La dernière voix en date est celle d’Alex Karp, PDG de l’entreprise de logiciels d’exploration de données Palantir, connue pour ses travaux dans le domaine de la défense et du renseignement. Il a averti que les États-Unis pourraient être amenés à faire la guerre sur trois théâtres différents à l’avenir – contre la Chine, la Russie et l’Iran.
Tout en suggérant que le Pentagone devrait continuer à développer des armes autonomes à plein régime, il a évoqué une perspective étrange.
« Je pense que nous sommes à une époque où la dissuasion nucléaire est en fait moins efficace parce qu’il est très peu probable que l’Occident utilise une bombe nucléaire, alors que nos adversaires pourraient le faire », en raison d’une “disparité morale”, a-t-il déclaré.
En disant qu’il est très peu probable que l’Occident utilise une bombe nucléaire, il semble avoir oublié que les États-Unis sont le seul pays au monde à avoir utilisé des bombes nucléaires en temps de guerre.
En ce qui concerne la disparité morale, parmi les cinq puissances nucléaires, la Chine est le seul pays qui applique la politique du non-recours en premier aux armes nucléaires.
Les États-Unis, quant à eux, se sont montrés très réticents à l’idée même d’envisager cette initiative.
Le prétexte de la « moralité » n’est qu’un écran de fumée. Le véritable moteur de la rhétorique belliciste des États-Unis est le complexe militaro-industriel.
Il encourage les conflits pour accroître ses profits, augmenter les ventes d’armes et alimenter la croissance des industries militaires connexes. La guerre est son affaire.
Il se moque éperdument de l’issue des conflits, tant qu’il peut vendre des armes. C’est pourquoi il perpétue un flot constant de théories sur les menaces pour satisfaire son avidité.
Palantir, qui construit des « solutions logicielles de défense avancées pour les forces armées américaines et alliées », est l’un des éléments de cet immense complexe militaro-industriel.
En mai dernier, l’armée américaine a attribué à Palantir Technologies un contrat de 480 millions de dollars afin d’étendre un outil d’analyse de données et de prise de décision à un plus grand nombre d’utilisateurs militaires à travers le monde, y compris cinq commandements de combat : US Central Command, European Command, Indo-Pacific Command, Northern Command et Transportation Command.
En février, le magazine Time rapportait que Palantir faisait partie des géants de la technologie qui ont « transformé l’Ukraine en laboratoire de guerre de l’IA ». Il semble que Palantir ne soit pas satisfait ; il veut plus de guerres pour nourrir son grand appétit financier.
Cependant, alors que le complexe militaro-industriel américain continue d’attiser la flamme guerrière, une question inévitable se pose : qui paiera la facture pour ces trois guerres ?
Pour Washington, le soutien à l’Ukraine met déjà ses ressources à rude épreuve. Après le déclenchement du conflit israélo-palestinien, même les obus d’artillerie destinés à l’Ukraine ont été redirigés vers Israël. Sans compter que l’aide apportée à Israël n’a fait qu’aggraver la réputation internationale et les dilemmes moraux des États-Unis. Avec deux fronts déjà en déroute, comment les États-Unis pourraient-ils gérer un troisième front dans le Pacifique ?
Ceux qui annoncent des guerres sur trois fronts devraient étudier l’histoire militaire pour comprendre comment ces conflits se terminent généralement. Tout au long de l’histoire, les forces engagées dans des guerres sur plusieurs fronts ont souvent été vaincues. Si les États-Unis devaient s’engager dans trois guerres simultanées, il est probable que le complexe militaro-industriel prospérerait, tandis que le pays dans son ensemble supporterait le plus gros des souffrances.
Comme l’a déclaré l’activiste anti-guerre Jimmy Dore dans une émission de Fox News avec Tucker Carlson, l’ennemi des États-Unis n’est ni la Chine ni la Russie, mais le complexe militaro-industriel qui plume ce pays à coups de centaines de milliards et de milliers de milliards de dollars.
