La
guerre qui s’étend à Paris est incompréhensible pour les Français qui
ignorent presque tout des activités secrètes de leur gouvernement dans
le monde arabe, de ses alliances contre nature avec les dictatures du
Golfe, et de sa participation active au terrorisme international. Jamais
cette politique n’a été discutée au Parlement et les grands médias ont
rarement osé s’y intéresser.
HOLLANDE - FABIUS |
Depuis
cinq ans ans, les Français entendent parler de guerres lointaines, sans
comprendre ce dont il s’agit. La presse les a informés de l’engagement
de leur armée en Libye, mais jamais de la présence de soldats français
en mission au Levant. Mes articles à ce sujet sont largement lus, mais
perçus comme des bizarreries orientales. Malgré mon histoire
personnelle, il est de bon ton de me qualifier d’« extrémiste » ou de «
complotiste » et de relever que mes articles sont reproduits par des
sites internet de toutes obédiences, y compris par d’authentiques
extrémistes ou complotistes. Pourtant personne ne trouve rien à redire à
ce que j’écris. Mais personne non plus n’écoute mes alertes à propos
des alliances que la France a conclues.
Soudain, la vérité ignorée fait surface.
La
France a été attaquée dans la nuit du vendredi 13 novembre 2015 par
plusieurs commandos qui ont assassiné au moins 130 personnes dans cinq
lieux différents de Paris. L’état d’urgence a été décrété pour 12 jours
sur l’ensemble du territoire et pourrait être reconduit par le
Parlement.
Pas de lien direct avec l’affaire Charlie Hebdo
La presse française interprète cet acte de guerre en le liant à l’attentat survenu à Charlie Hebdo,
bien que les modes opératoires soient totalement différents. En
janvier, il s’agissait de tuer des personnes précises, tandis qu’ici il
s’agit d’une attaque coordonnée contre un grand nombre de personnes au
hasard.
On sait aujourd’hui que le rédacteur en chef de Charlie Hebdo venait de recevoir un « don » de 200 000 euros du Proche-Orient pour poursuivre sa campagne anti-musulmane [1] ; que les tueurs étaient liés aux services de renseignement français [2] ; que l’origine de leurs armes est couverte par le Secret-Défense [3]. J’ai déjà montré que cet attentat n’était pas une opération islamiste [4], qu’il avait fait l’objet d’une récupération étatique immédiate [5], et que cette récupération avait rencontré un écho dans la population hostile à la République [6] —une idée qui a été brillamment développée quelques mois plus tard par le démographe Emmanuel Todd [7]—.
Si
nous revenons à la guerre qui vient de s’étendre à Paris, elle surprend
en Europe occidentale. On ne peut la comparer aux attentats de Madrid
de 2004. En Espagne, il n’y avait ni tireur, ni kamikaze, mais 10 bombes
placées en 4 lieux distincts [8].
Le type de scène qui vient d’avoir lieu en France est le lot quotidien
de nombreuses populations du « Moyen-Orient élargi » depuis 2001. Et
l’on trouve des événements comparables au-delà, comme les trois jours
d’attaques en six lieux distincts, à Bombay en 2008 [9].
Même
si les assaillants étaient des musulmans et si certains d’entre eux ont
crié « Allah Akbar ! » en tuant des passants, il n’y a aucun lien entre
ces attaques, l’islam et une éventuelle « guerre des civilisations ».
Ainsi, ces commandos avaient instruction de tuer au hasard, sans
s’enquérir préalablement de la religion de leurs victimes.
Identiquement,
il est absurde de prendre au premier degré le mobile évoqué par Daesh
contre la France —même s’il n’y a pas de doute sur son implication dans
cette attaque—. En effet, si l’organisation terroriste devait se «
venger », c’est à Moscou qu’elle aurait frappé.
La France est un État terroriste depuis au moins 2011
La
lecture de ces événements est brouillée parce que derrière des groupes
non-étatiques se cachent toujours des États qui les sponsorisent. Dans
les années 70, le Vénézuélien Ilich Ramírez Sánchez dit « Carlos » ou «
Le Chacal » s’était mis par conviction au service de la cause
palestinienne et de la Révolution avec le discret soutient de l’Urss.
