Quand j'étais tout petit et que
j'avais sensiblement amélioré mes performances en matière d'apprentissage du
Coran, j'étais souvent intégré aux récitants lors des veillées funèbres. On
remettait ça aussi au moment des enterrements, le lendemain, et on était
parfois récompensés par un bon couscous, avec un morceau de viande, et/ou un
œuf dur, selon les disponibilités. Les récitants étaient choisis parmi les plus
vieux et les plus expérimentés, qui avaient eu assez de «falaqate» pour leur
donner à réfléchir et à éviter les pièges de certaines sourates.
falagate : Châtiment corporel consistant à bastonner ou fouetter la plante des pieds. |
À la différence de mes parents qui
s'enorgueillissaient de me voir sélectionné aux veillées funéraires, je ne
tirais aucune fierté de cette «distinction» dont je me serais fort bien passé.
Autant dire que j'aurais préféré rester au chaud, près du «canoun» [brasero], plutôt que
de réciter des sourates, certes bénéfiques pour l'âme du disparu, mais qui
évoquaient aussi d'autres souvenirs.
Le plus cuisant était celui de
l'apprentissage de la sourate «Al-Rahman» (Le Tout Miséricordieux), qui m'avait
valu au moins une dizaine de punitions, réparties par séances de cinq ou dix
«falaqate». Sachant que l'arabe classique n'était pas ma langue maternelle, et
que je n'étais pas encore préparé à ses subtilités, j'ai commis plusieurs fois
l'erreur fatale, au détour d'un verset. En résumé, je n'étais pas à la fête,
comme apprenant, ou comme récitant.
Des siècles plus tard, en milieu
citadin, et grâce aux technologies de diffusion des messages célestes, ou
terrestres, nous avons découvert les psalmodies et leurs grands maîtres
d'Orient. C'est un peu grâce à ces récitants, venus d'ailleurs, et aux voix
plus mélodieuses que certains de nos muezzins, que nous pouvons mieux affronter
la mort et le deuil qui l'accompagne. Certains ont même tenté de nous
convaincre qu'on pouvait vaincre la mort, celle que propage le Covid-19, par la
prière, et de préférence la prière collective, à l'intérieur des
mosquées.
Efforts vains, puisque le coup de
Jarnac est venu de la source même du virus intégriste, et que c'est l'Arabie
Saoudite, elle-même, qui a décrété le confinement et la fermeture des Lieux
saints. C'est ce qui s'appelle dérober le tapis sous les pieds des croyants, ou
claquer la porte au nez des quémandeurs de fatwas externes, au détriment de la
production locale, pourtant fort abondante. Pour la première fois, la science a
eu raison des religieux bornés et des tartufes, qui ont fait main basse sur les
mosquées, et en ont fait des centres de diffusion de l'ignorance sacrée. Comme
ils ne renoncent jamais et qu'ils ont mis pas mal de monde de leur côté, en
plus de Dieu à ce qu'ils prétendent, nos intégristes ont réclamé, et obtenu,
semble-t-il, des compensations. Désormais, on soignera le Covid-19 par
l'association de la chloroquine et du Coran.
Entre-temps, les islamistes et
autres «empastillés», pour reprendre la formule de Hakim Laâlam, n'ont pas
lésiné sur les moyens pour faire passer l'autre message : le virus est un
châtiment divin. Après avoir fait défiler tous les experts en la matière et
leur avoir fait ânonner le message idoine, nos responsables sont arrivés à la
conclusion qu'il fallait à la fois traiter la maladie et l'exorciser. Réparer
les dégâts du Covid-19 et réparer les torts, et les offenses, occasionnés à Dieu
par la mécréance, les péchés véniels et capitaux, la collusion avec le sionisme
et la franc-maçonnerie. Tout en ajoutant en surérogatoires la supplique
adressée à Dieu afin qu'il éclaire et inspire les savants et chercheurs
occidentaux afin qu'ils trouvent, assez vite, un remède au coronavirus.
Certains bons esprits ne sont pas restés les bras croisés, en se bornant à
prier pour que les infidèles trouvent un remède, mais ils ont pris les devants et
même crié eurêka, comme Bonatiro.
