Samedi 14 novembre, après s’être entretenu avec des
parlementaires et des intellectuels français, le président syrien a
accordé à “Valeurs actuelles” un entretien exclusif. Il expose en quoi
la politique étrangère de la France, alignée sur celle des États· Unis,
l’a menée dans une impasse, y compris dans son combat contre les
terroristes de l’État islamique.
Comment souder la population avec Daech…
On évitera donc les fatwas visant à interdire d’écoute les propos des
gens que nous n’aimons pas, véritable cancer de l’intelligence – sans
doute ces belles âmes pensent-elle que, dépourvu de cerveau, vous ne
pourrez pas faire la part des choses, et que, gentiment, vous goberez
tout ce que dira votre Président, qui lui ne ment jamais… Il faut dire
que ça marche souvent. Pour mémoire, Assad est le chef des troupes qui
combattent sur le terrain Al-Qaïda, l’Armée Islamique et Daech… Et que
l’armée syrienne a déjà perdu environ 90 000 soldats, dont on ne parle
jamais… Le grave problème pour notre propagande, c’est que, quand on
l’écoute, on voit bien qu’on a affaire un type qui est tout sauf fou…
Moi, j’aimerais beaucoup avoir un Président de la République dont les
discours et agissements fassent qu’un homme comme Bachar al-Assad ne
soit pas en mesure de pouvoir nous faire la leçon comme il la fait là,
brillamment, en ayant parfaitement raison ! Je rêverais, que ce soit
nous, par notre comportement honorable et respectable, qui puissions le
faire, c’est difficile en ayant armé des islamistes et soutenu leurs
financiers.
Comme disent les Russes, « Tout ce que les communismes disaient sur
le communisme était faux. Mais tous ce que les communistes disaient sur
le capitalisme était vrai ». Les pires saloperies que le gouvernement
français a faites en Syrie – poursuivant une longue lignée, c’est
souvent Bachar al-Assad qui vous en signalera l’existence, bien avant le Monde et Libération, s’ils le font un jour…
« Afin de faciliter l’action des forces libératrices [sic]… un effort spécial doit être fourni pour éliminer certains individus clés [et] procéder à des perturbations internes en Syrie. La CIA est préparée, et le SIS (MI6) tentera de provoquer des sabotages mineurs et des incidents [sic] en Syrie, en travaillant à l’aide de contacts avec des individus… un degré nécessaire de peur… des conflits frontaliers [mis en scène] fourniront un prétexte d’intervention… la CIA et SIS devraient utiliser… leurs capacités à la fois psychologiquement et d’action sur le terrain pour faire croître la tension ». [Rapport déclassifié des services secrets américains pour l’assassinat de trois officiels syriens, 1957]
Alors je ne demande qu’une seule chose, pour démêler le vrai du faux, une rigoureuse enquête publique et indépendante !
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“La France ne peut lutter contre les terroristes en conservant ses liens avec le Qatar et l’Arabie Saoudite qui les arment”
Source : Valeurs Actuelles, 19/11/2015 : Entretien exclusif avec Bachar al-Assad
Que diriez-vous des propos tenus par le président François Hollande : « Le président Assad est à l’origine du problème, il ne peut pas faire partie de la solution ». Considérez-vous qu’il s’agit d’une opinion générale ? Quelle serait votre réponse ?
Je répondrais tout d’abord par la question suivante : le peuple syrien a-t-il désigné le président Hollande pour être son porte-parole ? Accepteriez-vous, en tant que citoyen français, qu’une remarque pareille vienne d’un homme politique étranger, quel qu’il soit ? Ne serait-ce pas une offense
au peuple français ? Nous voyons les choses de manière identique.
N’est-ce pas insulter le peuple syrien que de tenir de tels propos ?
Cela ne veut-il pas dire qu’il ne reconnaît pas ce peuple ?
