Laissez l'opportunité au Mossad et au Shin Bet de profiter militairement et financièrement du virus.
L’organisation
d’espionnage externe d’Israël, le Mossad, et son équivalent d’espionnage
interne, le Shin Bet, ont une réputation bien plus grande que leurs succès
réels, mais le seul domaine dans lequel ils ont excellé est la collecte de
renseignements électroniques. L’espionnage électronique récent autour de la
Maison Blanche et d’autres bâtiments fédéraux à Washington, effectué par l’ambassade
israélienne, démontre qu’Israël ne fait pas beaucoup de différence entre amis
et ennemis lorsqu’il mène des activités d’espionnage. En fait, l’espionnage
visant les États-Unis est probablement sa priorité numéro un, car l’État juif
est si fortement dépendant du soutien étasunien qu’il se sent obligé de savoir
quelles discussions le concernant se déroulent à huis clos.
La pénétration
israélienne dans les télécommunications étasuniennes a commencé dans les années
1990, lorsque des sociétés étasuniennes comme AT&T et Verizon, les
principaux relais de l’Agence de sécurité nationale (NSA) pour la surveillance
des communications, ont commencé à utiliser du matériel produit en Israël, en
particulier pour la surveillance liée à l’application de la loi et les
enregistrements clandestins. Ces appareils étaient dotés d’une « porte
dérobée », ce qui signifie que tout ce qu’ils faisaient était partagé avec
Israël. Les cyber-spécialistes israéliens se sont même introduits dans des
réseaux classifiés, la NSA et le FBI étant au courant de ce qui se passait mais
peu disposés à affronter « le meilleur allié de l’Amérique » [1]. Le président Bill Clinton a un jour dit à
Monica Lewinski qu’ils devaient éviter d’utiliser le téléphone du Bureau ovale
parce que quelqu’un pourrait l’écouter. Il faisait référence à Israël.
Il est certain
que le secteur de la haute technologie de l’État juif a été grandement aidé
dans son effort par les « propres objectifs » fournis par les
États-Unis, ce qui permet à Israël de soumissionner à des contrats
gouvernementaux relatifs à la sécurité nationale, garantissant virtuellement
que toute innovation technique sera volée et réexportée par les entreprises de
haute technologie israéliennes.[2]
Les grands innovateurs technologiques comme Intel, qui travaille avec la NSA,
se sont installés en Israël et ont déclaré publiquement : « Nous nous
considérons comme une entreprise israélienne autant que comme une entreprise
américaine ». Le milliardaire sioniste Paul Singer a récemment
été accusé de diriger vers Israël des emplois hautement rémunérés du secteur
technologique étasunien, des emplois qui sont perdus à jamais pour l’économie
étasunienne.
Ainsi, Israël
est un leader dans l’utilisation des ressources électroniques pour effectuer de
l’espionnage et collecter des informations sur diverses cibles d’intérêt.
Israël est également un innovateur, et sa relation étroite avec la communauté
du renseignement étasunien (IC), plus particulièrement la NSA, signifie que les
technologies et les procédures développées par l’État juif apparaîtront
inévitablement aux États-Unis.
En tout état de
cause, les États-Unis
travaillent d’arrache-pied sur leurs propres outils de gestion des personnes,
sous l’impulsion de l’hystérie de Covid-19. Des cartes d’identité
spéciales pourraient permettre de suivre l’état de santé des individus. Cet
état serait enregistré et mis à jour sur une puce lisible par les scanners du
gouvernement qui, selon certains témoignages, pourrait être portée ou même intégrée de façon
permanente dans le corps de chacun. Un autre plan promu par une
entreprise commune d’Apple et de Google qui semble avoir le soutien de la
Maison Blanche consiste à « ajouter à leurs plateformes de
téléphones intelligents une technologie qui alertera les utilisateurs s’ils
sont entrés en contact avec une personne atteinte de Covid-19 ».
Les gens doivent adhérer au système, mais celui-ci a le potentiel de surveiller
environ un tiers de la population mondiale , la surveillance étant assurée
par des ordinateurs centraux. Une fois établi le principe juridique selon
lequel les téléphones peuvent être manipulés pour effectuer ce qui est
maintenant une « recherche illégale », il n’y a pas de limites
techniques ou pratiques aux autres tâches qui pourraient également être
effectuées.
