L’intervention turque en Libye pourrait se transformer
en une crise internationale majeure, car chaque partie dans la guerre «civile»
en Libye compte plusieurs acteurs partisans internationaux.
La Turquie prend actuellement des mesures
sérieuses pour déplacer des troupes et du matériel en Libye :
La
Turquie présentera un projet de loi visant à envoyer des troupes en Libye dès
la reprise des travaux de son Parlement, en réponse à l'invitation du pays, a
annoncé jeudi le président Recep Tayyip Erdoğan.
S'exprimant
lors d'une réunion des chefs de province au siège du parti au pouvoir Justice et Développement (Parti AK) à Ankara, la
capitale, Erdoğan a déclaré que le mandat militaire d'envoyer des troupes en
Libye sera à l'ordre du jour du Parlement lorsqu'il reprendra début janvier.
Il
a également critiqué les pays soutenant le chef de guerre basé en Libye
orientale, Khalifa Haftar, plutôt que Fayez al-Sarraj [le dirigeant officiel
actuel].
Reuters a
noté qu’il n’y a pas
de trace publique de «l’invitation» dont Erdogan a parlé :
Il
n'était pas clair de déterminer à quelle invitation spécifique Erdogan faisait
référence alors que le ministre de l'Intérieur du gouvernement basé à Tripoli, Fathi
Bashagha, avait suggéré dans des commentaires aux journalistes à Tunis
qu'aucune demande officielle n'avait encore été faite.
L’Égypte, les Émirats arabes unis, la Russie et
plusieurs pays d’Europe occidentale soutiennent les forces opposées
aux Frères musulmans [qui gouvernent à Tripoli]. Ces forces sont dirigées
par Khalifa Haftar qui contrôle la majeure partie de la Libye – en rose
sur la carte ci-dessous. Le
Qatar et la Turquie ont pris le parti des islamistes. Dont le chef, Fayez
al-Sarraj contrôle un peu plus que Tripoli et Misrata – en bleu. Il avait à
l’origine le soutien de l’ONU et de l’UE, mais le manque de progrès depuis
2015, lorsque le gouvernement d’accord national de Sarraj a été formé, a
affaibli son autorité et son soutien international.
Une
plus grande implication étrangère dans la guerre en Libye sera mauvaise pour ce
pays mais cela pourrait
être bon pour la Syrie. En 2011, après que l'OTAN a aidé les islamistes à détruire l'État
libyen, bon
nombre de ces combattants ont été transférés en Syrie pour aider à détruire ce
dernier pays. Des armes de Libye ont été transportées via la Turquie
vers la Syrie pour soutenir les «rebelles»
contre le gouvernement. Les deux flux, hommes et armes, s'inversent maintenant :
Les
rebelles syriens soutenus par la Turquie rejoindront bientôt les forces du
gouvernement libyen, internationalement reconnu, dans la lutte contre l'homme
fort Khalifa Haftar.
Les
groupes rebelles ethniques turkmènes qui ont combattu aux côtés de la Turquie
dans le nord de la Syrie devraient renforcer le gouvernement de Tripoli de
manière imminente, selon de hauts responsables en Libye et en Turquie. [1]
Le
gouvernement libyen avait initialement résisté à l’idée d’un tel déploiement
mais l’avait finalement accepté alors que les forces de Haftar commençaient à
avancer sur Tripoli, selon le responsable de cette administration.
La soi-disant brigade Sultan Murad a été utilisée par
la Turquie pour nettoyer ethniquement les zones kurdes du nord-ouest de la
Syrie. Ses combattants sont connus pour être indisciplinés et brutaux. Ils ont
été entraînés et armés par la Turquie et leurs commandants parlent le turc.
Certains d’entre eux sont également formés pour coordonner un soutien
aérien. D’autres groupes suivent
actuellement une formation, fournie par des officiers turcs, qui seront ensuite
envoyés en Libye.