La France a, par ailleurs, toujours été fière du patrimoine et des
principes de la Révolution française, et peut-être aussi de la
démocratie et des droits de l’homme. Or, le premier principe de la démocratie étant le droit des peuples à choisir leur président, c’est une honte
qu’il dise, lui qui représente le peuple français, une chose qui va à
l’encontre des principes de la République française et du peuple
français. De même, il
est honteux pour lui de tenter d’insulter un peuple civilisé riche d’une
histoire de plusieurs milliers d’années comme le peuple syrien.
Telle est ma réponse, mais je pense que cela ne changera rien à la
réalité des choses en Syrie, car les faits ne seront pas altérés par de
telles déclarations.
Incise : je redonne les résultats de ce sondage réalisé par le BBC en Syrie – à prendre avec recul, mais cela existe…
Assad disposerait d’un important soutien des 50 % de la population vivant sous son contrôle, ce qui peut sembler logique vu qu’il est le rempart contre Daech… Bref, “c’est compliqué”, alors l’ancienne puissance coloniale qui vient lui dire de partir…
Si vous aviez à adresser un message à MM. Hollande et Fabius,
notamment à la suite des attentats de vendredi dernier à Paris,
serait-ce: « Coupez immédiatement vos relations avec le Qatar et l’Arabie Saoudite ? »
Un tel message comporte plusieurs facettes : sont-ils indépendants
pour que je leur adresse un tel message et leur appartient-il d’y
répondre favorablement ? À vrai dire, la politique actuelle de la France n’est pas indépendante de celle des États-Unis.
Adresser un tel message ne mènerait donc strictement à rien. Néanmoins,
s’il m’appartient d’espérer certains changements dans la politique de
la France, la première chose qui serait à faire, ce serait de redonner une politique réaliste à la France, une politique indépendante et amie du Moyen-Orient et de la Syrie.
La France devrait aussi prendre ses distances vis-à-vis de la politique américaine de deux poids deux mesures.
Ainsi, si MM. Hollande et Fabius veulent soutenir le peuple syrien,
comme ils le prétendent, notamment en faveur de la démocratie, ils feraient mieux de soutenir d’abord le peuple saoudien.
Si vous avez un problème concernant la démocratie avec l’État syrien,
comment pouvez-vous établir de bonnes relations et des liens d’amitié
avec les pires États du monde et les plus sous-développés, tels l’Arabie
Saoudite et le Qatar ? Une telle contradiction manque de crédibilité.
Enfin, il est normal qu’un responsable oeuvre dans l’intérêt de son
peuple. La question que je pose dans ce message est la suivante: «
La politique adoptée par la France durant les cinq dernières années
a-t-elle été bénéfique au peuple français ? Qu’a gagné le peuple
français à une telle politique ? » Je suis certain que la réponse
serait: « Rien. » La preuve en est ce que j’ai dit il y a plusieurs
années, à savoir que jouer avec la ligne de faille en Syrie, c’est jouer
avec un séisme qui aura des répercussions dans le monde entier,
notamment en Europe, parce que nous en sommes
l’arrière-cour géographiquement et géopolitiquernent parlant. À
l’époque, on avait dit: « Est-ce une menace ? » Je ne menaçais personne.
L’attentat de Charlie Hebdo a eu lieu en début d’année, j’ai dit à l’époque que ce n’était que le sommet de l’iceberg.
Ce qui s’est produit vendredi en est une preuve supplémentaire. MM.
Hollande et Fabius devraient par conséquent changer de politique dans
l’intérêt de leur peuple, c’est alors que nos intérêts avec le peuple
français convergeront notamment dans la lutte contre le terrorisme. Le message final consisterait donc à les appeler à être sérieux lorsqu’ils parlent de lutte contre le terrorisme. Tel est mon message.
Les experts français disent que les terroristes ont
certainement été entraînés au Moyen-Orient. Nous ne disposons pas
d’informations à ce sujet. Qu’est-ce qui serait nécessaire pour obtenir
ce genre de collaboration entre Paris et Damas ?
