Un curieux
et lourd déséquilibre s’est développé entre les trois grandes puissances
internationales – les États-Unis, la Russie et la Chine. Au fur et à
mesure que ces deux dernières se renforcent et, avec leurs voisins, s’unissent
pour former un ensemble eurasien cohésif et coopératif, la première, plongée
dans un bourbier qu’elle a elle-même créée, devient de plus en plus désespérée
et commence à agir d’une manière qui est économiquement et militairement
provocatrice, voire carrément auto-destructrice. Des sanctions aux
taxes douanières en passant par les bruits de sabre, les États-Unis
refusent de s’effacer discrètement. Les réponses de la Russie et de la Chine à
ces provocations ont été mesurées et prudentes.
La
confrontation entre les États-Unis et la Russie se limite principalement à la
sphère militaire. Le commerce de la Russie avec les États-Unis est minuscule.
Les États-Unis produisent très peu de produits dont la Russie a besoin et ne
peuvent trouver un partenaire plus amical et plus fiable en matière
d’importation. (Il y a quelques produits américains dont la Russie n’a
certainement pas besoin mais qu’elle importe quand même, comme les logiciels
Microsoft et les films hollywoodiens, mais c’est une autre histoire). D’autre
part, les États-Unis ont absolument besoin des moteurs de fusées russes ainsi
que de plusieurs produits de base essentiels pour la technologie spatiale.
C’est la raison pour laquelle les sanctions économiques américaines à
l’encontre de la Russie ont été si inefficaces, voire bénéfiques à certains
égards, forçant la Russie à remplacer les importations par une production
nationale et à rechercher des partenaires commerciaux plus amicaux.
Dans le
domaine militaire, la Russie s’est efforcée d’invalider les efforts déployés
par les États-Unis pour s’équiper et se positionner afin de pouvoir lancer une « première
frappe nucléaire réussie », concept manifestement erroné, car tout
déclenchement d’une guerre nucléaire serait une défaite automatique pour toutes
les parties en conflit, qu’elles y soient ou non parties prenantes. Les
nouveaux missiles russes sont en cours de déploiement et, avec eux, la destruction mutuelle assurée est à nouveau
assurée, puisqu’il n’existe aucune technologie, même au stade de la conception,
pour les intercepter ou les neutraliser.
En ce qui
concerne la guerre conventionnelle, les coups de mentons et la posture de
l’OTAN le long de la frontière russe peuvent sembler provocateurs, mais il
s’agit en réalité d’acheminer des fonds vers le complexe militaro-industriel,
et non de préparer la guerre. Aucun des deux camps n’est le moins du monde
susceptible de lancer une invasion quelconque. Si la Russie décide d’ajouter
des territoires, comme les parties historiquement russes de l’Ukraine, elle le
fera pacifiquement, par un référendum populaire, comme elle l’a fait pour la
Crimée.
La
belligérance américaine contre la Russie se manifeste par d’autres moyens, tels
que les efforts visant à déstabiliser la Russie sur le plan politique, mais
ceux-ci ont eux aussi échoué – et de manière spectaculaire. D’innombrables
millions en subventions et en argent cash ont été versés aux soi-disant « libéraux »
russes pour tenter d’ouvrir et d’adoucir la politique russe en prélude à
l’installation d’un régime fantoche souple, dominé par des Gorbatchev ou
Eltsine, mais en vain. Des « libéraux » semi-fossilisés
apparaissent parfois encore dans les talk-shows russes, mais seulement en tant
que clowns. Ils ont le droit de débiter leurs vieilles rhétoriques fatiguées
pendant que les autres panélistes les clouent au pilori avec des œufs et des
légumes pourris, rhétoriques faites pour le plus grand plaisir de l’auditoire.
Les
objectifs militaires de la Chine sont beaucoup moins ambitieux que ceux de la
Russie. Oui, elle peut lancer quelques missiles nucléaires sur les États-Unis,
mais elle s’est surtout équipée pour invalider définitivement les affirmations
des États-Unis qui prétendent pouvoir étendre leur protection à leurs alliés
dans la région – Japon et Corée du Sud. Le talon d’Achille de la Chine est
la route maritime qui l’approvisionne en pétrole, c’est pourquoi elle a
consacré tant d’énergie à la sécurisation de la mer de Chine méridionale et
pourquoi elle a été si désireuse de conclure des accords d’approvisionnement à
long terme avec la Russie.