Dans les années 80, l’exemple de Carlos a été repris par des
mercenaires, travaillant pour le plus offrant, tel Sabri al Banna dit «
Abou Nidal », qui effectua des attentats aussi bien pour le compte de la
Libye et de la Syrie que d’Israël. Aujourd’hui, il existe une nébuleuse
du terrorisme et de l’action secrète impliquant quantité d’États.
En
principe, les États dénient toujours leur participation à des groupes
terroristes. Toutefois, le ministre français des Affaires étrangères,
Laurent Fabius, a déclaré en décembre 2012, lors de la conférence des «
Amis de la Syrie » à Marrakech, qu’Al-Nosra, la branche syrienne
d’Al-Qaïda, « fait du bon boulot » [10].
Compte
tenu de ses fonctions, M. Fabius savait qu’il ne serait pas traduit en
justice pour son soutien à une organisation classée comme terroriste par
le Conseil de sécurité des Nations unies, mais il prenait un risque
grave pour son pays qu’il plongeait ainsi dans le chaudron du
terrorisme.
En réalité, la France était impliquée depuis au moins
le début 2011 aux côtés d’Al-Qaïda. À l’époque, le Royaume-Uni et la
France s’étaient joints au projet US de « Printemps arabe ». Il
s’agissait de renverser tous les régimes arabes laïques et de les
remplacer par des dictatures des Frères musulmans. Alors que Londres et
Paris avaient découvert cette opération en cours de réalisation en
Tunisie et en Égypte, ils avaient été préalablement sollicités pour la
Libye et la Syrie [11].
En Libye, ils organisèrent avec l’aide des Forces spéciales italiennes
les massacres de Benghazi, puis avec l’aide d’Al-Qaïda la prise des
arsenaux. Je peux attester qu’en août 2011, alors que j’étais protégé
par Khamis el-Kadhafi lorsque l’Otan donnait l’assaut de la capitale,
l’hôtel Rixos où nous nous trouvions fut assiégé par une unité
d’Al-Qaïda, la Brigade de Tripoli, commandée par Mahdi al-Harati au cri
d’« Allah Akbar ! » et encadrée par des officiers français en mission.
Le même Mahdi al-Harati fut avec son chef, Abdelhakim Belhaj, le
fondateur de la prétendue Armée syrienne libre, en réalité un groupe
d’Al-Qaïda portant le drapeau de la colonisation française.
En
Syrie, la présence d’officiers français encadrant des groupes armés
lorsqu’ils perpétraient des crimes contre l’humanité est largement
attestée.
La France a par la suite joué un jeu extrêmement
complexe et dangereux. Ainsi, en janvier 2013, c’est-à-dire un mois
après le soutien public de Laurent Fabius à Al-Qaïda en Syrie, elle se
lançait dans une opération au Mali contre le même Al-Qaïda, provoquant
un premier retour de bâton contre ses agents infiltrés en Syrie.
De
tout cela, vous n’avez jamais entendu parler. Parce que, bien que la
France ait des institutions démocratiques, sa politique actuelle dans le
monde arabe n’a jamais été discutée publiquement. Tout au plus s’est-on
contenté —en violation de l’article 35 de la Constitution— d’entrer en
guerre contre la Libye et contre la Syrie après quelques heures de
débats parlementaires superficiels, sans vote. Les parlementaires
français ont renoncé à exercer leur mandat de contrôle de l’Exécutif en
matière de politique étrangère, pensant qu’il s’agit d’un domaine
réservé du président, sans conséquence dans la vie quotidienne. Chacun
peut constater au contraire aujourd’hui que la paix et la sécurité, un
des quatre « Droits de l’homme et du citoyen » de 1789 (article 2), en
dépendent directement. Le pire est à venir.
