Ces derniers temps, une certaine
actualité sud-américaine en rappelle furieusement une autre, il y a près de
soixante ans.
C'était le 17 avril 1961, dans la baie
des Cochons à Cuba : la tentative ratée de débarquement d'exilés cubains
soutenus et armés par les Etats-Unis. Un fiasco qui devait rester dans
l'histoire comme un camouflet pour l'Amérique et ses barbouzeries
latino-américaines, mais qui avait à l'époque considérablement renforcé le
régime de Fidel Castro...
Eh bien, cette référence historique, elle
surgit, forcément, quand on regarde ce qui s'est passé ces derniers jours au
Venezuela. H. Genséric
Deux débarquements armés, qui ont avorté, de
mercenaires dirigés par les États-Unis sur les côtes du Venezuela ont montré
clairement que la pandémie mondiale de coronavirus – malgré la mort et la
dévastation qu’elle cause à la population américaine – n’a rien fait pour
freiner la poursuite prédatrice et criminelle des intérêts géostratégiques de
l’impérialisme américain. Cela, non seulement en Amérique du Sud, mais dans le
monde entier.
Le premier des deux débarquements a eu lieu tôt
dimanche matin à Maputo, dans l’État de La Guaira, à peine à une demi-heure de
route de la capitale vénézuélienne de Caracas. Huit des hommes armés qui ont
débarqué se sont fait tuer, dont le chef du groupe, un ancien capitaine de
l’armée vénézuélienne connu sous le nom de «Pantera» (la panthère). Les autres
se sont fait capturer.
Un second débarquement a eu lieu lundi sur la
péninsule de Chuao dans l’État d’Aragua, également sur la côte caribéenne du
Venezuela, à l’ouest de Caracas. Ici, des pêcheurs locaux ont détecté les
envahisseurs armés et les ont livrés aux forces de sécurité vénézuéliennes.
Parmi ceux capturés se trouvait Josnars Adolfo Baduel,
le fils d’un ancien ministre de la défense vénézuélien envoyé en prison pour
corruption. Ce personnage s’est trouvé au centre d’une série de complots de
coup d’État. Deux citoyens américains, Luke Denman, 34 ans, et Airan Berry, 41
ans, tous les deux identifiés comme anciens membres des troupes d’opérations
spéciales américaines, ont également été faits prisonniers. Baduel a déclaré
aux autorités vénézuéliennes que les deux Américains lui avaient dit qu’ils
travaillaient pour la force de sécurité du président américain Donald Trump.
Venezuela says two US citizens detained in failed plot https://on.ft.com/2SE7Scx
Les autorités vénézuéliennes ont montré aux médias les
passeports et les cartes d’identité militaires des deux Américains capturés,
ainsi que les photographies des armes saisies avec les mercenaires. Ils ont
également diffusé une vidéo d’un interrogatoire de Denman dans lequel il
déclarait que sa mission avait été de prendre le contrôle d’un aéroport de
Caracas afin de recevoir des avions qui effectueraient la livraison du président vénézuélien Maduro aux
États-Unis. À la question de savoir qui dirigeait l’opération, il a répondu: «le président Donald
Trump».
Two Americans who were part of an apparent coup attempt in Venezuela may have brought an Airsoft gun to overthrow Maduro https://nym.ag/35Ch86d
Au centre de l’opération se trouvait un certain Jordan
Goudreau, un ancien Béret vert (des forces spéciales américaines), vétéran
de l’Iran et de l’Afghanistan, qui dirige une société privée de sécurité basée
en Floride, SilverCorp USA. De son propre aveu, c’est Keith Schiller,
un garde du corps de
longue date de Trump et ancien directeur des opérations du Bureau ovale,
qui a mis Goudreau en contact avec la droite vénézuélienne et ses plans de
coups d’État soutenus par les États-Unis. Depuis, des vidéos ont fait surface
montrant Goudreau qui faisait la sécurité lors des rassemblements de Trump.
Les liens de l’entrepreneur militaire avec les
services de renseignement américains et la droite vénézuélienne sont devenus
évidents lorsqu’il s’est fait engager en février 2019 pour assurer la sécurité
d’un concert payé par le milliardaire britannique Richard Branson à la
frontière entre le Venezuela et la Colombie. En réalité cela faisait partie
d’une opération ratée de la CIA visant à justifier l’envoi de faux convois
d’aide au Venezuela.
