Des fakirs qui jouent de la flûte à d'horribles
cobras, un dentiste natif du lieu en tongs peu ragoûtantes, avec un pot rempli
de dents arrachées, des tambourineurs en un costume national bariolé, des
stalles où on vous sert des plats épicés dans de brillants tajines; la place
centrale de Marrakech, l'ancienne capitale du Maghreb, est exotique, vibrante
et tapageuse, tout à fait à la hauteur des attentes d'un nouveau Paul Bowles.
La place est entourée d'un réseau de ruelles étroites, qui rappellent la
vieille ville à Séville. Le Maghreb et l'Espagne sont unis par bien des traits
de leur culture. Le Bahia Palace de Marrakech est un petit frère du magnifique
Alcazar de Séville, et ses minarets imitent la Giralda. Les Maures, ou
Maghrébins, ont créé les perles de la civilisation espagnole à Grenade, Cordoue
et Séville, mais ils n'ont pas renouvelé l'exploit après leur expulsion, de
retour sur leur propre sol [1].
Marrakech, c'est un nœud de vieilles routes reliant
Tombouctou par le Sahara et l'Andalousie par le détroit de Gibraltar, les
rivages de l'Atlantique avec ses surfeurs et le reste de l'Afrique du nord par
Fès et Tunis. La première de ces routes est la plus romantique. La meilleure
évocation de la navigation transsaharienne, c'est le film glorieux quoique sous
estimé de Bernardo Bertolucci, Un thé au Sahara.
Si le cinéma devait disparaître comme les enluminures des vieux manuscrits,
hors de la conscience publique, ce film resterait, avec une poignée d'autres
films, comme témoignage de ce jadis grand art. Les résidences carrées, les
kasbah, avec leurs murs aveugles et leurs toits crénelés, bordent les routes
fréquentées par les camions qui ont remplacé les chameaux. L'Afrique
sub-saharienne est très loin, 52 journées à dos de chameau la séparent du
Maghreb. Le ciel étoilé, un ciel incroyable, incomparable, est une raison
suffisante pour aller voir le Sahara de près.
La deuxième route, vers Gibraltar et au-delà, est plus
importante, parce que le Maghreb est bien relié à l'Europe. La Méditerranée
rattache le Maghreb à l'Europe, alors que le Sahara le sépare du reste de
l'Afrique. Arnold Toynbee considérait le Maghreb comme une extrémité de
l'Europe, comme les Balkans ou la Scandinavie. Si l'Europe a pris la suite de
l'Empire romain, le Maghreb, ou l'Afrique et la Mauritanie, ont été les
provinces romaines les plus riches et les plus durables, alors que la Germanie
et la Scandinavie étaient encore terra incognita. Cette proximité se
voit contrebalancée par la différence de croyances. Les Maures ont été parmi
les premiers à accepter le Christ, et ils ont donné les Pères de l'Église
Tertullien et saint Augustin; [2] mais
ils ont bifurqué vers l'islam il y a fort longtemps, et sont devenus non
seulement des voisins mais des concurrents et des adversaires pour l'Europe.
Ce sont eux, les Maures, le sujet de cet article. Avec
les Européens, ils envahissent et s'invitent les uns chez les autres à tour de
rôle, comme les vagues qui affluent et refluent sur le rivage. Ce n'est pas
qu'il y ait eu un sens toujours prévalent. Les Maures ont colonisé l'Europe et
les Européens ont colonisé le Maghreb. Ils ont également expulsé leurs
colonisateurs même au bout de plusieurs siècles. Rien n'est éternel. Les
Maghrébins, ou Maures, ne sont pas particulièrement dociles, pas du tout. Ce
sont des gens dynamiques, vigoureux, des gaillards bien pourvus en
testostérone. N'allez pas vous y frotter, vous le regretteriez. Vous le
regretterez de toute façon, comme Desdémone avec le Maure de Venise. Les
Maures ne sont pas noirs. Ils ressemblent à des Européens du sud, les uns plus
clairs, les autres plus foncés, comme les Grecs, les Espagnols ou les Italiens.