Par Global Times − Le 20 août 2024
Via le Saker Francophone.
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Les États-Unis devront-ils se battre sur plusieurs fronts ?
Les analystes stratégiques américains considèrent de plus en plus que des guerres simultanées sont un scénario plausible dans les années à venir. Si Pékin décide de lancer une invasion de Taïwan, il est plausible qu’une guerre sur plusieurs fronts en Asie – y compris des combats dans la péninsule coréenne – puisse en résulter. Compte tenu de la coopération stratégique et militaire de plus en plus étroite entre la Russie, la Chine et l’Iran, les États-Unis pourraient se retrouver à combattre sur trois théâtres d’opérations à la fois. Si l’on inclut la possibilité d’aider des alliés comme Israël et l’Ukraine, combinée à une défense contre les attaques directes de rivaux, certains analystes prédisent la nécessité de combattre sur cinq fronts. Les perspectives de guerres multiples qui se chevauchent sont plus réalistes qu’à n’importe quel moment depuis la fin de la guerre froide.
Problèmes à résoudre
Plusieurs problèmes de ressources et de capacités sont préoccupants quant à la capacité des États-Unis et de leurs alliés à combattre simultanément dans différents endroits. Le premier est la structure de base des forces - l'existence d'un nombre suffisant de divisions terrestres, de groupes aéronavals, d'escadres aériennes et de bases avancées pour diriger et exécuter les combats dans le monde entier. Le deuxième est financier : pour la première fois cette année, le gouvernement américain a dépensé plus pour le service de la dette nationale que pour la défense nationale, et l'évolution des dépenses futures indique davantage de contraintes pour les investissements militaires à l'avenir. Le troisième est la capacité de production industrielle , en particulier pour les munitions et les armes de haute technologie. Le quatrième est l'approvisionnement suffisant en terres rares et autres matériaux stratégiques utilisés dans les systèmes modernes de communication, de navigation et d'armement, un domaine dans lequel la Chine a un avantage écrasant et un quasi-monopole [1] . Enfin, il y a la question de la volonté politique : après plusieurs décennies de guerres de choix à l'étranger (en Irak et en Afghanistan notamment), la volonté des opinions publiques américaines et occidentales de participer à des conflits à l'étranger vacille.
[1] "Tigre
en papier" : Le Pentagone construit toute sa stratégie sur des sables
mouvants chinois !
- Contrôle
de la Chine sur les métaux stratégiques, dont le césium, qui est plus cher que
l’or.
- D'où
viennent les pénuries d'armes et de munitions aux États-Unis ?
- L’armée
américaine enchaînée à la Chine par les minéraux de terres rares
- La
stratégie de puissance de la Chine à propos des terres rares
- Lithium,
cobalt et terres rares: la course aux ressources de l’après-pétrole
Hannibal Genséric
Qui paiera la facture ? Déjà, pour commencer, ils sont incapable de payer/rembourser leur dette abyssale. Mais peut-être qu'ils s'imaginent accomplir quelque chose qui leur sera utile en dévastant toute la planète ?
RépondreSupprimerJ'ai comme un doute.
RépondreSupprimerJe me demande si trois guerres seront suffisantes pour préserver l'arnaque de la monnaie fiduciaire tirée du néant ? Et si les troupes LGBTQxyz américaines auront le courage de s'engager dans un merdier de ce tonneau ? Et si le matériel de guerre américain est au poing ?
Déjà qu'ils évitent de raser les cotes avec leurs porte-aéroplanes, pour ne pas que les Houthis les esquintent en jetant dessus de la quincaillerie hypersonique.
Monchin
Et puis il faut dire ce qui est c'est l'occident (OTAN...)qui est en conflit contre la Russie, même si pour l'instant le théâtre des opérations se déroule essentiellement en Ukraine, les débordements en territoire Russe montrent que ce conflit s'étend...
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