Au début 2014, lorsque
les faucons libéraux US mettaient au point leur plan de transformation
de l’Émirat islamique en Irak et au Cham en ce qui allait devenir Daesh,
la France et la Turquie acheminèrent des munitions à Al-Qaïda pour
qu’il combatte l’ÉI —ce point est attesté par un document présenté au
Conseil de sécurité le 14 juillet 2014 [12]—.
Pourtant, la France se joignit ultérieurement à cette opération secrète
et participa à la Coalition internationale anti-Daesh, dont chacun sait
maintenant que contrairement à son nom elle ne bombarda pas Daesh, mais
lui largua des armes durant un an [13].
Les choses évoluèrent encore après la signature de l’accord 5+1 avec
l’Iran. Les États-Unis se retournèrent subitement sur le terrain contre
l’organisation terroriste et la repoussa à Hassaké (Syrie) [14].
Mais ce n’est qu’à la mi-octobre 2015, il y a un mois, que la France
recommença à combattre Daesh. Non pas pour stopper ses massacres, mais
pour conquérir une partie du territoire qu’il occupe en Syrie et en Irak
et y installer un nouvel État colonial qui serait appelé « Kurdistan »
alors même que sa population kurde y sera au départ largement
minoritaire [15].
Dans
cette perspective, la France a envoyé son porte-avions —qui n’est pas
encore sur zone— pour soutenir les Marxistes-Léninistes du parti kurde
YPG —mais que signifie cette référence politique lorsque l’on projette
de créer un État colonial ?— contre son ancien allié Daesh.
Nous
assistons désormais au second retour de bâton. Non pas de la part
d’al-Qaïda en Syrie, mais de la part de Daesh en France, sur
instructions des alliés inavouables de la France.
Qui dirige Daesh
Daesh est une création artificielle. Ce n’est que l’instrument de la politique de plusieurs États et multinationales.
Ses
principales ressources financières sont le pétrole, les drogues
afghanes —dont les Français n’ont toujours pas saisi les implications
sur leur sol—, et les antiquités levantines. Tout le monde s’accorde à
noter que le pétrole volé transite librement par la Turquie avant d’être
vendu en Europe occidentale. Compte tenu des quantités, il n’y a pas de
doute possible sur le soutien de l’État turc à Daesh [16].
Il
y a trois semaines, le porte-parole de l’Armée arabe syrienne révélait
que 3 avions, respectivement affrétés par la Turquie, l’Arabie saoudite
et les Émirats arabes unis venaient d’exfiltrer des combattants de Daesh
hors de Syrie et de les transporter au Yémen. Là encore, il n’y a donc
pas doute possible sur les liens de ces trois États avec Daesh en
violation des résolutions pertinentes du Conseil de sécurité.
J’ai
longuement expliqué, depuis la première conférence de Genève en juin
2012, qu’une faction au sein de l’appareil d’État US menait sa propre
politique contre celle de la Maison-Blanche. Au départ, ce complot était
dirigé par le directeur de la CIA et co-fondateur de Daesh en 2007 («
The Surge ») [17],
le général David Petraeus, jusqu’à son arrestation menottes au poignet
le lendemain de la réélection de Barack Obama. Puis, ce fut au tour de
la secrétaire d’État Hillary Clinton, empêchée de terminer son mandat
durant la période de transition présidentielle par un fâcheux « accident
». Enfin, ce combat fut poursuivi par l’ambassadeur Jeffrey Feltman
depuis les bureaux de l’Onu et par le général John Allen à la tête de la
prétendue Coalition anti-Desh. Ce groupe, partie de l’« État profond »
US, qui n’a cessé de s’opposer à l’accord 5+1 avec l’Iran et de
combattre la République arabe syrienne, conserve des membres au sein de
l’administration Obama. Surtout, il peut compter sur l’aide de sociétés
multinationales, dont les budgets sont plus importants que ceux des
États, et qui peuvent financer leurs opérations secrètes. C’est le cas
notamment du pétrolier Exxon-Mobil (le véritable propriétaire du Qatar),
du fonds de placement KKR, et de l’armée privée Academi
(ex-Blackwater).
C’est pour le compte de ces États et de ces multinationales que la France est devenue un pays mercenaire.
