Après la libération de Douma par l’armée
syrienne, les zones tenues par les Takfiris près de la capitale Damas sont
rapidement tombées. Les combattants de Jaish al-Islam à Dumayr, au nord-est de
Damas, se sont rendus sans se battre. Comme d’habitude, les Takfiris ont été
transférés dans le gouvernorat du nord-ouest de l’Idleb détenu par al-Qaïda et
d’autres forces soutenues par la Turquie. La ville de Dumayr contrôle
l’autoroute de Damas à Bagdad. Les négociations sur la capitulation du Qalamoun
oriental voisin sont en cours.
L’ancien camp de réfugiés palestiniens de Yarmouk se trouve dans la banlieue du sud de Damas. Une partie était aux mains d’al-Qaïda et une autre était contrôlée par un groupe d’État islamique. Le gouvernement syrien a offert à ces groupes de les évacuer mais ils ont refusé. Hier, l’armée syrienne a lancé un barrage d’artillerie massif et les forces aériennes russes et syriennes ont largué des bombes sur le quartier. Aujourd’hui, vingt-quatre heures plus tard, les Takfiris ont abandonné le combat. Les militants alignés sur al-Qaïda seront évacués vers Idleb, le groupe aligné sur État islamique vers le désert syrien oriental.
Avec chaque élimination d’une poche « rebelle », l’armée
syrienne gagne en force. Les dix mille soldats qui étaient nécessaires
pour encercler les zones tenues par les Takfiris autour de Damas et les
garder sous contrôle sont maintenant libres de se battre ailleurs. Une
partie des combattants qui n’ont pas voulu être évacués se sont
également joints aux forces gouvernementales.
L’évacuation de nombreux militants vers le nord-ouest pourrait
s’avérer problématique par la suite. Ils finiront par passer sous
contrôle turc et pourraient être utilisés par les Turcs pour s’emparer
d’Alep. Mais pour l’instant, ils se livrent des luttes intestines.
Al-Qaïda en Syrie, maintenant rebaptisée Hay’at Tahrir al-Sham (HTS) se
bat avec d’autres groupes pour le contrôle de la région. Au cours des
derniers mois, environ un millier de combattants se sont entretués, 3 .000 ont été blessés et beaucoup de leurs armes lourdes ont été
détruites. Le gouvernement syrien espère bien que ces luttes intestines
vont se poursuivre un certain temps.
Lorsque toutes les zones encerclées sur le territoire tenu par le
gouvernement seront consolidées, l’armée syrienne se déplacera vers les
frontières du sud. La zone autour de Deraa jusqu’au plateau du Golan
occupé par Israël et à la frontière jordanienne est entre les mains de
divers groupes de combattants. Comme dans le nord, les luttes intestines
entre rebelles sont fréquentes. Il y a deux jours, un groupe aligné sur
État islamique a tenté de prendre le contrôle de certains villages à
l’est de Deraa qui étaient tenus par un autre groupe local. Les combats
se poursuivent depuis lors et les deux camps s’affaiblissent. On peut se
demander combien de ces combats entre rebelles sont déclenchés par des
agents secrets syriens infiltrés.
Ce qui pose le plus de problèmes à l’opération de l’armée syrienne
dans le sud c’est l’approvisionnement et le soutien d’Israël à un
certain nombre de groupes terroristes islamistes de la région. Si Israël
intervenait sous quelque forme que ce soit dans l’opération syrienne de
libération de la région, le combat pourrait facilement dégénérer en une
guerre plus large.
La ville détruite de Raqqa, à l’est, est en train de devenir un casse-tête
pour les forces d’occupation américaines. Les États-Unis ont plus ou
moins forcé des troupes kurdes à attaquer la ville. Ça n’a pas été
vraiment un combat d’infanterie. Tout ce qui bougeait était bombardé
depuis les airs ou le sol. Le seul bataillon d’artillerie américain qui
couvrait la ville a tiré
plus de 35.000 obus de 155 mm au cours des cinq mois de l’opération.
Aujourd’hui, quelque 80% des bâtiments de Raqqa sont complètement
détruits. Le reste est habitable.
La ville n’a pas d’eau, ni d’électricité. Les États-Unis ont affirmé
que 2.500 militants d’EI se trouvaient dans la ville lorsque les
combats ont commencé. En fin de compte, les États-Unis ont laissé au
moins 500 d’entre eux quitter la ville et aller plus à l’est combattre
l’armée syrienne. Ils ont aussi prétendu que seulement 30 civils avaient
été tués lors de leur attaque. C’est évidemment absurde. Au moins 2 000
cadavres ont été retrouvés jusqu’à présent et on évalue à 6 000 le
nombre de corps encore sous les ruines. Et on en trouvera sans doute
plus. L’administration locale n’a ni l’équipement, ni les moyens, de les
dégager. Les États-Unis n’ont aucune envie de dépenser de l’argent pour
la ville qu’ils ont détruite et les seigneurs de guerre kurdes qui
occupent maintenant la ville n’ont ni la capacité, ni l’envie, d’aider
ses habitants arabes. La population qui est revenue dans la ville est
hostile aux États-Unis et aux Kurdes. Elle veut revenir sous le contrôle
du gouvernement syrien.
