Prenons le canon Caesar. Fleuron de l’industrie de
l’armement tricolore, ce puissant canon est fabriqué à Roanne (Loire) par
Nexter, une entreprise détenue à 100 % par l’État français. Monté sur un
châssis de camion tout-terrain, il peut tirer six obus par minute sur une cible
située à 42 kilomètres. Une « puissance de feu amplifiée par sa
rapidité de mise en œuvre, sa portée allongée et sa grande précision »,
promet la plaquette de présentation de Nexter.
Depuis 2010, la France en a livré pas moins de 132 à
l’Arabie saoudite, selon le Sipri,
un institut suédois spécialisé dans les transferts d’armements. D’autres
livraisons sont prévues dans les prochains mois (lire notre article : Itinéraire
d’une livraison secret défense).
Des canons Caesar en Arabie saoudite. © DR
La carte de la DRM intitulée « Population
sous la menace des bombes » précise de quoi l’on parle : 48
canons Caesar saoudiens pointent leurs bouches sur trois zones du Yémen
parsemées de villages, de fermes, de villes et de hameaux paysans.Autour des
Caesar, la DRM trace de larges cercles, striés de rouge, qui délimitent la
portée de leurs obus. Ces cercles mordent, au Yémen, sur des territoires
habités. Les canons français bombardent-ils effectivement ces
territoires ?
La réponse figure en page 4 des
documents transmis au président de la République. Les Caesar « appuient
les troupes loyalistes et les forces armées saoudiennes dans leur progression
en territoire yéménite ». En mots simples, ils bombardent le Yémen
pour dégager le terrain aux blindés et aux chars qui envahissent le pays.
Nous avons croisé les données de l’Acled
(Armed Conflict Location and Event Data Project) sur les morts civiles par tirs
d’artillerie avec leur géolocalisation, ou non, dans les zones de tir des canons
Caesar. Résultat : entre mars 2016 et décembre 2018, 35 civils sont
morts au cours de 52 bombardements localisés dans le champ d’action de ces
canons.
Depuis quatre ans, différentes ONG
humanitaires surveillent de près le déroulé de la guerre, et en particulier ses
retombées sur les civils. Les chercheurs de l’organisation d’analyse des
conflits basée aux États-Unis Acled, par exemple, épluchent et recoupent les
informations de la presse yéménite et les sites web qui rapportent des bombardements.
Utilisation des canons Caesar ©
Disclose
La principale agence de presse
yéménite, Yemen News Agency, rapporte ainsi le 14 juin 2018 qu’« un tir
d’artillerie saoudien » tue deux enfants et blesse plusieurs adultes
dans le nord du pays. Une information recoupée par les analystes de l’Acled. Le
village bombardé, Bani Faid, situé dans le district de Midi, est dans la zone
de tir des canons français Caesar. Des canons de fabrication américaine,
britannique ou chinoise tirent eux aussi sur le nord du Yémen mais, d’après la
carte de la DRM, leur portée n’atteint pas le village en question.
Le 25 août 2018, un autre « tir
d’artillerie de la coalition » vise une localité voisine de la ville
de Harad (22 000 habitants). Une maison s’écroule. Les habitants ramassent un
mort et trois blessés. Positionnons ce bombardement sur la carte dessinée par
la DRM. Le voilà pile dans la zone de tir des canons Caesar postés de l’autre
côté de la frontière.
Civils blessés, encore, et bâtiments
endommagés le 28 avril 2018 quand des obus pilonnent la localité d’Al-Mazraq et
le village d’Al-Atn, près de la frontière saoudienne. Et toujours dans cette
zone du nord du Yémen, où seuls des canons Caesar, selon le dessin de la
DRM, tiennent les populations sous la menace des tirs.
Deux navires de fabrication française participent au blocus naval qui affame les Yéménites
Qu’en est-il des autres armements
français utilisés par l’Arabie saoudite et les Émirats arabes unis ? En
juillet dernier, la ministre des armées Florence Parly précisait ceci devant
les députés de la commission de défense de l’Assemblée nationale : « À
ma connaissance, les équipements terrestres vendus à l’Arabie saoudite sont
utilisés non pas à des fins offensives, mais à des fins défensives à la
frontière avec l’Arabie saoudite. » Contactés par Disclose dans le
cadre de cette enquête, les services du premier ministre réaffirment cette
position : « À notre connaissance, les armes françaises dont
disposent les membres de la coalition sont placées pour l’essentiel en position
défensive » (lire l’ensemble de la réponse du gouvernement sous l’onglet
Prolonger de cet article).
En clair, les chars et les canons
français mèneraient une guerre en retrait du côté saoudien, pour protéger le
royaume des attaques des houthis. Mais cette guerre présentée comme « défensive »
n’est pas celle décrite dans le rapport de la DRM.