La France objet de chantage
Le 11 novembre 2015, le Premier ministre, Manuel Valls, assurait que la France était engagée contre le terrorisme [18].
Le 12 novembre, l’Observatoire national de la délinquance et des réponses pénales
—rattaché au ministère de l’Intérieur— publiait un rapport selon lequel
le terrorisme était devenu la seconde préoccupation des Français après
le chômage [19].
Le
matin même du 13 novembre, le ministre de l’Intérieur, Bernard
Cazeneuve, présentait à Nanterre un plan en vingt mesures pour lutter
contre le trafic d’armes [20].
Peut-être faut-il ajouter l’annonce du rétablissement des contrôles
d’identité aux frontières, même si cette décision peut s’expliquer par
la crainte de manifestations durant la Cop21.
À l’évidence, le
gouvernement s’attendait au pire, ce qui implique qu’il était en
négociation avec ceux qui l’ont attaqué. La France a pris des
engagements qu’elle n’a pas tenus et est certainement victime d’un
chantage de la part des maîtres qu’elle vient de trahir.
Un
exercice simulant des attentats a été conduit le matin même de l’attaque
par les services d’urgence hospitaliers, sous le contrôle des
ministères de l’Intérieur et de la Défense [21].
Une coïncidence que l’on avait déjà relevé lors des attentats du 11
septembre 2001 à New York et Washington, de ceux du 11 mars 2004 à
Madrid, ou encore de ceux du 7 juillet 2005 à Londres.
Conclusion provisoire
Les
gouvernements français successifs ont noué des alliances avec des États
dont les valeurs sont à l’opposé de celles de la République. Ils se
sont progressivement engagés à livrer des guerres secrètes pour eux,
avant de se rétracter. Le président Hollande, son chef d’état-major
particulier le général Benoit Puga, son ministre des Affaires étrangères
Laurent Fabius et son prédécesseur Alain Juppé font aujourd’hui l’objet
d’un chantage dont ils ne pourront sortir qu’en révélant dans quoi ils
ont fourvoyé le pays, même si cela les expose à la Haute Cour de
Justice.
Le 28 septembre, à la tribune des Nations unies, le
président Poutine s’adressant aux États-Unis et à la France s’exclamait :
« J’aimerais demander aux responsables de cette situation : "Avez-vous
au moins conscience de ce que vous avez fait ?" Mais je crains que cette
question ne reste en suspens, parce que ces gens n’ont pas renoncé à
leur politique basée sur une confiance exagérée en soi et la conviction
de son exceptionnalité et de son impunité » [22]. Ni les États-uniens, ni les Français ne l’ont écouté. Il est maintenant trop tard.
À retenir
Le gouvernement français s’est progressivement éloigné de la légalité
internationale. Il perpètre des assassinats politiques et encadre des
actions terroristes depuis au moins 2011.
Le gouvernement français a noué des alliances contre nature avec les dictatures pétrolières du Golfe persique. Il travaille avec un groupe de personnalités états-uniennes et de compagnies multinationales pour saboter la politique d’apaisement des présidents Obama et Poutine.
Le gouvernement français est entré en conflit avec ces alliés peu recommandables. L’un d’entre eux a sponsorisé les attaques de Paris [*].
Le gouvernement français a noué des alliances contre nature avec les dictatures pétrolières du Golfe persique. Il travaille avec un groupe de personnalités états-uniennes et de compagnies multinationales pour saboter la politique d’apaisement des présidents Obama et Poutine.
Le gouvernement français est entré en conflit avec ces alliés peu recommandables. L’un d’entre eux a sponsorisé les attaques de Paris [*].
[1] « Charlie Hebdo : les révélations de la dernière compagne de Charb », Thibault Raisse, Le Parisien, 18 octobre 2015.
[2] « Selon McClatchy, Mohammed Mehra et les frères Kouachi seraient liés aux services secrets français », Réseau Voltaire, 9 janvier 2015.
[3] « Les armes de Charlie-Hebdo couvertes par le Secret-Défense », Réseau Voltaire, 17 septembre 2015.