Ce dont vous avez besoin, c’est d’abord de sérieux. Si
le gouvernement français n’est pas sérieux dans son combat contre le
terrorisme, nous ne perdrons pas notre temps à collaborer avec un pays,
ou un gouvernement, ou une institution qui soutient le terrorisme.
Il faut d’abord que vous changiez de politique et que celle-ci soit
fondée sur le seul critère, et non plusieurs, de faire partie d’une
alliance joignant des pays qui luttent uniquement contre le terrorisme
et non des pays qui soutiennent le terrorisme et le combattent en même
temps. Nous aimerions établir une telle collaboration, non seulement
avec la France, mais avec n’importe quel État, mais une telle
coopération doit se faire dans un environnement adéquat, s’appuyer sur
certains critères et se faire dans des conditions précises.
Dans l’avenir, si le gouvernement change, serait-ce possible ?
En politique, il n’y a de place ni pour l’amitié ni pour les émotions. Il n’y a que les intérêts. C’est
bien mon rôle en tant qu’homme politique. C’est aussi le leur en tant
qu’hommes politiques dans leur pays. Il ne s’agit pas pour moi d’aimer
ou de ne pas aimer Hollande. Ça n’a rien à voir. Mon devoir est de
savoir ce qui est le mieux pour les Syriens. Il leur incombe d’oeuvrer
dans l’intérêt de leurs compatriotes français. Dans l’avenir, nous
n’avons aucun problème. Le problème est dans les politiques et non dans
les émotions.
Vous avez rencontré le président Poutine. Je ne vous
demanderai pas ce qu’il vous a dit. Mais j’aimerais vous poser la
question suivante: si quelqu’un disait que Poutine est la dernière
personne à défendre l’Occident, seriez-vous d’accord ? Serait-il
vraiment le dernier chef d’État à défendre la civilisation occidentale
chrétienne ?
Vous voulez savoir si je pense qu’il défend ou non l’Europe occidentale ?
Exactement.
C’est exact sur le plan réaliste. Lorsque vous parlez de terrorisme,
il n’y a qu’une seule arène, c’est à la fois la Syrie, la Libye, le
Yémen, mais aussi la France. Le tout constitue une seule arène. Donc, ce
qui a incité à la coalition russe qu’ils avaient annoncée quelques mois
avant d’envoyer leurs forces en Syrie est le fait que, si nous ne
combattons pas le terrorisme en Syrie, ou peut-être dans d’autres
endroits du monde, il frappera partout y compris en Russie.
C’est donc exact. Quand vous combattez le terrorisme en Syrie, vous
défendez la Russie, l’Europe et d’autres continents. C’est tout à fait
exact.
Ce fut notre opinion pendant des décennies, pendant que nous
combattions les terroristes Frères musulmans dans les années 1970 et
1990. Nous avons eu cette impression et nous avons toujours réclamé une
coalition internationale de lutte contre le terrorisme, car le
terrorisme ne reconnaît pas de frontières politiques et ne s’intéresse
pas aux procédures. Quelles que soient les mesures que vous avez prises
en France après Charlie Hebdo, ce qui s’est passé à Paris corrobore
cette théorie. C’est donc tout à fait exact. Quiconque combat le
terrorisme quelque part, et Poutine n’est pas le seul à le faire,
protège le reste du monde.
Voici une question un peu difficile. Il y a eu une conférence
à Vienne, samedi, sur la Syrie, mais aussi, à Antalya, en Turquie, le
G20, les 15 et 16 novembre. Divers présidents ont dit à plusieurs
reprises: « La solution réside dans le départ de Bachar al-Assad. »
Êtes-vous prêt, personnellement, à renoncer au pouvoir au cas où ce
serait la meilleure solution pour protéger la Syrie ?
