Boris Johnson vient de
prendre la barre d’un pays profondément divisé par le Brexit qui vit sa pire
crise politique depuis la Seconde Guerre mondiale. Son exercice du pouvoir ne
va qu’aggraver la situation.
Pendant une bonne partie de sa
carrière politique, Johnson a projeté l’image d'un membre excentrique de la
haute société britannique porté sur les discours tonitruants, les réparties
acerbes et les comportements bouffons. Personnalité publique controversée jadis
amusante et un peu bizarre, il est devenu moins drôle à mesure qu’il a gravi
les échelons du pouvoir. Un Donald Trump cultivé avec un vocabulaire étendu.
Johnson s’est d’abord fait connaître
pour ses exagérations ridicules en tant que correspondant du Daily Telegraph
à Bruxelles, au tournant des années 90. Même si c’était sans fondement, il
adorait présenter l'Union européenne comme un monstre bureaucratique accaparant
l'argent des Anglais, au grand plaisir de ses lecteurs des classes populaires,
plus âgés et moins éduqués. La même catégorie sociale qui a fait de lui le
nouveau chef du Parti conservateur a, aux États-Unis, porté Trump à la
présidence.
C’est un homme arrogant, un menteur compulsif et pathologique. Comme pour
Trump, la seule
chose qui compte pour lui, c'est de gagner par tous les moyens disponibles,
éthiques ou pas. La rhétorique de Trump est plus belliqueuse et effrayante
que celle de Johnson, mais c’est un individu aussi dangereux. Selon le
doyen de la Chambre des communes, le député conservateur Ken Clarke, «Boris n'est qu'une version plus sympathique de Donald
Trump».
L’homme n’a pas de convictions
politiques fixes. Il y a trois ans, il ne savait pas s’il allait ou non appuyer
la sortie de la Grande-Bretagne de l’Union européenne. Après avoir conclu que
son intérêt politique personnel était de ce côté, il s’est prononcé en faveur
du Brexit. Ça lui a permis de devenir premier ministre.
Il est aussi imprévisible
que Trump. Deux sociopathes égocentriques.
Des manipulateurs qui accumulent femmes, maîtresses et enfants sans vraiment s’engager avec qui
que ce soit.
Une des maîtresses de Johnson, Helen
Macintyre, a enfanté de lui une fille alors qu’il était marié à Marina Wheeler.
En 2013, il a tenté d’interdire la divulgation de son existence par une action
en justice. Le juge a statué que le public avait le droit de connaître le
comportement «reckless» (téméraire, dégoûtant?) de
Johnson.
Johnson va-t-il présider au
démembrement du Royaume-Uni? L'Irlande du Nord et l'Écosse ont voté contre le
Brexit. Ça présente pour lui des problèmes presque insolubles. En Irlande du
Nord, il est redevable de sa majorité au Parlement au Parti unioniste
démocratique, un parti protestant extrémiste. Les protestants d'Irlande du Nord
sont fanatiquement contre la séparation du reste du Royaume-Uni. Comme les
Anglos du West Island le sont au Québec. Comment peut-il les satisfaire et
garder une frontière ouverte entre les deux Irlande? Les appels en faveur d’une
Irlande unie recueillent un soutien croissant en Irlande du Nord, favorisé par
le déclin démographique des protestants. Les catholiques pourraient y être
majoritaires dès 2021.
Source : Journal de Montréal
Il ne veut pas de nouveau référendum
qu’il va perdre. Johnson n'a été choisi que par les 160.000 membres du Parti
conservateur – un groupe très peu représentatif de la population britannique.
La moitié des gens qui l’ont élu ont plus de 55 ans et 38% ont plus de 66 ans.
Pas exactement les voix de l’avenir.
Le pays est beaucoup plus faible que
ne le pensent les membres du Parti conservateur et les Britanniques en général.
La Grande-Bretagne est une puissance déclinante. Sa faiblesse militaire est
manifeste, alors que le pays est actuellement impliqué dans une
confrontation maritime avec l’Iran, qui a arraisonné un pétrolier battant
pavillon britannique dans le détroit d’Ormuz. Johnson va être dans la situation
humiliante de devoir quémander le soutien naval de l’Europe, avec laquelle il
veut rompre. La Royal Navy, qui jadis dominait les mers, n’est plus que l’ombre
de ce qu’elle était. Depuis la guerre des Malouines de 1982, le nombre de ses
navires de guerre a diminué de 75%. Seulement 19 frégates et destroyers sont
actuellement opérationnels. Et aucun porte-avions. Les
loustics soulignent qu’elle a maintenant plus d’amiraux, 34, que de navires de
guerre.
De mon point de vue, je vois d'un bon oeil le Brexit, chose qu'aurait dû faire il y a longtemps la France. L'UE n'étant qu'un outil de destruction des Nations européennes et la courroie de transmission du NOM.
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