Selon le quotidien russe La Pravda, la
Russie n’exclurait pas de recourir à une intervention militaire contre
deux pays qu’elle accuse de servir de base arrière pour les groupes
islamistes armés dont ils financent les activités.
Pour Moscou,
l’Arabie Saoudite et le Qatar représentent une menace pour sa sécurité
et seules des frappes directes contre ces groupes dans ces deux
monarchies du Golfe pourraient stopper la déferlante de Daech et des
autres mouvements terroristes de même obédience.
Le journal russe
croit savoir que l’intervention militaire de la Russie en Syrie, dans
laquelle ont été utilisées des armes stratégiques, «est un signal lancé
aux pays qui soutiennent le terrorisme». Ainsi, l’armée russe ne compte
pas se limiter à la seule Syrie et devrait étendre ses opérations
antiterroristes à d’autres pays du Moyen-Orient. La Russie
s’acheminerait vers un élargissement du champ d’action de son armée de
l’air en visant la matrice même du terrorisme islamiste, au cœur des
deux pays qui en sont les principaux bailleurs de fonds depuis les
années 1980. Si aucun lien direct n’est prouvé entre les régimes
saoudien et qatari avec Daech, les experts s’accordent à dire que des
institutions «indépendantes» dans ces deux richissimes monarchies du
Golfe concourent, depuis plusieurs années déjà, au renforcement des
groupes islamistes armés en Irak, en Syrie et, plus près de chez nous,
en Libye et dans la région Sahel, infestée par une pléthore
d’organisations terroristes.
La Russie envisagerait, toujours
selon le média moscovite, de porter l’affaire devant le Conseil de
sécurité où elle demanderait un mandat de l’ONU pour mener ses frappes
aériennes en Arabie Saoudite et au Qatar. Un mandat que la Russie sait
d’ores et déjà qu’elle n’obtiendra pas, mais une telle démarche viserait
à piéger les alliés occidentaux de ces deux pays qui se trouvent au
banc des accusés depuis les derniers attentats sanglants de Paris et qui
ont fait 130 morts.
La décision de mener des frappes aériennes hors de Syrie serait intervenue, selon La Pravda, suite
à l’attentat qui a ciblé un avion civil battant pavillon russe en
Egypte. Moscou compte appliquer l’article 51 de la Charte des Nations
Unies qui considère comme «droit naturel» la «légitime défense,
individuelle ou collective, dans le cas où un membre des Nations unies
est l’objet d’une agression armée, jusqu’à ce que le Conseil de sécurité
ait pris les mesures nécessaires pour maintenir la paix et la sécurité
internationales». L’article 51 stipule, par ailleurs, que «les mesures
prises par des membres dans l’exercice de ce droit de légitime défense
sont immédiatement portées à la connaissance du Conseil de sécurité et
n’affectent en rien le pouvoir et le devoir qu’a le Conseil (…) d’agir à
tout moment de la manière qu’il juge nécessaire pour maintenir ou
rétablir la paix et la sécurité internationales».
Un troisième
«ennemi» est dans le collimateur de la Russie : la Turquie. Une
extension de la guerre à ce grand pays, aux portes de l’Europe
occidentale et membre de l’Otan, signifierait que la guerre en Syrie
prendrait la forme d’un conflit généralisé, comme l’avait prédit Damas.
Plusieurs raids ont déjà été menés au plus près des frontières turques –
et même au-delà – ces derniers jours.
Le monde n’a jamais été aussi proche d’une troisième guerre mondiale depuis la crise des missiles, il y a 53 ans.
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