C’est une question à double volet. Concernant le premier, à savoir si
je ferais tout pour satisfaire une demande étrangère ? Ma réponse est
non. Je ne le ferais pas quelle que soit cette demande, peu importe
qu’elle soit petite ou grande, importante ou non. Ils n’ont rien à voir
avec la décision syrienne. La seule chose qu’ils ont faite jusqu’à
présent, c’est de fournir du soutien aux terroristes par divers moyens
et en leur procurant un refuge et un soutien direct. Ils sont en train
de créer des problèmes et ne font nullement partie de la solution. Quoi
qu’ils disent, nous ne répondrons pas, parce qu’ils ne nous intéressent
pas, pour être franc.
Quant au second volet de votre question, en ce qui me concerne, en
tant que Syrien, je réponds seulement à la volonté de la Syrie. Cela
dit, une telle volonté doit bien entendu émaner d’un consensus de la
majorité des Syriens. Le seul moyen de savoir ce que les Syriens
veulent, c’est à travers les urnes.
Par ailleurs, pour qu’un président vienne au pouvoir ou le quitte,
dans tout État qui se respecte, respecte sa civilisation et son peuple,
cela doit se faire à travers un processus qui reflète sa Constitution.
C’est la Constitution qui emmène un président au pouvoir et c’est la
Constitution qui le fait quitter le pouvoir à travers le Parlement, les
élections, le référendum et ainsi de suite. C’est le seul moyen pour un
président de venir au pouvoir ou de le quitter.
Tous ces entretiens montrent que la seule solution pour la
Syrie, mais aussi pour l’Irak et le Liban, c’est la partition. Nous en
entendons beaucoup parler, comme vous le savez. De même que l’on parle
de sécularité et de sectarisme. On dit beaucoup de choses un peu
partout, et vous le savez mieux que nous, en ce qui concerne la Syrie,
la région littorale, mais aussi l’Irak et le Liban, qu’en pensez-vous ?
Ils veulent donner l’impression dans les médias occidentaux que le
problème dans la région est une guerre civile entre les diverses
composantes, religions, ethnies, qui ne veulent pas cohabiter. Ils
disent alors « Pourquoi ne divisent-elles pas leur patrie ? Elles
pourront alors rester chacune dans leur région ». En fait, le problème
est tout autre, car vous pouvez voir maintenant toutes ces composantes
mener ensemble une vie normale, dans les régions qui se trouvent sous le
contrôle du gouvernement.
Par conséquent, si la communauté internationale veut diviser, il faut
tracer des lignes très claires entre ces composantes, qu’elles soient
ethniques, confessionnelles ou sectaires.
Le cas échéant, si la région en arrive jusque-là, je vous dis qu’il y
aura des mini-États qui s’engageront les uns contre les autres dans des
guerres qui dureront des siècles. Toute situation de ce genre signifie
des guerres permanentes.
Pour ce qui est du reste du monde, cela signifie davantage
d’instabilité et de terrorisme qui pourraient être exportés dans le
monde entier. Telle est la situation et c’est bien entendu très
dangereux de réfléchir de la sorte. Nous ne voulons pas qu’il y ait un
environnement social favorable à cette division. Si vous interrogez
maintenant n’importe quel Syrien, qu’il soit pour ou contre le
gouvernement, tout le monde vous dira qu’il soutient l’unité de la
Syrie.
Vous avez évoqué la Constitution. Dans quelques mois, il y
aura des élections en Syrie. Êtes-vous prêt à avoir des observateurs
internationaux lors de ce scrutin ?
Oui. Mais nous avons bien précisé qu’une observation internationale
ne signifie pas les organisations des Nations unies, qui n’ont
franchement aucune crédibilité, car elles sont sous le contrôle des
Américains et de l’Occident en général.
Donc, lorsque nous parlons d’observation internationale, de
participation ou de coopération, cela veut dire certains États qui
ont-été impartiaux durant la crise, qui n’ont pas soutenu le terrorisme
et qui n’ont pas essayé de politiser leurs positions vis-à-vis des
événements en Syrie. Tels sont les États qui peuvent participer à une
telle coordination ou observation. Mais nous n’avons pas d’objection de
principe.