Goudreau a publiquement pris la responsabilité de
cette dernière opération, affirmant qu’elle est toujours en cours et que son
objectif est de «renverser le gouvernement de Maduro». Il a déclaré que malgré
l’échec abject de l’invasion maritime, d’autres éléments restent actifs à
l’intérieur du Venezuela et vont «commencer à attaquer des cibles tactiques»,
en d’autres termes, lancer une vague de terrorisme.
En outre, Goudreau a confirmé la validité d’un contrat
mis en ligne et signé par lui-même et Juan Guaidó, la non-entité politique de
droite qui s’est proclamée «président intérimaire» du Venezuela en janvier de
l’année dernière et qui a été automatiquement sacré par Washington et ses toutous
vassaux en tant que «gouvernement légitime» du Venezuela.
Également, une conversation enregistrée en anglais
entre Guaidó et Goudreau a été diffusée sur les réseaux sociaux, dans laquelle
la marionnette des États-Unis a accepté de payer $213 millions à l’entreprise
de sécurité américaine pour mener l’intervention armée, dont la redevance allait être payée
avec les ressources pétrolières volées au Venezuela par le gouvernement
américain.
Goudreau a affirmé que Guaidó n’avait pas effectué les
paiements promis. Cependant, quel que soit l’arrangement exact, il est évident
que quelqu’un a payé pour l’organisation d’une armée de mercenaires et son
déploiement sur les côtes du Venezuela. Que ce soit la marionnette ou le
marionnettiste ne fait guère de différence.
Guaidó, qui a tenté de déclencher un coup d’État
militaire il y a un peu plus d’un an, n’est toujours pas derrière les barreaux.
La raison est que le gouvernement «socialiste bolivarien» de Maduro le
considère toujours comme un interlocuteur possible avec l’impérialisme
américain et l’oligarchie vénézuélienne traditionnelle dans la recherche d’un
accord pour sauver le capitalisme vénézuélien et empêcher une explosion
révolutionnaire par le bas.
Interrogé sur la tentative d’invasion maritime du
Venezuela, Trump a affirmé qu’il n’en savait rien et que cela n’avait «rien à
voir avec notre gouvernement».
Le secrétaire d’État américain, Mike Pompeo, a donné
une réponse un peu plus conditionnelle lors d’une conférence de presse du
département d’État mercredi, déclarant «aucune implication directe du
gouvernement américain n’existe dans cette opération». Il a déclaré qu’il
n’était «pas prêt à partager davantage d’informations sur ce que nous savons avoir
eu lieu».
Quant aux deux mercenaires américains capturés, Pompeo
a déclaré que Washington «utiliserait tous les outils dont nous disposons pour
tenter de les faire libérer».
Le secrétaire d’État n’a pas précisé quels motifs les
États-Unis pourraient invoquer pour exiger leur rapatriement. Y a-t-il le
moindre doute qu’une paire de ressortissants étrangers pris en train d’envahir
les États-Unis dans le but d’enlever ou de tuer Donald Trump serait condamnée
pour terrorisme à la prison à vie ou pire ?
Les incursions armées se sont déroulées dans le cadre
d’une campagne de «pression maximale» de sanctions paralysantes contre le
Venezuela qui équivaut à un état de guerre. Le pays, se voyant imposer ce qui
est essentiellement un embargo, se fait interdire ses exportations de pétrole
et ses importations des médicaments et des fournitures médicales dont il a un
besoin vital. L’embargo a entraîné des dizaines de milliers de morts, avant
même le début de la pandémie de coronavirus. Depuis son apparition, l’impérialisme
américain n’a fait que durcir les sanctions, cherchant à utiliser la maladie et
la mort comme arme pour contraindre la population vénézuélienne à se soumettre
et achever sa campagne de regime change.
Alors même que le nombre de morts augmentait aux États-Unis
et que l’économie s’effondrait, Trump a ordonné le déploiement d’une force navale au large des côtes
caribéennes du Venezuela sous prétexte de lutter contre le trafic de
stupéfiants. Cela, même si la grande majorité des drogues qui arrivent aux États-Unis
proviennent de la Colombie et passent par l’océan Pacifique et l’Amérique
centrale, protégée par les alliés droitiers de Washington à Bogota, Tegucigalpa
et Guatemala City. Les frégates et les navires de combat côtiers
envoyés dans le cadre de cette opération ne sont évidemment pas conçus pour
combattre les trafiquants de drogue.
