Si nous,
« la famille de l’humanité », n’arrivons pas à trouver une voie qui
stoppera le processus de « la fin des valeurs », nous avancerons vers
une fin triste que nous préparons tous ensemble.
États-Unis
Très
récemment encore, les États-Unis étaient considérés comme le pays des rêves. Le
mode de vie américain était à la mode dans presque tous les pays. Si un sondage
est effectué aujourd’hui, la perception des États-Unis au regard de tous les
pays est certainement la plus mauvaise de son histoire. Aujourd’hui, 6.000
réfugiés d’Amérique latine attendent depuis des mois aux frontières des États-Unis.
Alors que la Turquie, le Liban, la Jordanie et d’autres pays peuvent en
accueillir plus en même une seule nuit, le numéro un du monde est celui qui
fait attendre le plus de réfugiés à ses frontières. Ce qui est encore plus
grave, c’est que ce pays qui est l’un des plus riches au monde, ne puisse pas
produire une autre solution que de construire un mur comme celui qui existait à
Berlin et de mobiliser son armée contre les migrants. Pourtant si toutes ses
dépenses avaient été faites pour résoudre la question migratoire, elle serait
peut-être moins couteuse.
Sans se
soucier d’une quelconque « légitimité », l’administration américaine
actuelle peut songer à sortir de tous les accords internationaux en pensant
uniquement à ses intérêts et suivant des discours comme « L’Amérique
d’abord » et « Rendons sa grandeur aux États-Unis ». Le monde
entier suit avec préoccupation le retrait américain de l’Accord de Paris sur le
climat qui vise à prévenir le réchauffement global et de l’UNESCO qui est une
organisation onusienne d’éducation, de culture et de science.
La phrase
employée par le président Trump pendant l’Assemblée générale de l’ONU où il
exprimait son opposition à « l’idéologie de la globalisation »,
était, il y a encore quelques années, une phrase à la hauteur d’un leader
ou idéologue de pays tiers. On ne pouvait même pas imaginer qu’un président
américain puisse employer de tels propos.
La situation
actuelle des États-Unis et de l’Occident tout entier, n’est pas différente de
l’histoire de la civilisation occidentale qui semble défendre la démocratie,
les droits de l’homme et les libertés mais qui interprète différemment les
phrases de la Bible qui ne lui conviennent pas.
Chine-Russie
La Chine et
la Russie ne sont pas parmi les pays qui ont pu définir des normes et présenter
des valeurs universelles dans le dernier quart du siècle dernier. Toutefois la
Chine est un pays qui se développe à grande vitesse. Les deux pays sont deux États
puissants dans la politique globale. Ils disposent du droit de véto au Conseil
de sécurité de l’ONU. Les deux États sont peu connus de la communauté
internationale du fait qu’ils ne soient pas des sociétés ouvertes et à cause de
leurs pratiques en politique intérieure.
Le Monde musulman
Les pays
musulmans ne sont également pas, depuis quelques siècles, parmi les pays
proposant des normes et des valeurs communes universelles. Qu’ils se
définissent laïcs, monarchiques, islamistes (de la chariaa) ou autre, ils sont
en effet soit démocratiques, soit autoritaires, soit totalitaires.
Surtout au
Moyen-Orient, les dirigeants ne se soucient quasiment pas du tout des dirigés.
Ils doivent leur pouvoir non pas aux peuples qu’ils dirigent mais en grande
partie aux acteurs mondiaux. D’ailleurs les acteurs mondiaux l’expriment sans
hésiter. Même s’ils ne sont pas les seuls responsables, certains pays du
Moyen-Orient vivent peut-être dans les conditions les plus pitoyables de leur
histoire. Les peuples de ces pays essaient de fuir leur pays au péril de leur
vie.
Loin de
produire une valeur, la plupart des pays du Moyen-Orient œuvrent à maintenir
leur pouvoir contre toutes les valeurs et leurs peuples.
La fin de
l’esprit des Lumières : de Frankenstein à l’intelligence artificielle
L’écrivaine
britannique Mary Shelley a inventé « Frankenstein » en 1818 à
l’âge de 19 ans. Ceci est au-delà d’un roman, la conséquence d’un esprit
détaché des traditions, de la religion et des établissements intermédiaires et
mis au service de la rationalité fondatrice de l’illumination, du sécularisme
et du positivisme.
La même
raison illuminatrice est aujourd’hui en quête de la production d’une
intelligence/d’un humain artificiel. Le monde entier est témoin de la
catastrophe provoquée dans l’humanité et notre planète par la raison illuminée
et ne reconnaissant aucune valeur et vertu, pendant les deux guerres mondiales.
Vers où le monde pourrait être trainé par une « humanité »
d’intelligence artificielle dépourvue de toute valeur, sensible
uniquement à la force et au développement mécaniques, plus forte que les
hommes biologiques et capables de les contrôler ? Il semble que c’est
encore l’homme lui-même qui va provoquer sa disparition.
L’homme hédoniste
L’illumination,
le sécularisme, les développements dans les technologies de l’information et de
la communication rendent l’homme de plus en plus hédoniste du fait que
l’idéologie, la religion et les établissements qui devraient donner de
l’espoir, en suscitent de moins en moins. Le nombre de personnes qui ne veulent
que le plaisir, notamment chez les jeunes, est en hausse constante. Les catastrophes
provoquées par les personnes ayant uniquement des liens de plaisir avec leurs
familles, leurs amis, leurs écoles, l’environnement, la nature, le monde du
travail, les animaux ainsi qu’avec les autres êtres vivants, sont terrifiantes
même aujourd’hui. Lorsqu’un homme sera un être n’ayant aucune valeur et en
quête seulement du plaisir, cet être sera surement autre chose qu’un humain.
En partant
de tous ce qui est dit jusqu’ici, il est possible de parler d’une disparition
des valeurs pour les structures organisées comme les États et les institutions.
Même s’il existe des développements négatifs comme ceux que nous venons de
citer, il est possible de prétendre que les individus se soucient d’avoir des
valeurs dépendamment des méga-identités, de grandes idéologies, des
établissements internationaux ou sous le toit des États. Oui les individus
non-organisés peuvent porter plus de valeurs. Les structures non-organisées
devraient susciter plus d’espoir au niveau du potentiel qu’elles possèdent pour
les valeurs. Toutefois, savoir que le monde est plutôt modelé par des
structures organisées, nous empêche d’avoir de grands espoirs.
Si nous,
« la famille de l’humanité », n’arrivons pas à trouver une voie qui
stoppera le processus de « la fin des valeurs », nous avancerons vers
une fin triste que nous préparons tous ensemble.
Kudret Bulbul
doyen de la Faculté des Sciences politiques de l’université Yildirim Beyazit d’Ankara.
doyen de la Faculté des Sciences politiques de l’université Yildirim Beyazit d’Ankara.
Source : TRT
en français Site internet officiel de l’Établissement de la Radio et
Télévision de Turquie.
Illusions et croyances sont les seules "valeurs" partagées et exploitées, et les réalités perçues sont toujours relatives à ces valeurs.
RépondreSupprimerCes valeurs sont loin d'être disparues. Cependant, les pédo-satanistes, leur système mortifère, sont systématiquement en guerre contre l'Humanité réduite à l'état d'esclavage, acheminée à marche forcée, vers l'abattoir.
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