Lors de sa conférence de presse avec Hollandouille, Obama a déclaré, sur un ton sarcastique, "nous avons une coalition de 65 pays, dans l'autre coalition, ils ne sont que deux : la Russie et l'Iran". Il a omis de dire que la première œuvre au secours de Daech, tandis que la seconde lui assène des coups mortels. Le grand élan cosmique du président français pour une
vertueuse coalition contre l’ennemi commun Daesh n’était bien évidemment
que du flan. A peine dix jours après les tueries de Paris et l’appel à
l’union sacrée d’un Président-Poire français éberlué, Washington a
rapidement calmé les audaces du toutou et remis tout le monde dans le
rang.
Comme avant, la Russie et Bachar al-Assad restent donc les ennemis
à abattre, bien loin devant Daech que l’on va continuer à
instrumentaliser dans la région. Accessoirement, Ankara a également volé
au secours de l’État Islamique en abattant un bombardier russe,
histoire de faire comprendre à Moscou qu’on ne touche pas impunément à
la poule aux œufs d’or. Il est vrai que c’est via la Turquie que le
groupe terroriste écoule son pétrole et assure ainsi une grande partie
de son financement, offrant au passage une rente confortable à Ankara (1) tout
en fixant les rebelles kurdes. Ce nouveau front sert d’ailleurs si bien
les intérêts US qu’on ne serait même pas étonné d’apprendre qu’ils ont
poussé la Turquie à la manœuvre. Bref, on l’aura compris, Daech rend
décidément trop de services à trop de gens pour qu’on laisse la Russie
nous en débarrasser.
On prend les mêmes et on recommence
Pathétique? Lamentable? On ne sait trop
quel qualificatif choisir pour l’indécente pantalonnade organisée mardi à
la Maison-Blanche (2) pour faire passer Hollande à Canossa tout en lui donnant l’illusion du contraire.
La grande coalition avec «la Russie partenaire» n’est évidemment pas passée à Washington qui se donne un mal de chien depuis trois ans pour fracturer l’Eurasie (3 et 4). Il n’était donc pas question de laisser Hollandouille recoller les morceaux.
Sans vraiment oser regarder son maître dans les yeux, le Président-Poire français s’est donc vu contraint de réaffirmer qu’il fallait convaincre la Russie de lâcher Bachar el-Assad, soulignant sans sourciller que le mieux était de continuer à «soutenir tous ceux qui combattent Daesh au sol en les aidant et en les équipant». En clair, puisqu’il est évident que le Bloc atlantiste ne va pas armer ni l’Iran ni le Hezbollah ni l’armée syrienne, Hollandouille nous confirme donc que les gentils Occidentaux vont continuer à armer quelques Kurdes mais surtout al-Qaïda, al-Nosra et tous les sous-groupes terroristes qui combattent l’armée légale, alimentant ainsi la guerre syrienne qui nourrit Daech, encore et encore.
Heureusement, à la fin, Obama a enfin donné son susucre à Flanby en concédant un «Vive la France! Nous sommes tous Français!». Les familles des 130 victimes des tueries du 13 novembre à Paris apprécieront sans aucun doute le trait à sa juste valeur.
La grande coalition avec «la Russie partenaire» n’est évidemment pas passée à Washington qui se donne un mal de chien depuis trois ans pour fracturer l’Eurasie (3 et 4). Il n’était donc pas question de laisser Hollandouille recoller les morceaux.
Sans vraiment oser regarder son maître dans les yeux, le Président-Poire français s’est donc vu contraint de réaffirmer qu’il fallait convaincre la Russie de lâcher Bachar el-Assad, soulignant sans sourciller que le mieux était de continuer à «soutenir tous ceux qui combattent Daesh au sol en les aidant et en les équipant». En clair, puisqu’il est évident que le Bloc atlantiste ne va pas armer ni l’Iran ni le Hezbollah ni l’armée syrienne, Hollandouille nous confirme donc que les gentils Occidentaux vont continuer à armer quelques Kurdes mais surtout al-Qaïda, al-Nosra et tous les sous-groupes terroristes qui combattent l’armée légale, alimentant ainsi la guerre syrienne qui nourrit Daech, encore et encore.
Heureusement, à la fin, Obama a enfin donné son susucre à Flanby en concédant un «Vive la France! Nous sommes tous Français!». Les familles des 130 victimes des tueries du 13 novembre à Paris apprécieront sans aucun doute le trait à sa juste valeur.
De Daesh au Sunnistan libéral
Donc voilà, retour à la case départ. Il
est désormais très clair qu’en dehors de quelques frappes cosmétiques à
l’usage des plumitifs embedded de TF1 ou de Libé, les États-Unis vont continuer à instrumentaliser Daesh aussi longtemps que
possible pour maintenir un certain niveau de chaos au Moyen-Orient en
général, et en finir avec le pouvoir syrien en particulier. Dans ce
contexte, le tir turc, pays de l’OTAN, permet d’ailleurs d’ouvrir un
nouveau front qui complique encore la campagne anti-Daesh de la Russie
et qui sert donc si bien les intérêts US qu’on ne serait même pas
surpris d’apprendre finalement que Washington a habilement poussé Ankara
à la manœuvre.