Plus à l’est, à la frontière syrienne irakienne et au nord de
l’Euphrate, il y a quelque 3.000 à 5.000 terroristes d’EI que les
États-Unis n’attaquent pas. En fait les États-Unis ont empêché les
troupes du gouvernement syrien qui contrôlent la zone située au sud de
l’Euphrate d’attaquer les forces d’EI. Mais ni la Syrie ni l’Irak ne
peuvent laisser perdurer cette poche de l’EI. Hier, une réunion du haut
commandement s’est tenue dans la salle d’opération de Bagdad, où les
commandants russes, iraniens, syriens et irakiens organisent des
opérations communes contre EI. Peu après, un avion irakien a attaqué une
réunion du commandement d’EI près de Hajin en Syrie. La frappe a été
approuvée par le gouvernement syrien. Les forces gouvernementales
syriennes ont reconstruit un pont militaire qui leur permettra de
traverser l’Euphrate lors d’une opération future. Plusieurs bataillons,
dont des troupes auxiliaires sous commandement iranien, sont prêts à
attaquer. Les États-Unis les bombarderont-ils lorsqu’ils traverseront la
rivière ? Ou bien vont-ils s’en abstenir et laisser les troupes
syriennes bénéficier du soutien aérien irakien ?
Les néo-conservateurs ne cessent d’insinuer que la Syrie fabrique toujours des armes chimiques et qu’il y en a dans tout le pays.
« Les analyses étasuniennes
qui ont suivi les frappes des missiles américains, britanniques et
français sur la Syrie, ont montré que ces frappes n’ont eu qu’un impact
limité sur la capacité du président Bachar al-Assad à mener des attaques
à l’arme chimique » ont déclaré quatre responsables américains à Reuters.
(…)
« Les responsables américains, qui ont
parlé sous couvert de l’anonymat, ont déclaré que les renseignements
disponibles indiquaient que les stocks de produits et précurseurs
chimiques d’Assad étaient disséminés dans bien d’autres endroits que les
trois cibles. »
C’est bien sûr complètement faux. La Syrie a renoncé à ses armes
chimiques en 2013 et l’OIAC a confirmé que tous les stocks d’armes et
précurseurs chimiques ont été détruits et que tous les laboratoires et
les installations de production ont été démantelés.
Ce nouveau conte de fées sur les armes chimiques d’Assad a pour
but de servir de prétexte à une nouvelle campagne de bombardement plus
importante contre la Syrie. Un faux prétexte qui s’appuie sur une fausse « attaque chimique » à Douma.
Rien n’indique qu’une « attaque chimique » ait eu
lieu à Douma. Tout ce qu’ont les gouvernements américain, français et
britannique, ce sont des vidéos tournées par des groupes connus pour
leur propagande comme les Casques blancs qui travaillent pour ces
gouvernements. Le porte-parole du département d’État américain a fini
par l’avouer :
« MS NAUERT : Oui. (…) Nous reconnaissons le travail que les Casques blancs font pour le peuple de leur pays et pour le gouvernement des États-Unis et toutes les forces de la coalition, nous l’apprécions et nous leur sommes très reconnaissants de continuer à le faire.
(…)
J’ai encore échangé des courriels avec
eux, l’autre jour. Je crois comprendre que leur travail se poursuit, et
nous sommes fiers de travailler avec eux. »
Le représentant républicain Massie a fait remarquer aujourd’hui :
Thomas Massie @RepThomasMassie − 14:03 UTC- 19 avril 2018
« Lors de la séance d’information au
Congrès, le directeur du renseignement national (DNI), le Secrétaire de
la Défense et le Secrétaire d’État n’ont fourni aucune preuve réelle.
L’information disponible circule en ligne. Ce qui signifie soit qu’ils
ont décidé de ne pas fournir de preuve au Congrès, soit qu’ils n’ont pas
de preuve concluante qu’Assad a commis une attaque chimique. Dans un
cas comme dans l’autre, ce n’est pas bon pour eux. »
Après avoir été bloquée pendant cinq jours, la mission d’enquête de l’OIAC a finalement atteint
la zone de Douma où l’attaque chimique présumée se serait produite.
Elle y est entrée sous la protection de la police militaire russe.
Le service de recherche scientifique du Bundestag allemand a publié aujourd’hui un rapport
(pdf, allemand) qui conclut que l’attaque menée par les États-Unis
contre la Syrie le 13 avril a clairement violé le droit international.
Par Moon of Alabama – Le 20 avril 2018
Traduction : Dominique Muselet
la guerre menée contre la syrie ne peut prendre fin que si la russie et le chine ne joignent leurs efforts respectifs en tant qu'un seul bloc et disent "stop"
RépondreSupprimeraprès les russes...se sera la chine évidemment qui sera la prochaine..
les usa croient toujours en leurs supériorités militaire et économique et croient toujours qu'ils sont loin des fronts de combats
Il faut agir vite avant d...
tout à fait d'accord !!!!
SupprimerIl ne faut absolument pas que la Chine et la Russie s'unissent car cela risque de dégénérer en 3ème guerre mondiale
Supprimerle pétro-dollar vie ses dernières heures de gloire on voie à l'horizon la chute de la grande Amérique. une seule solution une guerre mondial mais en Europe. ce qui ne sera pas évident il est fort possible qu'Israël et l’Amérique paie un lourd tribut mais ce n'est pas comme ça que la Russie souhaite cette fin ils doivent mourir de leurs belles morts.
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