L'Inquisition espagnole était une institution
religieuse mise en place à partir de 1478, à l'époque de
la Reconquista. Elle avait pour but de réprimer les actes "non orthodoxes"
dans les royaumes d'Espagne, et était initialement destinée à "punir" les musulmans et les juifs "convertis" au catholicisme, dans le but de s'approprier leurs biens.
À la fin du XVe siècle,
les rois chrétiens de la péninsule ibérique mettent fin à plusieurs
siècles de domination musulmane en s'emparant de leur dernier
bastion, Grenade.
Bien qu'une relative tolérance à l'égard des autres
cultes soit maintenue, les différentes provinces se sont réunifiées autour
du catholicisme lorsque les monarques chrétiens reconquièrent les
territoires au détriment des musulmans : c'est la Reconquista. S'ils veulent construire une identité nationale, ils
ambitionnent rapidement d'imposer l'unité religieuse. De nombreux juifs et musulmans se convertissent alors au catholicisme
et sont désignés sous le nom de « nouveaux chrétiens », « marranes » ou «
conversos » [1].
Soupçonnés de ne pas être sincères dans leur foi, ils
font l'objet de persécutions. Les Rois catholiques espagnols étaient chargés
par le Pape d'entretenir l'orthodoxie catholique et de réprimer ces « nouveaux chrétiens ». Toutefois,
les Rois
catholiques demandent la mise en place d'une institution qu'ils peuvent
contrôler eux-mêmes, sans avoir de comptes à rendre au Pape. En 1478, le Pape
Sixte IV instaure l'Inquisition espagnole, dont les inquisiteurs sont nommés
par les Rois catholiques.
L'action de l'Inquisition espagnole
Conformément à la mission qui leur est confiée, les
inquisiteurs répriment les révoltes menées par les marranes (juifs ou
musulmans). Les condamnés sont brûlés vifs.
Les Catholiques pourchassent sans relâche les hérétiques, les personnes converties soupçonnées de pratiquer le
judaïsme ou l’islam. L'efficacité de l'Inquisition espagnole atteint son
paroxysme sous l'autorité du Grand Inquisiteur Tomás de Torquemada, sous
laquelle on estime à 2000 le nombre de personnes envoyées au bûcher. Les procès
expéditifs suscitent l'indignation du Pape dès 1483. Par ailleurs,
l'Inquisition s'enrichit grâce aux biens confisqués aux condamnés et à leurs
familles. Au cours du XVe siècle, les persécutions touchent aussi les protestants, et les personnes accusées de blasphème ou de
bigamie. [2]
À savoir
L'Inquisition existait déjà d'une manière générale dès
le XIIe siècle, mais elle dépendait alors du Pape, contrairement à
l'Inquisition espagnole. Il faut attendre le XIXe siècle pour que
celle-ci, en 1834, disparaisse définitivement.
Notes d’Hannibal
GENSÉRIC
[2] Contrairement aux
chiffres ridiculement faibles indiqués ci-dessus, les historiens et
chroniqueurs musulmans de l Ȏpoque parlet de centaines de milliers de
musulmans brûlés vifs. Ce fut le plus grand génocide du Moyen Âge.
Certains chercheurs espagnols les considèrent
comme des immigrés volontaires ou forcés alors que la réalité est autre. Il s’agit d’un peuple qui a été
soumis à un génocide généralisé et à l’extermination pour le faire disparaître
totalement comme nation ou comme composante de la population ibérique.
La description de la déportation des morisques
de Valence donne une idée approximative de l'ensemble de l'opération. Il est
dit que le transfert des populations morisques de l'intérieur se faisait
évidemment à pied, dans des conditions tellement effroyables et que la majorité
des déportés mourut.
Fray Jaime Bleda, inquisiteur conseiller
du duc de Lerma dans la préparation et l'exécution de l'expulsion, était parfaitement
informé. Parce qu'il y prit une part essentielle, il fut le témoin oculaire des
déportations du Royaume de Valence. Voici ses conclusions :
“Ainsi, il est certain que des milliers de
morisques qui quittèrent ce Royaume de Valence, même pas le quart survécut.
Nombreux périrent en mer noyés, jetés par-dessus bord par les patrons des bateaux
chrétiens qui les volaient. D'autres naufragèrent sans pouvoir atteindre les
plages de la Berbérie. Les Arabes en tuèrent un nombre infini. La plupart
moururent de faim, de soif, de froid et d'affliction après les navires qui sont
préparés pour les transporter en Berbérie où ils seront débarqués. "
L'estimation des déportés varie entre 500.000 et
1.000.000 de personnes, voire plus. L'Etat organisateur de cette déportation
n'avait-il pas estimé les pertes acceptables à 75% ? Cela veut dire que sur un
million de déportés, à peine 250.000 arrivaient en Berbérie.
Les morisques furent déportés mais aussi
dépossédés de leurs biens qui revinrent à la Couronne, à ceux qui ont organisé
la déportation tel que le Duc de Lerma dont la fortune personnelle dépassa les
moyens financiers du Trésor Public. Ces biens revinrent aussi à l'inquisition
pour une large part.
[3]
[3]
Les chrétiens considèrent comme
guerres saintes les croisades du Moyen Âge (1) contre les musulmans,
et (2) contre les Cathares (12ème
siècle), d’autres chrétiens considérés alors comme hérétiques. Contre les
Cathares, il n'était pas question de chercher des conversions : les
Cathares furent tous tués. C’est lors de cette croisade contre les Cathares
qu’Arnaud Amaury, légat du pape, émit une sentence terrible et sans appel. A la
question suivante : comment distinguer les hérétiques des catholiques ? Il
répondit : «Tuez-les tous, Dieu reconnaîtra les siens».
On estime entre 5 et 10% de la
population française qui a été liquidée.
Hannibal Genséric
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