Selon le renseignement militaire, 70
chars de combat Leclerc sont mobilisés dans le conflit. L’armée de terre
émirienne en aurait groupé « une quarantaine » à Mocha et
Al-Kwakhah, deux bases militaires situées sur la côte ouest du Yémen. Les chars
resteraient dans ces bases et ne seraient, selon la DRM, jamais « observés
en première ligne » des combats. Jamais ? La note introduit une
nuance importante : « Ils sont néanmoins déployés sur l’emprise
d’Al-Khawkhah, à 115 kilomètres d’Al-Hodeïda. »
D’après nos recherches effectuées à
partir d’images tournées sur les lignes de front, puis recoupées par des vues
satellites, les Leclerc ont participé à plusieurs grandes offensives de la
coalition.
À l’image de l’assaut qui s’est
déroulé entre juin et décembre 2018 sur la côte ouest. Les chars Leclerc ont
quitté leurs bases et ont foncé sur la route qui remonte vers le nord, en
passant par la ville d’Al-Khawkhah et la cité antique de Zabid.
Ils avançaient en direction
d’Al-Hodeïda. Contrôlée depuis 2014 par la rébellion, cette cité portuaire est
la principale porte d’entrée des produits de première nécessité tels que le
blé, le riz ou le sucre. Et l’un des objectifs militaires prioritaires de la
coalition.
28 juillet 2018. Contrairement à ce
qu’affirme Florence Parly, les chars Leclerc participent aux offensives. La DRM
précise qu’ils « n’emploieraient que des munitions françaises » de type « obus
flèches ».
Les attaques les plus meurtrières de
la coalition s’effectuent par les airs. Dans leur note, les analystes du
renseignement français relèvent que « Riyad conduit depuis mars 2015
une campagne de frappes aériennes massives et continues ». Selon eux,
la coalition aurait procédé à 24 000 bombardements depuis 2015, dont 6 000 pour
la seule année 2018.
« L’action de l’Arabie saoudite
s’effectue essentiellement par voie aérienne », confirmait Jean-Yves Le Drian le 13
février dernier, devant la commission des affaires étrangères de l’Assemblée
nationale. Avant d’évacuer une quelconque responsabilité française :
« Nous ne fournissons rien à l’armée de l’air saoudienne. » C’est
faux. Comme l’atteste la note de la DRM, dont les parlementaires ignorent
jusqu’à l’existence, mais que le ministre des affaires étrangères a eue entre
les mains quatre mois plus tôt.
Les documents précisent en effet que
des avions de chasse saoudiens sont équipés d’un bijou technologique conçu et
entretenu par des ingénieurs français : le pod Damoclès. Fabriqué par
Thalès, ce système de « désignation laser » fixé sous
les avions de combat permet aux pilotes de guider tous les types de missile. (Mediapart avait déjà rapporté l’exportation
de ces pods et le mensonge de Le Drian à ce propos)
Et même le missile américain
Raytheon qui, selon une enquête de la chaîne CNN,
a tué douze enfants et trois adultes yéménites, le 20 septembre 2016, dans
le district d’Al-Mutama, dans le nord du Yémen.
Indispensables aux frappes ciblées,
les pod Damoclès équipent aussi des avions de combat émiriens made in France.
C’est le cas du Mirage 2000-9, dont on sait désormais avec certitude qu’il « opère
au Yémen ». Avec quels missiles ? La note ne le dit pas.
Mais elle nous apprend que l’armée
de l’air émirienne a acheté des missiles guidés franco-britanniques Black
Shaheen (MBDA) et des missiles AASM (Safran), qui peuvent chacun équiper les
Mirage 2000-9 utilisés au Yémen. Les Émirats arabes unis possèdent 62 chasseurs
au total, selon le Sipri.
D’autres équipements aériens
exportés par la France sont directement impliqués dans la guerre. Le Cougar, un
hélicoptère de combat chargé du transport des troupes saoudiennes. Ou l’avion
ravitailleur A330MRTT. Airbus en a fourni six à l’Arabie saoudite et trois aux
Émirats arabes unis. Les neuf gros-porteurs assemblés à Toulouse jouent dans
les airs un rôle déterminant : ils sont capables de ravitailler en
kérosène plusieurs chasseurs de la coalition en même temps.
Depuis le printemps 2015, les bâtiments
de guerre de la coalition filtrent les accès par la mer au port d’Al-Hodeïda.
Officiellement, les navires saoudiens et émiriens font respecter l’embargo de
l’ONU sur les armes à destination des houthis en inspectant des chargements
suspects.
Mais en réalité, ils bloquent la
nourriture, le carburant et les médicaments d’importation qui devraient
approvisionner plus de vingt millions de Yéménites. Des entraves fondées sur
une « base manifestement arbitraire », d’après un rapport du
Haut Commissariat aux réfugiés de l’ONU (HCR) publié en août 2018.
