Un
accord secret a été conclu entre les Etats-Unis et l’Iran, par
l’intermédiaire d’une tierce partie, pour permettre au super pétrolier
iranien Adrian Darya 1 (anciennement Grace 1) de livrer ses 2,1 millions
de barils de pétrole au gouvernement syrien. Des pétroliers plus petits
ont travaillé pendant cinq jours pour décharger le pétrole qui doit
être acheminé vers le port syrien de Tartous.
Des
sources proches de l’équipe de négociation ont déclaré que les
Etats-Unis “étaient déterminés à empêcher le supertanker d’atteindre la
Syrie en raison de la stratégie américano-européenne visant à
sanctionner économiquement le président syrien Bachar al-Assad pour
retourner les Syriens contre leur chef.” Ces pays, responsables de la
guerre de 2011-2019, n’ont pas réussi à provoquer, par les armes, un
changement de régime, ni la faillite de État syrien. Aujourd’hui, ils
tentent d’atteindre leur but en encerclant le pays et en empêchant son
retour à la normale. Les Etats-Unis ont empêché les pays du Golfe de
retourner à Damas et forcé la Jordanie à restreindre la circulation de
marchandises à destination et en provenance de la Syrie. Ils ont fermé
le point de passage d’al-Tanaf avec l’Irak et occupent la zone nord-est
(riche en pétrole !) sans aucun but stratégique. En dépit de ces mesures
draconiennes, l’Iran est déterminé à soutenir ses alliés.
Selon
nos sources, l’Adrian Darya 1 serait resté plusieurs jours en
Méditerranée sans savoir où aller, en attendant la fin des négociations.
Il a été convenu que quelques-uns des 7 membres de l’équipage du “Stena
Impero” qui bat pavillon britannique seraient libérés tout de suite.
D’autres membres de l’équipage seront libérés quand l’Adrian Darya 1
aura effectué la livraison. Le “Stena Impero” lui-même sera libéré sans
autre demande de compensation financière dès que l’”Adrian Darya 1″ sera
en sécurité.
L’Iran
a dit avoir un acheteur pour les 2,1 millions de barils de pétrole
transportés par le superpétrolier. Selon des sources bien informées,
c’est Rami Makhlouf, un cousin du président Assad, qui a acheté le
chargement d’une valeur de 130 millions de dollars (sur le marché
libre). L’Iran livre gratuitement des centaines de milliers de barils
tous les mois à la Syrie, et ce, depuis le début de la guerre de 2011.
Damas paie le reste – à un prix très réduit – à l’Iran ou à qui Téhéran
lui dit de le faire, selon ces sources.
Des
sources ont confirmé la présence quotidienne d’un super drone Héron de
type israélien au-dessus du super tanker iranien Adrian Darya 1 qui
croisait près des eaux syriennes. Les drones ont disparu à l’instant où
l’accord a été conclu, ce qui a permis au navire de se diriger librement
vers le port de Tartous en Syrie.
Le
secrétaire américain à la Défense, Mark Esper, a déclaré qu’il n’avait
“pas l’intention de saisir l’Adrian Darya 1” et son administration a
négocié indirectement avec l’Iran, pendant que Brian Hook, l’envoyé
spécial des États-Unis pour l’Iran, essayait de soudoyer Akhilesh Kumar,
le capitaine du supertanker iranien, en lui offrant 15 millions de
dollars pour qu’ils les laissent saisir le navire, puis, n’y arrivant
pas, il l’a menacé de “sanctions” s’il livrait la cargaison à la Syrie.
En fin de compte, le gouvernement britannique et l’administration
étasunienne ont obtenu l’assurance iranienne que le “Stena Impero” et
son équipage seraient libérés dès que le super tanker iranien serait en
sécurité. Le contenu des négociations n’avait rien à voir avec l’accord
nucléaire.
L’Iran
a réussi à résister aux États-Unis et au Royaume-Uni dans le golfe
Persique. Il envoie ses drones survoler quotidiennement les navires de
guerre britanniques patrouillant dans le détroit d’Ormuz et en face de
la côte iranienne. Le Corps iranien des Gardiens de la révolution
(Pasdaran) responsable de la sécurité du golfe persique s’est avéré
capable d’affronter les Etats-Unis et le Royaume-Uni et de défendre la
sécurité et les intérêts financiers du pays.
L’Iran
a également montré sa capacité et sa volonté d’apaiser les tensions
dans les négociations à propos de l’Adrian Darya. Cependant, les
responsables Iraniens n’ont nullement l’intention de reprendre quelque
forme de dialogue que ce soit avec le président américain Donald Trump
avant les élections de 2020.
L’Iran
a également respecté ses engagements envers ses alliés, qui sont des
éléments essentiels de sa sécurité nationale. L’Adrian Darya
transportait suffisamment de pétrole pour satisfaire aux besoins de la
Syrie et de ses alliés pendant des mois. Les sanctions américaines
contre la Syrie et le Hezbollah se sont révélées relativement faciles à
surmonter, et donc totalement inefficaces.
Traduction : Dominique Muselet
*Source : ejmagnier.com
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