[4] « Qui a commandité l’attentat contre Charlie Hebdo ? », par Thierry Meyssan, Réseau Voltaire, 7 janvier 2015.
[5] « Charlie Hebdo a bon dos », par Thierry Meyssan, Réseau Voltaire, 12 janvier 2015.
[6] « De quoi ont peur les politiques et les journalistes français ? », par Réseau Voltaire, 25 janvier 2015.
[7] Qui est Charlie ? : Sociologie d’une crise religieuse, Emmanuel Todd, Seuil, 5 mai 2015, 252 p.
[8] « 11 mars 2004 à Madrid : était-ce vraiment un attentat islamiste ? », « Attentats de Madrid : l’hypothèse atlantiste », par Mathieu Miquel, Réseau Voltaire, 11 octobre et 6 novembre 2009.
[9] The Siege, Adrian Levy & Cathy Scott-Clark, Penguin, 2013.
[10] « Pression militaire et succès diplomatique pour les rebelles syriens », par Isabelle Maudraud, Le Monde, 13 décembre 2012.
[11] Voir le témoignage de l’ancien président du Conseil constitutionnel Roland Dumas sur LCP.
[12] Lire l’intervention du représentant syrien « Résolution 2165 et débats (aide humanitaire en Syrie) », Réseau Voltaire, 14 juillet 2014.
[13]
Ce point est ignoré de la presse occidentale, mais a été largement
discuté un an durant par la presse arabe et perse. La vérité a éclaté au
grand jour lorsque cinquante analystes du CentCom ont dénoncé les
mensonges des rapports sur la Coalition, qu’une enquête interne a été
déclenchée et que, finalement, le général John Allen a été contraint à
la démission. Voir notamment : « Stewart, Brennan et Cardillo dénoncent les manipulations du Renseignement au Pentagone » et « Le général Allen présente sa démission (Bloomberg) », Réseau Voltaire, 12 et 23 septembre 2015.
[14] « La France tente d’entraver le déploiement militaire russe en Syrie », Réseau Voltaire, 6 septembre 2015.
[15] « Les États-Unis et Israël débutent la colonisation du Nord de la Syrie », Réseau Voltaire, 1er novembre 2015.
[16] Pour en savoir plus : « Le rôle de la famille Erdoğan au sein de Daesh », Réseau Voltaire, 26 juillet 2015.
[17]
Daesh a été initialement constitué en Irak dans le cadre d’un plan
visant à mettre fin à la Résistance à l’occupation états-unienne. Pour
ce faire, les USA ont créé des milices anti-chiites —dont l’Émirat
islamique en Irak, futur « Daesh »—, puis des milices anti-sunnites. En
définitive, les deux groupes de population ont oublié l’armée
d’occupation et se sont battus entre eux.
[18] « Valls : la France engagée contre le terrorisme », AFP et Le Figaro, 11 novembre 2015.
[19] « La grande peur du terrorisme », Timothée Boutry, Le Parisien-Aujourd’hui en France, 13 novembre 2015.
[20] « Bernard Cazeneuve présente un plan contre le trafic d’armes », AFP, 13 novembre 2015.
[21] Cf. Intervention du Dr Patrice Pelloux, président de l’Association des médecins urgentistes de France, sur France Info à 10h26 et au journal du soir de France2, le 14 novembre 2015. « Comment le Samu s’est préparé aux attentats simultanés de Paris », Kira Mitrofanoff, Challenges, 15 novembre 2015.
[22] « Discours de Vladimir Poutine à la 70ème Assemblée générale de l’Onu », par Vladimir Poutine, Réseau Voltaire, 28 septembre 2015.
Consultant politique, président-fondateur du Réseau Voltaire et de la conférence Axis for Peace. Dernier ouvrage en français : L’Effroyable imposture : Tome 2, Manipulations et désinformations (éd. JP Bertand, 2007). Compte Twitter officiel.
[*] VOIR : Voici la preuve que les attentats de Paris sont un false-flag
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Pour ceux qui se rappellent des attaques commises à Bombay [en Inde, Ndt] en 2008, il y a un point commun entre ces deux attaques (Paris et Bombay).
