Selon des sources omanaises, citées par Bloomberg, deux
grandes explosions viennent d'être entendues dans la mer d'Oman. Selon
les premières informations rapportées par les sources locales, deux
pétroliers auraient été visés et les deux déflagrations ont été
successives. Il s'agit de deux bâtiments qui transportaient de
l'éthanol.
Des sources pakistanaises ont confirmé cette information et
affirmé que les membres de l'équipage de ces deux pétroliers ont lancé,
dans les minutes suivant les explosions, un double appel de détresse aux
pays du bassin du golfe Persique ainsi qu'au Pakistan.
Un groupe de sécurité maritime britannique a fait état d'un "incident
non précisé" dans le golfe d'Oman, tout en appelant à "une extrême
prudence" alors que "les tensions entre l'Iran et les États-Unis sont
accrues". Joint par les agences de presse, la Ve flotte US à Bahreïn a
qualifié l'incident d'"attaque" tout en affirmant qu'elle était sur le
point de "collecter des données".
L'équipage des deux navires secourus par l'Iran
Selon la chaîne Euronews, l'un des deux pétroliers visés a coulé mais
son personnel a été entièrement évacué. Les membres de l'équipage du
deuxième pétrolier, soit 21 personnes ont également été sauvés. Il
s'agit des pétroliers, FRONT ALTAIR, qui appareillait sous pavillon des
îles Marshall alors que l'autre, Kokuka Courageous, se déplaçait sous le
drapeau panaméen.
Des sources portuaires iraniennes, contactées par IRNA, affirment que les membres de l'équipage ont été repêchés par des marins iraniens et débarqués en île de Jask au sud de l'Iran. Selon IRNA, la première explosion s'est produite vers 8.50 heures locales et ce, à quelques 25 miles de l'île du sud iranien, Jask. " Le pétrolier FRONT ALTAIR en partance du Qatar vers Taïwan transportait de l’éthanol avant qu'un incendie se déclenche à bord. 23 membres de son personnel se sont jetés à l'eau avant d'être repêchés par un bâtiment iranien de passage, commandé par le centre de secours maritime du Hormozgan (province côtière du sud de l'Iran). Le bâtiment a coulé. Une heure plus tard, un second pétrolier a pris feu. Il avait quitté l'Arabie saoudite pour le Singapour et transportait du méthanol. les 21 membres de l'équipage de ce second pétrolier ont également été repêché par les marines iraniens"
Le pétrole flambe
Dans la foulée, l'AP évoque une hausse de 4% du prix du pétrole brut
sur les marchés mondiaux qui s'échange à 62.53 dollars le baril. Quant
au brut américain, son prix a grimpé de 1.5% établissant à 52.58 dollars
le baril. La hausse du prix se poursuit.
La double explosion de ce jeudi matin, qualifiée par ailleurs par la
Ve flotte US d"attaque" a été attribuée par Reuters au "tir de
torpille". "Une torpille aurait touché l'un des pétroliers au large de
Fujaïrah, ajoute l'agence.
Le 12 mai, des explosions ont visé quatre pétroliers à Fujaïrah aux
Émirats arabes unis. Deux de ces pétroliers étaient saoudiens et les
deux autres, européens. Une enquête internationale a été ouverte sans
pouvoir pour autant identifier les auteurs. Les États-Unis, l'Arabie
saoudite et les Émirats arabes unis ont largement spéculé évoquant
pêle-mêle des attaques à la mine contre les pétroliers. Bien qu'ils
aient tenté d'accuser l'Iran, mais les observateurs ont plutôt cru à une
opération sous la fausse bannière destinée à justifier une
confrontation militaire avec l'Iran.
La double explosion de ce jeudi matin intervient alors que le Premier
ministre japonais se trouve en visite officielle à Téhéran, visite
placée par les médias sous signe d'une médiation entre les États-Unis et
l'Iran. Les analystes affirment que cette double explosion pourrait
avoir été planifiée dans le but de saper cette médiation qui
n'avait déjà pas beaucoup de chance pour réussir.
L’Iran réagit
Le porte-parole du ministère
iranien des Affaires étrangères, Abbas Moussavi, a fait part de la
préoccupation de l’Iran concernant l’incident ayant touché deux grands
pétroliers en mer d’Oman, au moment même où se déroulait la rencontre
entre le Premier ministre japonais et le Leader de la Révolution
islamique.
