Vous en
rêviez, vous l'attendiez, les coupeurs de tête modérés l'ont fait. Alors qu'ils
se prennent une fessée prison-style
à Douma, dernière enclave de la désormais quasi-reconquise Ghouta orientale,
les djihado-takfiris si chers au système impérial US ont lancé leur dernier
atout sur le tapis : "attaque chi-mi-que" crient-ils en chœur, bien
que sans grande originalité. Il est vrai que les précédents de 2013 (déjà dans la même
zone) ou de 2017 à Khan Cheikhoun nous ont
vaccinés contre ce genre de comédie imbécile...
Ce que nous
écrivions l'année dernière dernière n'a pas pris une ride :
Tout part de ce qui ressemble à un énième false flag
barbu : le supposé bombardement chimique par l'aviation syrienne. Comme
d'habitude, aucune preuve et aucun temps de réflexion - quel serait donc
l'intérêt d'Assad de perpétrer ces attaques en un point non stratégique alors
qu'il est en train de gagner la guerre et que l'administration américaine
venait de lui donner un blanc-seing ? Ca n'a
strictement aucun sens.
Cela a
encore moins de sens aujourd'hui alors que 95% de la Ghouta a été reprise et
que la réduction de la dernière poche de Jaish al-Islam n'est qu'une question
de jours. Mais la journaloperie ne s'arrête évidemment pas à ce genre de détail
tout comme elle ne rapportera jamais la découverte jour après jour de labos chimiques rebelles...
Sans
surprise, les habituels trolls de l'empire - McCainistan, Israël - s'empressent d'éructer et de pousser à
l'action contre l'ogre Assad, dévoreur de son peuple. Chose plus
curieuse, les réactions de l'Arabie saoudite et de la Turquie sont relativement
inverses de ce que l'on pourrait attendre. La première, pourtant marraine de
Jaish al-Islam, se contente de condamner
l'attaque chimique sans désigner de coupable et d'appeler à la résolution
pacifique du conflit. Signe du rapprochement russo-saoudien de ces derniers
temps ?
Par contre,
le sultan semble tout prêt d'une nouvelle crise de nerfs, Ankara accusant Damas de crime de
guerre. Malgré l'optimisme d'excellents sites (ici ou ici), on a quand même la
légère impression que la réunion tripartite Erdogan-Poutine-Rohani d'il y a
quatre jours n'a pas été un franc succès
(durée largement raccourcie, dispute entre Iraniens et Turcs à propos
d'Afrin...)
Outre les
accusations téléguidées contre Damas à propos du false flag de la
Ghouta, on sent plus généralement une certaine mauvaise volonté ottomane.
Ainsi, le plan russe de transporter les restes de Jaish al-Islam de Douma au
nord d'Alep, dans la zone contrôlée par Ankara, a été rejeté. Simple
souhait de ne pas ajouter encore plus de chaos dans la région ou volonté
délibérée de faire dérailler les négociations sur l'évacuation des barbus et la
reconquête totale de la Ghouta par les loyalistes ? Seul l'avenir nous le dira
mais il n'est pas impossible que nous assistions aux prémices d'une nouvelle
dégradation des relations russo-turques. A suivre.
Pour le
moment, tous les yeux sont braqués sur ce qui va se passer entre Washington et
Moscou. Se faisant plus deepstatiste que le Deep State,
Donaldinho a de nouveau endossé l'habit de Cretinho. Son hoquet twitterique
contre "l'animal Assad et la Russie et l'Iran qui le soutiennent"
nous fait venir à l'esprit les sages pensées de Michel Audiard sur un certain
chef d'escadrille...
Il ne peut
pas ne pas savoir que cette "attaque chimique" est une mauvaise
farce. Pourquoi alors se griller avec ces déclarations incendiaires et
infantiles ? Regagner en popularité intérieure, louvoyer avec l'Etat profond ?
Ce qui importe, ce sont les actions à venir.
Assistera-t-on
à un scénario à la Khan Cheikhoun,
possible false flag au carré (quelques tirs de vieux Tomahawk [1] au milieu
de nulle part pour sauver la face) ? Ou les Follamour états-uniens vont-ils
cette fois franchir le Rubicon et affronter la Russie en Syrie ? Car c'est bien
de cela qu'il s'agit et Moscou ne rigole plus désormais. Il y a un mois,
l'état-major russe avait déjà averti qu'il répondrait à toute
attaque américaine. Les forces russes sont en état d'alerte et le
Ministère des Affaires étrangères s'est lâché contre la propagande occidentale
et menacé une intervention US
des "plus graves conséquences". Âmes sensibles, s'abstenir...
9 Avril 2018
, Rédigé par Observatus geopoliticus
********** MAJ 10.04 **********
Ça chauffe. L'USS Donald Cook, destroyer armé d'une soixantaine de Tomahawk, est parti de Chypre et se dirige actuellement vers la Syrie. Mais il est harcelé par des avions russes qui le survolent à basse altitude et l'ont déjà "buzzé" semble-t-il.Notons au passage que ce navire n'a pas de chance, ayant déjà été victime à plusieurs reprises des manoeuvres russes ces dernières années :
On se rappelle courant avril les vagues créées par la simulation d'attaque
de l'USS Donald Cook, par deux Sukhois dans la Baltique. Pauvre Donald,
il avait déjà été l'objet d'un curieux incident en mer Noire en 2014...~[2]
Un jet russe seulement équipé d'un dispositif de brouillage électronique avait semble-t-il totalement paralysé le système de défense du bateau, notamment le coûteux et sophistiqué dispositif Aegis sensé équiper tous les navires de l'OTAN.
Mais revenons à la Syrie. La réaction de l'état-major russe semble indiquer que nous ne nous trouvons pas cette fois dans une Comedia dell'Arte entre Trump et Poutine. Si Cretinho persiste à récompenser le false flag barbu et que Moscou répond, la situation peut vite déraper...
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