Ils étaient huit à Bombay , armés de AK-47 , mais ne portaient pas de vestes bourrées d’explosifs. Les assaillants à Paris avaient en plus ces vestes-suicide pour une stratégie du tuez-en le plus possible, et donc l’effet de terreur et de panique a joué à plein. Donc ces attaques présentent des similitudes, mais aussi peu de liaisons politiques. D’un autre côté, après cet tuerie horrible de plus de 150 personnes, les grandes puissances ont toutes surenchéri dans les déclarations.
- Le Président américain a dit que « c’est une attaque contre toute l’humanité et les valeurs universelles que nous partageons, et nous nous tenons prêts à fournir toute assistance dont le peuple français aurait besoin ».
- Le Président français a dit, lui, que c’était un acte de guerre de État islamique et il a appelé à organiser la riposte.
- Le Premier ministre israélien, M. Netanyahou, a déclaré : « Israël se tient épaule contre épaule avec le Président français M. François Hollande et avec le peuple de France dans notre combat commun contre le terrorisme ».
- Le Premier ministre britannique, M. David Cameron a conclu « nous sommes avec vous ».
On peut facilement prédire, d’après les remarques précédentes, que l’Occident -l'Empire anglo-sioniste- va relancer la guerre à outrance contre le soi-disant État islamique, en intervenant en Irak, en Syrie et partout ailleurs au Moyen-Orient, sous le drapeau de l’Otan. Et à nouveau, l’Occident se passera de l’approbation du Conseil de Sécurité de l’ONU. Ainsi, les attentats de Paris ont donné à l’Empire la justification morale et l’idée d’un consensus général pour une intervention de grande ampleur en Irak et en Syrie. La prochaine campagne de l’OTAN sera similaire à la campagne «Shock and Awe» [frapper et terroriser, NdT] à laquelle nous avions assisté lors de l’invasion américaine de l’Afghanistan. Comme il n’y a pas de place en géopolitique pour l’émotion et les valeurs morales, ces plans occidentaux de « mettre le chaos et occuper le terrain » ne vont pas faire douter les élites ni les atlantistes, mais ils vont créer une crise existentielle pour la population dans certains pays, qui suivent des valeurs culturelles et religieuses différentes.
La guerre à venir, que les forces de l’Otan vont mener contre la terreur, va changer la situation géopolitique actuelle du Moyen-Orient. Cette guerre aura pour objectif de faire étalage d’encore plus de puissance militaire que la Russie pour ré-établir un solide contrôle militaire sur certains points-clés, et pour qu’ainsi les pouvoirs régionaux acceptent la suprématie militaire occidentale. La prochaine guerre de l’Otan contre la terreur devra aussi repousser l’Iran par tous les moyens, pour que l’Occident puisse installer son propre fantoche qui lui bradera tous les intérêts nationaux, sans en référer au peuple. D’un autre côté, l’évolution des BRICS et des autres blocs économiques et politiques indépendants sera indéfiniment entravée. Les puissances qui ont une certaine influence, et celles qui voudraient l’avoir (la Turquie et l’Inde), dans les différentes régions du monde, paieront leur allégeance à l’Occident en envoyant des troupes et des armes au Moyen-Orient.
Et donc, les attaques de Paris vont aider l’Empire anglo-sioniste à atteindre ses ambitions géopolitiques au Moyen-Orient, bien mieux qu’auparavant.
Malheureusement, il y aura plus de morts dans le désert du Moyen-Orient (des morts qui, aux yeux de l'Empire, n'ont aucune valeur) et dans les rues des villes européennes (morts qui peuvent rapporter des centaines de milliards de dollars aux entreprises militaro-industrielles de l'Empire [1]). Et dans les deux cas, les "élites mondiales", elles, demeureront à l’abri : ni morts, ni blessés.
