Aujourd'hui, le ministre israélien de la Défense, Avigor
Lieberman, a démissionné et a appelé à de nouvelles élections. Il
n’est pas d’accord avec le Premier ministre Netanyahou sur le
nouveau cessez-le-feu à Gaza.
Netanyahou avait œuvré en faveur du précédent cessez-le-feu visant
à scinder Gaza (sous le Hamas) de la Cisjordanie (sous l'Autorité palestinienne
sous Mahmoud Abbas). Cette
scission s'inscrit dans la lignée idéologique de la scission plus grande au
Moyen-Orient entre d’une part le Qatar
et la Turquie (en tant que partisans des Frères musulmans) et d’autre part l’Arabie
du prince clown Mohammad bin Salman. Le
Qatar finance actuellement le Hamas à Gaza tandis que les Saoudiens soutiennent
Abbas.
Cette scission des Palestiniens fait partie du plan de
"paix" de Jared Kushner [1] pour
le Moyen-Orient. Pour
ce dernier, les Palestiniens ne doivent plus être reconnus en tant que peuple
mais doivent être scindés en petits groupes locaux sans identité commune, qui
peuvent alors être plus facilement réprimés voire supprimés, conformément aux lois talmudiques dont Kushner est un
fervent adepte [2].
Lieberman semble être en désaccord avec ce plan. Il veut faire la
guerre au Hamas et le vaincre. Une telle
tentative réunirait bien sûr les Palestiniens. Et
il y a une forte circonscription dans la population sioniste qui soutient la
manière de Lieberman.
Cette photo a été prise aujourd'hui peu avant la démission de
Lieberman. Netanyahou
n'était pas content du dilemme dans lequel il se trouve maintenant.
Il voulait éviter une élection anticipée. Son
parti, le Likoud, vient de perdre des sièges aux élections locales et il craint
une campagne qui se déroulerait autour du sujet de Gaza et à sa position "pacifiste"
lors du dernier conflit.
Mais avec seulement une majorité de deux sièges et une coalition
instable, Netanyahou aura du mal à tenir le coup.
Naftali Bennett, chef du parti de droite juif Maison
Juive, demande à être nommé ministre de la Défense. Netanyahou
ne veut pas donner à Bennet un poste aussi prestigieux. Mais
Bennett menace de démissionner et de faire tomber la coalition de Netanyahou
s’il n’obtient pas ce qu’il demande.
Netanyahou cumule déjà les postes de Premier ministre, ministre des
Affaires étrangères et ministre de la Santé d’Israël. Il
va maintenant ajouter le titre de ministre de la Défense, ne serait-ce que pour
une courte période. Les élections auront
probablement lieu en mars.
Il existe actuellement environ 18 partis et groupes politiques à la
Knesset. Le
parti Likoud de Netanyahou détient 30 des 120 sièges mais pourrait facilement
en perdre lors d'une nouvelle élection. Avec
une base plus petite, Netanyahou aurait des difficultés à former une nouvelle
coalition et à redevenir Premier ministre.
Jared Kushner, le gendre du président Trump, a
basé son plan de «Contrat du Siècle » pour le Moyen-Orient sur ses
relations très personnelles avec Netanyahou et avec Mohammad bin Salman. Si
Netanyahou n'est plus Premier ministre, ce plan est encore plus mort qu'il ne
le semble déjà. L'administration
Trump n'a pas d'autre politique et Kushner n'est pas la personne adéquate qui
la développerait et la poursuivrait.
Le truand juif ultra sioniste et milliardaire
des casinos, Sheldon Adelson [3], est le principal « donateur » de Trump et
de Netanyahou. Peut-il
acheter à Netanyahou un nouveau poste de premier ministre? S'il
ne le peut pas et que la politique israélienne de Trump est de ce fait morte,
soutiendra-t-il toujours Trump dans sa campagne de réélection?
La Maison Blanche devra réfléchir à cela et élaborer un plan pour
soutenir Netanyahou. Que
pourrait-il faire?
Quant à Lieberman. C'est
un homme impétueux et voyou (au moins aussi voyou
que Netanyahou et Adelson) avec peu de prévoyance politique. En
2016, il a annoncé qu'il tuerait Ismail Haniyeh, le chef du Hamas à
Gaza, s'il devenait ministre de la Défense. Six semaines plus tard,
il devint ministre de la Défense.
Le site Web Ismail
Haniyeh est-il déjà mort? a compté
le temps écoulé depuis que Lieberman est devenu ministre de la Défense. Deux
ans, 5 mois, 2 semaines et un jour plus
tard, la réponse est toujours "Non". C'est
l'une des raisons pour lesquelles il est peu probable qu'il devienne un jour
premier ministre.
Lieberman
est également victime de la malédiction "Assad doit partir".
Il rejoint
un certain nombre d'autres
personnalités politiques qui ont appelé au renversement du président syrien
et ont perdu leur emploi alors que Bachar al-Assad jouit encore
de son poste.
Publié le 14 novembre 2018 par Moon
of Alabama
Traduction et notes d’H.
Genséric
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