Nous avons parlé du Qatar et de l’Arabie Saoudite, mais nous
n’avons pas évoqué la Turquie, qui permet à des centaines de milliers de
réfugiés de franchir ses frontières. Il semble même qu’elle permette le
passage des djihadistes vers la Syrie. Comment voyez-vous donc le rôle
de la Turquie ?
C‘est
le rôle le plus dangereux dans la situation, car la Turquie a offert
toutes sortes de soutien à ces terroristes et à toutes leurs variantes. Certains
pays soutiennent le Front al-Nosra, lié à al-Qaïda. D’autres
soutiennent Dae’ch. La Turquie, elle, soutient les deux organisations,
ainsi que d’autres en même temps. Elle leur fournit des ressources
humaines en recrutant des combattants, un soutien logistique, financier,
des armements et une surveillance.
Même les manœuvres menées par l’armée turque sur les frontières durant les combats en Syrie avaient cet objectif. Les Turcs leur fournissent même l’argent collecté de partout dans le monde, à travers la Turquie. Dae’ch vend également le pétrole en Turquie. Il est donc clair que ce pays joue le pire des rôles dans notre crise. Cela
est directement lié à Erdogan en personne, de même qu’à Ahmet
Davutoglu, son premier ministre, les deux étant le reflet de leur
véritable idéologie, celle des Frères musulmans.
Vous pensez qu’il est membre de la confrérie des Frères musulmans ?
Il n’appartient pas nécessairement à l’organisation, mais son épouse
l’est à 100%. Il s’intéresse beaucoup à l’islam politique, un islam
opportuniste qui n’a rien du vrai islam. C’est comme ça que nous voyons
les choses, car il ne faut pas politiser la religion. C’est donc
directement lié à lui et à son
désir de voir les Frères musulmans gouverner le monde arabe tout entier,
de manière à ce qu’il puisse le contrôler comme étant son grand sultan,
ou plutôt son imam. Tel est le rôle que joue la Turquie.
Vous connaissez la situation dans laquelle nous nous
retrouvons après les attentats du vendredi 13 à Paris, et même déjà lors
de l’attentat de Charlie Hebdo, et même avant … Vous en avez parlé,
mais je voudrais insister davantage là-dessus. Pensez-vous que la France
ne pourra pas combattre le terrorisme tant qu’elle poursuivra ses
relations avec le Qatar et l’Arabie saoudite ?
Oui. J’ajouterais même : vous ne pouvez pas combattre le terrorisme
si vous n’entretenez pas des relations avec la force qui lutte contre
Dae’ch et le terrorisme sur le terrain. Vous
ne pouvez pas combattre le terrorisme en adoptant de mauvaises
politiques qui soutiennent directement ou indirectement le terrorisme.
Si vous ne disposez pas de tous ces facteurs, vous ne pourrez pas le
faire. Et nous ne pensons pas que votre gouvernement l’a pu jusqu’à
présent.
Propos recueillis par André Bercoff, Pierre-Alexandre Bouclay et Yves de Kerdrel
OB : On comprend pourquoi il faut impérativement “protéger” les Français de ce genre de propos et accusations, des fois que, sans tout gober, ils demandent des enquêtes sérieuses là-dessus…
Bien peu de médias ont réagi à tout ceci aujourd’hui, non plus… Triste époque.
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Ce qu’Assad a dit à nos députés
La rédaction de Valeurs actuelles était présente lors de la
rencontre entre le président syrien et les parlementaires français.
Récit.
De Gaulle avait bien de la chance : vers cet Orient compliqué, plus
question de voler avec des idées simples. Du 11 au 14 novembre, une
délégation, comprenant des membres de l’Assemblée nationale, des
entrepreneurs, des intellectuels et des journalistes, s’est rendue à
Damas, à l’initiative de l’association SOS Chrétiens d’Orient qui fait
un remarquable travail d’aide et de solidarité avec les minorités
persécutées par les islamistes de Dae’ch, notamment en Syrie et en Irak,
ainsi qu’une action prolongée auprès des réfugiés syriens au Liban et
en Jordanie. Le samedi 14, nous étions reçus en audience particulière
par le président syrien, Bachar al-Assad. Les journalistes de Valeurs
actuelles étaient les seuls à assister à une conversation avec les
parlementaires, emmenés par Thierry Mariani.