Il y en a maintenant des quantités qui vivent en Europe, principalement en
France et aux Pays-Bas, au point qu'on peut parler d'une nouvelle conquête
mauresque. Les invasions réciproques ont commencé il y a 2000 ans. Dans la
confrontation entre Carthage, la principale ville d'Afrique du nord, et Rome,
la première capitale européenne, les Romains avaient gagné [3]; ils conquirent et colonisèrent les
Maures, et leur firent place dans l'empire; ils embrassèrent la foi chrétienne
et entrèrent dans l'église latine. Tout comme l'Espagne le Maghreb fut submergé
par les Vandales, un peuple d'Europe du nord, mais ils revinrent sous la houlette
de la Rome orientale, sous Justinien. La domination européenne prit fin
avec l'arrivée des Arabes, qui se mêlèrent aux autochtones, leur amenèrent
l'islam, les mobilisèrent et entreprirent l'aventure européenne. Les Maures
s'emparèrent de l'Espagne (c'est ce qui s'appelle la Conquista) et leur
civilisation y atteignit son apogée. Mais rien ne dure éternellement.
Des centaines d'années plus tard, les Espagnols
vainquirent les Maures et les renvoyèrent en Afrique du nord. Même les Maures
chrétiens furent expulsés, un peu plus tard (c'est ce qu'on a appelé la
Reconquista, ou reconquête) [a].
Et pourtant, l'idée de séparation, ça ne marcha pas.
Les Maures ne se résignèrent pas après leur défaite. Ils commencèrent à
entreprendre des raids sur les rivages européens, et à attaquer les bateaux
européens. On les appela alors les corsaires barbaresques, les redoutables
adversaires des Européens. Ils firent des percées en Europe jusqu'en Islande,
et dépeuplèrent villes et villages du sud de la France et de l'Espagne. L'Europe
était pour eux un gisement d'esclaves.
Elle était là, la grande différence entre l'Europe et
le monde musulman: l'esclavage. C'était un phénomène marginal en Europe (après
la chute de l'Empire romain), mais populaire en Dar al Islam. Les musulmans faisaient
usage d'esclaves, ils en avaient besoin, et apparemment ils préféraient les
esclaves européens chrétiens. Lorsque l'Espagne était musulmane, les Vikings
ravagèrent l'Europe orientale, ils capturaient les habitants et les vendaient
aux juifs, et ceux-ci négociaient cette denrée hautement appréciée à Cordoue.
Plus tard, les Européens de l'Est, ancêtres des Russes modernes, firent l'objet
de razzias par les Tatares de Crimée, qui les convoyaient vers Istanbul. Mais
la demande était forte, les profits considérables, et les Maures entreprirent
de faire des incursions sur les plages de l'ouest, et d'attaquer les
bateaux en Méditerranée. Ces corsaires étaient fort différents des pirates des
Caraïbes. Le peuple de Jack Sparrow, c'étaient des Européens, qui convoitaient
les bateaux. Ils n'avaient cure des équipages ni des passagers des vaisseaux
arraisonnés; on pouvait les jeter par-dessus bord ou les débarquer sur une
plage en leur donnant un canot; on les gardait rarement contre rançon. Les
corsaires de Barbarie visaient surtout les équipages et leurs passagers. Ils
traitaient les Européens comme les Européens traitèrent les Africains
sub-sahariens noirs: ils étaient capturés, mis en esclavage et vendus sur le
marché. Oui, chère Virginie, les blancs aussi ont été esclaves. Tout
Européen pouvait tomber en esclavage en Dar al-islam, et des millions
d'Européens de l'est et de l'ouest, des Français, des Espagnols, des
Britanniques et des Russes ont été vendus et achetés sur les marchés
d'Istanbul. Les Européens ont été forcés de s'emparer du Maghreb (tout come les
Russes ont été obligés de conquérir la Crimée) pour en finir avec les razzias
des esclavagistes. Et ce fut le début de la colonisation européenne du
Maghreb.
Les Maures cessèrent de venir en Europe, mais à cette
époque, les Européens s'étaient installés au Maghreb. Ils avaient construit des
villes et des cités, implanté des industries, et relié le Maghreb à l'Europe.
Ils s'étaient fixés au Maghreb, en espérant y rester à jamais.
