujours dans les poubelles de l'Histoire.                  

La Tunisie, la Libye, l'Égypte, la Syrie ont "accouché", à partir de 2011, de mouvements « révolutionnaires » plus ou moins spontanés, plus ou moins "nationaux", qui devaient tous transformer leur pays et améliorer la situation. Aujourd'hui, force est de constater leur échec complet. Certes, il ne fait aucun doute que les régimes objets de la "vindicte populaire" aient été autoritaires ou dictatoriaux, policiers ou répressifs et, pour certains, corrompus.  La contestation et les aspirations au changement étaient donc tout à fait légitimes. Mais nous avons montré que la spontanéité de ces « révolutions » était  factice et que celles-ci s'inscrivaient dans une stratégie conçue outre-Atlantique afin d'installer les Frères musulmans au pouvoir partout au Moyen-Orient. Nul ne peut nier non plus que ces « révolutions » n'ont connu succès et retentissement que dans les pays où les régimes en place déplaisaient à Washington. Aucun allié des Américains - notamment, le Maroc, le Koweït, les EAU,  l'Arabie saoudite et le Qatar - n'a connu de tels phénomènes et la révolution populaire au Bahreïn a été réprimée dans le sang sans que l'Occident ne trouve quoi que ce soit à y redire.
L'effet de ces révolutions ? Les Etats sont durablement désorganisés, détruits, divisés. Les conséquences de ces révolutions ont été l'expansion de l'insécurité (guerre civile, terrorisme) et de la criminalité (assassinats, enlèvements, trafic d'armes, etc.), l'effondrement économique (cessation d'activités, départ des entreprises étrangères, destruction des infrastructures, etc.) et l'exode des populations (départ de travailleurs étrangers, réfugiés, migration vers l'Europe), l'expulsion des minorités religieuses (principalement chrétiennes) et la destruction de sites inscrits au patrimoine mondial de l'humanité.
Si nous ne saurions regretter les autocrates déchus, il convient de rappeler qu'en dépit des nombreuses turpitudes du clan Ben Ali-Trabelsi, la Tunisie vivait mieux avant sa révolution. Son tourisme était florissant et l'implantation sur son sol d'entreprises européennes contribuait à son développement. Sous Kadhafi, la Libye avait le plus haut niveau de revenus par tête de toute l'Afrique, les femmes y bénéficiaient du niveau d'éducation le plus élevé de tout le continent ; le pays accueillait 3 à 4 millions de travailleurs étrangers et participait à la lutte contre les djihadistes.  
Le bilan des pseudo mouvements « pro démocratie » encouragés et soutenus - si ce n'est manipulés - par l'Occident est donc désastreux pour les pays concernés, leur population, comme pour l'idéal même de la démocratie. 
              Hannibal GENSERIC