« Tous les peuples de la Terre seront enchaînés au trône d'Israël, à la suite d'une guerre mondiale atroce où les trois quarts des populations seront décimées. Il faudra trois cents ânesses pour porter les clefs du Trésor. »
Le Talmud
mardi 10 décembre 2019
Rony Brauman : les déclarations d’Emmanuel Macron « nourrissent et amplifient l’antisémitisme »
« En tant que juif et
citoyen français, je suis extrêmement choqué ». L’ancien président de MSF
explique l’extrême dangerosité de l’assimilation de l’antisionisme à
l’antisémitisme annoncée par le président français
« L’antisionisme
est l’une des formes modernes de l’antisémitisme. Derrière la négation de
l’existence d’Israël, se cache la haine des juifs ». C’est ainsique
le président français a commenté, lors dîner du CRIF (Conseil représentatif des
institutions juives de France), la récente hausse d’actes antisémites en
France.
Lors de
ce discours, Emmanuel Macron a annoncé que la France suivrait désormais la dite
« définition de l’antisémitisme de l’IHRA [International Holocaust Remembrance
Alliance] ».
Il a
également précisé qu’une loi serait proposée pour réduire la diffusion en ligne
de discours de haine.
Selon la
presse israélienne, le Premier ministre Benyamin Netanyahou a exprimé, lors
d’un appel téléphonique avec le dirigeant français précédent le
discours, sa satisfaction devant l’adoption par la France d’une définition de
l’antisémitisme incluant désormais l’antisionisme.
Selon cette
définition de travail de l’antisémitisme, « non
contraignante », de l’IHRA, « l’antisémitisme est une certaine
perception des juifs qui pourrait s’exprimer à travers la haine envers les
juifs. Les manifestations verbales et physiques d’antisémitisme peuvent être
dirigées à l’encontre de juifs ou de non-juifs ainsi qu’envers leurs biens,
envers des institutions de la communauté juive ou des bâtiments religieux ».
Si ce
document de travail indique des exemples clairs d’antisémitisme – négation du
génocide juif, complotisme à tout crin, exclusion des individus au nom de leur
judaïsme –, deux points soulèvent des interrogations. Le document précise que
« les manifestations [d’antisémitisme] pourraient inclure le ciblage de
l’État d’Israël, conçu comme une collectivité juive. Cependant, des critiques
d’Israël similaires à celles formulées à l’encontre de tout autre pays ne
sauraient être considérées comme antisémites ».
Toutefois,
dans les onze exemples d’antisémitisme que déploie le document, le point 6 pose
qu’est considéré comme antisémite le fait de « refuser au peuple juif
son droit à l’autodétermination », ajoutant « par exemple, en
affirmant que l’existence d’un État d’Israël est un projet raciste ».
Toute la
question repose sur ce « droit à l’autodétermination ». Est-il clos
depuis la création d’Israël en 1948 ou s’accomplit-il à travers la colonisation
continue des territoires palestiniens pratiquée depuis par l’État
d’Israël ? Autrement dit, ce « refus » portera-t-il sur
l’existence effective de l’État d’Israël ou sur cette politique d’expansion
entendue comme un « droit à l’autodétermination » non encore
abouti ?
Dans ce
dernier cas, c’est alors le propre droit à l’autodétermination du peuple
palestinien, tout autant reconnu par la résolution 181 de l’ONU du 21 novembre 1947, qui serait
nié.
Toute critique de la politique
coloniale israélienne, et de ses corollaires violents, sera-t-elle ramenée
à « refuser au peuple juif son droit à l’autodétermination », donc à de
l’antisémitisme ?
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Décidément Macron n'en rate pas une !
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