En affirmant publiquement que la
levée de ce blocus est « la priorité » de la diplomatie
française, la ministre Florence Parly omet un élément capital dont la DRM l’a
pourtant informée : deux navires de fabrication française « participent
au blocus naval » qui affame plusieurs millions de Yéménites (lire
notre article : La guerre de la faim). La France est
également active dans la maintenance de ces navire, comme l’a déjà souligné Mediapart.
Il s’agit de la frégate saoudienne
de classe Makkah et de la corvette lance-missiles émirienne de classe Baynunah.
Cette dernière contribue aussi « à l’appui des opérations
terrestres menées sur le territoire yéménite », précise la note.
En français ? Elle bombarde la côte.
Fin 2017, les Émirats arabes unis
ont acquis deux corvettes françaises, des Gowind 2500. En pleine guerre au
Yémen, Emmanuel Macron s’est félicité de cette commande. « Ce contrat
vient consolider notre relation en matière navale et compléter une coopération
très forte ces dernières années sur toutes les armes », déclarait le
président français le 9 novembre 2017, lors d’une visite officielle à Abou
Dhabi.
Les intérêts commerciaux de la
France assoient Paris dans une position schizophrène. L’État français est le 3e
vendeur d’armements au monde. Les Émirats arabes unis et l’Arabie saoudite sont
ses 2e et 6e plus gros clients, selon le ministère des armées.
Dans le même temps, la France est signataire du traité sur le commerce des
armes (TCA), lequel contraint le gouvernement français à « n’autoriser
aucun transfert d’armes », dès lors que celles-ci pourraient servir à
commettre « des attaques contre des civils ou des biens de caractère
civil […] ou d’autres crimes de guerre ». Sur ce point,
Matignon déclare que le TCA est « mis en œuvre » lorsqu’il
décide « d’autoriser ou non des exportations de matériels de
guerre ».
Relire les écritures elles sont superbement expliquées par Annick de Souzenelle et Alain Dumont et surtout aller voir le travail extraordinaire de Patrick Bouvier sur ce que Nostradamus nous a prédit!! tout est vrai
RépondreSupprimerNon, Nostradamus n’a PAS prédit l’incendie de la cathédrale Notre-Dame
RépondreSupprimer“La vue épouvantable de la cathédrale Notre-Dame en flammes à 17h50, heure de Paris, le lundi 15 avril 2019, ressemblait à une prophétie de Nostradamus qui a pris vie”, se répand sur Internet, dans plusieurs articles, qui sont de la propagande de Jessica Adams sur son blog, astrologue. Cependant, comme nous le verrons ici, le quatrain du prophète susmentionné ne se réfère pas à celui qui a eu lieu aujourd’hui à Paris.
Le quatrain Nostradamus en question est le suivant:
“La tête du Bélier, de Jupiter et de Saturne,
Dieu éternel, quels changements peuvent être attendus ?
Après un long siècle, le mal reviendra.
La France et l’Italie, combien d’émotions vivront-elles ?”
Très opportunément, l’astrologue qui l’interprète et l’accuse à sa manière, associe le mot “émotions” à une déclaration du président français, qui a mentionné ce mot dans son compte Twitter en se plaignant de la situation au cœur de Paris. Ensuite, elle présente une carte astrologique pour le 15 avril 2019, en essayant de faire coïncider les planètes et le signe zodiacal mentionné avec le ciel de Notre Dame.
Quant à la partie italienne, elle est en prise avec les scandales de pédophilie, les condamnations de certains cardinaux et d’autres membres du clergé de ces pays, ce qui n’a pas grand-chose à voir avec l’incendie d’un bâtiment considéré comme un site du patrimoine mondial. Au-delà des lucubrations d’Adams, le quatrain mentionné correspond à un autre fait historique.
Selon le livre Las Profecías Completas de Nostradamus (Les prophéties complètes de Nostradamus), il fait référence à Louis XIV et à la guerre de succession d’Espagne en 1702. A cette date “il y eut une conjonction entre Jupiter et Saturne dans la constellation du Bélier”. C’est-à-dire que le prophète a prédit “le siècle agité et étendu qui a suivi, qui a culminé avec l’invasion de l’Italie par la France en 1802 et la proclamation par Napoléon en tant qu’Empereur en 1805”.
Chaque fois qu’un événement d’une certaine valeur historique se produit, les gens cherchent souvent à se réconforter dans leurs prédictions ici et là, peut-être en essayant de trouver une explication au destin qui affecte leur vision de la réalité.
Source: Mystery Planet, le 16 avril 2019 – Traduction Nouvelordremondial, 16 avril 2019
By Vincent Deroy
Il y a anguille sous roche, et cela tombe à pic pour Manu, mais il faut aussi savoir que les toits de cathédrales ont la fâcheuse tendance de brûler, c'est pas la première.
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