La Turquie et le Qatar offrent des sommes relativement
importantes pour recruter
davantage de ces «rebelles» syriens pour combattre en
Libye :
Des
sources ont confirmé que les factions soutenues par la Turquie incitent des
jeunes à rejoindre la guerre en Libye, offrant des tentations et des salaires
gratifiants variant entre 1800 et 2000 dollars américains par mois. En plus de
cette offre, des services supplémentaires sont garantis par le pays hôte.
D'autres
sources ont confirmé que deux combattants ont été tués en Libye il y a quelques
jours, il s'agit de ceux qui sont venus de Damas et ont rejoint les factions
soutenues par la Turquie.
Moins de combattants «rebelles» en Syrie
facilitera la progression de l’armée syrienne dans sa nouvelle campagne à
Idleb. Depuis son lancement le 19 décembre, la nouvelle opération dans les
zones tenues par l’affilié d’Al-Qaïda, Hayat Tahrir al Sham (HTS), a déjà
libéré plus de 40 villages.
Source Al Masdar News – |
Le président des États-Unis et l’émir d’Al-Qaïda en
Syrie ont tous deux émis des messages de préoccupation assez similaires au
sujet de l’attaque du gouvernement syrien [à Idleb]. Les deux ont accusé la
Russie et l’Iran, au lieu des terroristes que ces pays cherchent à vaincre.
Donald J. Trump @ realDonaldTrump - 15:25
UTC · 26 déc.2019
« La
Russie, la Syrie et l'Iran tuent, ou sont en passe de tuer, des milliers de
civils innocents dans la province d'Idleb. Ne faites pas ça ! La Turquie
travaille dur pour arrêter ce carnage. »
Un jour avant le tweet de Trump, le leader du HTS
d’Al-Qaïda, Abu Mohammad al-Julani, a publié une vidéo que l’un de ses fans a traduite :
« Entre
les deux pays [Russie et Iran], le régime [syrien] est utilisé comme une
marionnette pour s'emparer des territoires et des biens, par le biais du
changement démographique ... Pour atteindre leurs objectifs, les deux n'ont
aucun scrupule à commettre les massacres les plus affreux contre le peuple
sunnite.
...
par des frappes aériennes, des bombardements et des destructions au sol, après
avoir échoué à pacifier la révolution par des moyens politiques et
sécuritaires. »
Al-Julani
: "Cela dit, nous sommes face à une grande
bataille, au nom de toute la Oummah islamique, et pour le compte d'un monde
hypocrite qui voulait jadis détruire l'Union soviétique et se confronter aux
ambitions iraniennes."
La dernière partie, «au nom de la Oummah
islamique», peut être comprise comme une nouvelle invitation aux
islamistes et aux sponsors de partout pour soutenir al-Qaïda dans sa lutte dans
le gouvernorat d’Idleb.[2]
Julani avait précédemment rejeté l’aide des «rebelles»
associés à la Turquie. Il craint qu’ils ne mettent en danger sa position
dominante à Idleb. Il recherche de nouvelles recrues qui sont disposées à lui
prêter allégeance personnellement. Il semble cependant peu probable que son
appel reçoive une réponse suffisante pour compenser les pertes subies par ses
forces actuellement.
Le Département d’État américain a désigné
HTS comme organisation terroriste. Lors d’une conférence
de 2017 (vidéo) organisée par le Middle East Institute, Brett McGurk,
envoyé présidentiel spécial du gouvernement américain pour la Coalition
mondiale contre État islamique, a appelé la province d’Idleb en Syrie «le
plus grand refuge d’Al-Qaïda depuis le 11 septembre, directement lié à Ayman.
al-Zawahiri [actuel chef d’Al-Qaïda].» Il a ajouté que la présence
d’Al-Qaïda à Idleb était un «énorme problème» et cela «depuis un
certain temps».
Ni les protestations de Trump, ni celles de Joulani
n’auront d’effet sur la campagne d’Idleb. L’opération
syrienne de libération se poursuivra en plusieurs phases.
L’armée syrienne se bat actuellement pour contrôler la
zone bleue. Elle poursuivra probablement plus au nord pour prendre le contrôle
total de l’autoroute M5 entre Hama et Alep. L’armée se déplacera ensuite pour
prendre la partie sud-ouest d’Idleb pour rouvrir l’autoroute M4 qui mène de la
côte à Alep.
