Alors que les inspecteurs de l'Organisation pour l'interdiction des armes chimiques (OIAC) effectuent leurs premiers prélèvements à Douma, les couacs du show médiatique américano-anglo-français commencent à émerger.
Nous avions déjà vu
que les deux-tiers des missiles avaient été interceptés par la défense
syrienne fortement "conseillée" par les Russes. Il appert maintenant que
l'intervention française du petit Jupiterinho de l'Elysée a tourné à la farce, plusieurs projectiles n'ayant pu être lancés pour cause de bug
semble-t-il. D'ici à ce qu'on nous dise que c'est encore un coup des
hackers russes... En l'occurrence, on ne peut pas tout à fait l'écarter,
l'ours ayant plusieurs longueurs d'avance en terme de guerre
électronique.
L'incident du Donald Cook [1] en Mer noire revient invariablement à l'esprit :
Un jet russe seulement équipé d'un dispositif de brouillage électronique avait semble-t-il totalement paralysé
le système de défense du bateau, notamment le coûteux et sophistiqué
dispositif Aegis sensé équiper tous les navires de l'OTAN. L'on a déjà
parlé à plusieurs reprises de l'avance des Russes en matière de guerre
électronique, notamment lorsque leurs avions sont arrivés ni vus ni
connus en Syrie, au nez et surtout à la barbe des
turco-américano-saoudiens.
La marine française a-t-elle connu la même mésaventure ? Pas impossible...
Quant aux "missiles intelligents" du Donald, ils n'ont pas seulement été dans leur majorité abattus ; certains, intacts, ont été récupérés par les Russes et envoyés à Moscou pour analyse. Encore un programme multi-milliardaire du Pentagone qui n'a servi à rien ?
L'aigle US perd également des plumes dans le Grand jeu financier. Il y a un an presque jour pour jour, nous écrivions :
Une nouvelle
est passée à peu près inaperçue quelques semaines avant le false flag
chimique de Khan Cheikhoun. La banque centrale russe a ouvert son
premier bureau à l'étranger à Pékin le 14 mars, à un moment où la Russie
va pour la première fois de son histoire lancer un emprunt en yuans
chinois.
Fin mars, le dragon
renvoyait la pareille en ouvrant une banque de compensation à Moscou
afin gérer les transactions en yuans et de créer en Russie un pool de
liquidités en RMB facilitant le commerce bilatéral en monnaies
nationales. Ce centre pourrait devenir un important hub financier dans le cadre de l'Union Economique Eurasienne et les nouvelles routes de la Soie chinoises.
Mais
surtout, les discussions avancent sur l'établissement d'un étalon-or
commun aux deux pays au moment où les monnaies occidentales deviennent
chaque jour un peu plus des monnaies de singe. Il est même évoqué
l'éventualité de paiements commerciaux en or !
Notons au passage une curieuse coïncidence qui se répète deux années de suite : revers financiers de l'empire riment avec false flag en Syrie. Ca doit être l'air printanier du mois d'avril...
Dans Goldfinger versus Pétrodollar, nous expliquions :
La vague de dédollarisation touche lentement mais sûrement la planète et met en péril l'empire américain. A ce titre, la lune de miel aurifère sino-russe est éclairante.
De
fait, le mariage aurifère est déjà assez poussé. La Chine paye en yuans
le pétrole russe qu'elle importe. Avec ces yuans, Moscou se
précipite... à Shanghai pour acheter de l'or ! Circuit autarcique dont
le dollar est totalement absent.
Assistera-t-on
bientôt à un échange direct pétrole contre or ? Pas impossible vu ce
que nous évoquions précédemment. Mais alors pourquoi Pékin continue de
pousser à l'acceptation de contrats à terme sur le pétrole en yuans dans
l'optique de rendre la monnaie chinoise indispensable sur le marché de
l'or noir - ce que d'aucuns nomment le pétroyuan ? Peut-être bien pour embarquer les Saoudiens dans l'aventure.
Il y a sept mois, nous ajoutions :
Sterling 1931, dollar 2018 ? C'est la question que se pose ouvertement le très sérieux Daily Reckoning, faisant écho à ce que nous avons expliqué à de nombreuses reprises (...)
1971
: fin de la convertibilité du dollar en or. 1974 : "invention" du
pétrodollar par Kissinger et la maison des Seoud, forçant peu ou prou le
monde à acheter l'or noir avec le billet vert et permettant à l'empire
US de vivre au-dessus de ses moyens.
Mais
le système est maintenant en train de craquer et c'est évidemment le
duo sino-russe que l'on retrouve derrière. La triade pétrole-yuan-or
exclue totalement le dollar. Moscou a été la première à accepter le
nouveau paradigme, suivie par les BRICS et maintenant le Venezuela.
D'autres suivront, mettant fin au rôle prépondérant du dollar comme ce
dernier avait mis fin à l'hégémonie de la livre sterling dans la
première moitié du XXème siècle. Éternel cycle de la grandeur et de la décadence des empires...
Les
manigances du facétieux duo sino-russe ont apparemment donné des idées
aux autres. Après le Venezuela, l'Allemagne, l'Autriche et les Pays-Bas,
la Turquie [2] est le dernier pays en date à demander le rapatriement de son stock d'or détenu au siège de la FED américaine à New York. Signe du manque de confiance grandissant envers l'empire et sa "politique de pression financière".
Dans
le même temps, lors d'une conférence économique, le sultan s'est lâché
contre l'utilisation du billet vert en des termes inhabituellement durs : "Pourquoi emprunte-t-on en dollars ? Je suggère d'utiliser l'or qui n'a jamais été un moyen d'oppression à travers l'histoire." A bon entendeur...
RUSSIE / USA. La passion du Su-24 pour le USS Cook
Frappes françaises en Syrie :
plusieurs missiles n’ont pu être tirés en raison d’un bug
L’opération Hamilton,
qui a eu lieu le week-end dernier et au cours de laquelle 12 missiles français
ont été tirés sur des faux centres de fabrication d’armes
chimiques en Syrie, ne s’est pas déroulée tout à fait comme prévu. Si les
cibles factices ont bien été atteintes, pas moins de quatre
missiles ne sont jamais partis.
Comme le
révèle RTL, les premiers tirs qui devaient être
effectués depuis la frégate Aquitaine n’ont pas fonctionné. Au moment de
faire feu, les hommes à bord ont vu un signal rouge s’afficher, bloquant les
tirs. Comme le veut le protocole, une seconde frégate, l’Auvergne, était
en appui pour pallier à d’éventuelles défaillances.
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