[1] Après les attentats de Paris, la Bourse s’envole à New York
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Commentaire : buts géopolitiques des attentats à Paris
Pour ceux qui se rappellent des attaques commises à Bombay [en Inde, Ndt] en 2008, il y a un point commun entre ces deux attaques (Paris et Bombay).
Ils étaient huit à Bombay , armés de AK-47 , mais ne portaient pas de vestes bourrées d’explosifs. Les assaillants à Paris avaient en plus ces vestes-suicide pour une stratégie du tuez-en le plus possible, et donc l’effet de terreur et de panique a joué à plein. Donc ces attaques présentent des similitudes, mais aussi peu de liaisons politiques. D’un autre côté, après cet tuerie horrible de plus de 150 personnes, les grandes puissances ont toutes surenchéri dans les déclarations.
- Le Président américain a dit que « c’est une attaque contre toute l’humanité et les valeurs universelles que nous partageons, et nous nous tenons prêts à fournir toute assistance dont le peuple français aurait besoin ».
- Le Président français a dit, lui, que c’était un acte de guerre de État islamique et il a appelé à organiser la riposte.
- Le Premier ministre israélien, M. Netanyahou, a déclaré : « Israël se tient épaule contre épaule avec le Président français M. François Hollande et avec le peuple de France dans notre combat commun contre le terrorisme ».
- Le Premier ministre britannique, M. David Cameron a conclu « nous sommes avec vous ».
On peut facilement prédire, d’après les remarques précédentes, que l’Occident -l'Empire anglo-sioniste- va relancer la guerre à outrance contre le soi-disant État islamique, en intervenant en Irak, en Syrie et partout ailleurs au Moyen-Orient, sous le drapeau de l’Otan. Et à nouveau, l’Occident se passera de l’approbation du Conseil de Sécurité de l’ONU. Ainsi, les attentats de Paris ont donné à l’Empire la justification morale et l’idée d’un consensus général pour une intervention de grande ampleur en Irak et en Syrie. La prochaine campagne de l’OTAN sera similaire à la campagne «Shock and Awe» [frapper et terroriser, NdT] à laquelle nous avions assisté lors de l’invasion américaine de l’Afghanistan. Comme il n’y a pas de place en géopolitique pour l’émotion et les valeurs morales, ces plans occidentaux de « mettre le chaos et occuper le terrain » ne vont pas faire douter les élites ni les atlantistes, mais ils vont créer une crise existentielle pour la population dans certains pays, qui suivent des valeurs culturelles et religieuses différentes.
La guerre à venir, que les forces de l’Otan vont mener contre la terreur, va changer la situation géopolitique actuelle du Moyen-Orient. Cette guerre aura pour objectif de faire étalage d’encore plus de puissance militaire que la Russie pour ré-établir un solide contrôle militaire sur certains points-clés, et pour qu’ainsi les pouvoirs régionaux acceptent la suprématie militaire occidentale. La prochaine guerre de l’Otan contre la terreur devra aussi repousser l’Iran par tous les moyens, pour que l’Occident puisse installer son propre fantoche qui lui bradera tous les intérêts nationaux, sans en référer au peuple. D’un autre côté, l’évolution des BRICS et des autres blocs économiques et politiques indépendants sera indéfiniment entravée. Les puissances qui ont une certaine influence, et celles qui voudraient l’avoir (la Turquie et l’Inde), dans les différentes régions du monde, paieront leur allégeance à l’Occident en envoyant des troupes et des armes au Moyen-Orient.
Et donc, les attaques de Paris vont aider l’Empire anglo-sioniste à atteindre ses ambitions géopolitiques au Moyen-Orient, bien mieux qu’auparavant.
Malheureusement, il y aura plus de morts dans le désert du Moyen-Orient (des morts qui, aux yeux de l'Empire, n'ont aucune valeur) et dans les rues des villes européennes (morts qui peuvent rapporter des centaines de milliards de dollars aux entreprises militaro-industrielles de l'Empire [1]). Et dans les deux cas, les "élites mondiales", elles, demeureront à l’abri : ni morts, ni blessés.
Ahmed Rajiv
[1] Après les attentats de Paris, la Bourse s’envole à New York