Comment celui que l’on donnait pour mort et enterré il y a trois ans
est-il devenu aujourd’hui un partenaire incontournable de la gigantesque
partie d’échecs qui se joue entre les États-Unis, la Russie, l’Iran, la
Turquie et l’Europe ? Il a essayé de nous l’expliquer. Soyons clairs :
tout le monde sait que Bachar al-Assad n’est pas un petit saint, tant
s’en faut, et qu’il a recouru, plus souvent qu’à son tour, à des
méthodes expéditives contre ses ennemis et surtout contre les éléments
de son propre peuple. Mais les plus résolus des adversaires du numéro un
syrien sont aujourd’hui convaincus que, dans les circonstances
présentes, son départ signifierait à court terme la “dae’chisation” ou
la partition de la Syrie. L’on doit écouter Bachar sans forcément
l’approuver.
“Hollande et Fabius combattent le terrorisme d’une main et le soutiennent d’une autre.”
Ce qu’il a dit en substance à la délégation française, c’est qu’il ne
comprenait pas les deux poids deux mesures de notre gouvernement. Pourquoi décréter sanctions et embargo total envers son pays alors que l’on commerce et fraternise avec l’Arabie Saoudite,
pays où l’on décapite deux fois par semaine et où l’on flagelle plus
souvent qu’à son tour, pays qui empêche les femmes de conduire et autres
joyeusetés du même acabit ? Chacun sait qu’en 1982 son père, Hafez
al-Assad, avait éradiqué les islamistes de Hama, faisant plusieurs
milliers de morts. Ce qui n’avait pas empêché, deux ans plus tard,
François Mitterrand de venir en visite officielle en Syrie. « Je ne
demande pas à François Hollande de m’aimer. L’amour, c’est ce qui se
passe entre un homme et une femme. Cela n’a rien à voir avec les
relations d’État à État, ajoute-t-il, je lui demande simplement de
considérer les intérêts de la France. Entre Dae’ch et le régime syrien, il faut choisir. »
Je pense à Manuel Valls qui vient de déclarer que les attentats en
France s’organisaient, se préparaient et s’initiaient en Syrie. À la
question de savoir s’il pouvait y avoir coopération entre notre pays et
le sien concernant le renseignement et l’échange d’informations, il
répond :
« Comment
voulez-vous qu’il y ait coopération à partir du moment où vous refusez
tout autre contact, où il n’est pas question de rouvrir votre ambassade
et encore moins de faire une déclaration reconnaissant l’actuel régime
syrien comme légitime ? À partir du moment où Hollande et Fabius font de
mon élimination une condition sine qua non, ils ne peuvent pas me
demander d’échanger avec eux. En fait, leur contradiction profonde,
c’est qu’ils combattent le terrorisme d’une main et le soutiennent d’une
autre, en fournissant armes et matériel à une opposition qui n’a
strictement rien de modéré et encore moins de laïc. Nous avons
actuellement en Syrie 20.000 djihadistes étrangers qui combattent au
sein de Dae’ch, d’Al-Nosra ou autre, et vous savez parfaitement bien qui
les finance. »
Et Bachar al-Assad d’enchaîner sur la question de la laïcité: « Les
deux piliers du Moyen-Orient sont l’arabisme et l’islam. Comme des
millions de mes compatriotes, je suis nationaliste arabe et laïc. Je
vous le dis franchement : je me sentirai toujours plus proche d’un chrétien syrien que d’un musulman indonésien. L’Occident
a combattu de toutes ses forces la nation arabe : aujourd’hui, elle a
en face d’elle l’islamisme wahhabite et nous en payons tous le prix.»
