Les Gilets Jaunes sont à leur acte XV en France. Les
manifestants contre un 5ème mandat présidentiel en Algérie sont à leur acte II.
Mais d'ores et déjà, on observe, sur le terrain, une nette différence de
gestion des mouvements de foules dans les deux pays. Et alors même que l'on
pourrait penser que la répression, et la répression la plus dure
surtout, serait plutôt, et "logiquement" du côté algérien, on observe que les choses ne se passent
pas du tout comme ça.
Eh bien, dans la réalité tangible des
faits, les choses se passent à schémas inversés. La répression la plus brutale
n'est finalement pas là où l'on était sensé la trouver, et la gestion soft,
intelligente, civilisée, n'est pas non plus là où on était sensé la trouver.
C'est d'ailleurs ce que qu'un confrère français, un vieux loup des mers
médiatiques dans l’Hexagone, ancien journaliste du quotidien Le Monde, a relevé
récemment en établissant ce parallèle.
A Alger, et à travers les 48 wilayas (départements) du
pays, des dizaines et des dizaines de milliers de manifestants, dans la rue.
Pas de heurts avec les forces de police qui étaient désarmées, dans le meilleur
ou le pire des cas, munies de bâtons et de boucliers ou étaient à mains nues,
parfois derrière des camions, dont des camions à eau. En même temps, usage
parcimonieux et isolé de gaz lacrymogène, provenant parfois de stocks périmés,
comme on l'a constaté à Alger (lot dont la date de péremption est fixée au mois
de septembre 2018). Par conséquent, aucun incident majeur, pas de blessés, pas
de morts, fort heureusement. 44 personnes arrêtées à travers tout le pays, et
libérées le jour même sans aucune charge retenue.
En France, en revanche, le bilan de la répression
policière, à grande échelle, est lourd :
- 11 morts
- 5 mains arrachées
- 20 éborgnés
- 189 blessés à la tête
Et sur le front de la répression judiciaire :
- 316 Gilets Jaunes en prison
- 1550 attendent leurs procès
- 1800 Gilets Jaunes condamnés
- 7500 en garde à vue
A Alger, et depuis le sinistre "printemps
arabe" de 2011, la police algérienne applique une politique singulière,
appelée la GDF, la Gestion Démocratique des Foules. On la doit au général Abdelghani
Hamel, qui a été limogé pour des raisons qui ne relèvent pas forcément de
son bilan de patron de la police, et sans doute pas du bilan de sa GDF.
L'ancien patron des GGF, les Gendarmes Gardes-Frontières
algériens, l'avait alors définie comme une «méthode qui exige du
professionnalisme, des prédispositions et une aptitude éprouvée dans le domaine
de la persuasion, de la pédagogie, de la psychologie, beaucoup de sang-froid,
un esprit de sacrifice et une maîtrise de soi.» Cette GDF énumère les qualités
dont doit faire preuve le policier face aux foules, mais elle ne précise en
rien comment cette gestion peut être «démocratique».
Avouons qu'il est un peu difficile de comprendre le
contenu que le général-major avait voulu conférer à l'adjectif «démocratique».
Voulait-il dire préventif ? Allez savoir ! Mais que l’ex-premier flic d'Algérie
se permette le luxe de parler de GDF, voilà qui était tout de même moins
inquiétant pour une institution qui était plutôt adepte de la GRF, la gestion
répressive des foules ! La nouvelle GDF augure-t-elle d'un changement salutaire
dans les mentalités et dans les approches de gestion des mouvements de foules
en Algérie ? Probablement, si l'on considère que le chef de la police usait
alors de mots inhabituels dans le langage de la DGSN. Des vocables neufs comme persuasion,
pédagogie, psychologie et maîtrise de soi..
Et comme le soulignait le général Hamel en son
temps, nos flics ont globalement fait montre cette fois-ci aussi de sang-froid
en canalisant les manifestations.
Par contre, on a observé auparavant, que cette fameuse
GDF a fonctionné aussi comme un outil d'étouffement des libertés syndicales et
du droit de manifester pacifiquement sur la voie publique. On l'a vu, à chaque
attroupement, à chaque rassemblement, à chaque marche pacifique, un dispositif
de sécurité, souvent disproportionné par rapport à la menace de désordre
évaluée, fonctionnait tel un rouleau compresseur ou un boa constricteur. .. Il
finissait par casser les mouvements et disperser les foules. C'est comme si les
manifestants étaient des atomes qu'il fallait éparpiller. Tout en évitant que
la fission de ses atomes ne favorise un dégagement important d'énergies qui,
rassemblées, auraient porté atteinte à l'ordre public, donc à l'ordre établi.
La GDF a certes permis d'éviter une gestion à
l'égyptienne des foules, comme à la place cairote Ettahrir, avec son lot de
morts et de blessés. Mais elle a fonctionné comme un outil de prévention et
d'action d’asphyxie, d'une redoutable efficacité. Cette GDF, c'est de
l'horlogerie de précision. Bravo les artistes !
Mais aujourd'hui, fin février 2019, les temps ont
changé, et les choses sont bien différentes. La foule nombreuse est policée
face à la police, et cela a suffi à désarmer encore une police qui était déjà
désarmée.
Pourvu que ça dure !
Selon
Amnesty International, la Chine, pays d'un milliard 400 millions
d'habitants, a procédé en 2017 à plusieurs centaines d'arrestations, 30
incarcérations et 20 condamnations pénales pour « trouble à l'ordre
public » et « subversion de l'Etat ». En France, pays de 67 millions
d'habitants, la répression des Gilets Jaunes s'est traduite en 4 mois
par 8 500 arrestations, 1 800 condamnations pénales, 200 incarcérations
et 110 blessés graves. Aucun doute : la « démocratie » à la française, c'est nettement
mieux que la « dictature » à l'algérienne ou à la chinoise.
Hannibal GENSERIC
C'est une manifestation pacifique où les gents demande Un peu de confort.
RépondreSupprimerLa sont les enfants du peuple.
Les français s'immisce dasn affaire interne.elle jette l'huile sur feu.alors cassez vous.vous avez fait assez de mal aux algérien
les "partis agréés" ne sont autorisés à réunir leur "adhérents" que dans une salle fermée
RépondreSupprimeret...des manifest "pacifiques" "marchent" "pacifiquement" à travers tout le PAYS...
les anciens garde-communaux les profs, les anciens militaires ont été maltraités et ....
des "massirate moussiérate (marchesbidons...