Développements
en Israël
Compte tenu des
mesures prises pour contrôler les mouvements des citoyens susceptibles d’être
infectés, certains développements récents en Israël sont, pour ne pas dire
plus, inquiétants. L’État juif procède actuellement à une surveillance
multi-niveaux en temps réel, 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7, de toutes les
personnes résidant dans le pays. Le journaliste d’investigation
et militant pour la paix Richard Silverstein décrit en détail
pourquoi cela se produit maintenant, ce que cela signifie et comment cela
fonctionne.
Pour
Silverstein, Israël, comme tous les autres États autoritaires, profite
actuellement de la distraction causée par la pandémie de coronavirus. Le
Premier ministre Benjamin Netanyahou, dont la fortune
politique semblait être sur le déclin en raison de trois élections en suspens,
a exploité la peur du virus pour assumer les pouvoirs d’urgence et obtenir
l’approbation de la Knesset pour utiliser une base de données nationale
hautement classifiée « compilée
par le Shin Bet et comprenant des données personnelles privées sur chaque
citoyen israélien, tant juif que palestinien. Au lendemain du 11 septembre [3], la Knesset israélienne a secrètement confié à
son service de renseignement national la tâche de créer la base de données, qui
était prétendument destinée à la lutte contre le terrorisme ».
La base de
données, surnommée « The Tool », comprend des noms, des adresses, des
numéros de téléphone, des informations sur l’emploi et l’éducation, mais elle
va bien au-delà en utilisant des données de suivi téléphonique pour enregistrer
chaque appel téléphonique passé par l’individu afin d’inclure les noms et
numéros des personnes appelées et la localisation géographique de l’endroit
d’où l’appel a été passé. Le suivi des appels téléphoniques a également permis
à Shin Bet de créer un registre des déplacements de l’appelant en Israël et
dans les territoires occupés. L’utilisation d’Internet, si elle était active au
téléphone, a également été enregistrée. Il s’agit d’une surveillance aussi complète et totale
qu’il est possible d’obtenir d’un individu et elle n’implique aucune
participation humaine, chaque élément étant réalisé par ordinateur.
Netanyahou a
publiquement proclamé son intention d’utiliser la base de données, déclarant
qu’elle serait utilisée pour combattre le coronavirus, qu’il a décrit comme une
menace pour la survie nationale. Suite à la crise annoncée, lui et son
principal adversaire, le leader du parti Bleu et Blanc Benny Gantz,
ont pu s’entendre le 20 avril pour former un « gouvernement d’unité
nationale d’urgence » avec Netanyahou comme premier ministre.
L’exploitation
de la peur du virus et la révélation du puissant outil technique dont dispose
Israël pour le contrecarrer ont permis à Netanyahou de remporter une victoire,
lui qui s’est effectivement présenté comme un leader fort et indispensable,
effaçant ainsi les stigmates résultant de son procès en cours pour corruption
massive pendant son mandat. L’une des premières mesures que Netanyahou va
apparemment prendre est de remplacer le procureur général et le procureur de
l’État qui cherchaient à l’envoyer en prison, supprimant ainsi la menace qu’il
puisse être emprisonné.
La révélation de
l’existence de la base de données a inévitablement conduit à des accusations
selon lesquelles Netanyahou aurait, pour son profit personnel, révélé la plus
puissante arme antiterroriste d’Israël. L’importance de l’énorme quantité
d’informations personnelles collectées par le Shin Bet a également suscité des
inquiétudes, notamment en ce qui concerne la suggestion qu’elle constituait une
violation flagrante des libertés civiles. Mais la crainte du virus soigneusement maintenue,
combinée à certains accords et manœuvres politiques, a fait que l’utilisation
de ces données a finalement été approuvée par le comité de sécurité de la
Knesset à la fin du mois de mars.
Israël, qui a
fermé ses frontières et qui a encore un niveau relativement faible d’infections
et de décès dus au coronavirus, a déjà commencé à utiliser la base de données
du Shin Bet tout en transformant les tentatives de lutte contre la maladie en une sorte de guerre du
renseignement. Les informations obtenues grâce à « The Tool »
permettent à la police et à l’armée de déterminer si une personne se tenait
près d’une autre personne pendant plus de quelques minutes. Si le contact
incluait une personne déjà infectée, tous les autres individus sont placées en
quarantaine. Toute tentative de se soustraire aux contrôles entraîne
l’arrestation et la sanction d’une peine de six mois de prison, plus une amende
de 1 500 dollars. Les soldats armés qui patrouillent dans les rues sont
habilités à interroger toute personne en déplacement.