André Bercoff
Je ne suis pas dans le secret des Dieux, mais en lisant ça, j’imagine que quelques confidences d’Assad ont dû conduire les journalistes de Valeurs Actuelles à aller fissa demander une interview à Squarcini, où l’ancien chef de la DST a confirmé que Manuel Valls a refusé de négocier avec Assad pour obtenir entre autres la liste des djihadistes français en Syrie… Qui sait quelles ont été les conséquences, et qu’est-ce qu’elles seront, vu qu’on ne négocie toujours pas avec lui…
Comme je disais, si on veut connaître les pires saloperies du gouvernement français…
Source : https://www.les-crises.fr/les-tres-graves-accusations-dassad-sur-la-responsabilite-du-gouvernement-dans-les-attentats/
Par Daniel Fielding – Le 18 novembre 2015 – Source Russia Insider
Le général Gerasimov, chef d’état-major de l’armée russe, a donné un petit briefing remarqué à Poutine mardi.
Il lui a fourni un aperçu détaillé de l’état d’avancement de l’offensive de l’armée syrienne.
Tout ce qu’il dit à propos de la situation militaire en Syrie – en particulier dans un rapport public à Poutine – devrait être traité comme beaucoup plus fiable que tout ce qui se dit sur le sujet par ailleurs.
Voici ce que dit le général Gerasimov :
Elle confirme que l’armée syrienne fait des gains importants et progresse sur tous les fronts.
L’armée syrienne progresse sur tous les fronts
Par Daniel Fielding – Le 18 novembre 2015 – Source Russia Insider
Le général Gerasimov, chef d’état-major de l’armée russe, a donné un petit briefing remarqué à Poutine mardi.
Il lui a fourni un aperçu détaillé de l’état d’avancement de l’offensive de l’armée syrienne.
Tout ce qu’il dit à propos de la situation militaire en Syrie – en particulier dans un rapport public à Poutine – devrait être traité comme beaucoup plus fiable que tout ce qui se dit sur le sujet par ailleurs.
Voici ce que dit le général Gerasimov :
« Dans le nord, dans la province d’Alep, l’armée syrienne a libéré 40 zones résidentielles, ainsi que la base aérienne de Kweiris dont elle étend actuellement la zone de sécurité autour de l’aéroport.Cette information apporte des détails à celles déjà fournies sommairement par les Syriens ou par des reportages.
L’offensive à Idlib se développe avec succès : les troupes syriennes mènent des opérations offensives actives à 20-30 km de la ville.
Dans la province côtière de Lattaquié, les militants ont été chassés de 12 zones résidentielles.
Les forces gouvernementales et les troupes d’assaut sont impliquées dans de violents combats pour le contrôle de la ville de Salma.
Sur la fracture entre Gbana et Gmam, ils ont réussi à investir un certain nombre de hauteurs tactiques et de zone résidentielles. Malgré une forte résistance des militants, les troupes syriennes continuent leur progression.
Dans le centre du pays, une offensive par les troupes gouvernementales et les unités de la milice a abouti à la capture du village de Haddad et au blocus des militants dans la ville de MHIN.
L’armée syrienne poursuit son offensive en direction de Palmyre. Depuis le début des opérations actives, les équipes d’assaut ont avancé jusqu’à 4 km, bloquant les terroristes dans le village de Maksam, elles sont actuellement en lutte pour gagner les points hauts aux abords de la ville.
Près de Damas, des combats de rue féroces délogent les militants des districts de Jaubar et Guta Est .
Pour la première fois en quatre ans de combat, l’armée syrienne a libéré 80 zones résidentielles, de repris le contrôle sur un territoire de plus de 500 kilomètres carrés. »
Elle confirme que l’armée syrienne fait des gains importants et progresse sur tous les fronts.
Par Daniel Fielding – Le 18 novembre 2015 – Source Russia Insider