dimanche 22 avril 2018

Couacs balistiques et fessées financières

Alors que les inspecteurs de l'Organisation pour l'interdiction des armes chimiques (OIAC) effectuent leurs premiers prélèvements à Douma, les couacs du show médiatique américano-anglo-français commencent à émerger.
Nous avions déjà vu que les deux-tiers des missiles avaient été interceptés par la défense syrienne fortement "conseillée" par les Russes. Il appert maintenant que l'intervention française du petit Jupiterinho de l'Elysée a tourné à la farce, plusieurs projectiles n'ayant pu être lancés pour cause de bug semble-t-il. D'ici à ce qu'on nous dise que c'est encore un coup des hackers russes... En l'occurrence, on ne peut pas tout à fait l'écarter, l'ours ayant plusieurs longueurs d'avance en terme de guerre électronique.


L'incident du Donald Cook [1] en Mer noire revient invariablement à l'esprit :
Un jet russe seulement équipé d'un dispositif de brouillage électronique avait semble-t-il totalement paralysé le système de défense du bateau, notamment le coûteux et sophistiqué dispositif Aegis sensé équiper tous les navires de l'OTAN. L'on a déjà parlé à plusieurs reprises de l'avance des Russes en matière de guerre électronique, notamment lorsque leurs avions sont arrivés ni vus ni connus en Syrie, au nez et surtout à la barbe des turco-américano-saoudiens.
La marine française a-t-elle connu la même mésaventure ? Pas impossible...
Quant aux "missiles intelligents" du Donald, ils n'ont pas seulement été dans leur majorité abattus ; certains, intacts, ont été récupérés par les Russes et envoyés à Moscou pour analyse. Encore un programme multi-milliardaire du Pentagone qui n'a servi à rien ?
L'aigle US perd également des plumes dans le Grand jeu financier. Il y a un an presque jour pour jour, nous écrivions :
Une nouvelle est passée à peu près inaperçue quelques semaines avant le false flag chimique de Khan Cheikhoun. La banque centrale russe a ouvert son premier bureau à l'étranger à Pékin le 14 mars, à un moment où la Russie va pour la première fois de son histoire lancer un emprunt en yuans chinois.
Fin mars, le dragon renvoyait la pareille en ouvrant une banque de compensation à Moscou afin gérer les transactions en yuans et de créer en Russie un pool de liquidités en RMB facilitant le commerce bilatéral en monnaies nationales. Ce centre pourrait devenir un important hub financier dans le cadre de l'Union Economique Eurasienne et les nouvelles routes de la Soie chinoises.
Mais surtout, les discussions avancent sur l'établissement d'un étalon-or commun aux deux pays au moment où les monnaies occidentales deviennent chaque jour un peu plus des monnaies de singe. Il est même évoqué l'éventualité de paiements commerciaux en or !
Notons au passage une curieuse coïncidence qui se répète deux années de suite : revers financiers de l'empire riment avec false flag en Syrie. Ca doit être l'air printanier du mois d'avril...
Dans Goldfinger versus Pétrodollar, nous expliquions :
La vague de dédollarisation touche lentement mais sûrement la planète et met en péril l'empire américain. A ce titre, la lune de miel aurifère sino-russe est éclairante.
De fait, le mariage aurifère est déjà assez poussé. La Chine paye en yuans le pétrole russe qu'elle importe. Avec ces yuans, Moscou se précipite... à Shanghai pour acheter de l'or ! Circuit autarcique dont le dollar est totalement absent.

Assistera-t-on bientôt à un échange direct pétrole contre or ? Pas impossible vu ce que nous évoquions précédemment. Mais alors pourquoi Pékin continue de pousser à l'acceptation de contrats à terme sur le pétrole en yuans dans l'optique de rendre la monnaie chinoise indispensable sur le marché de l'or noir - ce que d'aucuns nomment le pétroyuan ? Peut-être bien pour embarquer les Saoudiens dans l'aventure.
Il y a sept mois, nous ajoutions :
Sterling 1931, dollar 2018 ? C'est la question que se pose ouvertement le très sérieux Daily Reckoning, faisant écho à ce que nous avons expliqué à de nombreuses reprises (...)
1971 : fin de la convertibilité du dollar en or. 1974 : "invention" du pétrodollar par Kissinger et la maison des Seoud, forçant peu ou prou le monde à acheter l'or noir avec le billet vert et permettant à l'empire US de vivre au-dessus de ses moyens.
Mais le système est maintenant en train de craquer et c'est évidemment le duo sino-russe que l'on retrouve derrière. La triade pétrole-yuan-or exclue totalement le dollar. Moscou a été la première à accepter le nouveau paradigme, suivie par les BRICS et maintenant le Venezuela. D'autres suivront, mettant fin au rôle prépondérant du dollar comme ce dernier avait mis fin à l'hégémonie de la livre sterling dans la première moitié du XXème siècle. Éternel cycle de la grandeur et de la décadence des empires...

Les manigances du facétieux duo sino-russe ont apparemment donné des idées aux autres. Après le Venezuela, l'Allemagne, l'Autriche et les Pays-Bas, la Turquie [2] est le dernier pays en date à demander le rapatriement de son stock d'or détenu au siège de la FED américaine à New York. Signe du manque de confiance grandissant envers l'empire et sa "politique de pression financière".
Dans le même temps, lors d'une conférence économique, le sultan s'est lâché contre l'utilisation du billet vert en des termes inhabituellement durs : "Pourquoi emprunte-t-on en dollars ? Je suggère d'utiliser l'or qui n'a jamais été un moyen d'oppression à travers l'histoire." A bon entendeur...

22 Avril 2018 , Rédigé par Observatus geopoliticus 

[1] Technologie Magrav. Encore un navire de guerre américain "détruit" par les Russes
RUSSIE / USA. La passion du Su-24 pour le USS Cook


Frappes françaises en Syrie : plusieurs missiles n’ont pu être tirés en raison d’un bug
L’opération Hamilton, qui a eu lieu le week-end dernier et au cours de laquelle 12 missiles français ont été tirés sur des faux centres de fabrication d’armes chimiques en Syrie, ne s’est pas déroulée tout à fait comme prévu. Si les cibles factices ont bien été atteintes, pas moins de quatre missiles ne sont jamais partis. 
Comme le révèle RTL, les premiers tirs qui devaient être effectués depuis la frégate Aquitaine n’ont pas fonctionné. Au moment de faire feu, les hommes à bord ont vu un signal rouge s’afficher, bloquant les tirs. Comme le veut le protocole, une seconde frégate, l’Auvergne, était en appui pour pallier à d’éventuelles défaillances. 

[2]  Le procès du super espion de la CIA pousse les États-Unis vers la guerre contre la Turquie

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