Pas contents de s'être laissés
doubler par leurs frères algériens, les Tunisiens y sont allés de leur propre
trouvaille, et pour lui donner plus de consistance, ils l'ont domiciliée en
Allemagne. Aussi bons que nous dans l'art de travestir et de leurrer l'opinion,
les Tunisiens ont mis à profit l'annonce d'une probable découverte allemande,
pour l'attribuer à… un Tunisien. Avec un montage vidéo ad hoc mettant en scène
Angela Merkel, pour mieux faire passer le message.
Sur cette vidéo, Mme Merkel, qui a
été elle-même atteinte par le coronavirus, s'exprime en allemand, mais la
traduction arabe en incrustation fait passer un autre message : elle lui fait dire qu'un
chercheur allemand d'origine tunisienne a réussi à trouver le vaccin contre le
Covid-19. Elle a, de ce fait, pris contact avec Rached Ghannouchi pour lui
annoncer la nouvelle et le leader islamiste s'est félicité de la bonne
nouvelle.
On y apprend également que
l'Allemagne et la Tunisie seraient actuellement en pourparlers pour une
éventuelle fabrication en commun du fameux remède. L'auteur de l'article,
publié par le site libanais Shaffaf (Middle East Transparency) pense que
l’initiateur de ce fake news grossier a été contacté par la branche tunisienne
du mouvement des Frères musulmans.
Le journal évoque également la vidéo
postée par une dame irakienne affirmant à partir d'un sanctuaire local qu'elle
était immunisée contre le Covid-19. C'est grâce aux pouvoirs du saint local
qu'elle-même, ainsi que les autres adeptes sont immunisés contre le virus, et
elle incite Angela Merkel à venir chercher la guérison auprès de ce saint
infaillible. Vous voyez, il n'y a pas que l'Algérie qui est surpeuplée de naïfs
et infestée de petits malins, selon qu'ils se réclament d'un mandat
parlementaire ou d’une mission divine.
Publié par Ahmed Halli
le 13.04.2020 , 06h00 Source : Le Soir d’Algérie
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Tunistan. Une internaute poursuivie pour une parodie du Coran
Liberté d’expression ou blasphème ? Après avoir partagé sur Facebook
un texte humoristique sur le Covid-19 imitant la forme d’un verset, une jeune
Tunisienne a été accusée d’offense au Coran. L’affaire crée la polémique
et divise la presse.
S’agit-il d’“une blague qui a mal tourné” ?
se demande le site d’information indépendant Business News à
propos du débat qui agite la Tunisie. L’objet du scandale est la “sourate du coronavirus”, un
pastiche qui imite la structure et même l’ornement d’un texte coranique. La
blogueuse tunisienne Emna Chargui l’a partagé sur son fil d’actualité Facebook,
sans se douter que ce texte considéré par certains comme un “blasphème” pouvait
lui valoir une convocation par la police le 4 mai, et une accusation d’offense au Coran par le parquet
de Tunis.
Dans ce texte, reproduit par Business News, on
lit notamment :
Covid / Et le virus mortel /
Ils sont étonnés de le voir débarquer de la Chine lointaine / Les
mécréants disent que c’est une maladie […] Accrochez-vous à la science et
abandonnez les traditions / Ne sortez pas pour acheter la semoule.”
Selon l’avocate d’Emna Chargui, Me
Inès Trabelsi, qui
s’exprimait sur les ondes de la radio privée IFM, le parquet a invoqué l’ambigu
article 6 de la
Constitution tunisienne de 2014,
qui indique à la fois que “l’État
protège la religion” mais qu’il garantit en même temps “la liberté de croyance, de
conscience et de l’exercice des cultes”.
Plusieurs associations de défense
des droits de l’homme sont montées au créneau pour réclamer l’abandon des
charges et s’étonner de la convocation de la jeune internaute qui aurait tout
simplement repris le texte du compte d’une amie algérienne pour le
partager sur le sien, rapporte
Business News.