Mais cela ne marcha pas: à leur grand surprise (?),
les Maures n'appréciaient guère leur présence. Ils se soulevèrent, se rendirent
indépendants, et chassèrent tous les colons européens, des millions de gens,
direction l'Europe. Un demi million de colons du Maroc, un million et demi
d'Algérie, deux cent mille de la petite Tunisie durent quitter leurs maisons et
s'en aller vers le pays où ils n'avaient probablement jamais mis les pieds.
Se sont-ils tourné le dos pour autant? Pas vraiment.
En peu de temps, les Maures ont débarqué en Europe par centaines de milliers et
y ont fait souche. Aujourd'hui la France et les Pays Bas ont plus de Maures,
entre trois et quatre millions, que l'Espagne n'en eut à l'apogée du pouvoir
maure.
Cela n'a pas aidé les Européens expulsés. Les maisons
des colons européens en Algérie, au Maroc et en Tunisie ne furent pas rendues à
leurs propriétaires. Elles sont toujours là, comme un mémorial de l'époque où
les Européens vivaient en Afrique du nord.
Le général De Gaulle garantit à l'Algérie son
indépendance, pour arrêter une migration de masse de Maures en France,
disait-il. Cela ne marcha pas; l'Algérie devint indépendante, mais la migration
ne s'est pas tarie. J'évoquais avec mon ami marocain Hamid un éventuel
déménagement en Europe. Il ne veut rien savoir, même si nombre de ses amis,
connaissances et parents ont sauté le pas. Il dit qu'il a ses aises, dans son
Maghreb natal. S'il voulait vivre en France avec le même statut, il faudrait
qu'il travaille bien plus dur. Se loger en France, ça coûte très cher. Chez
lui, au Maroc, il vit bien, dans la classe moyenne qui es son élément, et il
continue à travailler normalement, sans excès. Il est sage, mais cela n'empêche
pas bien d'autres Maures de choisir l'Europe.
Dans la vieille ville de Marrakech, j'ai trouvé une
synagogue. C'est un complexe tentaculaire, avec une cour intérieure, et elle se
trouve à quelques centaines de mètres du Palais royal, comme c'est généralement
le cas pour tous les centres communautaires juifs. Malgré des histoires de "persécutions",
mes ancêtres juifs étaient largement privilégiés, même au Maroc et en Espagne.
Ils ont été bien utiles dans les mouvements de population entre Europe et
Maghreb, pendant des siècles.
Les Juifs ont été au premier rang pour aider
les Maures à conquérir l'Espagne, prolongeant la tradition
consistant à changer de camp au bon moment (en Palestine, les juifs soutinrent
l'invasion perse, puis l'invasion arabe). Les juifs jouèrent un rôle important dans l'Espagne
mauresque, et durent plier bagage avec eux.
Au Maghreb ils prêtèrent main forte à nouveau aux
Européens. C'est le ministre de la justice juif Adolphe Crémieux qui
donna, au XIX° siècle, la citoyenneté française aux juifs algériens (mais non
aux autres Algériens) C'était un acte astucieux: les juifs locaux influents
soutinrent la France contre les autochtones.
En Tunisie, les
juifs étaient extrêmement puissants depuis des siècles. En 1819, le consul des États-Unis à Tunis, Mordecai
Manuel Noah, écrivait à leur sujet: "Les juifs sont ceux qui commandent; en Barbarie ce
sont les principaux mécaniciens, ils dirigent la douane, ils prélèvent les
impôts; ils contrôlent la menthe, ce sont les trésoriers du bey, ses
secrétaires et ses interprètes. Ces gens donc, quoiqu'on puisse dire de leur
oppression, possèdent une capacité de contrôle, et il faut se méfier de leur
éventuelle opposition, qui serait redoutable".
