mercredi 4 novembre 2015

La Russie brouille les commandes du porte-avions Ronald Reagan et de la 7ème flotte



Le 27 octobre 2015, un Tupolev 142 a multiplié des approches du porte-avions USS Ronald Reagan qui effectuait avec la 7ème flotte et la marine sud-coréenne des manœuvres à l’Est de la péninsule.

Depuis avril 2014, l’aviation russe a engagé plusieurs actions pour tester son système de brouillage des communications et des commandes de l’Otan [1].


Cette fois-ci, la marine états-unienne a fait décoller plusieurs de ses avions avant que l’aéronef russe ne brouille les communications et commandes US, de sorte qu’ils ont finalement pu éloigner l’intrus. Cependant, le Tupolev s’est approché à 500 pieds du porte-avions sans que ni celui-ci, ni la 7ème flotte, puissent réagir, attestant que la Russie est capable de détruire un navire amiral de l’Otan.
Le système russe de brouillage des communications et des commandes de l’Otan est actuellement testé en situation de guerre en Syrie où il couvre un rayon de 300 kilomètres autour de Lattaquié —zone échappant désormais à la surveillance de l’Alliance atlantique—. Il est également déployé sur une partie de la mer Noire et à Kaliningrad.

L'efficacité stratégique des porte-avions US mise en question

Les porte-avions américains, destinés à protéger les intérêts des Etats-Unis dans toutes les régions du monde, pourraient devenir inefficaces dans les prochaines années en raison d'erreurs stratégiques commises il y a plusieurs années.
bombardier B-52
Le centre d'études New American Security a récemment publié un rapport de l'expert Henry Hendrix qui pointait le principal point faible des groupes de porte-avions, à savoir les avions eux-mêmes, dont la portée est limitée. Le développement de moyens de dissuasion, notamment de missiles capables de frapper des porte-avions, permettra de réduire leur capacité à s'approcher à une distance suffisante de la côte et à déployer effectivement l'aviation, estime M.Hendrix cité par CNN.
Selon Henry Hendrix, la décision prise il y a deux décennies de privilégier les porte-avions légers, maniables, polyvalents, mais non de "longue portée", était une erreur, car bien qu'ils soient moins chers et plus rapides, ces avions menacent toute la stratégie américaine à l'origine des groupes de porte-avions.
En outre, le développement de missiles antinavires de moyenne portée par des adversaires potentiels, en particulier la Chine, la Russie, l'Iran et la Corée du Nord, met en question l'efficacité de la stratégie de défense américaine, précise l'expert.
Ainsi, lors du défilé militaire à Pékin la Chine a montré le "tueur de porte-avions", ou DF-21D, qui a une portée de plus de 1.450 km. Il s'agit du premier missile balistique à longue portée basé à terre et capable d'attaquer un porte-avions et son groupe de soutien en mouvement, ce qui menace directement le potentiel maritime militaire américain. L'Institut Naval des Etats-Unis a déterminé en 2009 que sa charge militaire serait suffisante pour détruire un porte-avions en un seul coup, et qu'il n'y avait "à l'heure actuelle aucun moyen de défense contre lui " s'il fonctionnait comme cela était supposé. Certains analystes sont persuadés que ces missiles peuvent transformer les porte-avions américains, chaînon principal de la stratégie militaire maritime des Etats-Unis, en "poubelles" et faire la même chose que les Japonais avaient faite avec la flotte américaine lors de l'attaque de la base navale américaine de Pearl Harbor.

Voici pourquoi l'OTAN a peur d'attaquer la Russie