La Chine est
économiquement dépendante du commerce avec les États-Unis, mais elle s’est
efforcée de diversifier ses relations commerciales. Le Parti communiste étant
fermement aux commandes et l’Armée populaire de libération étant commandée
directement par le Parti communiste, la Chine sera probablement en mesure de
maintenir la stabilité politique, en dépit de difficultés extrêmes qui
pourraient être infligées par l’arrêt complet des échanges commerciaux avec les
États-Unis.
La Chine
possède également une sorte d’arme nucléaire économique : plus de 1000
milliards de dollars de dettes en bons du Trésor américain. S’ils étaient
vendus en masse sur le marché, cela réduirait à néant la capacité des
États-Unis à continuer de financer leurs énormes déficits budgétaires et
commerciaux, qui ne cessent de s’aggraver, détruisant ainsi leur capacité à
continuer à payer pour leur complexe militaro-industriel et sabordant leur
empire tentaculaire avec ses 1000 bases. Il est peu probable que la Chine fasse
exploser cette arme d’un seul coup, mais elle l’utilisera probablement par
quelques détonations à petite échelle, afin de ramener les États-Unis à la
raison.
Ainsi, ni la
Chine, ni la Russie n’ont grand-chose à craindre des États-Unis en dépit de sa
belligérance militaire et économique, qui augmente avec le désespoir de sa
classe dirigeante – ou devrais-je dire de ses propriétaires. Voyez-vous,
les États-Unis ne sont pas tant un pays qu’un country club : c’est une affaire
de membres seulement, tandis que tous les autres, qu’ils soient nés dans le
pays ou invités, sont les bienvenus pour servir l’oligarchie tant qu’ils
demeurent utiles. Après cela, ils sont libres de mourir dans la rue comme des
clochards.
Et
l’oligarchie a toutes les raisons d’être extrêmement inquiète. Sa richesse est
principalement libellée en argent (cela peut sembler une tautologie, mais ce
n’est pas le cas : argent≠richesse). En retour, la valeur future de l’argent
dépend du niveau futur de l’activité économique, qui à son tour dépend de
l’accès à l’énergie qui rend l’activité économique possible. Cette énergie
provient principalement des combustibles fossiles. Oui, il s’agit toujours de
pétrole : pas de pétrole, pas d’industrie, pas d’argent, et beaucoup d’oligarques
hystériques et en colère.
Vous avez
peut-être entendu dire que l’idée de Peak Oil est morte et que les
États-Unis sont la nouvelle Arabie Saoudite grâce à tout le pétrole de schiste
rendu accessible par le miracle de la fracturation hydraulique. Vous n’avez
peut-être pas entendu dire que, même si la production de schiste bitumineux a
été abondante, l’industrie de la fracturation n’a jamais gagné d’argent,
qu’elle continue de s’endetter et qu’elle n’est qu’à quelques hausses de taux
d’intérêt de faire faillite. De plus, vous n’avez peut-être pas entendu dire
que les puits de pétrole de schiste s’épuisent de plus en plus rapidement, la
production mensuelle des puits existants diminuant de plus d’un demi-million de barils par jour
malgrés l’augmentation de la production totale à environ dix millions de barils
par jour. [Il faut forer des nouveaux puits en permanence et donc brûler du capital, NdT].
Enfin,
considérez que le pétrole issu des schistes bitumineux est un pétrole léger qui
ne sert qu’à fabriquer de l’essence et quelques autres produits pétrochimiques.
Il n’est pas utile pour fabriquer les types de carburant les plus essentiels du
point de vue industriel : le carburéacteur, le diesel, le carburant marin, et
pour les fabriquer, les États-Unis doivent encore importer de grandes quantités
de pétrole. Bref, le pétrole de schiste n’est pas un avenir prometteur pour
l’industrie américaine. Comme l’a dit Art Berman, analyste chevronné de
l’industrie pétrolière, « Le pétrole de schiste est un sujet mort pour
l’industrie pétrolière. »
Quelques
pays disposent encore de très importantes réserves de pétrole, dont la Russie.
C’est le plus grand exportateur d’énergie au monde et elle continue d’accroître
ses réserves de pétrole en explorant de nouvelles parties de son vaste domaine.