Le Mossad est
également impliqué dans la lutte contre le virus, se vantant d’avoir « volé » 100.000 masques
faciaux et également des respirateurs à un pays voisin présumé être les Émirats
arabes unis. Silverstein observe que « le gouvernement d’extrême droite d’Israël a
militarisé la contagion. Tout comme un marteau n’a jamais rencontré un clou
qu’il ne voulait pas enfoncer, il est tout à fait naturel pour un État de
sécurité nationale comme Israël de considérer Covid-19 comme une menace pour la
sécurité tout autant, voire plus, qu’une menace pour la santé ». En
ce qui concerne les armes biologiques, Israël n’y est pas parvenu. Ironiquement,
l’histoire cachée derrière la « guerre contre le coronavirus » est qu’Israël est
lui-même l’un des États les plus avancés dans le développement et les tests
d’armes biologiques dans son laboratoire de Nes Tziona.
Revenant sur
l’émergence de « l’outil », le ministre de la défense, Naftali
Bennett, a également suggéré de monétiser le produit en vendant une
« version civile », qui comprendrait le système d’exploitation, les
capacités analytiques et les détails de configuration à des pays étrangers,
dont les États-Unis. Israël a déjà commercialisé avec succès aux agences de
sécurité et aux gouvernements un produit similaire appelé Pegasus, qui a été décrit comme le malware le plus
sophistiqué du marché.
Comme The Tool,
Pegasus fait de l’exploration de données et de l’analyse en temps réel des
individus en se basant sur une série de techniques de collecte. La
cyberentreprise israélienne NSO Group, qui commercialise Pegasus,
a récemment été impliquée dans une tentative de piratage du système de communication
sécurisé Whats-App, propriété de Facebook-, ciblant des journalistes et
des militants politiques, pour le compte d’un client inconnu. Ironiquement, on
pense que Facebook avait auparavant utilisé les services quelque peu obscurs de
NSO Group. Peut-être plus notoirement, Pegasus a également été utilisé pour
surveiller les contacts et établir la localisation physique dans le cas du
journaliste Jamal Khashoggi, qui a été assassiné par des agents des
services de renseignement saoudiens à Istanbul.
Les Étasuniens
devraient donc être prudents lorsqu’ils sont confrontés au nouveau logiciel de
cybersécurité promu par Israël, car l’État juif exporte également sa propre
vision d’un État militarisé contrôlé centralement où tous les droits sont
potentiellement sacrifiés pour la sécurité. Comme l’a déjà révélé le
dénonciateur Edward Snowden, la NSA a la capacité de collecter de vastes
quantités d’informations sur les citoyens. Si le gouvernement étasunien tombe
dans le piège et se dirige vers Israël, en utilisant ces données pour permettre
la surveillance et la gestion de tous les citoyens en permanence, la tentation
sera grande d’utiliser cette nouvelle technologie même si son utilisation n’est
pas justifiée à proprement parler.
Et il n’y aura
personne pour dire non aux nouveaux pouvoirs, ni au Congrès, ni à la Cour
suprême, ni à la Maison Blanche. Et les médias seront également de la partie,
arguant que la sécurité contre les menaces externes et internes nécessite
certaines violations des droits de la personne.
C’est l’une des ironies de l’histoire que
les États-Unis d’Amérique, avec leurs vastes ressources, leur importante
population et leur héritage de liberté individuelle, soient devenus plus
semblables à leur petit État client militarisé, Israël. [2]
C’est une tendance
à laquelle tout Étasunien soucieux des libertés fondamentales doit à tout prix
s’opposer.
Par
Philip Giraldi
Philip Giraldi est un ancien spécialiste de la lutte contre le terrorisme de la
CIA et un officier du renseignement militaire. Il est également chroniqueur et
commentateur de télévision. Il est également le directeur exécutif du Conseil
pour l’intérêt national. Ses autres articles sont publiés sur le site web de
« The Unz Review ».
Note aux lecteurs : veuillez cliquer sur les boutons de partage
ci-dessus ou ci-dessous. Faites suivre cet article à vos listes de diffusion.
Publiez cet article sur votre site de blog, vos forums Internet, etc.
Article
original en anglais : Israel
Perfecting Surveillance Tech
Traduit par Maya
pour Mondialisation.
16
mai 2020
NOTES
Hannibal Genséric
REVOIR DELEUZE
RépondreSupprimerhttps://www.youtube.com/watch?v=4ybvyj_Pk7M&t=80s