Le gouvernorat d’Idleb est principalement rural et
possède peu d’atouts économiques qui valent une grande bataille. Mais le
contrôle de ces autoroutes est essentiel pour la relance de l’économie
syrienne.
PS : Wikileaks
vient de publier
un quatrième lot de documents de l’OIAC sur la fausse attaque chimique
à Douma, en Syrie. Les documents ne semblent pas ajouter aux faits connus.
Ils étayent les manipulations déjà connues des rapports précédents de
l’OIAC, telles qu’elles ont été signalées par Jonathan
Steele et Peter
Hitchens. Nous en avons discuté ici
et ici.
Par Moon
of Alabama − Le 27 décembre 2019
Source : le
Saker Francophone
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NOTES de H. Genséric
[1] La visite « surprise » d’Erdogan à Tunis n’a rien de surprenant, sauf,
peut-être, pour ceux qui sont à la fois aveugles
et sourds. Étant de facto le Calife des Frères Musulmans, Erdogan est venu
coordonner avec ses vassaux au pouvoir à Tunis, le transfert des terroristes
islamistes tunisiens de la Syrie vers la Libye. En effet, la Tunisie a été,
depuis le sinistre "Printemps Arabe" qui a installé au pouvoir les Frères
Musulmans (ces frères jumeaux de l’Etat
islamique) le premier exportateur mondial de terroristes. Bien que l’armée
syrienne en ait liquidé des centaines, il en reste encore des milliers, sous
protection turque, à Idlib. Les bureaux de recrutement d’Ennahdha en Tunisie
travaillent de nouveau d’arrache-pied pour recruter des djihadistes à coûts de
milliers de dollars donnés par le Qatar. Cela est d’autant plus facile que des
dizaines de milliers de jeunes diplômes sont au chômage depuis la destruction
de l’État en 2011. D'après certains milieux tunisiens, Erdogan a obtenu aussi que le transfert des djihadistes venant de Syrie et de Turquie se fasse à travers l'aéroport tunisien de Djerba. Voir :
[2] Le
cri de guerre «au nom de la
Oummah islamique» des Islamistes est
le pendant islamiste du "Nouvel Ordre Mondial" prôné par les juifs illuminati avec un
pouvoir mondial dans la capitale est Jérusalem. Pour Erdogan et les Frérots, la
future capitale de la "Nouvelle Oummah
Islamiste" est Istambul.
Hannibal GENSERIC
Quelle réflexion brusque Mr. Genséric... Vous voyez, saisissez toute de suite les envies, pensées, convictions, des politiciens sans leur donner en peux de temps de s'exprimer, réaliser pour que nous le peuple comprends par leur pas le bon et le mauvais.grace a vous nous savons qui aimer et qui détester malgré leur appartenance religieux, historique ou géographique...qui dois nous rappeler que les Turcs et les Tunisiens ou bien tout le Maghreb avant 1 siècle étais seulement un pays? Que il y a encore des gent âgés qui se souvient de ça, en plus il y encore une liaison génétique et parantelle entre ces populations malgré que vous oubliez toujours a nous rappeler ces vérités. N'oubliez pas les musulmans sont des frères et des sœurs malgres vos apprentissage occidentaux.
RépondreSupprimerFayezz el saraç et un Türk d originaire de la ville de Manisa en Turquie,,,,
SupprimerVous oublier que 25 %de la population libyenne et d origine türk, qui soit en Tunisie en Égypte et en Libye.
Ils y a même pas encore 80 ans que c est territoires et türk.
Père du nationalisme algerien ex mesali Haj,, je peux vous cité bien d autre.
Pourquoi l'empire ottoman a toute perdue ce que vous dites, les pays qui lui étaient liés ils pas adoptés la laïcité à son empire comme les occidentaux. Si vraiment ils veulent réunir tous les musulmans.Ce n'est pas par les armes c'est par le savoir-faire économique et la création de la richesse dans ces pays musulmans et la laïcité pour unifier toutes les cultures.
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