« L’Iran s’inquiète de l’attaque suspicieuse d’aujourd’hui contre des
pétroliers liés au Japon, qui s’est déroulée en même temps que la
rencontre entre le Premier ministre japonais et le Leader de la
Révolution islamique », a-t-il écrit sur son compte Twitter, ajoutant
que Téhéran « considère cet événement comme allant à rebours des efforts
régionaux et transrégionaux déployés pour réduire les tensions dans la
région ».
Il a souligné que l’Iran soutenait la coopération et le dialogue au sein de la région.
Après l’incident et l’appel au secours qui l’a suivi, l’Iran s’est
précipité au secours de deux pétroliers touchés dans la mer d’Oman,
transférant la totalité de leurs 44 membres d’équipage sur ses côtes
méridionales.
Une source informée a déclaré qu’un bateau de sauvetage iranien avait
secouru les 44 membres d’équipage des deux pétroliers et les avait
emmenés en sécurité à Jask, dans la province méridionale d’Hormozgan, a
annoncé jeudi l’agence de presse officielle iranienne (IRNA). Les
autorités de la province ont assuré qu’elles étaient pleinement
disposées à les transférer en cas de besoin vers les hôpitaux de
Téhéran.
Suite à ces deux incidents, l’AP évoque une hausse de 4 % du prix du
pétrole brut sur les marchés mondiaux, qui s’échange à 62,53 dollars le
baril. Quant au brut américain, son prix a grimpé de 1,5 %,
s’établissant à 52,58 dollars le baril. La hausse du prix se poursuit.
La double explosion de ce jeudi matin, qualifiée par ailleurs par la Ve
flotte US d’« attaque », a été attribuée par Reuters à un « tir de
torpille ». « Une torpille aurait touché l’un des pétroliers au large de
Fujaïrah », ajoute l’agence.
Qui en profite ?…
…Les attaques d’aujourd’hui contre des
pétroliers dans le golfe d’Oman ne sont pas dans l’intérêt de l’Iran
Selon Moon
of Alabama , il est probable que les forces iraniennes par
procuration aient été impliquées dans les attaques de mai. Il est peu probable
que l’Iran ait quelque chose à voir avec les attaques d’aujourd’hui.
L’attaque de mai a été accompagnée de deux frappes de
drones lancées par les forces houthies au Yémen sur le pipeline est-ouest
saoudien, qui permet à certaines exportations saoudiennes d’éviter un
passage par le détroit d’Hormuz. Une troisième frappe consistait en un
lancement de missile à moyenne portée par le Jihad islamique dans la bande de
Gaza contre
la ville d’Ashkelon en Israël.
Les trois frappes combinées étaient un avertissement
que les pays qui incitent à une guerre américaine contre l’Iran seraient
sérieusement frappés si l’Iran était attaqué.
L’attaque d’aujourd’hui arrive à un moment qui ne
convient pas à l’Iran. La forte campagne anti-iranienne lancée par John Bolton
en avril et mai s’est récemment calmée.
Le président américain Trump essaie de pousser l’Iran
à négocier avec lui. Il a récemment reçu le président suisse à la Maison
Blanche. La Suisse est la «puissance protectrice» qui représente les
intérêts diplomatiques américains en Iran. Le ministre allemand des Affaires
étrangères, Maas, a été envoyé en Iran pour faire pression en faveur de
concessions iraniennes. Actuellement, le Premier ministre du Japon, Shinzo Abe,
est en visite à Téhéran. Il a rencontré aujourd’hui le guide suprême iranien,
l’ayatollah Khamenei, mais n’a pas réussi
à faire avancer les négociations entre l’Iran et Trump.
Même si l’Iran refuse les négociations avec les
États-Unis tant que ceux-ci maintiennent leurs sanctions, il n’a aucun
intérêt à perturber la phase diplomatique actuelle. L’Iran semble n’avoir rien
à gagner à ces attaques.
Est-ce que quelqu’un d’autre veut, presque
littéralement, torpiller les tentatives de médiation actuelles ?
Hannibal GENSERIC
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