vendredi 2 mars 2018

Ahmed Assid : «L’incapacité à séparer la religion de l’Etat à l’origine du sous-développement des musulmans»

L’écrivain marocain, Ahmed Assid, critique sévèrement le rapport de la société musulmane au passé et à la religion. Pour lui, «c’est cette relation qui est à l’origine du sous-développement endémique du Moyen-Orient en particulier, et des musulmans en général.»

Ahmed Assid n’ira pas par mille chemins pour situer le mal: « Les peuples développés, quand ils sont confrontés à des écueils, ils sautent pour avancer. Les peuples du Moyen-Orient, face à ce genre de situations, se réfèrent au passé pour chercher des solutions», a-t-il noté.
Dans ce sens, il est revenu sur le slogan « l’islam est la solution », affirmant qu’« il a été inventé par les Frères musulmans en 1929. A cette époque, ils avaient déjà, derrière eux 1400 ans d’autoritarisme et de sous-développement. Cela signifie qu’il faut revenir à une situation antérieure caractérisée par l’emprise des régimes autoritaires. Le califat, depuis sa création, a une histoire pleine de sang et de guerre opposant des musulmans et une histoire axée sur l’utilisation de la religion pour asseoir la dictature. Et cela depuis le 1er siècle de hégire. »
Selon lui, les promoteurs de cette pensée appellent ainsi « à la réhabilitation de cette histoire faite de sous-développement ». « C’est pourquoi ces peuples n’ont jamais avancé. Pis, leur situation s’est aggravée parce qu’il y a ceux qui leur ont dit qu’ils étaient les meilleurs juste parce qu’ils étaient musulmans. Cette vision du passé, ancrée dans les sociétés musulmanes, est fausse », a-t-il ajouté.
Enfonçant d’avantage le clou, l’écrivain explique le sous-développement des musulmans par leur incapacité à séparer la religion de l’État. « Pour eux, la religion c’est l’État. Ils se sont installés, ainsi, dans la servitude volontaire, parce qu’ils considèrent qu’il faut sacraliser les lois et le dirigeant qui gère selon la volonté du dieu », souligne-t-il.
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 Hannibal GENSERIC