L'information est à prendre avec précaution mais cela pourrait
expliquer pourquoi la Russie dément les revendications de l'EI/Daech
concernant l'attaque de son avion civil en Égypte. En réponse à cet attentat présumé et revendiqué par Daech, le
Kremlin est maintenant prêt pour une attaque nucléaire sur les sites
contrôlés par l'État islamique. Si les résultats de l'enquête en cour confirme l'attentat, la Russie éradiquera Daech et Al-Qaïda en Syrie et en Irak à coup de bombes nucléaires tactiques. Ce sont des bombes thermonucléaires
miniaturisées destinées à la destruction des infrastructures très
profondément enterrées (usines souterraines, poste de
commandement...etc).
Citant son droit de protéger ses
personnes et ses intérêts en Russie et à l'étranger, des responsables du
renseignement russes ont déclaré anonymement que la Russie déplace ses unités
nucléaires tactiques plus près de ses frontières internationales et de
sa frontière avec d'autres points chauds en Russie, comme la région du
Caucase du Nord. Les militaires russes ont été appelés pour aider à
évacuer les ressortissants russes dans ces points chauds et ont commandé
aux civils de quitter la Syrie, l'Irak, les États du Golfe et d'autres
pays dans le monde arabe.
Bien que la Russie ait l'intention
d'utiliser ses armes nucléaires contre l'État islamique, elle a tenu une
réunion secrète avec l'OTAN, en les rassurant qu'elle n'a pas
l'intention d'utiliser des armes nucléaires contre la Géorgie ou
l'Ukraine.
Une réunion des pays alliés et la Russie a eu lieu à
Téhéran dans les heures suivant la chute de l'avion de ligne civil dans
le Sinaï. Le Kremlin dit que l'utilisation des armes nucléaires est
justifiée pour protéger ses citoyens et ses intérêts, à savoir
contribuer à soutenir le gouvernement de Bachar Al-Assad et la tenue des
ses alliés au pouvoir en Irak et en Iran, qui sont considérés comme des
alliés à la Russie. Leur intérêt commun à détruire l'État islamique les
motive à travailler ensemble.
Toutefois, les États-Unis ont exprimé leur crainte que le déploiement d'armes nucléaires près de la
région n'encourage une course aux armements nucléaires dans
d'autres pays de la région, à savoir l'Arabie saoudite et les nations au
sein du Conseil de coopération du Golfe, qui ont
aidé à la création de l'État islamique et qui continuent à le soutenir financièrement et militairement.
Les États-Unis et l'ONU
craignent que le conflit dans la région ne conduise à un conflit
plus large, peut-être même une guerre mondiale.
http://www.liveleak.com/view?i=9b9_1446307867#5POPE5iKt3tV7Ajr.99
« Présence militaire des USA sur le terrain » en Syrie : le Pentagone à la rescousse de « l’État islamique » (EIIS)
Le 27 octobre, le secrétaire à la Défense des USA Ashton Carter a annoncé que le Pentagone songeait à entreprendre une « action directe sur le terrain » en Irak et en Syrie, « dans un effort de combattre le groupe terroriste autoproclamé État islamique » (Sputnik News, 27 octobre 2015).
L’intention à peine cachée, ce n’est pas tant de « combattre » le
groupe terroriste État islamique en Irak et en Syrie (EIIS) que de « le
protéger et voler à sa rescousse ».
Que se passe-t-il? Assistons-nous à une manœuvre favorisant une escalade militaire?
Les USA et leurs alliés ont déjà du personnel sur le terrain en territoire syrien. Sauf que ce n’est pas officiel, car c’est dans le cadre d’une soi-disant opération secrète que tout le monde connaît.
De concert avec l’OTAN, la Turquie, Israël et d’autres, le Pentagone a
déjà dépêché des conseillers militaires, des forces spéciales et des
agents du renseignement sur le théâtre des combats en Syrie. Ces forces
étrangères s’activent dans les rangs des rebelles depuis le début de la
guerre en Syrie en 2011.