Vive polémique
L’Observatoire national pour la
défense du caractère civil de l’État note dans un
communiqué publié
mercredi 6 mai qu’Emna Chargui est, depuis l’ébruitement de cette affaire,
victime d’une campagne d’insultes et de diffamation, et aurait même reçu des
menaces de mort.
Dans une
tribune publiée par le site libéral Kapitalis, l’universitaire Chérif Férjani,
auteur de plusieurs ouvrages sur l’islam, rappelle que le pastiche est un genre
littéraire qui ne date pas d’hier et que de grands noms de la littérature
arabo-musulmane s’y sont essayés.
Le site
indépendant Réalités, lui,
condamne l’acte de la jeune Tunisienne, estimant qu’il “ne
faut pas confondre laïcité et rejet de la religion”. Selon l’auteur
de l’article, il ne doit pas être possible
“de porter atteinte au sacré sous la couverture de la liberté d’expression”.
Emna Chargui comparaîtra libre devant la chambre correctionnelle du
tribunal de première instance de Tunis, le
28 mai 2020.
Par Karim
Ben Saïd
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Le Coran-virus : arme de l’État islamique contre ses ennemis
Dès le développement de la pandémie,
la propagande de l’EI, en agent discipliné de l’Empire américano-sioniste,
s’est tournée contre la Chine, la considérant comme foyer d’origine, parlant du
coronavirus comme d’un «
châtiment divin ». Précisément : «
Qu’Allah punisse la Chine de mort car les Chinois ont fait mourir des
musulmans: Le coronavirus est l’armée d’Allah ». Bien que peu
intéressé par leur sort auparavant, c’est au prétexte du comportement de la
Chine vis-à-vis de sa minorité musulmane que se développe cette rhétorique.
Depuis le 6 février 2020, c’est même le bulletin hebdomadaire officiel de l’EI
en arabe, Al-Naba, qui répercute la propagande : « la vengeance d’Allah est terrible ». Il
s’agit de rappeler aux croyants que la détermination sera récompensée, d’après
le Coran, au Paradis. Les articles évoquent la « souffrance méritée » des Chinois et la
nécessité « d’exterminer
leurs récoltes ».
Anti-chiisme
Ce même « châtiment divin » est invoqué à l’égard
de l’Iran et donc du chiisme. Dans Al-Naba, l’EI s’est réjoui de l’épidémie en
Iran, moquant le fait que l’une des villes saintes du chiisme serait
hypothétiquement devenue l’épicentre du virus. Le bulletin se moque du fait que
les lieux saints soient interdits pour « cause de maladie ». Il y a
un « journaliste » de ce bulletin qui manie l’ironie. L’article va
plus loin, évoquant le « polythéisme » des chiites.
Concernant le reste du monde, l’EI
considère que les musulmans qui meurent de maladies telles que le covid-19 sont
des martyrs. Cela ne vaut pas pour les Iraniens, plutôt appelés à faire amende
honorable en rejoignant « l’islam véritable ». Ici aussi, l’État islamique
compte sur « l’armée d’Allah », autrement dit le virus.
Source : Observatoire du journalisme
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Le commentaire
de Nicolas Bonnal
Singapour cité du futur : le
robot-cop surveille les humains (ou ce qu’il en reste) dans les parcs. Bientôt
il les mitraillera pour leur apprendre la distanciation sociale. On se contente
de le photographier. Tucker Carlson sur Fox News évoque notre tolérance au
totalitarisme, fruit de notre addiction à la technologie et du politiquement
correct. Gustave Le Bon : affirmation, répétition, contagion mentale suffisent
à contrôler et motiver nos foules. Un président africain dénonce la
manipulation médicale…
Hannibal GENSERIC
LE CORAN AURA DU MAL CONTRE LE ROBOT
RépondreSupprimerLa France ne va pas rester libre longtemps. Les robots font la loi.
https://nicolasbonnal.wordpress.com/2020/05/09/nazisme-techno-et-folie-virale-singapour-cite-du-futur-le-robot-surveille-les-humains-ou-ce-quil-en-reste-dans-les-parcs-distanciation-on-vous-dit-cest-brecht-qui-va-etre-content/