L’avenir énergétique de la Russie est assuré. Elle dispose des réserves
nécessaires pour continuer à produire et à exporter des hydrocarbures pendant
encore quelques décennies. D’ici là, pour se sevrer des combustibles fossiles,
elle devra commencer à construire une douzaine de centrales nucléaires par an.
Ce ne sera pas un problème : Rosatom construit actuellement trois usines en
Russie, une mini-centrale flottante de 70 MW, ainsi que des usines en
construction ou en projet en Turquie, au Belarus, en Iran, en Égypte, en Inde,
en Hongrie, au Bangladesh, en Chine et en Finlande. La Russie possède la
maîtrise du cycle du combustible nucléaire et traite environ la moitié du
combustible nucléaire dans le monde. Elle dispose de réserves d’uranium suffisantes
pour durer quelques siècles. Ensuite, il faudra trouver comment construire des
usines capables de brûler du plutonium en toute sécurité (ce qui n’est pas une
mince affaire, mais il leur reste encore quelques siècles pour y parvenir).
Dans l’intervalle,
la Russie préférera de loin acheminer son pétrole et son gaz vers la Chine, qui
est proche et amicale, plutôt que vers les États-Unis, qui sont éloignés et
hostiles. Une fois la fête du schiste terminée, les États-Unis vont une fois de
plus devenir affamés d’importations d’énergie, mais sans personne vers qui se
tourner. Si ce pays semble désespéré et agit de façon dangereuse maintenant,
attendez vous qu’il le soit encore plus face à la fois à une pénurie d’argent
et à une pénurie d’énergie !
Pour l’instant,
les États-Unis peuvent se sentir désespérés, mais au moins ils ne sont pas
suicidaires. Certains généraux américains ont déclaré publiquement qu’ils
désobéiraient à des ordres illégaux, comme celui de lancer une frappe nucléaire
préventive. C’est absurde, bien sûr, parce qu’ils n’ont désobéi à aucun des
ordres illégaux précédents, commettant une multitude de crimes de guerre en
Afghanistan, en Irak, en Libye, en Syrie et ailleurs. Si un nouveau tribunal de
Nuremberg avait lieu aujourd’hui, beaucoup d’entre eux finiraient par se
balancer au bout d’une corde. Ce qu’ils veulent dire, c’est qu’ils ne feront
rien qui puisse les tuer en retour, comme une attaque nucléaire contre un
adversaire ayant l’arme nucléaire. Si on retient le meilleur, c’est bien qu’ils
ne soient pas suicidaires. Mais le resteront-ils si les États-Unis s’effondrent
dans le chaos et la guerre civile ?
Mais que
devraient faire la Chine et la Russie pour maîtriser les États-Unis avant qu’il
ne soit trop tard ? Lorsqu’elles se tournent vers les États-Unis, elles voient
un pays qui abrite, de façon permanente ou temporaire, des millions de leurs
propres compatriotes, dont beaucoup gagnent des sommes importantes au service
de l’oligarchie et de leurs corporations ou simplement gagnent bien leur vie.
La Chine ne voit aucune raison de leur faire du mal, comme à qui que ce soit
d’autre, en arrachant le tapis sous les pieds de l’économie américaine ; la
Russie ne voit aucune raison de les mettre en danger en augmentant les chances
d’une confrontation militaire.
Il y a une
dimension morale à tout cela. Il est évident que
les États-Unis sont en train de perdre. Son élite dirigeante et
les oligarques qui la soutiennent doivent être maîtrisés avant qu’ils ne
causent des dommages indicibles, et le pays doit être contraint d’accepter un
changement de cap dramatique : réduire sa dimension militaire, rapatrier toutes
ses troupes, mettre son économie en mode survie et concentrer tous ses efforts
sur le remboursement des dettes internationales. Mais le principe du « d’abord
éviter les dégâts collatéraux » s’applique toujours à ceux qui
souhaitent réformer les États-Unis de l’extérieur.
Le recours à
une certaine doctrine juridique peut être utile ici. Dans les affaires
délictuelles, et dans certaines affaires pénales dans certaines juridictions,
une distinction est faite entre deux catégories assez macabres de plaignants : « crâne
mince » et « crâne en miettes ».