Même si Washington et la presse généraliste n’ont jamais reconnu officiellement leur présence en sol syrien, il convient de préciser que ces forces spéciales remplissent les fonctions de commandement habituelles
au sein de divers groupes terroristes, en maintenant une liaison avec
la coalition dirigée par les USA et l’OTAN. Autrement dit, elles sont
largement responsables de la coordination des innombrables opérations
terroristes de DAECH et du front al-Nosra menées contre des civils en sol
syrien au nom de la coalition dirigée par les USA. Il va sans dire
qu’elles sont appuyées par la campagne aérienne menée par les USA qui,
en théorie, cible (au lieu de protéger) les terroristes.
Responsabilité de protéger (R2P) les terroristes
En réponse aux raids de bombardement de la Russie contre DAECH, Washington songe maintenant à annoncer officiellement (ce qu’il fait officieusement depuis les quatre dernières années) son intention d’assurer la présence de soldats sur le terrain dans le cadre d’une opération militaire élargie. Si
cette opération est menée sans l’aval du Conseil de sécurité de l’ONU,
elle constituera évidemment une violation du droit international
(Nuremberg).
Selon ce que rapportait le Wall Street Journal mercredi, qui
citait des responsables étasuniens, l’administration Obama songe à
déployer un petit contingent de forces terrestres en Syrie, qui serait
intégré à des troupes kurdes ou à l’opposition modérée.
Une zone d’exclusion aérienne
Un autre développement important est la déclaration du secrétaire à
la Défense Ashton Carter selon laquelle même si le Pentagone n’envisage
pas d’établir une zone d’exclusion aérienne dans l’avenir immédiat, cette option n’est pas rejetée pour autant : Le président Barack Obama n’a pas « mis de côté » l’option d’une zone d’exclusion aérienne en Syrie.
Entre-temps, le Qatar a annoncé qu’il songeait à envoyer des troupes
terrestres en Syrie. Cette déclaration de Doha a été de toute évidence
formulée à Washington. D’après le ministre qatari des Affaires
étrangères Khalid al-Attiyah, le Qatar pourrait intervenir militairement,
en réponse à l’intervention de la Russie en faveur du gouvernement de
Bachar al-Assad. (CNN Arabic, 21 octobre) :
Nous n’épargnerons aucun effort, quel qu’il soit, avec nos frères
saoudiens et turcs pour mettre en œuvre tout ce qui protège le peuple
syrien et la Syrie d’une partition.
Qatar agit comme mandataire des USA depuis les tout débuts. De
concert avec l’Arabie saoudite, il contribue au recrutement, à la
formation et au financement des terroristes affiliés à Al-Qaïda, y
compris ceux de DAECH et du front al-Nosra.
Nous sommes à la croisée des chemins
La diplomatie internationale s’est effondrée. Les responsables de la
politique étrangère aux USA sont ignorants et corrompus, et ne se
rendent pas compte des conséquences de leurs gestes.
Les raids aériens dirigés par les USA sont menés simultanément avec ceux de la Russie.
Aux Nations Unies, c’est l’impasse. Le secrétaire général de l’ONU
Ban Ki-moon (nommé par Washington) appuie la guerre menée par les USA en
se cachant derrière la bannière humanitaire.
Les différentes actions et menaces de la coalition dirigée par les USA, sans oublier les rumeurs à propos d’une Troisième Guerre mondiale qui circulent dans les corridors du Congrès des USA, laissent présager une escalade militaire, qui pourrait déboucher sur une confrontation militaire directe entre la coalition dirigée par les USA et la Fédération de Russie.
Michel Chossudovsky
Article original en anglais :
“Boots on the Ground” Inside Syria? The Pentagon Comes to the Rescue of the “Islamic State” (ISIS), publié le 28 octobre 2015
Traduit par Daniel pour Mondialisation.ca
Michel Chossudovsky est directeur du Centre de recherche sur la mondialisation et professeur d’économie à l’Université d’Ottawa. Il est l’auteur de Guerre et mondialisation, La vérité derrière le 11 septembre et de la Mondialisation de la pauvreté et nouvel ordre mondial (best-seller international publié en 12 langues).
La source originale de cet article est Mondialisation.ca