En tant que Prix Nobel de la Paix, elle a donné sa caution à une guerre ;
En tant que femme, elle a rallié le pays le plus régressif en matière des Droits de la femme ;
En tant que yéménite,
elle a rallié les agresseurs de son propre pays, la coalition des
pétromonarchies, les pays les plus riches du Monde arabe, contre le plus
pauvre d’entre eux.
Une telle forfaiture mériterait une
dégradation. Mais dans le règne du pétrodollar, le dollar est Roi, le
pétrole aussi et qu’importe si les grands principes moraux sont bafoués.
Le Prix Nobel de la Paix est une récompense pour services rendus à l'Empire anglo-sioniste et à ses lamentables harkis arabes.
L’auteure de cette triple imposture
n’est autre que Tawakol Karmane, membre du parti Al Islah, la branche
yéménite des Frères Musulmans ; un fait occulté par le chorus des
laudateurs lors de son attribution de cette distinction, sans doute en
raison de la lune de miel entre le bloc atlantiste et les néo-islamistes
en vue de geler la revendication arabe sur les débris de la portion
congrue de la Palestine.
Pis, Tawakol Karmane était demandeuse,
offerte aux pétrodollars saoudiens. Unique femme membre de la confrérie
des Frères Musulmans à avoir décroché un Prix Nobel de la Paix dans
l’histoire de l’humanité, Tawakol Karmane a ainsi rallié l’Arabie
Saoudite dans la guerre du Yémen contre son propre pays, dans une
démarche singulière qui révèle sa triple imposture.
L’activiste yéménite s’était distinguée
par ses critiques incisives contre le royaume saoudien et ses ingérences
permanentes dans la vie politique du Yémen, ainsi que pour son rôle
dans le soulèvement contre le précédent régime du Général Ali Abdallah
Saleh, ancien protégé de la dynastie wahhabite.
Indice d’une grave confusion mentale,
Tawakol Karmane, première femme arabe à être distinguée du douteux (il n'y a qu'à voir la liste des lauréats de ce prix)
Prix Nobel de la Paix, s’est ralliée au régime le plus régressif
concernant les droits de la femme. Sans la moindre objection sur le
statut ultra restrictif de la femme en Arabie Saoudite, sans la moindre
préoccupation quant à une possible réforme future du statut de la femme
saoudienne, ni non plus sur une promesse d’aide à la libéralisation du
statut de la femme au Yémen où 57 % des femmes, analphabètes, subissent
la loi patriarcale du « mariage forcé ».
Tawakol Karmane a donné son accord pour «
servir de passerelle entre la jeunesse yéménite et le gouvernement de
Ryad ». Sans le moindre marchandage. Par sectarisme en ce que la
pasionaria yéménite de la liberté est en fait un membre influent du
parti Al Islah, l’émanation yéménite de la Confrérie des Frères
Musulmans. Tout cela au nom du « combat contre les Houthistes », précise
un câble wikileaks.
Mariée et mère de trois enfants, fille
d’Abdallah Salem Karman, un ancien membre du gouvernement Ali Abdallah
Saleh, longtemps sous la houlette saoudienne, elle fera sensation, en
2004, en ôtant le Niqab dans un geste spectaculaire de défi et de
libération, lors d’une conférence sur les droits humains.
Mais sous le voile de liberté perce la
supercherie : première femme arabe et deuxième femme musulmane (après
Shirine Ebadi – Iran en 2003) à être nobélisée, en coulisses, toutefois,
son ONG « Women Journalist Without Chains » (Femmes journalistes sans
chaînes) a reçu des subventions de la NED (Agence US d'aide à la subversion) pendant les trois années
précédant le « printemps arabe de l’ordre de 150.000 dollars, sur un
total de 4,5 millions de dollars aux ONG yéménites, dont (631. 532
dollars), en 2009, et le double (1.231.318), en 2010. National Endowment
for Democracy a été fondée en 1983 par le président ultra-conservateur
américain Ronald Reagan.
Pour compléter le tableau, elle est la sœur de Safa Karman, journaliste à Al Jazira, la chaîne transfrontière
arabe du Qatar, chef de file de la contre révolution néo-islamiste dans
le Monde arabe, dont le directeur de l’époque, Waddah Khanfar a
d’ailleurs été désigné comme l’une des « 100 personnalités les plus
influentes du Monde en 2011 », aux côtés du chef du parti islamiste
tunisien , Rached Ghannouchi et de l’inévitable Bernard Henry
Levy, le fossoyeur de la Libye. Et du « sang mêlé » Nicolas Sarkozy.
Waddah Khanfar, ancien interface des
services américains à la tête d’Al Jazira, pantoufle désormais au sein
du Conseil d’administration d’« Open Society » du milliardaire Georges
Soros, un des grands financiers des cyber-activistes arabes du printemps
néo-islamiste.
Le printemps arabe de 2011 n’a pas fini
de livrer ses secrets d’alcôve, ses magouilles, ses turpitudes et
surtout ses impostures.
RENÉ NABA
Journaliste-écrivain.
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