Un plaignant à crâne mince, à moins d’être frappé à la tête, devrait être en
mesure de mener une vie longue et relativement saine, tandis que la vie d’un
plaignant au crâne en miettes sera forcément écourtée, indépendamment d’un coup
reçu. Dans le cas du patient au crâne mince, l’accusé assume l’entière
responsabilité de la perte de sa vie, même s’il n’était pas au courant de la
présence du crâne mince du plaignant. Dans le cas d’une personne au crâne en
miettes, la responsabilité ne porte que sur la différence entre le résultat de
l’action de l’accusé et celui de l’état préexistant du plaignant. Il peut y
avoir d’autres considérations, comme le risque de préjudice que l’accusé a pu
causer au plaignant ou à la société, qui peuvent réduire davantage la
responsabilité de l’accusé.
Les
États-Unis sont-ils un plaignant à crâne mince qui pourrait continuer à vivre
pendant une période indéterminée tant que d’autres nations n’interfèrent pas
avec ses efforts de plus en plus désespérés et futiles pour maintenir son
statut de superpuissance mondiale en voie de disparition rapide ? Ou s’agit-il
d’un patient dont le crâne est en miette et succombera inévitablement à ces
conditions préexistantes (épuisement des combustibles fossiles, endettement
fugitif, système militaire surdimensionné, abus et négligence sociaux,
dégénérescence culturelle, corruption politique et financière systémique…),
quelles que soient les actions d’un quelconque tiers, mais dans l’intervalle,
peut-il représenter un danger suffisant pour justifier une action contre lui ?
Comme
Poutine l’a dit récemment, si les États-Unis attaquent la Russie, « Nous irons au ciel, et ils
mourront simplement comme des chiens… parce qu’ils n’auront aucune chance de se
repentir. » C’est clair comme de l’eau de roche et
inattaquable d’un point de vue moral. Mais est-ce suffisant ? Serait-il moral
pour la Russie et la Chine de rester les bras croisés alors que les États-Unis
se déchirent de l’intérieur tout en s’en prenant au monde de manière
imprévisible et de plus en plus dangereuse ? On dirait qu’il y a un travail à
faire, pendant que le ciel peut encore attendre.
Par Dmitry Orlov –
Le 2 novembre 2018 – Source Club Orlov
Le 2 novembre 2018 – Source Club Orlov
Le livre de Dmitry Orlov est l’un des ouvrages
fondateur de cette nouvelle « discipline » que l’on nomme aujourd’hui :
« collapsologie » c’est à-dire l’étude de l’effondrement des sociétés ou
des civilisations.
Le train fou de la politique
étrangère étasunienne
L’État
profond américain veut-il vraiment provoquer une guerre mondiale
thermonucléaire contre la Russie, la Chine et l’Iran, les trois en même
temps ? L’imprudence et la confusion de ces politiques américaines qui
provoquent des crises majeures de part et d’autre le suggèrent certainement.
Pourtant, la vérité est peut-être encore plus terrifiante.
Les dangers
qu’entraîneraient un conflit mondial et une guerre nucléaire doivent
littéralement être considérés comme insensés et suicidaires. Pourtant, les
politiques prônées par les Démocrates et les Républicains des deux
chambres du Congrès, les médias américains, hystériques et délirants, et même
les hauts responsables de la Défense et de la Sécurité nationale, que Trump a
lui-même nommés, semblent ne mener à aucune autre conclusion.
Le 4
septembre, M. Trump, qui a remporté sa victoire électorale choc il y a deux ans
en faisant campagne sur une politique d’apaisement envers les affrontements et
les conflits inutiles dans le monde, menaçait de lancer une invasion militaire
à grande échelle de la Syrie même si cela signifiait aussi des affrontements
avec les forces russes et iraniennes.
Deuxièmement,
le même jour, le Pentagone donnait deux navires de guerre russes au
gouvernement chaotique et férocement anti-russe de l’Ukraine pour une
utilisation potentielle contre la Russie.
Troisièmement,
dès le lendemain, le 5 septembre, le ministre américain de l’Intérieur, Ryan
Zinke, suggérait qu’un blocus militaire contre la Russie pouvait être une
option sérieuse pour arrêter les exportations de pétrole et de gaz naturel, en
plein essor, de Moscou vers l’Europe occidentale.