Quand les Français arrivèrent, ce "peloton de
tête" changea de bord et ils apportèrent leur soutien à l'administration
coloniale française. Pourtant, même alors ils n'avaient pas de sympathie envers
les colons français, et leur expulsion a été expliquée comme une mesure
parfaitement justifiable par Albert Memmi, l'éminent écrivain tunisien
juif. Pour Memmi, c'étaient des rapaces obsédés par la convoitise. "Vous
allez aux colonies parce que les emplois y sont garantis, les salaires
sont élevés, les carrières plus rapides, et les affaires plus profitables. Le
jeune diplômé se voit offrir une situation, le fonctionnaire un rang plus
élevé, l'homme d'affaires est soumis à des taxes bien plus basses, les
industriels trouvent des matières premières et de la main d'œuvre bien meilleur
marché. On vous entend souvent rêver tout haut: dans quelques années vous
quitterez votre purgatoire rentable et repartirez vous acheter une maison dans
votre pays". Il n'avait pas remarqué que l'on pouvait
attribuer la même attitude aux Tunisiens juifs et musulmans qui
venaient s'installer en France.
Les juifs s'en iraient en Israël ou au Québec le
moment venu; les musulmans rentreraient chez eux. Mais cela ne marchera
probablement pas comme ça.
Les juifs d'Europe adorent l'émigration du Maghreb. En tout cas ils font tout pour l'encourager. Mais
pourquoi donc est-ce que les Européens ont accueilli les immigrants maghrébins?
Après avoir été expulsés de ces contrées, on pouvait s'attendre à ce que
les Européens disent : "vous avez voulu vous débarrasser de nous, eh
bien maintenant restez où vous êtes et savourez votre libération des Européens".
Mais les pays d'Europe voulaient des immigrants, et ce n'était pas au premier
chef parce qu'ils avaient besoin de main d'œuvre, puisque certains pays
européens s'en sont très bien tirés sans y avoir recours.
Après la longue guerre mondiale, l'Europe s'était
retrouvée occupée; à l'Ouest par les US, à l'est par l'URSS. Les dirigeants
menèrent des politiques très différentes; les dirigeants européens n'avaient
guère confiance dans leurs nations, et c'est la raison pour laquelle ils
commencèrent à attirer des immigrants d'Afrique du nord et de Turquie, tout en
prêchant la diversité.
Les dirigeants prosoviétiques ne voulaient pas
d'immigrants du tout, et ils menèrent des politiques nationalistes modérées.
L'expérience de l'Allemagne de l'est, de la République tchèque et de la Hongrie
ont prouvé que les pays européens n'ont pas besoin d'immigrants pour faire
tourner l'économie.
Ces pays connurent l'homéostasie, c'est à dire
un équilibre relativement stable avec un développement faible, une quasi
stagnation qui allait de pair avec l'amélioration constante du niveau de vie
des travailleurs du commun. C'est ce qui se produisit dans les Etats
socialistes, y compris les Etats scandinaves, au socialisme modéré.
Les Européens auraient pu connaître une vie calme et
paisible, en voyant s'élever doucement et graduellement leur niveau de vie,
tout en chutant du point de vue démographique. Le monde n'est pas un gisement
sans fond, les ressources sont limitées, la construction de logements prend du
temps. Cela pourrait être bon pour l'Europe de voir décroître sa population
jusqu'aux niveaux des années 1880. Ce serait un nouvel âge d'or, avec des
pelouses vertes partout, des forêts, des conditions de vie modestes mais
agréables pour tous.
Pourrait-il y avoir une immigration sans les juifs?
Oui, parce qu'il y a assez de non-juifs pour imiter les juifs. Même si tous ne
réussissent pas, il y en a beaucoup, et ils veulent aller beaucoup plus loin. Pour mettre un terme à
l'immigration, il faut arrêter la croissance et l'expansion, mettre à bas le
capitalisme tel que nous le connaissons.
La production et le marché sont tout à fait
compatibles en homéostasie; les taux d'intérêt, l'actionnariat et le change
monétaire ne le sont pas.
Les Gilets jaunes français ont proposé de faire
des produits durables. C'est un pas en avant radical et salutaire, au lieu de
faire du monde une poubelle, avec des modèles qui sont apparus il y a deux ans
et qui sont déjà périmés ou inutilisables. Nous avions tout cela autrefois, je
me souviens d'un frigidaire en parfait état de marche au bout de vingt ans,
d'une coccinelle Volkswagen en parfait état de marche au bout de trente ans de
bons et loyaux services. Si nous le voulions, nous pourrions fabriquer des
objets qui durent pratiquement toujours, des choses réparables et serviables.