A terme, l’idée est comme toujours de parachever l’éclatement de l’Irak et de la Syrie, afin de créer une sorte de Sunnistan docile et libéral, comme nous en avions déjà dessiné les contours il y a deux ans (5). Une fois l’opération entrée en phase finale, il suffira alors aux USA de déclencher une vaste campagne d’assassinats du type opérations Condor ou Phoenix, pour nettoyer l’EI de ses cadres les plus radicaux et leur substituer des types d’al-Qaïda qu’ils auront préalablement formatés à Langley.
Ensuite de quoi le FMI et la Banque Mondiale n’auront plus qu’à sortir leurs carnets de chèques pour la reconstruction, évidemment opérée par les entreprises du Bloc atlantiste, et notre Sunnistan se retrouvera endetté pour mille ans, rejoignant ainsi la cohorte des obligés du Système néolibéral atlantiste sous direction étasunienne.
A terme, l’idée est comme toujours de parachever l’éclatement de l’Irak et de la Syrie, afin de créer une sorte de Sunnistan docile et libéral, comme nous en avions déjà dessiné les contours il y a deux ans (5). Une fois l’opération entrée en phase finale, il suffira alors aux USA de déclencher une vaste campagne d’assassinats du type opérations Condor ou Phoenix, pour nettoyer l’EI de ses cadres les plus radicaux et leur substituer des types d’al-Qaïda qu’ils auront préalablement formatés à Langley.
Ensuite de quoi le FMI et la Banque Mondiale n’auront plus qu’à sortir leurs carnets de chèques pour la reconstruction, évidemment opérée par les entreprises du Bloc atlantiste, et notre Sunnistan se retrouvera endetté pour mille ans, rejoignant ainsi la cohorte des obligés du Système néolibéral atlantiste sous direction étasunienne.
Poker menteur
Bon, sur le papier, c’est très joli.
Mais y-a quand même un hic. A savoir la résistance de plus en plus
affirmée de la Russie avec ses soutiens iraniens, du Hezbollah et
chinois (en embuscade pour ce dernier).
Bien sûr, les États-Unis ont toujours le même avantage que d’habitude: à savoir des fonds illimités en dollars produits au prix du papier, et donc la possibilité de surenchérir indéfiniment sur le tapis jusqu’à ce que l’adversaire soit contraint de déclarer forfait, faute de moyens.
Il n’empêche, le hic reste. Car en quelques semaines, grâce à l’intervention russe, l’armée syrienne a reconquis de nombreux territoires et lieux stratégiques.
De plus, Pékin sait parfaitement que les USA ont prévu d’acheminer au plus vite des troupes terroristes de Syrie dans le Xinjiang pour déstabiliser l’Empire du Milieu. Il n’est donc pas impossible que la Chine mette la main au porte-monnaie pour soutenir la mise russe en Syrie, et permettre à Moscou d’achever sa dératisation. Et c’est une toute nouvelle donne qui pourrait alors se mettre en place.
D’ici là, le pari délirant du Bloc atlantiste va hélas permettre à Daesh de poursuivre sa campagne de terreur en Syrie, en Tunisie, en Libye, au Liban, et n’en doutons pas en Europe aussi, justifiant au passage l’accélération de la mise en place de législations toujours plus liberticides au sein même d’un Système néolibéral dont le penchant totalitaire n’est plus à démontrer (6).
Décidément, Daesh rend beaucoup trop de services à beaucoup trop de gens pour qu’on laisse la Russie nous en débarrasser.
Bien sûr, les États-Unis ont toujours le même avantage que d’habitude: à savoir des fonds illimités en dollars produits au prix du papier, et donc la possibilité de surenchérir indéfiniment sur le tapis jusqu’à ce que l’adversaire soit contraint de déclarer forfait, faute de moyens.
Il n’empêche, le hic reste. Car en quelques semaines, grâce à l’intervention russe, l’armée syrienne a reconquis de nombreux territoires et lieux stratégiques.
De plus, Pékin sait parfaitement que les USA ont prévu d’acheminer au plus vite des troupes terroristes de Syrie dans le Xinjiang pour déstabiliser l’Empire du Milieu. Il n’est donc pas impossible que la Chine mette la main au porte-monnaie pour soutenir la mise russe en Syrie, et permettre à Moscou d’achever sa dératisation. Et c’est une toute nouvelle donne qui pourrait alors se mettre en place.
D’ici là, le pari délirant du Bloc atlantiste va hélas permettre à Daesh de poursuivre sa campagne de terreur en Syrie, en Tunisie, en Libye, au Liban, et n’en doutons pas en Europe aussi, justifiant au passage l’accélération de la mise en place de législations toujours plus liberticides au sein même d’un Système néolibéral dont le penchant totalitaire n’est plus à démontrer (6).
Décidément, Daesh rend beaucoup trop de services à beaucoup trop de gens pour qu’on laisse la Russie nous en débarrasser.
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