Quatrièmement,
le 2 octobre, l’ambassadeur des États-Unis auprès de l’OTAN, Kay Bailey
Hutchison, ancienne sénatrice américaine, a menacé de lancer une frappe
nucléaire préventive contre les missiles russes déployés en Russie même.
Si le
prétendu nouveau système russe devenait opérationnel, a déclaré Hutchison à la
presse, « à ce moment-là, nous envisagerions la possibilité de supprimer
un missile qui pourrait frapper n’importe lequel de nos [alliés européens]. Les
contre-mesures consisteraient à supprimer les missiles que la Russie met au
point en violation de la loi ».
Hutchison a
ensuite tenté de faire marche arrière, mais le terme « supprimer »
qu’elle a utilisé pour décrire une éventuelle action unilatérale américaine
contre les missiles présumés ne peut être interprété de manière plausible que
comme une menace d’action militaire directe.
Cinquièmement, en novembre, de nouvelles sanctions
cinglantes visant à paralyser la capacité de la Russie à effectuer des
transactions financières dans le monde entier entreront en vigueur. Elles ont
déjà été adoptées à la quasi-unanimité par les deux chambres du Congrès, avec
une majorité empêchant tout veto et le soutien féroce des médias grand public.
Jugées
isolément, ces mesures – vivement encouragées et soutenues par le
gouvernement de Theresa May au Royaume-Uni – constituent déjà une
irresponsabilité criminelle pour la survie du monde entier.
Mais il y a
plus encore : sixièmement, non contents d’être obsédés par la provocation
d’une guerre thermonucléaire à grande échelle contre la Russie, un pays dont
les dirigeants et le peuple ont prouvé à maintes reprises qu’ils détestent une
telle perspective, les États-Unis provoquent simultanément un conflit à grande
échelle avec la Chine – son principal débiteur et principal partenaire
commercial – et avec l’Iran.
Des
responsables militaires américains ont déclaré à CNN que la marine
américaine voulait envoyer des navires de guerre et des avions traverser la mer
de Chine méridionale en novembre pour envoyer un message à Pékin. On peut se
demander quel genre de message ils ont en tête.
Et le 4
octobre, le vice-président Mike Pence a lancé un avertissement brutal à la
Chine, l’avertissant que les États-Unis ne reculeraient pas devant ce qu’ils
considèrent comme des menaces et des tentatives d’intimidation chinoises.
Pour ajouter
au chaos, M. Trump s’engage maintenant dans un véritable conflit diplomatique
avec l’Arabie saoudite à la suite du meurtre bizarre et obscène de Jamal
Khashoggi dans le consulat saoudien d’Istanbul, un personnage qui,
ironiquement, a joué un
rôle de premier plan dans les politiques révolutionnaires et perturbatrices des
États-Unis qui ont apporté chaos et misère aux peuples du Moyen-Orient durant
ce siècle.
Trump et son
gendre irresponsable, Jared Kushner, n’ont qu’eux-mêmes à blâmer pour
avoir donné carte blanche au prince héritier Mohammed Bin Salman (MBS). Mais
déjà, les Saoudiens menacent de faire grimper les prix mondiaux du pétrole à
200 $, voire 400 $ le baril, si le gouvernement et le Congrès
américains sont eux-mêmes assez imprudents pour les condamner ou les
sanctionner en réponse au meurtre de Khashoggi.
De telles
menaces, si elles se concrétisaient, provoqueraient certainement une crise
économique mondiale. Mais la première victime serait inévitablement le
gouvernement de l’Arabie saoudite, qui est déjà dangereusement vulnérable sur
le plan financier, précisément en raison des politiques économiques
désastreuses de MBS.
La seule
explication rationnelle à cette combinaison d’actions et de politiques agressives et chaotiques de
confrontation dans toutes les directions est que les décideurs de
Washington sont déterminés à détruire leur propre pays et le monde avec eux.
Mais la vraie explication est encore plus terrifiante : ils ne réalisent tout
simplement pas ce qu’ils font.
Par Martin
Sieff – Le 22 octobre 2018 – Source Strategic Culture
Traduit par
Wayan, relu par Cat pour le Saker Francop
Le Grand-Oeuvre luciférien, l'annihilation de tout ce qui est humain.
RépondreSupprimerpauvre amerique
RépondreSupprimer