Le Japon est un bon exemple dans son évolution; notre
collègue Linh Dinh s'est rendu sur la terre de Yamato, et il a été
choqué par ce qu'il voyait, une population vieillissante et une jeunesse sans
amour. Moi aussi, je me rends souvent au Japon; oui, le Japon était peut-être
plus drôle il y a des années, mais ça se passe bien, là-bas. Il n'y a pas une
forte croissance, les commerçants américains et européens ne s'enrichissent pas
du jour au lendemain en spéculant sur les biens des Japonais. Les parts des
actionnaires ne grimpent pas, c'est vrai. Mais pour les Japonais ordinaires
c'est très bien comme ça. Ils pourraient connaître encore moins de
progressions, et s'en trouver satisfaits quand même.
Mes amis japonais m'ont souvent dit, quand je faisais
des réserves sur la lenteur de la croissance de l'économie japonaise: nous n'en
voulons pas plus. Les années de croissance rapide ont été nos années de misère.
Les années de stagnation nous conviennent très bien. Si les US voulaient bien
nous oublier complètement, au lieu de nous harceler pour nous faire adopter
leurs idées de croissance et de diversité, nous serions encore plus heureux.
Notre monde a besoin de moins en moins de main d'œuvre. Qu'est-ce qui nous
empêche de nous réjouir de cet état de fait? La population européenne ne
grossit pas, elle décroît doucement. Les immigrants d'Afrique du nord et
d'ailleurs connaissent quant à eux une croissance certaine, mais qu'ils aillent
donc poursuivre leur croissance sur leurs terres ancestrales. Quand ils
chassaient les Européens de leurs pays, ce n'était pas la durée de leur séjour
qui les arrêtait. Des familles qui vivaient en Algérie depuis un siècle ont été
forcées de partir. Par conséquent, ce sont les peuples d'Afrique du nord
eux-mêmes qui se sont prêtés à des expulsions. Ce sont de braves gens, mais pas
meilleurs que les colons européens en Afrique du nord.
Il n'y a pas de raison de s'alarmer de la croissance
de la population africaine. C'est une affaire africaine, après tout. Le Sahara
est trop grand à traverser; on peut arrêter les compagnies aériennes qui font
du trafic d'hommes. Certes, bien des Africains préfèreraient résider en France
ou en Hollande, et il y a sûrement des Africains qui vont y parvenir. Mais pas
de vagues massives de peuplement, par pitié, sauf s'il y avait des Théodoric ou
des Gengis Khan pour mener la danse.
Quand j'étais petit, il y avait un jeu très populaire,
les chaises musicales. Tant que la musique jouait, on pouvait choisir sa
chaise, et s'asseoir aussitôt que la musique s'arrêtait. Maintenant ça suffit,
ce jeu. Laissez les gens là où ils ont toujours été. Cette tentation de la
croissance sans fin, il faut s'en débarrasser, et c'est faisable. Il suffit de
porter nos coups contre la rapacité, l'esprit d'avarice, cette envie de
posséder toujours plus; et nous allons atterrir tout doucement sur nos vertes
prairies.
Israël Adam Shamir
[a]
On lira avec profit Chrétiens, juifs et musulmans dans al-Andalus, Mythes
et réalités de l'Espagne islamique, par Dario Fernandez Moreira, préface
de Rémi Brague, éd. Jean-Cyrille Godefroy, novembre 2018
Joindre
Israel Shamir : adam@israelshamir.net
Source:
The Unz Review
Traduction et note: Maria Poumier
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NOTES d’Hannibal
Genséric
[1] La Reconquête par les Espagnols catholiques a été une guerre d’extermination, un génocide
des Musulmans Maures. D’après les historiens maures qui ont survécu, l'immense majorité des Maures furent tués, souvent brûlés sur des places publiques. Ceux qui n'étaient pas tués ont du se convertir au catholicisme, et moins de 1% des Maures les plus
riches ont payé cher l’autorisation de quitter l’Espagne en laissant tout
derrière eux. Le nombre de descendants de ces Maures espagnols est aujourd’hui,
infinitésimal.
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