S'il faut soutenir l'éradication de Daech, il faut aussi dire que cette élimination ne réglera qu'une partie du problème. « La Turquie, dernier califat, est aussi dans un processus
mental très profond de reconstitution de l’Empire ottoman. »
Les centaines de victimes du 13 novembre ont
enfin convaincu notre Président de mener une guerre « impitoyable »
contre Daech. Passons sur les erreurs diplomatiques et les retards dont
il s’est rendu coupable depuis trois ans. Et sur les différents leurres
qu’il nous a proposés : laïcité, esprit du 11 janvier, COP21.
S’il faut soutenir l’éradication de Daech, il faut aussi dire que cette élimination ne réglera qu’une partie du problème. Et nos dirigeants à courte vue devraient préparer enfin les Français aux turbulences futures, quitte à leur faire quelques cours de géopolitique plutôt que d’écologie ou de vivre ensemble. Or, MM. Hollande et Fabius, comme M. Juppé, préfèrent nous laisser croire qu’une fois Daech éliminé, la fête pourra reprendre.
Car ceux qui minimisaient l’importance de Daech, par complaisance ou par aveuglement, avaient en partie raison. En effet, Daech, « ce n’est tout de même pas le IIIe Reich » (Régis Debray) ; son élimination devrait donc être un objectif réaliste, comme le disait Boualem Sansal au Figaro il y a quelques mois :
« Cet “État” sème la terreur et le chaos, mais est appelé à disparaître. En revanche, l’islamisme, dans sa version totalitaire et conquérante, s’inscrit dans un processus lent et complexe. Sa montée en puissance passe par la violence, mais pas seulement. Elle se fait également à travers l’enrichissement des pays musulmans, la création d’une finance islamique, l’investissement dans l’enseignement, les médias ou les activités caritatives. […] L’État islamique est trop faible intellectuellement pour tenir sur la durée. l’État islamique est une diversion. »
Et il ne faudrait pas qu’il devienne aussi la nouvelle diversion que notre Président propose aux Français pour éviter de voir l’émergence de vrais califats autrement plus puissants et menaçants. Et Boualem Sansal poursuit :
« La Turquie, dernier califat, est aussi dans un processus mental très profond de reconstitution de l’Empire ottoman. »
L’attitude ambiguë d’Ankara dans la crise des migrants et dans la lutte contre Daech, comme vient de le montrer l’affaire de l’avion russe, ou encore la profanation de la minute de silence dans le stade d’Istanbul par des milliers de « Allahou Akbar », accompagnés de slogans favorables à Erdoğan et aux… « martyrs », (les terroristes morts) sont des signes inquiétants qui doivent amener les dirigeants européens à adopter, enfin, une ligne ferme face à la Turquie. Et les électeurs à voter pour des candidats intraitables sur les questions de l’islamisme et de l’entrée de la Turquie dans l’Union européenne.
S’il faut soutenir l’éradication de Daech, il faut aussi dire que cette élimination ne réglera qu’une partie du problème. Et nos dirigeants à courte vue devraient préparer enfin les Français aux turbulences futures, quitte à leur faire quelques cours de géopolitique plutôt que d’écologie ou de vivre ensemble. Or, MM. Hollande et Fabius, comme M. Juppé, préfèrent nous laisser croire qu’une fois Daech éliminé, la fête pourra reprendre.
Car ceux qui minimisaient l’importance de Daech, par complaisance ou par aveuglement, avaient en partie raison. En effet, Daech, « ce n’est tout de même pas le IIIe Reich » (Régis Debray) ; son élimination devrait donc être un objectif réaliste, comme le disait Boualem Sansal au Figaro il y a quelques mois :
« Cet “État” sème la terreur et le chaos, mais est appelé à disparaître. En revanche, l’islamisme, dans sa version totalitaire et conquérante, s’inscrit dans un processus lent et complexe. Sa montée en puissance passe par la violence, mais pas seulement. Elle se fait également à travers l’enrichissement des pays musulmans, la création d’une finance islamique, l’investissement dans l’enseignement, les médias ou les activités caritatives. […] L’État islamique est trop faible intellectuellement pour tenir sur la durée. l’État islamique est une diversion. »
Et il ne faudrait pas qu’il devienne aussi la nouvelle diversion que notre Président propose aux Français pour éviter de voir l’émergence de vrais califats autrement plus puissants et menaçants. Et Boualem Sansal poursuit :
« La Turquie, dernier califat, est aussi dans un processus mental très profond de reconstitution de l’Empire ottoman. »
L’attitude ambiguë d’Ankara dans la crise des migrants et dans la lutte contre Daech, comme vient de le montrer l’affaire de l’avion russe, ou encore la profanation de la minute de silence dans le stade d’Istanbul par des milliers de « Allahou Akbar », accompagnés de slogans favorables à Erdoğan et aux… « martyrs », (les terroristes morts) sont des signes inquiétants qui doivent amener les dirigeants européens à adopter, enfin, une ligne ferme face à la Turquie. Et les électeurs à voter pour des candidats intraitables sur les questions de l’islamisme et de l’entrée de la Turquie dans l’Union européenne.
Source : Pascal Célérier