Les événements sordides qui se sont déroulés sur les
côtes du Venezuela rappellent les chapitres les plus sombres de la longue
histoire d’agression militaire, d’exploitation semi-coloniale et de répression
dictatoriale en Amérique latine par l’impérialisme américain. Lors de
précédentes interventions impérialistes américaines qui ont mal tourné,
notamment l’invasion de la Baie des Cochons à Cuba en 1961, les responsables de
Washington niaient de la même manière toute implication des États-Unis. De
même, quand il a été question de l’opération illégale qui visait à financer la
guerre terroriste «contra» contre le Nicaragua dans les années 1980, Washington
a maintenu son déni jusqu’à ce que le contractant de la CIA, Eugene Hasenfus,
soit abattu aux commandes d’un avion transportant des armes pour les Contras.
La baie des Cochons et l’affaire «Iran contra» ont
toutes deux déclenché des crises politiques majeures à Washington et provoqué
des enquêtes minutieuses de la part des médias américains. Les reportages sur
l’invasion avortée au Venezuela orchestrée par les États-Unis, cependant, ont
rencontré le silence des médias menteurs et n’ont pas suscité la moindre
critique de la part de l’opposition politique officielle de Trump au sein du
Parti démocrate. De Biden
à Sanders, ils se sont tous alignés derrière l’opération de changement de
régime au Venezuela.
Cette opération sert les intérêts de l’oligarchie
américaine au pouvoir. Elle vise à établir un contrôle sans entrave des
conglomérats énergétiques américains sur les réserves vénézuéliennes de
pétrole, les plus importantes de la planète, et à faire reculer l’influence
croissante de la Chine et de la Russie au Venezuela et en Amérique latine dans
son ensemble, que l’impérialisme américain a longtemps considérée comme sa
«propre arrière-cour».
En pleine pandémie mondiale de coronavirus qui menace
la vie de millions de personnes, l’impérialisme américain poursuit ses intérêts
de prédateur par le biais d’une agression militaire, risquant de déclencher une
autre guerre mondiale qui tuerait des milliards de personnes.
Seule la classe ouvrière, unie au-delà des frontières
nationales dans une lutte commune pour mettre fin au capitalisme et à l'impérialisme,
peut offrir une solution à ces menaces qui pèsent sur la survie de l'humanité.
Bill Van Auken
10 mai 2020,
RépondreSupprimer1 - Les deux antagonistes et l’enjeu de la théorie juive du choc des civilisations.
Analyse de mise en perspective entre elles des attitudes existentielles, celle asiatique (bouddhisme et taoïsme), et celle juive (comprenant son extension d’influence chrétienne et musulmane).
Cette analyse est fondée sur des éléments documentaires vérifiables et inattaquables.
Par Michel Dakar, Villequier France, le 10 mai 2020
http://www.aredam.net/les-deux-antagonistes-et-l-enjeu-de-la-theorie-juive-du-choc-des-civilisations.html
Documentation :
- Le bouddhisme par Alexandra David Neel.
Le lama aux cinq sagesses, éditions Plon 1977, scans des pages 36 (a), 40 (b) et 41 (c).
Mystiques et magiciens du Tibet, éditions Plon 1929, scan des pages 256 (d) et 257 (e).
- Du judaïsme au sionisme. Page internet publiée le 10 octobre 2009 sur le site aredam.net (f).
Présentation :
Par des extraits de la Torah (Deuteronome et Psaumes), et des citations d'auteurs, d'idéologues et de chefs d'Etat sionistes.
Publié le 10 octobre 2009
- Extraits du Deuteronome et des Psaumes.
- Citations de sionistes célèbres.
http://www.aredam.net/du-judaisme-au-sionisme.html
Nota : le contenu de cette page est reproduit au bas de cette présente page.
2 - http://www.aredam.net/deux-questions-provoquees-par-la-consultation-du-site-egaliteetreconsiliation-d-alain-soral.html
3 - http://www.aredam.net/Reed-Douglas-La-controverse-de-Sion.pdf
Les empires (Russe/Américain) ne veulent pas de contestations dans leur cour. Interventions des troupes Russes en Europe de l'Est, idem pour l'Amérique du Sud par les USA. Il n'y aura pas de guerre mondiale pour le Venezuela ni de la Russie ni de la Chine.
RépondreSupprimerQui voudraient aller en guerre en sachant que l'on soi d'un côté ou de l'autre il n'y aura que des vaincu !
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